RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DE LA SÉRIE R - Archives ...
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XII<br />
4 R. GAR<strong>DE</strong> NA TIONALE ET A UTRES CORPS SPÉCIA UX<br />
Le XIX e s. fut une période particulièrement troublée pour la France. Guerres de l'empire, première restauration,<br />
cent jours, deuxième restauration, révolutions de 1830 et de 1848, coup d'état de 1852 et guerres du second empire<br />
en jalonnent les principales étapes. Elles eurent des répercussions en province où la gendarmerie étant peu nombreuse<br />
et la police inexistante en dehors des grandes villes, c'est à la garde nationale qu'incombait le soin du maintien de<br />
l'ordre. Ses interventions ont été fréquentes et elle a participé activement à la vie politique des villes et des villages.<br />
Son but essentiel éfant d'aider l'armée en cas d'invasion du territoire par l'ennerçji, son rôle était double et nous<br />
trouvons effectivement de nombreux documents sur ces deux activités dans la sous-série 4 R. Elle a même servi de<br />
réserve de l'armée active sous le premier empire et Napoléon y a puisé pour compléter les armées d'Italie et d'Espagne.<br />
La garde sédentaire sera partiellement mobilisée sous le second empire et envoyée sur le front de l'est dès que<br />
formée, équipée et sommairement instruite.<br />
Directement issue des milices bourgeoises de l'ancien régime la garde nationale a été constituée dès le début de la<br />
révolution. Son recrutement a varié suivant les régimes (âge, obligation ou non de payer des impôts, etc.), mais on<br />
peut dire en simplifiant qu'elle réunissait l'ensemble des citoyens actifs. Sauf exceptions énoncées par la loi, le service<br />
dans la garde était obligatoire, des peines sanctionnaient les absences non motivées. Elle fonctionna plus ou moins<br />
régulièrement jusqu'en 1870, elle sera armée, désarmée à plusieurs reprises, organisée, dissoute, réorganisée, tombera<br />
en « désuétude » à certaines époques pour être reconstituée avec le régime suivant.<br />
Outre la garde nationale ont existé des corps spéciaux dont nous allons voir tout d'abord les caractères spécifiques.<br />
CORPS SPÉCIAUX<br />
Vélites(4R7-13)<br />
Corps d'élite constitué par arrêté du 30 nivôse an XII, les vêlites étaient composés de jeunes volontaires, admis<br />
après candidature. Ils devaient payer pension tant qu'ils n'étaient pas appelés à former les cadres de l'armée. Ils faisaient<br />
une partie de la garde impériale et disparurent avec elle en 1814. Malgré les conditions restrictives de recrutement<br />
ce corps connut un certain succès puisque 91 volontaires s'engagèrent du 20 messidor an XII au 14 décembre 1806.<br />
Une enquête était faite sur les revenus des parents qui devaient signer une soumission assurant à l'engagé un revenu<br />
de 200 F.<br />
Gardes d'honneur de l'empereur (4 R 21-28)<br />
A l'origine elles ont été des corps provisoires organisés par « l'élite de la jeunesse » (13) dans les villes auxquelles<br />
l'empereur devait rendre visite. Une tentative fut faite pour que ces corps deviennent permanents, mais sans succès.<br />
Elles furent alors momentanément supprimées et les jeunes gens invités à rejoindre le corps de Gendarmes d'Ordonnance<br />
de l'Empereur organisé à Mayence sous les ordres du maréchal Kellermann (14). Les gardes d'honneur furent<br />
reconstituées par le sénatus-consulte du 3 avril 1813 qui créa quatre régiments a cheval formant au complet<br />
10 000 hommes qui devaient s'habiller, s'équiper et se monter à leurs frais. En contrepartie, ils avaient le grade de<br />
sous-lieutenant après douze mois de service. Un contingent de 71 hommes fut envoyé par le département au 4 e régiment<br />
de Lyon placé sous les ordres du colonel Saint-Sulpice.<br />
Compagnie de la réserve (4 R 29-44)<br />
Formée à la suite du décret du 24 floréal an XIII avec des militaires retraités ou des jeunes gens non sujets à la<br />
conscription, elle devait constituer une force supplétive à la gendarmerie, mais était placée sous les ordres directs du<br />
préfet. Forte de 101 hommes en mai 1808 elle fut augmentée par la suite. Par lettre du 29 juin 1808 le ministre de la<br />
guerre félicitait le préfet sur la tenue de la compagnie lors de l'inspection passée par le chef d'escadron de gendarmerie<br />
Vincent le 21 avril : « elle est animée d'un bon esprit, sa tenue est belle et uniforme, la discipline bien établie, son<br />
instruction généralement avancée, son habillement et son équipement en bon état et ses finances bien administrées<br />
» (15). Sa formation au complet fut pourtant laborieuse et bien des moyens utilisés pour y parvenir, y compris<br />
l'incorporation de dix-neuf réfractaires qui s'étaient présentés volontairement. Mesure désapprouvée par le ministre<br />
qui signale le 26 septembre 1807 « les nombreux inconvénients qu'il y a à offrir à la désobéissance la chance d'un<br />
service moins pénible que celui de l'armée active » (16). La compagnie fut employée fréquemment au maintien de<br />
l'ordre à Montpellier et dans le département. Un détachement de trente-six hommes fut incorporé à l'armée de Catalogne<br />
u "E:p"3_; zïn ' ,-.. plusieurs autres dans différentes armées. Elle fut supprimée par ordonnance du 31 mai<br />
1814 et licenciée à compter du 1 er juillet. Son effectif théorique était alors de 120 hommes.<br />
(13) Voir lettre du ministre de l'intérieur du 2 vendémiaire an XIV, 4 R 21.<br />
(14) Idem, du 24 septembre 1806.<br />
(15) Voir 4 R 29.<br />
(16) Voir 4 R 30.