RÉPERTOIRE NUMÉRIQUE DE LA SÉRIE R - Archives ...

3 R. ANCIENS COMBATTANTS ET VICTIMES DE GUERRE
Dès son arrivée au pouvoir, Napoléon III fit recenser les anciens militaires de la république et de l'empire en vue
de leur distribuer pensions, secours et distinctions. Nous avons ainsi un certain nombre de dossiers renfermant des
renseignements militaires précis sur les postulants : campagnes, états de services, blessures, infirmités. Les
demandes contiennent souvent des pièces justificatives et nous avons même un dossier particulièrement volumineux,
celui du capitaine Jean-Pierre Pioch, retraité à Saint-Martin-de-Londres. Il comporte, outre ses états de service,
son livret militaire, les brevets et certificats qui lui ont été délivrés, les lettres qu'il a reçues.
La guerre de 1870 fit peu de victimes dans le département. Aussi avons-nous un nombre restreint de dossiers sur
les secours versés aux blessés et parents de décédés pendant les hostilités, bien que leur indemnisation ait duré
jusqu'en 1937.
Sous le titre Secours divers ont été regroupées toutes les indemnités versées à différents titres : victimes des
guerres coloniales, anciens soldats des guerres d'Italie et de Crimée, zouaves et artilleurs pontificaux, anciens
militaires ayant accompli deux périodes de sept ans.
Les dossiers de pensions et secours aux invalides de la marine donnent quelques informations sur les parts de
prise et successions, ainsi que sur les entreprises des « traficants de créances » qui ont proliféré dans la première
moitié du XIX e siècle.
Les dossiers sur les victimes de guerre, réfugiés et emplois réservés sont peu nombreux. Deux anecdotes à propos
de réfugiés : l'installation provisoire à Montpellier de la congrégation non autorisée des Carmélites de Nazareth,
expulsée de Palestine par les Allemands et les Turcs, ainsi qu'une affaire de mœurs dans laquelle fut gravement
impliqué le président du comité d'aide aux réfugiés belges de Béziers.
Les extraits mortuaires de militaires décédés au cours des guerres de l'empire n'appellent aucun commentaire.
Ils sont connus et ont été exploités.
Quant aux distinctions honorifiques, nous n'avons que fort peu de documents dans la série R, la plupart étant
classées dans la série M à leur place réglementaire (11).
L'Agence des prisonniers de guerre de la Croix-rouge française faisait état dans une longue circulaire du
9 décembre 1918 (12) de tout l'intérêt présenté pour l'histoire par les archives des comités de secours aux prisonniers.
Elle préconisait leur centralisation à la Bibliothèque et Musée de la guerre, 39, rue du Colisée, Paris (8 e ), ou à la
rigueur dans une bibliothèque ou un musée de la région. Le comité départemental de l'Hérault n'en fit rien et les
déposa aux archives départementales.
Créé dans le courant de l'année 1915 le comité fut reconnu le 25 janvier 1917 par arrêté ministériel l'autorisant à
faire appel à la générosité publique. Manoël-Saumane, procureur général, en était président, Ferrasse, conseiller
général était directeur et secrétaire-trésorier. Les « Parrains de l'arrondissement de Béziers », créés par la bourse du
travail de Bézieis en mai 1916 formaient un sous-comité. Le comité départemental refusait à l'unanimité le 15 mai 1918
l'adhésion du comité de Lodève qui se proposait d'apporter son aide aux seuls prisonniers de l'arrondissement.
Le comité fonctionnait à l'aide de la générosité publique mais surtout des subventions ministérielles et départementales.
Il servait en effet d'intermédiaire entre l'Etat et les prisonniers de guerre, leur répartissant vêtements et
denrées alimentaires. Les premiers étaient fournis en totalité par l'armée sous forme de collections d'uniformes usagés,
les secondes en partie par les services du ravitaillement. Ce rôle ne cessa de croître jusqu'à la fin de la guerre,
même lorsque les envois collectifs de pain furent substitués aux envois individuels. C'est ainsi que le comité expédia
588 colis en janvier 1916, 1 550 en décembre 1916 (12 782 pour l'année), 1 920 en octobre 1918, dont 120 de vêtements.
Il fut donc amené à manipuler des fonds importants, à avoir son personnel, à correspondre avec les prisonniers
et les comités de secours des camps en Allemagne, avec les maires du département pour déterminer les besoins des prisonniers
nécessiteux qui avaient seul droit à son aide. Ainsi une abondante correspondance avec l'Allemagne donne
des renseignements sur la vie dans les camps et les campagnes de représailles entreprises par les Allemands contre les
prisonniers sous différents prétextes. Le 3 R 97 est particulièrement significatif à ce sujet.
Le comité de secours aux prisonniers s'est transformé en comité de secours aux soldats démobilisés à la fin de
la guerre et a cessé d'exister en juillet 1919.
Le fonds déposé par le service des Anciens Combattants et Victimes de guerre comporte essentiellement les dossiers
d'attribution de la carte d'ancien combattant, des prêts et secours qui leur furent attribués. Ces dossiers avaient
été répartis en trois grandes séries par le service : demandes rejetées ou cartes accordées à tort, retirées après vérification
des états de service, cartes accordées à des demandeurs décédés avant 1943, demandeurs encore vivants en
1943 et années postérieures. Nous avons conservé intégralement ce classement bien qu'il déborde 1940. Quelques dossiers
relatifs à l'activité du comité et à l'organisation de journées de bienfaisance, des registres comptables ainsi que les
dossiers des pupilles de la Nation complètent ce versement.
(11) Voir « Sources complémentaires » et sous-série 3 R, note 1.
(12) Voir 3 R95.
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