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du 18 au 24 avril - Institut Jean Vigo

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Maquette Maquette D. D. BALITRAN BALITRAN 04 04 68 68 64 64 10 10 38 38 & & L<strong>au</strong>rent L<strong>au</strong>rent BALLESTER BALLESTER - - <strong>Institut</strong> <strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong> <strong>Vigo</strong><br />

SNCF<br />

ÉQUIVALENCE QUADRI<br />

SNC_11_0000_Logo2011<br />

16/02/2011<br />

<strong>24</strong>, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE DÉGRADÉ CYAN MAGENTA YELLOW<br />

Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87<br />

Web : www.carrenoir.com<br />

Ce fichier est un document d’exécution créé sur RÉSERVE BLANCHE<br />

Illustrator version CS3.


Confrontation 49<br />

Il était une fois en Anatolie, Nuri Bilge Ceylan.<br />

Le choix <strong>du</strong> regard de la caméra sur l'histoire<br />

appliqué <strong>au</strong> Moyen-Orient<br />

Lorsque nous avons annoncé le sujet de CONFRONTATION 49 :<br />

“Le Moyen-Orient <strong>au</strong> cinéma”, nombre de nos amis nous ont<br />

mis en garde contre les aspects con ictuels que recelait un<br />

tel projet. Outre que la nature <strong>du</strong> festival est justement de ne<br />

pas rechigner à la confrontation, il y a quelques précédents de<br />

thématiques <strong>au</strong>dacieuses – “L’Espagne derrière l’écran” en 1966,<br />

à l’heure d’un franquisme encore triomphant, “Ré exions sur la<br />

question juive <strong>au</strong> cinéma” en 1972, “Les Amériques latines dans le<br />

miroir <strong>du</strong> cinéma” en 1976, “La guerre d’Espagne dans le cinéma”<br />

en 1978 ou, plus près de nous, “Il était une fois dans l’Est” en<br />

1996 – c’est je pense se méprendre sur ce qu’est CONFRONTATION<br />

de penser que l’histoire seule guide ses pas. Je vais tenter<br />

d’expliciter ce qui nous motive dans notre approche <strong>du</strong> rapport<br />

Cinéma / Histoire en revenant après Marcel Oms, Pierre Guibert<br />

et José Baldizzone sur notre conception de l’équilibre de ces<br />

deux termes.<br />

On a vu depuis une vingtaine d’années eurir les festivals qui<br />

conjuguent cinéma et histoire, ou, plutôt, histoire et cinéma et<br />

c’est tant mieux ; nous n’avons jamais préten<strong>du</strong> <strong>au</strong> monopole, ce<br />

serait stupide, et avons aidé <strong>au</strong> démarrage de certains, mais il est<br />

temps de rappeler que dans cette voie nous fûmes les premiers<br />

et ce qui continue de nous di érencier. Les programmes de ces<br />

festivals sont en général conçus <strong>du</strong> point de vue des historiens,<br />

certes passionnés de cinéma, parfois même historiens <strong>du</strong> cinéma,<br />

mais d’abord historiens. Le sujet choisi, il importe d’illustrer<br />

l’histoire, de chercher le lm le plus adéquat, fût-il extrêmement<br />

isolé dans une pro<strong>du</strong>ction riche d’<strong>au</strong>tres virtualités, à rappeler<br />

l’histoire que les historiens font, sans trop s’interroger sur celle<br />

que le cinéma fait. Notre démarche est inverse, notre choix, le<br />

sujet déterminé, est de s’interroger sur ce que le cinéma en a<br />

montré, tant pis si tel événement historique, jugé fondamental<br />

par les spécialistes, a été négligé et tel <strong>au</strong>tre, jugé par les mêmes<br />

anodin, croule sous les occurrences cinématographiques, ce que<br />

nous montrerons c’est ce sur quoi le cinéma a insisté. Choix donc<br />

de l’histoire des représentations contre l’histoire illustrée, sans<br />

jugement de valeur, et sans renoncer <strong>au</strong>x contrepoints et <strong>au</strong>x<br />

exceptions. Bien sûr, il n’est pas question ici d’avaliser les choix<br />

<strong>du</strong> cinéma comme vérité mais d’essayer d’en comprendre les<br />

ressorts, si pendant la présidence de Charles de G<strong>au</strong>lle nombre<br />

de lms historiques évoquent la France de Louis XIV ce n’est<br />

évidemment pas le fruit <strong>du</strong> seul hasard, pas plus que l’absence<br />

quasi-générale de la Commune de Paris dans la lmographie<br />

mondiale ne tient à des problèmes budgétaires. Cette grille de<br />

choix nous l’avons appliquée <strong>au</strong> Moyen-Orient.<br />

Curieusement, cette région qui est la matrice de notre civilisation,<br />

lieu d’invention, <strong>du</strong> moins dans la partie Ouest de l’Eurasie, de<br />

l’agriculture, de l’urbanisme, <strong>du</strong> droit, des systèmes de notation<br />

et d’écriture, des Sumériens et Babyloniens <strong>au</strong>x Egyptiens, pour<br />

en n parvenir à l’écriture alphabétique, inventée, par les Phéniciens<br />

dans l’actuel Liban, lieu de naissance des trois religions<br />

monothéistes, terre des grands Empires, Sumérien, Assyrien,<br />

Babylonien, Egyptien, Hittite, Perse, Macédonien, cette région,<br />

dans son épaisseur historique, a peu inspiré le cinéma. Exception<br />

faite des lms à sujet biblique, <strong>au</strong> total depuis le parlant<br />

pas si nombreux que cela, les lms à sujet égyptien, malgré<br />

quelques grands “épics” ou péplums sont plutôt rares, quant<br />

à Babylone, si Intolérance de David W. Gri th en t une description<br />

hallucinante en 1916, les séquences babyloniennes<br />

ne concernaient que le quart <strong>du</strong> lm, quant <strong>au</strong>x Hittites, Sumériens<br />

et <strong>au</strong>tres Assyriens, ils semblent n’avoir guère impressionné<br />

la pellicule. La rencontre armée entre ultime Occident et<br />

Moyen-Orient, pendant les croisades, qui xa <strong>du</strong>rablement tant<br />

de stéréotypes, fut un peu mieux lotie, sans cependant constituer<br />

une série impressionnante. D’une certaine façon, le cinéma<br />

n’a pas retenu grand-chose des piliers fondateurs de notre civilisation,<br />

moins que la littérature à coup sûr, moins que la peinture,<br />

be<strong>au</strong>coup moins que la science historique. Sans doute la<br />

situation coloniale ou semi-coloniale de nombre des pays <strong>du</strong><br />

Moyen-Orient jusqu’<strong>au</strong> milieu <strong>du</strong> XXe siècle est-elle, <strong>au</strong>ssi, pour<br />

be<strong>au</strong>coup dans cette absence.<br />

1


Quatre lms, occident<strong>au</strong>x témoignent, de ce manque, fantômes<br />

d’une histoire absente comme l’américain Syriana témoigne <strong>du</strong><br />

refus <strong>du</strong> cinéma par les pays pétroliers <strong>du</strong> Golfe.<br />

La majorité des œuvres choisies sont originaires de six pays :<br />

L’Egypte, Israël, la Palestine, le Liban, la Turquie et l’Iran. Que<br />

l’on ne s’en étonne pas, ce sont les six pays <strong>du</strong> Moyen-Orient<br />

qui possèdent une tradition de pro<strong>du</strong>ction cinématographique<br />

remontant pour le cinéma égyptien à la période <strong>du</strong> muet,<br />

pour les cinémas turc, iranien, voire libanais <strong>au</strong>x années 1930,<br />

pour les cinémas POLOGNE israélien et palestinien BELARUS à 1948. Ce sont <strong>au</strong>ssi<br />

des cinémas qui connaissent <strong>au</strong>jourd’hui un développement<br />

remarquable dans des conditions politiques, économiques<br />

AINE<br />

LLEMAGNE et esthétiques diverses. L’on a donc décidé de privilégier ces<br />

cinématographies en insistant sur leurs UKRAINE pro<strong>du</strong>ctions récentes,<br />

REP. TCHEQUE<br />

en partie pour rendre compte de leur vitalité, mais <strong>au</strong>ssi sous<br />

S<br />

VIE<br />

ECHTENSTEIN<br />

SUISSE<br />

ACO<br />

IE<br />

TUNISIE<br />

CHYPRE<br />

GABON<br />

AUTRICHE<br />

SLOVENIE<br />

ITALIE<br />

MALTE<br />

SLOVAQUIE<br />

HONGRIE<br />

BOSNIE-<br />

HERZEG.<br />

YOUGOSLAVIE<br />

ALBANIE MACEDOINE<br />

L I B Y E<br />

ROUMANIE<br />

GRECE<br />

Beyrouth<br />

LIBAN5<br />

2<br />

ISRAELT<br />

C 3H<br />

A D<br />

Amman<br />

4<br />

•<br />

Gaza • • PALESTINE<br />

Jérusalem<br />

1 JORDANIE<br />

• Le Caire<br />

CAMEROUN<br />

1 Zone de sécurité <strong>du</strong> Sinaï<br />

évacuée par Israël de 1979 à 1982.<br />

PTE<br />

2<br />

GUINEE<br />

EQUAT.<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

CROATIE<br />

• Ankara<br />

SYRIE<br />

MOLDAVIE<br />

BULGARIE<br />

CHYPRE<br />

EGYPTE<br />

IRAK<br />

• Le Caire<br />

Beyrouth<br />

LIBAN<br />

3 Territoire CONGOpalestinien<br />

REPUBLIQUE de Jordanie occupé par Israël<br />

depuis 1967, DEMOCRATIQUE<br />

déclaré indépendant de la Jordanie<br />

par la Ligue arabe DU en CONGO 1974 et par la Jordanie RWANDA en 1988,<br />

et représenté par l’O.L.P.<br />

SYRIE<br />

IRAK<br />

ISRAEL • Amman<br />

Gaza • • PALESTINE<br />

Jérusalem<br />

JORDANIE<br />

S O U D A N<br />

Bagdad<br />

•<br />

2 Zone de sécurité <strong>du</strong> Golan depuis 1974. OUGANDA<br />

S O U D A N<br />

TURQUIE<br />

• • Damas<br />

Michel CADÉ<br />

Président de la Cinémathèque euro-régionale <strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong><br />

RUSSIE<br />

BURUNDI<br />

• Ankara<br />

GEORGIE<br />

ARABIE<br />

SAOUDITE<br />

la contrainte, s<strong>au</strong>f dans le cas égyptien, de la di culté d’accès<br />

<strong>au</strong>x copies. Bien sûr les con its ne seront pas éludés, mais la<br />

trame des œuvres est loin de s’y ré<strong>du</strong>ire. Des situations semblables,<br />

des modes de vie compatibles, des interrogations<br />

parallèles sourdent des lms, traçant une esquisse inatten<strong>du</strong>e<br />

d’un monde où, sous les apparences des a rontements, peut<br />

<strong>au</strong>ssi se lire une façon d’aborder la vie, dans des paysages partagés,<br />

à travers des structures familiales et des modes de vie<br />

proches, moins contradictoire que la vulgate des représentations<br />

médiatiques. Que le cinéma nous aide ainsi à approcher<br />

cet Orient compliqué vers lequel nous allons, pour paraphraser<br />

Charles de G<strong>au</strong>lle, avec des idées simples, mais la phrase<br />

peut se retourner comme un gant, voilà qui justi e, s’il en était<br />

besoin, l’existence de CONFRONTATION, festival de critique<br />

historique <strong>du</strong> lm.<br />

KAZAKHSTAN<br />

GEORGIE<br />

ARABIE<br />

SAOUDITE<br />

E T H I O P I E<br />

TANZANIE<br />

TURQUIE<br />

ERYTHREE<br />

KOWEÏT<br />

KENYA<br />

RUSSIE<br />

• • AZERBAIDJAN<br />

Damas<br />

ARMENIE<br />

Bagdad<br />

•<br />

DJIBOUTI<br />

KAZAKHSTAN<br />

AZERBAIDJAN<br />

ARMENIE<br />

•<br />

KOWEÏT<br />

YEMEN<br />

•<br />

Sanas<br />

• Téhéran<br />

I R A N<br />

•<br />

Manama<br />

BAHREIN<br />

QATAR•<br />

Doha<br />

OMAN<br />

Ryad<br />

EMIRATS ARABES<br />

UNIS<br />

Abou Dhabi<br />

•<br />

• Téhéran<br />

OUZBEKISTAN<br />

TURKMENISTAN<br />

OMAN<br />

I R A N<br />

•<br />

SEYCHELLES<br />

AFGHANISTAN<br />

Manama SOMALIE<br />

4 Actuel Etat de Palestine avec Gaza.<br />

BAHREIN<br />

OMAN<br />

5 “Ceinture de Doha<br />

QATAR•<br />

sécurité israélienne” <strong>au</strong> Liban Sud<br />

depuis juillet 1985.<br />

EMIRATS ARABES<br />

Ryad<br />

UNIS • Mascate<br />

Abou Dhabi<br />

•<br />

•<br />

OUZBEKISTAN<br />

TURKMENISTAN<br />

• Mascate<br />

OMAN<br />

PAKISTAN<br />

AFGHANIST<br />

PAKI


Lor<br />

Le Moyen-Orient <strong>au</strong> cinéma<br />

Le cinéma nous a fait rêver de l’Orient mythique, des sultans,<br />

des djinns, voyageurs en tapis volants et <strong>au</strong>tre Shéhérazade.<br />

Il est <strong>au</strong>ssi le re et de bouleversements soci<strong>au</strong>x et<br />

géopolitiques. Il est, en n, le témoin irremplaçable de la modernité.<br />

Comment vit-on dans la région qui nous a donné l’écriture,<br />

la civilisation urbaine et les trois religions monothéistes regroupant<br />

la grande majorité des croyants de la planète ? La question<br />

pourrait sembler s<strong>au</strong>grenue tant le bruit et les images des<br />

reportages dominent, construisant notre vision d’un Moyen-<br />

Orient terre de con its.<br />

Et si l’inverse était plus intéressant, même si moins évidemment<br />

cinématographique ? Que partagent en commun tous les peuples<br />

dans leur quotidien ? Des di érentes empreintes des conquérants<br />

arabes, persans, ottomans et, plus récemment, de la domination<br />

britannique, que reste-t-il <strong>au</strong> présent de ces racines dans<br />

l’actualité des peuples <strong>du</strong> Moyen-Orient ? Comment dans une<br />

région tourmentée, agitée de con its, vivre <strong>au</strong> quotidien ? Comment<br />

se construit l’identité dans un contexte qui <strong>au</strong>rait tendance<br />

à cultiver les antagonismes alors que les points communs sont<br />

multiples ? Quels sont les rapports à la terre ? Y a-t-il des points<br />

communs entre la femme turque, syrienne, koweitienne…? De<br />

quelles façons les notions de territoires, de frontières, d’organisation<br />

sociale et familiale interviennent-elles dans les rapports<br />

soci<strong>au</strong>x ? Bref, comment vit-on ensemble, <strong>au</strong>jourd’hui, <strong>au</strong> Moyen-<br />

Orient ? C’est <strong>au</strong>tour de cette question que la programmation de<br />

Confrontation s’interroge en développant diverses thématiques.<br />

LE CADRE GÉOGRAPHIQUE<br />

Les limites géographiques dé nies sont celles <strong>du</strong> Moyen-Orient.<br />

Egypte <strong>au</strong> sud, Proche-Orient Arabe : états de la péninsule arabique,<br />

Emirats Arabes Unis, Irak, Syrie, Jordanie, Israël, Palestine, Liban et<br />

<strong>au</strong> nord le monde turco-iranien : Turquie, Iran et Afghanistan.<br />

LES GRANDS AXES DE RÉFLEXION<br />

1 Le Moyen-Orient et l’Antiquité : naissance des grandes civilisations<br />

: Egypte, Mésopotamie, Assyrie, monde perse, Phénicie, la<br />

Bible et l’histoire <strong>du</strong> peuple Hébreu, l’avènement <strong>du</strong> Christianisme.<br />

2 Le Moyen-Orient <strong>au</strong> Moyen-Âge et à l’époque moderne :<br />

contacts, échanges et heurts – Di usion <strong>du</strong> Christianisme – Naissance<br />

et conquête de l’Islam – Les croisades, la conquête turque.<br />

3 Le Moyen-Orient contemporain (après la Première Guerre<br />

Mondiale) : le rapport à la terre, les notions de territoire et de<br />

frontière – La structure familiale, le rôle des femmes, des clans,<br />

des religions – Le rapport à l’Etat (très di érent selon les Etats<br />

et la période historique) des plus anciens : Turquie, Iran, Egypte<br />

<strong>au</strong>x plus récents : Irak, Syrie, Liban ou Israël – Les questions identitaires<br />

dans un pays pluriculturel et pluriethnique voire plurireligieux<br />

(peuples plus ou moins minoritaires : Kurdes, Druzes,<br />

Coptes, Arméniens, Turkmènes, peuples Bédouins...).<br />

QUATRE GRANDES THÉMATIQUES<br />

1 Mythes et Histoire.<br />

2 Terres et frontières.<br />

3 Structures familiales / Structures de sociétés.<br />

4 Etats et identités.<br />

Le corpus de lms choisis va de 1919 (Liban 1919 Programmation<br />

<strong>du</strong> Musée Albert Kahn) <strong>au</strong>x événements les plus récents<br />

(Après la bataille de Yousry Nasrallah 2012). Même si l’essentiel<br />

<strong>du</strong> programme est issu des lmographies Moyen-Orientales, le<br />

festival propose <strong>au</strong>ssi un regard extérieur avec des lms comme<br />

Lawrence d’Arabie de David Lean ou La Femme <strong>du</strong> pharaon<br />

d’Ernst Lubitsch (1921)... Il f<strong>au</strong>t compter également avec un<br />

programme de documentaires toujours nécessaires la compréhension<br />

d’une cinématographie ou l’histoire d’un pays (Iran, une<br />

révolution cinématographique de Nader T. Homayoun, Retour<br />

à Babylone et Nous les Irakiens d’Abbas Fahdel)<br />

Nos nombreux invités réalisateurs, Amos Gitai, Abbas Fahdel,<br />

Adrien F<strong>au</strong>cheux, Michel Khlei , Danielle Arbid, Yousry Nasrallah...<br />

seront là pour présenter leurs lms et répondre <strong>au</strong>x questions <strong>du</strong><br />

public. Nul doute que les rencontres avec les réalisateurs et nos<br />

<strong>au</strong>tres invités, les expositions et animations <strong>au</strong>tour <strong>du</strong> festival<br />

aideront chacun à mieux comprendre la diversité et la richesse<br />

de ce Moyen-Orient si proche.<br />

Alain LOUSSOUARN<br />

Directeur <strong>du</strong> festival Confrontation<br />

Après la bataille, Yousry Nasrallah.<br />

3


4<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Chronologie <strong>du</strong> Moyen-Orient<br />

Vers – 5000 Mésopotamie, agriculture irriguée soignée,<br />

grandes concentrations d’habitants.<br />

Vers – 3500 Première civilisation urbaine (pays de Sumer)<br />

avec la ville d’Uruk.<br />

Vers – 3250 Invention de l’écriture. A Suse et à Uruk :<br />

signes pictographiques.<br />

Vers – 3100 L’écriture cunéiforme se développe<br />

en Mésopotamie.<br />

ANTIQUITÉ<br />

– 3000 Égypte : première dynastie. Habu Keriba,<br />

première ville dotée d’un rempart.<br />

Écriture, palettes de Narmer.<br />

– 2720 Snefrou, 1er pharaon de la quatrième dynastie<br />

des bâtisseurs de pyramide.<br />

– 2700 Successeurs : grande pyramide de Gizeh.<br />

– 2650 Agga, roi de Kish assiège en vain Uruk, gouverné par<br />

Gilgamesh (ses exploits guerriers en font un héros<br />

légendaire de la littérature suméo-akkadienne).<br />

– 2000 Les habitants d’Ugarit (Canaan), utilisent le<br />

système décimal. Le hiératique, simpli cation des<br />

hiéroglyphes, apparaît sur les documents o ciels.<br />

– 1600 Premier alphabet linéaire cananéen<br />

(ne note que les consonnes).<br />

– 1290-1235 Ramsès II succède à Sethis I.<br />

– 1260 Date supposée de la sortie d’Égypte des Hébreux<br />

sous la con<strong>du</strong>ite de Moïse (monothéisme).<br />

– 1250 Temple d’Abou Simbel, les obélisques...<br />

– 970-931 Salomon succède à David. Construction<br />

<strong>du</strong> Temple de Jérusalem.<br />

– 338-323 Règne et conquête d’Alexandre.<br />

+33 Jésus cruci é après 3 ans de prédication.<br />

48 Concile des apôtres à Jérusalem. La doctrine de<br />

P<strong>au</strong>l prônant l’ouverture de l’Église <strong>au</strong>x non-juifs<br />

l’emporte. Multiplication des commun<strong>au</strong>tés<br />

en Asie mineure.<br />

70 Titus s’empare de Jérusalem. Destruction de la ville<br />

et <strong>du</strong> Temple.<br />

85 Évangiles de Luc et Matthieu rédigés un peu après<br />

celui de Marc.<br />

227 La dynastie des Parthes Ascarides est remplacée<br />

par celle des Perses Sassanides, nationalistes<br />

agressifs. Dévolution exclusive envers le dieu<br />

Ahura Mazda, révélé par Zarathoustra.<br />

Les Parthes s’emparent de toute la Mésopotamie<br />

et pénètrent en Syrie.<br />

260 Châhpur I fait prisonnier l’empereur romain Valérien,<br />

tué et empaillé.<br />

313 Edit de Milan. Constantin proclame la paix de l’Église,<br />

liberté de culte assurée <strong>au</strong>x chrétiens.<br />

391 Théodose interdit l’exercice <strong>du</strong> culte païen<br />

Vers 425 Venu de Babylone, le prêtre Esdras remet en<br />

vigueur la Loi de Moïse et inst<strong>au</strong>re l’<strong>au</strong>torité<br />

sacerdotale : c’est la naissance <strong>du</strong> Judaïsme.<br />

MOYEN-ÂGE<br />

499 Achèvement par Rabbina II <strong>du</strong> Talmud de Babylone<br />

seconde grande compilation (après le Talmud<br />

de Jérusalem) <strong>du</strong> savoir hébraïque, rédigée selon<br />

le plan de la Mishna en 6 ordres d’enseignement.<br />

610 Premières révélations de Mahomet (elles se<br />

poursuivent jusqu’en 632) et constitueront le Coran.<br />

622 Fuite (Hégire) de Mahomet à Yahtrib<br />

qui devient Médine.<br />

632 Mort de Mahomet et début de l’expansion arabo-<br />

musulmane amorcée sous le Califat d’Abu Bakr<br />

(632-637), be<strong>au</strong>-père de Mahomet.<br />

656 Election d’Ali <strong>au</strong> Califat, contesté par le gouverneur<br />

de la Syrie, Mu’Awiyya Ier rompant ainsi la<br />

commun<strong>au</strong>té musulmane (657).<br />

Les deux adversaires acceptent un arbitrage refusé<br />

par certains dèles d’Ali, les Kharidjites.<br />

661 Assassinat d’Ali, dernier des “califes légitimes ”.<br />

Après sa mort, il devient pour certains chiites<br />

le “mahadi” dont le retour amènera sur terre l’ordre<br />

et la justice.<br />

661-680 Califat de l’Omeyyade Mu’Awiyya Ier avec Damas<br />

pour capitale. Système de gouvernement<br />

théocratique fondé sur la force et le luxe.<br />

678 Succession héréditaire de la dynastie Omeyyade<br />

jusqu’en 750.<br />

680 Assassinat d’Hussein, ls d’Ali. Ses partisans<br />

formeront le chiisme qui se développe.<br />

691 Achèvement de la coupole de la mosquée <strong>du</strong> Rocher<br />

à Jérusalem.<br />

709-717 Edi cation de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem.<br />

750 La dynastie Abbasside supplante et massacre<br />

les Omeyyades. C’est un retour <strong>au</strong>x descendants<br />

<strong>du</strong> Prophète.<br />

786-809 Califat d’Harun Al-Rachid, le plus célèbre des<br />

Abbassides et héros de plusieurs contes des Mille<br />

et une nuits. Il reconnaît les droits des Francs<br />

sur les Lieux Saints.<br />

1098-1291 Période des Croisades latines en Orient.<br />

1171 Saladin abolit le Califat fatimide <strong>du</strong> Caire et établit<br />

sa dynastie Ayyubide.<br />

1453 Prise de Constantinople par le sultan Ottoman<br />

Mehemet II. Fin de l’empire Byzantin.<br />

RENAISSANCE - ÉPOQUE MODERNE<br />

1517 Après la Syrie, l’empire Ottoman conquiert l’Égypte<br />

et devient une grande puissance.<br />

1534 Soliman divise l’empire en Sandjaks, circonscriptions<br />

gouvernées par les beys, dépendant<br />

de fonctionnaires supérieurs : les pachas.<br />

1540 Soliman le magni que fait édi er la mosquée<br />

de Souleimaniye. Istanbul est la plus grande cité<br />

<strong>du</strong> monde.


5<br />

ÉPOQUE CONTEMPORAINE<br />

1798 Expédition de Bonaparte en Égypte.<br />

<strong>18</strong>41 Convention des Détroits : interdit le passage<br />

des Dardanelles à tout navire de guerre non turc.<br />

<strong>18</strong>56 Début de la guerre anglo-persane. Elle <strong>du</strong>rera 4 ans .<br />

<strong>18</strong>69 Ouverture <strong>du</strong> canal de Suez.<br />

<strong>18</strong>71-<strong>18</strong>99 Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

Oman, Koweït.<br />

1908 Arrivée des Jeunes Turcs <strong>au</strong> pouvoir.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Nov. 1914 Les Alliés déclarent la guerre à la Turquie.<br />

Juin 1915 L’engagement de volontaires arméniens <strong>au</strong>x côtés<br />

des Alliés détermine l’État turc à organiser la<br />

déportation et le génocide <strong>du</strong> peuple arménien.<br />

1922 La SDN donne mandat à la France d’administrer<br />

la Syrie et le Liban, à la Grande Bretagne<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

1923 Gouvernement de Mustapha Kemal proclamé.<br />

Abolition <strong>du</strong> Califat (19<strong>24</strong>).<br />

1925 Le roi Ibn Saoud s’empare de La Mecque et construit<br />

la future Arabie Saoudite.<br />

1928 La Turquie devient un État laïque, écriture arabe<br />

remplacée par l’alphabet latin.<br />

1945 La Ligue Arabe est créée <strong>au</strong> Caire.<br />

1947 Arraisonnement de l’Exo<strong>du</strong>s. Nov : l’ONU adopte<br />

plan de partage de la Palestine entre juifs et<br />

Palestiniens. Décembre : les Etats arabes rejettent<br />

la création de l’Etat juif.<br />

1948 La proclamation d’indépendance de l’Etat d’Israël<br />

entraîne 1 ère guerre israélo-arabe.<br />

1951 Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

pétrolière. Blocus naval britannique de l’Iran,<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

1953 Proclamation de la République en Égypte.<br />

Mossadegh arrêté à l’instigation <strong>du</strong> Shah<br />

en accord avec la Grande Bretagne.<br />

1954 Nasser 1er ministre, Néguib démis de la présidence<br />

de la République.<br />

1956 Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

1958 Union de l’Égypte et de la Syrie dans une<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

d’Iraq. Sept : URSS prête 100 millions $ à l’Égypte<br />

pour la construction <strong>du</strong> barrage d’Assouan.<br />

1964 Création de l’OLP.<br />

1967 Juin : o ensive israélienne. Occupation de la<br />

Cisjordanie, <strong>du</strong> Golan, <strong>du</strong> Sinaï et de Gaza.<br />

Novembre : résolution <strong>24</strong>2 de l’ONU, intimant le<br />

retrait israélien des territoires occupés.<br />

1969 Arafat, président <strong>du</strong> comité exécutif de l’OLP.<br />

1970 Autonomie accordée <strong>au</strong>x Kurdes iraquiens après<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

1972 Sadate expulse les conseillers soviétiques.<br />

1973 Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

exige le retrait d’Israël des territoires occupés<br />

et décrète un embargo <strong>du</strong> pétrole vers les USA<br />

(1 er choc pétrolier).<br />

1975 Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

1978 Accords de paix de Camp David, première<br />

reconnaissance de l’État d’Israël par un pays arabe<br />

et comme tel condamné par la totalité<br />

des <strong>au</strong>tres États arabes.<br />

1979 République islamique d’Iran inst<strong>au</strong>rée sous<br />

l’impulsion de l’imam Khomeyni.<br />

L’URSS intervient en Afghanistan.<br />

1980 Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

des sanctions économiques contre l’URSS.<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8 ans),<br />

maîtrise des ressources pétrolières en jeu.<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

con it Iran-Iraq déclenchent second choc pétrolier.<br />

1982 O ensive israélienne contre Palestiniens et invasion<br />

<strong>du</strong> Liban. Sept : les milices chrétiennes massacrent<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

plus de 1000 civils tués.<br />

1987 Décembre : début de l’Intifada, la guerre<br />

des pierres des adolescents.<br />

1988 Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

Avril : les soviétiques se retirent d’Afghanistan,<br />

Yasser Arafat reconnaît implicitement Israël.<br />

1991 Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

commencent à bombarder le pays, capitulation<br />

iraquienne. L’insurrection chiite s’étend vers<br />

le Nord où les Kurdes tentent de se libérer.<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

1993 Reconnaissance mutuelle entre l’État d’Israël<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

à l’<strong>au</strong>tonomie.<br />

1994 Novembre : assassinat d’Itzhak Rabin.<br />

1996 Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

2000 2 e Intifada palestinienne.<br />

2001 Septembre : attentats de NY et Washington.<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

qui renverse le régime Taliban.<br />

2003 Intervention des USA en Iraq qui renversent<br />

le régime. (Saddam Hussein<br />

(exécuté en 2006).<br />

2011 Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

Yémen, Syrie...<br />

1798<br />

<strong>18</strong>41<br />

des Dardanelles à tout navire de guerre non turc.<br />

des Dardanelles à tout navire de guerre non turc.<br />

<strong>18</strong>56<br />

<strong>18</strong>69<br />

<strong>18</strong>71-<strong>18</strong>99 Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

Oman, Koweït.<br />

1908 Arrivée des Jeunes Turcs <strong>au</strong> pouvoir.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Nov. 1914<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Nov. 1914<br />

Autonomie accordée <strong>au</strong>x Kurdes iraquiens après<br />

Autonomie accordée <strong>au</strong>x Kurdes iraquiens après<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

Autonomie accordée <strong>au</strong>x Kurdes iraquiens après<br />

Autonomie accordée <strong>au</strong>x Kurdes iraquiens après<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

Autonomie accordée <strong>au</strong>x Kurdes iraquiens après<br />

Autonomie accordée <strong>au</strong>x Kurdes iraquiens après<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

Sadate expulse les conseillers soviétiques.<br />

Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

exige le retrait d’Israël des territoires occupés<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

Sadate expulse les conseillers soviétiques.<br />

Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

exige le retrait d’Israël des territoires occupés<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

Sadate expulse les conseillers soviétiques.<br />

Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

exige le retrait d’Israël des territoires occupés<br />

Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

exige le retrait d’Israël des territoires occupés<br />

et décrète un embargo <strong>du</strong> pétrole vers les USA<br />

Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

exige le retrait d’Israël des territoires occupés<br />

et décrète un embargo <strong>du</strong> pétrole vers les USA<br />

choc pétrolier).<br />

Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

Accords de paix de Camp David, première<br />

et décrète un embargo <strong>du</strong> pétrole vers les USA<br />

et décrète un embargo <strong>du</strong> pétrole vers les USA<br />

choc pétrolier).<br />

Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

et décrète un embargo <strong>du</strong> pétrole vers les USA<br />

Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

Accords de paix de Camp David, première<br />

reconnaissance de l’État d’Israël par un pays arabe<br />

Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

Accords de paix de Camp David, première<br />

reconnaissance de l’État d’Israël par un pays arabe<br />

et comme tel condamné par la totalité<br />

des <strong>au</strong>tres États arabes.<br />

Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

Accords de paix de Camp David, première<br />

reconnaissance de l’État d’Israël par un pays arabe<br />

et comme tel condamné par la totalité<br />

reconnaissance de l’État d’Israël par un pays arabe<br />

Accords de paix de Camp David, première<br />

ÉPOQUE CONTEMPORAINE<br />

ÉPOQUE CONTEMPORAINE<br />

ÉPOQUE CONTEMPORAINE<br />

ÉPOQUE CONTEMPORAINE<br />

1798 Expédition<br />

1970 Autonomie accordée <strong>au</strong>x Kurdes iraquiens après<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

1972 Sadate expulse les conseillers soviétiques.<br />

1973 Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

exige le retrait d’Israël des territoires occupés<br />

et décrète un embargo <strong>du</strong> pétrole vers les USA<br />

(1<br />

ÉPOQUE CONTEMPORAINE<br />

de Bonaparte en Égypte.<br />

Convention des Détroits : interdit le passage<br />

des Dardanelles à tout navire de guerre non turc.<br />

Début de la guerre anglo-persane. Elle <strong>du</strong>rera 4 ans .<br />

Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

9 ans de con it. Sept : Hussein de Jordanie attaque<br />

les camps de fedayins palestiniens.<br />

de Bonaparte en Égypte.<br />

Convention des Détroits : interdit le passage<br />

des Dardanelles à tout navire de guerre non turc.<br />

Début de la guerre anglo-persane. Elle <strong>du</strong>rera 4 ans .<br />

Ouverture <strong>du</strong> canal de Suez.<br />

de Bonaparte en Égypte.<br />

Expédition de Bonaparte en Égypte.<br />

Convention des Détroits : interdit le passage<br />

des Dardanelles à tout navire de guerre non turc.<br />

Début de la guerre anglo-persane. Elle <strong>du</strong>rera 4 ans .<br />

Ouverture <strong>du</strong> canal de Suez.<br />

Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

<strong>18</strong>41 Convention des Détroits : interdit le passage<br />

des Dardanelles à tout navire de guerre non turc.<br />

Début de la guerre anglo-persane. Elle <strong>du</strong>rera 4 ans .<br />

Ouverture <strong>du</strong> canal de Suez.<br />

des Dardanelles à tout navire de guerre non turc.<br />

Début de la guerre anglo-persane. Elle <strong>du</strong>rera 4 ans .<br />

1973 Octobre : guerre <strong>du</strong> Kippour, Égyptiens et Syriens<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

Début de la guerre anglo-persane. Elle <strong>du</strong>rera 4 ans .<br />

Ouverture <strong>du</strong> canal de Suez.<br />

Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

Oman, Koweït.<br />

Arrivée des Jeunes Turcs <strong>au</strong> pouvoir.<br />

lancent o ensive surprise contre Israël. L’OPEP<br />

exige le retrait d’Israël des territoires occupés<br />

et décrète un embargo <strong>du</strong> pétrole vers les USA<br />

(1 er choc pétrolier).<br />

Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

Accords de paix de Camp David, première<br />

Ouverture <strong>du</strong> canal de Suez.<br />

Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

Oman, Koweït.<br />

Arrivée des Jeunes Turcs <strong>au</strong> pouvoir.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Les Alliés déclarent la guerre à la Turquie.<br />

Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

(1<br />

1975 Début guerre civile <strong>au</strong> Liban, combats<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

Série de protectorats britanniques : Egypte, Bahrein,<br />

Oman, Koweït.<br />

Arrivée des Jeunes Turcs <strong>au</strong> pouvoir.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Arrivée des Jeunes Turcs <strong>au</strong> pouvoir.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Les Alliés déclarent la guerre à la Turquie.<br />

L’engagement de volontaires arméniens <strong>au</strong>x côtés<br />

des Alliés détermine l’État turc à organiser la<br />

Arrivée des Jeunes Turcs <strong>au</strong> pouvoir.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Les Alliés déclarent la guerre à la Turquie.<br />

L’engagement de volontaires arméniens <strong>au</strong>x côtés<br />

des Alliés détermine l’État turc à organiser la<br />

déportation et le génocide <strong>du</strong> peuple arménien.<br />

Arrivée des Jeunes Turcs <strong>au</strong> pouvoir.<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Les Alliés déclarent la guerre à la Turquie.<br />

L’engagement de volontaires arméniens <strong>au</strong>x côtés<br />

des Alliés détermine l’État turc à organiser la<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

1978 Accords de paix de Camp David, première<br />

Processus de modernisation de la Turquie.<br />

Les Alliés déclarent la guerre à la Turquie.<br />

L’engagement de volontaires arméniens <strong>au</strong>x côtés<br />

entre milices phalangistes et Palestiniens.<br />

1978<br />

Les Alliés déclarent la guerre à la Turquie.<br />

Juin 1915<br />

des Alliés détermine l’État turc à organiser la<br />

déportation et le génocide <strong>du</strong> peuple arménien.<br />

déportation et le génocide <strong>du</strong> peuple arménien.<br />

la Syrie et le Liban, à la Grande Bretagne<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

la Syrie et le Liban, à la Grande Bretagne<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

Abolition <strong>du</strong> Califat (19<strong>24</strong>).<br />

Abolition <strong>du</strong> Califat (19<strong>24</strong>).<br />

la future Arabie Saoudite.<br />

remplacée par l’alphabet latin.<br />

Abolition <strong>du</strong> Califat (19<strong>24</strong>).<br />

la future Arabie Saoudite.<br />

1928<br />

remplacée par l’alphabet latin.<br />

1945<br />

1947<br />

plan de partage de la Palestine entre juifs et<br />

Palestiniens. Décembre : les Etats arabes rejettent<br />

la création de l’Etat juif.<br />

la création de l’Etat juif.<br />

1948<br />

entraîne 1<br />

1951<br />

pétrolière. Blocus naval britannique de l’Iran,<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

1953 Proclamation de la République en Égypte.<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

et comme tel condamné par la totalité<br />

République islamique d’Iran inst<strong>au</strong>rée sous<br />

et comme tel condamné par la totalité<br />

République islamique d’Iran inst<strong>au</strong>rée sous<br />

des <strong>au</strong>tres États arabes.<br />

République islamique d’Iran inst<strong>au</strong>rée sous<br />

République islamique d’Iran inst<strong>au</strong>rée sous<br />

République islamique d’Iran inst<strong>au</strong>rée sous<br />

l’impulsion de l’imam Khomeyni.<br />

L’URSS intervient en Afghanistan.<br />

Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

re l’URSS.<br />

République islamique d’Iran inst<strong>au</strong>rée sous<br />

l’impulsion de l’imam Khomeyni.<br />

L’URSS intervient en Afghanistan.<br />

Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

des sanctions économiques cont<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8<br />

République islamique d’Iran inst<strong>au</strong>rée sous<br />

l’impulsion de l’imam Khomeyni.<br />

L’URSS intervient en Afghanistan.<br />

Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

des sanctions économiques cont<br />

Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

re l’URSS.<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8 ans),<br />

L’URSS intervient en Afghanistan.<br />

Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

des sanctions économiques contre l’URSS.<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8<br />

maîtrise des ressources pétrolières en jeu.<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

con it Iran-Iraq déclenchent second choc pétrolier.<br />

O ensive israélienne contre Palestiniens et invasion<br />

<strong>du</strong> Liban. Sept : les milices chrétiennes massacrent<br />

Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

des sanctions économiques cont<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8<br />

maîtrise des ressources pétrolières en jeu.<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

con it Iran-Iraq déclenchent second choc pétrolier.<br />

O ensive israélienne contre Palestiniens et invasion<br />

<strong>du</strong> Liban. Sept : les milices chrétiennes massacrent<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

con it Iran-Iraq déclenchent second choc pétrolier.<br />

O ensive israélienne contre Palestiniens et invasion<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8<br />

maîtrise des ressources pétrolières en jeu.<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

maîtrise des ressources pétrolières en jeu.<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

con it Iran-Iraq déclenchent second choc pétrolier.<br />

O ensive israélienne contre Palestiniens et invasion<br />

<strong>du</strong> Liban. Sept : les milices chrétiennes massacrent<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

O ensive israélienne contre Palestiniens et invasion<br />

<strong>du</strong> Liban. Sept : les milices chrétiennes massacrent<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

<strong>du</strong> Liban. Sept : les milices chrétiennes massacrent<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

plus de 1000 civils tués.<br />

Décembre : début de l’Intifada, la guerre<br />

des pierres des adolescents.<br />

Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

plus de 1000 civils tués.<br />

Décembre : début de l’Intifada, la guerre<br />

des pierres des adolescents.<br />

Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

plus de 1000 civils tués.<br />

Décembre : début de l’Intifada, la guerre<br />

des pierres des adolescents.<br />

Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

Avril : les soviétiques se retirent d’Afghanistan,<br />

Yasser Arafat reconnaît implicitement Israël.<br />

Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

Avril : les soviétiques se retirent d’Afghanistan,<br />

Yasser Arafat reconnaît implicitement Israël.<br />

Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

commencent à bombarder le pays, capitulation<br />

Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

Avril : les soviétiques se retirent d’Afghanistan,<br />

Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

Avril : les soviétiques se retirent d’Afghanistan,<br />

Yasser Arafat reconnaît implicitement Israël.<br />

Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

Avril : les soviétiques se retirent d’Afghanistan,<br />

Yasser Arafat reconnaît implicitement Israël.<br />

Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

commencent à bombarder le pays, capitulation<br />

iraquienne. L’insurrection chiite s’étend vers<br />

Yasser Arafat reconnaît implicitement Israël.<br />

Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

commencent à bombarder le pays, capitulation<br />

iraquienne. L’insurrection chiite s’étend vers<br />

le Nord où les Kurdes tentent de se libérer.<br />

Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

commencent à bombarder le pays, capitulation<br />

iraquienne. L’insurrection chiite s’étend vers<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

commencent à bombarder le pays, capitulation<br />

L’engagement de volontaires arméniens <strong>au</strong>x côtés reconnaissance de l’État d’Israël par un pays arabe<br />

et comme tel condamné par la totalité<br />

des <strong>au</strong>tres États arabes.<br />

l’impulsion de l’imam Khomeyni.<br />

des Alliés détermine l’État turc à organiser la<br />

déportation et le génocide <strong>du</strong> peuple arménien.<br />

La SDN donne mandat à la France d’administrer<br />

des Alliés détermine l’État turc à organiser la<br />

déportation et le génocide <strong>du</strong> peuple arménien.<br />

La SDN donne mandat à la France d’administrer<br />

la Syrie et le Liban, à la Grande Bretagne<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

déportation et le génocide <strong>du</strong> peuple arménien.<br />

La SDN donne mandat à la France d’administrer<br />

des <strong>au</strong>tres États arabes.<br />

1979<br />

déportation et le génocide <strong>du</strong> peuple arménien.<br />

La SDN donne mandat à la France d’administrer 1979<br />

l’impulsion de l’imam Khomeyni.<br />

L’URSS intervient en Afghanistan.<br />

1980<br />

des sanctions économiques cont<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8<br />

La SDN donne mandat à la France d’administrer<br />

La SDN donne mandat à la France d’administrer<br />

la Syrie et le Liban, à la Grande Bretagne<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

Gouvernement de Mustapha Kemal proclamé.<br />

1922<br />

la Syrie et le Liban, à la Grande Bretagne<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

1923 Gouvernement de Mustapha Kemal proclamé.<br />

Abolition <strong>du</strong> Califat (19<strong>24</strong>).<br />

1925 Le roi Ibn Saoud s’empare de La Mecque et construit<br />

la future Arabie Saoudite.<br />

l’impulsion de l’imam Khomeyni.<br />

L’URSS intervient en Afghanistan.<br />

1980 Arrêt <strong>du</strong> processus de détente, les USA annoncent<br />

des sanctions économiques cont<br />

la Syrie et le Liban, à la Grande Bretagne<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

Gouvernement de Mustapha Kemal proclamé.<br />

Abolition <strong>du</strong> Califat (19<strong>24</strong>).<br />

la Syrie et le Liban, à la Grande Bretagne<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

Gouvernement de Mustapha Kemal proclamé.<br />

Le roi Ibn Saoud s’empare de La Mecque et construit<br />

L’URSS intervient en Afghanistan.<br />

des sanctions économiques cont<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

Gouvernement de Mustapha Kemal proclamé.<br />

Abolition <strong>du</strong> Califat (19<strong>24</strong>).<br />

Le roi Ibn Saoud s’empare de La Mecque et construit<br />

la future Arabie Saoudite.<br />

La Turquie devient un État laïque, écriture arabe<br />

remplacée par l’alphabet latin.<br />

La Ligue Arabe est créée <strong>au</strong> Caire.<br />

Arraisonnement de l’Exo<strong>du</strong>s. Nov : l’ONU adopte<br />

la Palestine, la Transjordanie et l’Iraq.<br />

Gouvernement de Mustapha Kemal proclamé.<br />

Gouvernement de Mustapha Kemal proclamé.<br />

Abolition <strong>du</strong> Califat (19<strong>24</strong>).<br />

Le roi Ibn Saoud s’empare de La Mecque et construit<br />

la future Arabie Saoudite.<br />

La Turquie devient un État laïque, écriture arabe<br />

remplacée par l’alphabet latin.<br />

La Ligue Arabe est créée <strong>au</strong> Caire.<br />

Arraisonnement de l’Exo<strong>du</strong>s. Nov : l’ONU adopte<br />

plan de partage de la Palestine entre juifs et<br />

des sanctions économiques cont<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8<br />

maîtrise des ressources pétrolières en jeu.<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

con it Iran-Iraq déclenchent second choc pétrolier.<br />

Sept. : attaque iraquienne contre Iran (con it de 8<br />

maîtrise des ressources pétrolières en jeu.<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

con it Iran-Iraq déclenchent second choc pétrolier.<br />

Le roi Ibn Saoud s’empare de La Mecque et construit<br />

La Turquie devient un État laïque, écriture arabe<br />

Arraisonnement de l’Exo<strong>du</strong>s. Nov : l’ONU adopte<br />

maîtrise des ressources pétrolières en jeu.<br />

Déc. : conséquences de la révolution iranienne et <strong>du</strong><br />

con it Iran-Iraq déclenchent second choc pétrolier.<br />

Le roi Ibn Saoud s’empare de La Mecque et construit<br />

La Turquie devient un État laïque, écriture arabe<br />

la future Arabie Saoudite.<br />

1928 La Turquie devient un État laïque, écriture arabe<br />

La Turquie devient un État laïque, écriture arabe<br />

remplacée par l’alphabet latin.<br />

1945 La Ligue Arabe est créée <strong>au</strong> Caire.<br />

1947 Arraisonnement de l’Exo<strong>du</strong>s. Nov : l’ONU adopte<br />

plan de partage de la Palestine entre juifs et<br />

1982 O ensive israélienne contre Palestiniens et invasion<br />

<strong>du</strong> Liban. Sept : les milices chrétiennes massacrent<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

plus de 1000 civils tués.<br />

1987 Décembre : début de l’Intifada, la guerre<br />

Arraisonnement de l’Exo<strong>du</strong>s. Nov : l’ONU adopte<br />

Palestiniens. Décembre : les Etats arabes rejettent<br />

<strong>du</strong> Liban. Sept : les milices chrétiennes massacrent<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

plus de 1000 civils tués.<br />

des pierres des adolescents.<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

Avril : les soviétiques se retirent d’Afghanistan,<br />

La Ligue Arabe est créée <strong>au</strong> Caire.<br />

Arraisonnement de l’Exo<strong>du</strong>s. Nov : l’ONU adopte<br />

Arraisonnement de l’Exo<strong>du</strong>s. Nov : l’ONU adopte<br />

plan de partage de la Palestine entre juifs et<br />

Palestiniens. Décembre : les Etats arabes rejettent<br />

La proclamation d’indépendance de l’Etat d’Israël<br />

Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

pétrolière. Blocus naval britannique de l’Iran,<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila,<br />

plan de partage de la Palestine entre juifs et<br />

Palestiniens. Décembre : les Etats arabes rejettent<br />

la création de l’Etat juif.<br />

La proclamation d’indépendance de l’Etat d’Israël<br />

guerre israélo-arabe.<br />

plan de partage de la Palestine entre juifs et<br />

Palestiniens. Décembre : les Etats arabes rejettent<br />

plan de partage de la Palestine entre juifs et<br />

Palestiniens. Décembre : les Etats arabes rejettent<br />

la création de l’Etat juif.<br />

La proclamation d’indépendance de l’Etat d’Israël<br />

entraîne 1<br />

Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

Palestiniens. Décembre : les Etats arabes rejettent<br />

la création de l’Etat juif.<br />

La proclamation d’indépendance de l’Etat d’Israël<br />

entraîne 1<br />

Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

La proclamation d’indépendance de l’Etat d’Israël<br />

Décembre : début de l’Intifada, la guerre<br />

des pierres des adolescents.<br />

La proclamation d’indépendance de l’Etat d’Israël<br />

guerre israélo-arabe.<br />

Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

pétrolière. Blocus naval britannique de l’Iran,<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

1988 Août : l’Iran accepte la résolution 598 de l’ONU,<br />

cessez-le-feu avec l’Iraq, plus d’1 million de morts.<br />

Avril : les soviétiques se retirent d’Afghanistan,<br />

Yasser Arafat reconnaît implicitement Israël.<br />

Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

entraîne 1 guerre israélo-arabe.<br />

Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

pétrolière. Blocus naval britannique de l’Iran,<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

Proclamation de la République en Égypte.<br />

Mossadegh arrêté à l’instigation <strong>du</strong> Shah<br />

Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

pétrolière. Blocus naval britannique de l’Iran,<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

Yasser Arafat reconnaît implicitement Israël.<br />

1991 Invasion <strong>du</strong> Koweït par l’Iraq, l’ONU inst<strong>au</strong>re<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

Le parlement iranien nationalise l’in<strong>du</strong>strie<br />

pétrolière. Blocus naval britannique de l’Iran,<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

Proclamation de la République en Égypte.<br />

pétrolière. Blocus naval britannique de l’Iran,<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

Mossadegh devient premier ministre, fait saisir<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

Proclamation de la République en Égypte.<br />

Mossadegh arrêté à l’instigation <strong>du</strong> Shah<br />

en accord avec la Grande Bretagne.<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

Proclamation de la République en Égypte.<br />

Mossadegh arrêté à l’instigation <strong>du</strong> Shah<br />

en accord avec la Grande Bretagne.<br />

Nasser 1er ministre, Néguib démis de la présidence<br />

les biens de l’Anglo-iranian oil company.<br />

Proclamation de la République en Égypte.<br />

Mossadegh arrêté à l’instigation <strong>du</strong> Shah<br />

en accord avec la Grande Bretagne.<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

Proclamation de la République en Égypte.<br />

Mossadegh arrêté à l’instigation <strong>du</strong> Shah<br />

un embargo contre l’Iraq. Les forces coalisées<br />

commencent à bombarder le pays, capitulation<br />

Mossadegh arrêté à l’instigation <strong>du</strong> Shah<br />

Mossadegh arrêté à l’instigation <strong>du</strong> Shah<br />

en accord avec la Grande Bretagne.<br />

de la République.<br />

de la République.<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

d’Iraq. Sept : URSS prête 100 millions $ à l’Égypte<br />

pour la construction <strong>du</strong> barrage d’Assouan.<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

d’Iraq. Sept : URSS prête 100 millions $ à l’Égypte<br />

pour la construction <strong>du</strong> barrage d’Assouan.<br />

pour la construction <strong>du</strong> barrage d’Assouan.<br />

1964<br />

1967<br />

Cisjordanie, <strong>du</strong> Golan, <strong>du</strong> Sinaï et de Gaza.<br />

Novembre : résolution <strong>24</strong>2 de l’ONU, intimant le<br />

retrait israélien des territoires occupés.<br />

retrait israélien des territoires occupés.<br />

1969<br />

iraquienne. L’insurrection chiite s’étend vers<br />

le Nord où les Kurdes tentent de se libérer.<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

Reconnaissance mutuelle entre l’État d’Israël<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

le Nord où les Kurdes tentent de se libérer.<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

Reconnaissance mutuelle entre l’État d’Israël<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

Reconnaissance mutuelle entre l’État d’Israël<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

Reconnaissance mutuelle entre l’État d’Israël<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

Reconnaissance mutuelle entre l’État d’Israël<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

Novembre : assassinat d’Itzhak Rabin.<br />

Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

Reconnaissance mutuelle entre l’État d’Israël<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

à l’<strong>au</strong>tonomie.<br />

Novembre : assassinat d’Itzhak Rabin.<br />

Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

Reconnaissance mutuelle entre l’État d’Israël<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

à l’<strong>au</strong>tonomie.<br />

Novembre : assassinat d’Itzhak Rabin.<br />

Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

Novembre : assassinat d’Itzhak Rabin.<br />

Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

Septembre : attentats de NY et Washington.<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

Novembre : assassinat d’Itzhak Rabin.<br />

Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

Intifada palestinienne.<br />

Septembre : attentats de NY et Washington.<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

qui renverse le régime Taliban.<br />

Intervention des USA en Iraq qui renversent<br />

Septembre : attentats de NY et Washington.<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

Intifada palestinienne.<br />

Intifada palestinienne.<br />

Septembre : attentats de NY et Washington.<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

qui renverse le régime Taliban.<br />

Intervention des USA en Iraq qui renversent<br />

le régime. (Saddam Hussein<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

qui renverse le régime Taliban.<br />

Intervention des USA en Iraq qui renversent<br />

Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

Intervention des USA en Iraq qui renversent<br />

(exécuté en 2006).<br />

Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

Intervention des USA en Iraq qui renversent<br />

le régime. (Saddam Hussein<br />

le régime. (Saddam Hussein<br />

(exécuté en 2006).<br />

Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

Yémen, Syrie...<br />

le régime. (Saddam Hussein<br />

(exécuté en 2006).<br />

Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

Yémen, Syrie...<br />

Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

5<br />

Nasser 1er ministre, Néguib démis de la présidence<br />

Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

commencent à bombarder le pays, capitulation<br />

iraquienne. L’insurrection chiite s’étend vers<br />

le Nord où les Kurdes tentent de se libérer.<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

Nasser 1er ministre, Néguib démis de la présidence<br />

Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

Nasser 1er ministre, Néguib démis de la présidence<br />

Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Nasser 1er ministre, Néguib démis de la présidence<br />

de la République.<br />

Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

de la République.<br />

Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

Oct : ouverture de la conférence de Madrid.<br />

1993<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

à l’<strong>au</strong>tonomie.<br />

1994<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

de la République.<br />

Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

Union de l’Égypte et de la Syrie dans une<br />

1956<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

1958 Union de l’Égypte et de la Syrie dans une<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

1993<br />

et l’OLP, les territoires occupés doivent accéder<br />

à l’<strong>au</strong>tonomie.<br />

1994 Novembre : assassinat d’Itzhak Rabin.<br />

Nationalisation <strong>du</strong> canal de Suez (juillet). Octobre :<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

Union de l’Égypte et de la Syrie dans une<br />

les blindés israéliens occupent le Sinaï. Novembre :<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

Union de l’Égypte et de la Syrie dans une<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

à l’<strong>au</strong>tonomie.<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

Union de l’Égypte et de la Syrie dans une<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

d’Iraq. Sept : URSS prête 100 millions $ à l’Égypte<br />

pour la construction <strong>du</strong> barrage d’Assouan.<br />

Juin : o ensive israélienne. Occupation de la<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

sous pression USA et URSS à la demande de l’ONU,<br />

Français et Britanniques acceptent le cessez le feu.<br />

Union de l’Égypte et de la Syrie dans une<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

d’Iraq. Sept : URSS prête 100 millions $ à l’Égypte<br />

pour la construction <strong>du</strong> barrage d’Assouan.<br />

Création de l’OLP.<br />

Juin : o ensive israélienne. Occupation de la<br />

1996<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

2000<br />

2001<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

1996 Création d’Al Jazeera <strong>au</strong> Quatar, chaîne gratuite<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

2<br />

2001 Septembre : attentats de NY et Washington.<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

d’Iraq. Sept : URSS prête 100 millions $ à l’Égypte<br />

pour la construction <strong>du</strong> barrage d’Assouan.<br />

d’information <strong>du</strong> monde arabe.<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

République arabe unie. Juillet : le général Kassem<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

organise un coup d’état et proclame la République<br />

d’Iraq. Sept : URSS prête 100 millions $ à l’Égypte<br />

pour la construction <strong>du</strong> barrage d’Assouan.<br />

1964 Création de l’OLP.<br />

1967 Juin : o ensive israélienne. Occupation de la<br />

Cisjordanie, <strong>du</strong> Golan, <strong>du</strong> Sinaï et de Gaza.<br />

Intervention internationale en Afghanistan<br />

qui renverse le régime Taliban.<br />

2003 Intervention des USA en Iraq qui renversent<br />

le régime. (Saddam Hussein<br />

(exécuté en 2006).<br />

2011 Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

Novembre : résolution <strong>24</strong>2 de l’ONU, intimant le<br />

qui renverse le régime Taliban.<br />

le régime. (Saddam Hussein<br />

(exécuté en 2006).<br />

Yémen, Syrie...<br />

Création de l’OLP.<br />

Juin : o ensive israélienne. Occupation de la<br />

Cisjordanie, <strong>du</strong> Golan, <strong>du</strong> Sinaï et de Gaza.<br />

Novembre : résolution <strong>24</strong>2 de l’ONU, intimant le<br />

Arafat, président <strong>du</strong> comité exécutif de l’OLP.<br />

le régime. (Saddam Hussein<br />

Juin : o ensive israélienne. Occupation de la<br />

Cisjordanie, <strong>du</strong> Golan, <strong>du</strong> Sinaï et de Gaza.<br />

Novembre : résolution <strong>24</strong>2 de l’ONU, intimant le<br />

retrait israélien des territoires occupés.<br />

Arafat, président <strong>du</strong> comité exécutif de l’OLP.<br />

Juin : o ensive israélienne. Occupation de la<br />

Cisjordanie, <strong>du</strong> Golan, <strong>du</strong> Sinaï et de Gaza.<br />

Cisjordanie, <strong>du</strong> Golan, <strong>du</strong> Sinaï et de Gaza.<br />

Novembre : résolution <strong>24</strong>2 de l’ONU, intimant le<br />

retrait israélien des territoires occupés.<br />

Arafat, président <strong>du</strong> comité exécutif de l’OLP.<br />

Cisjordanie, <strong>du</strong> Golan, <strong>du</strong> Sinaï et de Gaza.<br />

Novembre : résolution <strong>24</strong>2 de l’ONU, intimant le<br />

retrait israélien des territoires occupés.<br />

Arafat, président <strong>du</strong> comité exécutif de l’OLP.<br />

retrait israélien des territoires occupés.<br />

Arafat, président <strong>du</strong> comité exécutif de l’OLP.<br />

2011 Printemps arabe, février : insurrections en Égypte,<br />

Yémen, Syrie...<br />

Arafat, président <strong>du</strong> comité exécutif de l’OLP. Yémen, Syrie...<br />

Arafat, président <strong>du</strong> comité exécutif de l’OLP.<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA


6<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

L'orientalisme<br />

Un malenten<strong>du</strong> millénaire<br />

Dresser une frontière entre Orient et Occident, c’est courir<br />

après une Chimère et risquer de tomber dans bien de<br />

ch<strong>au</strong>sse-trappes. Comment circonscrire l’espace oriental<br />

? De Venise et l’Espagne califale jusqu’à la Perse, voire l’Inde des<br />

Moghols, un monde se déploie d’est en ouest et <strong>du</strong> nord <strong>au</strong> sud.<br />

Quant à la Russie, le baron de Custine qui voyait loin, bien <strong>au</strong>-delà<br />

<strong>du</strong> tsarisme, pensait qu’il f<strong>au</strong>drait be<strong>au</strong>coup de temps à ce pays<br />

pour qu’il devînt européen. Marx ne croyait pas à l’implantation <strong>du</strong><br />

socialisme en Russie à c<strong>au</strong>se <strong>du</strong> “despotisme oriental”.<br />

S’il est di cile de donner des frontières à l’Orient, il est tout <strong>au</strong>ssi<br />

complexe de cerner un espace occidental. Ainsi La Grèce à peine<br />

libérée de l’occupation turque, parut si orientale et si indigne de<br />

ses ancêtres que les monarchies européennes lui imposèrent un<br />

souverain bavarois. On proposa même <strong>au</strong>x Grecs un helléniste<br />

allemand pour leur apprendre la belle langue de leurs ancêtres<br />

et la puri er <strong>du</strong> vocabulaire turc. Il fallait civiliser ce peuple, traité<br />

comme mineur et dépouillé de la frise <strong>du</strong> Parthénon par les<br />

Anglais. L’orientalisme se révèle ambivalent, partagé entre fascination<br />

et répulsion et ce, dans un contexte colonial où l’Europe<br />

Occidentale devient le modèle de la civilisation et la donneuse<br />

de leçons.<br />

Le Général Macriyannis, héros de la guerre de Libération des<br />

Grecs rapporte qu’après un complot raté contre le roi bavarois,<br />

on voulut décapiter les conjurés grâce <strong>au</strong> couperet que les Européens<br />

éclairés avaient apporté pour trancher la tête à ces s<strong>au</strong>vages<br />

de Grecs, alors que c’eût été plutôt à l’Angleterre de décapiter<br />

son ambassadeur. Macriyannis n’est pas <strong>du</strong>pe des menées<br />

occidentales. Derrière le discours d’une Europe qui apporte la<br />

modernité et les droits de l’homme, il perçoit la réalité colonisatrice<br />

et le mépris des Occident<strong>au</strong>x. Pourtant la Grèce et l’Europe<br />

sont héritières de l’Empire byzantin et la culture byzantine<br />

a contribué à former l’Occident. Mais les nombreux récits des<br />

“voyageurs <strong>du</strong> Levant” font découvrir un Orient nouve<strong>au</strong> que<br />

sa couleur locale rend fascinant et ambigu. Pour longtemps les<br />

orientalistes hésiteront entre réelle sympathie et participation à<br />

la politique occidentale en Orient.<br />

Il est temps de limiter le champ balayé à la Turquie et <strong>au</strong> Moyen-<br />

Orient tout en regrettant d’exclure l’Espagne califale et l’Empire<br />

byzantin relayé ensuite par les Ottomans. Empires qui ne se limitaient<br />

pas <strong>au</strong>x détroits, à cheval sur Occident et Orient. Byzance a<br />

maintenu, après la chute de Rome, un empire unique, tenant sa<br />

légitimité de Dieu.<br />

Les Ottomans reconstituent un ensemble territorial comparable<br />

à l’Empire Byzantin. Pour repeupler sa capitale, le sultan Mehmet<br />

II, le Conquérant, fait venir des Turcs, des Grecs, des Juifs et<br />

des Arabes. Le Sultan règne sur un immense empire doté d’une<br />

Les Mille et une nuits, Pier Paolo Pasolini.


grande variété de peuples, de langues et religions. Il s’étend<br />

des Balkans jusqu’à l’Asie Mineure, sans oublier la Perse et le<br />

Moyen-Orient. Les voyageurs ne notent <strong>au</strong>cune persécution<br />

religieuse, <strong>au</strong>cune mesure prise à l’encontre des chrétiens <strong>au</strong>ssi<br />

longtemps qu’ils acceptent de participer à la vie de l’Empire.<br />

Comme dans l’Empire byzantin, Orient et Occident se rencontrent<br />

dans la capitale.<br />

Il est à noter que lorsque les Juifs ont été chassés d’Espagne<br />

et d’Europe centrale, à la n <strong>du</strong> XVe siècle et <strong>au</strong> début <strong>du</strong> XVIIIe<br />

siècle, c’est dans l’Empire Ottoman qu’ils ont trouvé refuge : ils n’y<br />

ont jamais subi <strong>au</strong>cune persécution. Aujourd’hui encore, Istanbul<br />

conserve la Synagogue de la Señora, juive sépharade qui, après<br />

bien des pérégrinations en Europe, propose <strong>au</strong> Sultan ses services<br />

de banquière. Elle organise des transports maritimes pour s<strong>au</strong>ver<br />

les Juifs occident<strong>au</strong>x qui trouvent un refuge à Istanbul. Ils y ont été<br />

bien accueillis jusqu’à la n <strong>du</strong> XIXe siècle. La Turquie, dès 1949,<br />

premier pays musulman à reconnaitre l’Etat d’Israël, mène avec<br />

celui-ci une politique d’entente, jamais remise en c<strong>au</strong>se malgré<br />

quelques changements dans les dernières années.<br />

Il existe une fascination pour le judaïsme qui dérive facilement<br />

vers l’antisémitisme. Mais une partie de la presse même islamiste<br />

s’en détache. Le Juif, en Turquie reste, cependant, l’eternel invité :<br />

le plus souvent, bien traité certes, mais étranger. Voilà donc une<br />

image de la Turquie bien éloignée des stéréotypes orientalistes.<br />

Les Turcs y sont dépeints comme cruels, des empaleurs pratiquant<br />

d’horribles supplices, ra nés, certes. Le Sérail est le lieu<br />

de la volupté, le lieu de tous les phantasmes et, ce n’est pas pour<br />

déplaire à certains voyageurs, le pays <strong>du</strong> vice grec. Le voyage en<br />

Orient ne s<strong>au</strong>rait se passer d’aventures érotiques et l’on s’invente<br />

un monde libéré <strong>du</strong> puritanisme occidental et plus particulièrement<br />

<strong>du</strong> moralisme victorien.<br />

Le discours orientaliste ne se ré<strong>du</strong>it pas à l’exotisme même choquant,<br />

il est plus qu’une discipline universitaire. C’est un échange<br />

dynamique entre les <strong>au</strong>teurs indivi<strong>du</strong>els et les vastes entreprises<br />

impérialistes des Britanniques et des Français. Que couvre le mot<br />

“orientalisme” ? Domaine des érudits bibliques jusqu’à la n <strong>du</strong><br />

XVIIIe siècle, l’orientalisme devient une approche systématique<br />

de l’Orient. Son développement coïncide avec l’expansion coloniale<br />

de l’Occident. Le savoir donne le pouvoir et plus de pouvoir<br />

exige plus de savoir. L’invasion de l’Egypte par Bonaparte donne<br />

le ton de cette relation. Pour sé<strong>du</strong>ire la population égyptienne,<br />

il ouvre alors l’Egypte à la recherche scienti que des Européens<br />

et en fait un département de la science française. S’ouvrent alors<br />

une série de projets européens en Orient. Les études orientalistes<br />

sont mises <strong>au</strong> service de la conquête coloniale. L’expédition<br />

de Bonaparte est un modèle de détournement de la recherche<br />

scienti que pour la mettre <strong>au</strong> service des visées expansionnistes<br />

de l’Occident avec appropriation d’une culture par une <strong>au</strong>tre<br />

apparemment plus forte. L’orientalisme est imprégné d’un sen-<br />

Germinal VICENTE<br />

Cinémathèque euro-régionale <strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong><br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

timent de confrontation dans ses rapports avec l’Orient. Ce sentiment<br />

s’exprime dès la Grèce classique, dans L’Iliade, Les Perses<br />

d’Eschyle ou Les Bacchantes d’Euripide. L’Occident s’invente alors<br />

une frontière ctive entre l’est et l’ouest et fait de l’Orient son<br />

contraire et son complément. Il su t d’intérioriser cette frontière<br />

pour que l’oriental devienne l’<strong>au</strong>tre et soit renvoyé à son<br />

altérité absolue. “Ils” ne sont pas comme nous... et la représentation<br />

devient la réalité.<br />

Edward W. Saïd a montré que l’orientalisme intellectuel est<br />

devenu, <strong>au</strong> XXe siècle, un instrument de la politique en Orient.<br />

C’est l’époque de l’orientaliste anglais “agent-secret” comme<br />

T.E. L<strong>au</strong>rence, Gertrude Bell, Harry Saint John Philby et d’<strong>au</strong>tres,<br />

en Orient, <strong>au</strong> service de la puissance anglaise. L’objectif est de<br />

réaliser l’union entre l’Orient et l’Occident tout en réa rmant<br />

la supériorité technologique, politique et culturelle de l’Occident.<br />

L’orientalisme entre en crise dans l’Entre-deux guerres. Les<br />

révoltes dans les colonies et les crises internes en Europe font<br />

douter un Louis Massignon, un sir Hamilton Gibb et d’<strong>au</strong>tres de<br />

leur propre culture. Ils font preuve d’ouverture et de modestie<br />

dans leur approche de l’Orient.<br />

Le démantèlement de l’Empire Ottoman et les nouvelles frontières<br />

dessinées par les traités de 1920 ouvrent une histoire où<br />

l’Angleterre s’implante en Orient et maitrise un nouve<strong>au</strong> venu,<br />

le pétrole “excrément” <strong>du</strong> diable pour les Arabes. Toute une relation<br />

de l’Orient de l’Occident est dès lors soumise <strong>au</strong> pétrole.<br />

Les interventions militaires réveillent le souvenir des Croisades<br />

dans le monde arabo-musulman. L’Orient arabe voit toujours les<br />

Croisades comme un viol. Au début <strong>du</strong> troisième millénaire, les<br />

responsables politiques et religieux se référent constamment à<br />

Saladin, à la chute de Jérusalem et à sa reprise. Israël est assimilé<br />

à un nouvel Etat Croisé.<br />

Alors que pour l’Europe occidentale, l’époque de Croisades<br />

est l’amorce d’une véritable révolution, à la fois économique<br />

et culturelle, en Orient, ces guerres saintes allaient déboucher<br />

sur de longs siècles de décadence et d’obscurantisme. Deux<br />

voies s’ouvraient : la forte a rmation de son identité culturelle et<br />

religieuse en rejetant le modernisme incarné par l’Occident ? Ou<br />

bien s’engager sur la voie de la modernisation en prenant le risque<br />

de solder son identité. Ni l’Iran, ni la Turquie, ni le monde arabe<br />

n’ont pu résoudre ce dilemme. Aujourd’hui encore, se continue<br />

l’alternance souvent brutale entre des phases d’occidentalisation<br />

forcée et des phases d’intégrisme outrancier et xénophobe.<br />

Con ons pour conclure la parole à un orientaliste, Philippe Sénac,<br />

professeur d’histoire médiévale à l’université de Poitiers : « Une<br />

enluminure des “Cantigas de Santa Maria”, œuvre <strong>du</strong> roi de Castille,<br />

Alphonse X Le Sage (1252-1284) représente deux joueurs de luth : un<br />

musulman et un chrétien. Le second, s’il porte encore une arme à la<br />

ceinture, apprend, regarde, écoute. Leçon de musique ? Quoi qu’il en<br />

soit l’on aimerait que ce fût une leçon de musique...».<br />

7


8<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Le cinéma libanais<br />

Entre guerres et chansons<br />

Avec une pro<strong>du</strong>ction moyenne de 8,2 longs métrages<br />

par an le Liban est <strong>au</strong>jourd’hui le troisième pro<strong>du</strong>cteur<br />

de lms <strong>du</strong> Moyen-Orient derrière l’Égypte et Israël 1 .<br />

Une prouesse dans un pays où les con its récurrents couplés<br />

à l’absence totale de politiques culturelles empêchent l’émergence<br />

d’une véritable in<strong>du</strong>strie cinématographique. Et pourtant,<br />

le Liban possède bien des atouts qui sé<strong>du</strong>isent les réalisateurs<br />

des pays voisins comme son climat tempéré, ses décors<br />

naturels variés ainsi qu’une spéci cité culturelle découlant d’un<br />

multiconfessionnalisme unique dans la région. Accueillant tour<br />

à tour les réalisateurs égyptiens puis palestiniens exilés, c’est<br />

donc un lieu de pro<strong>du</strong>ction cinématographique dynamique<br />

jusqu’à l’embrasement de la guerre civile en 1975. L’émergence<br />

progressive d’un cinéma national et les e orts faits en matière<br />

de formation des professionnels de l’<strong>au</strong>diovisuel lui permettent<br />

de s’imposer <strong>au</strong>jourd’hui comme un acteur incontournable de<br />

la scène cinématographique moyen-orientale.<br />

La préhistoire <strong>du</strong> cinéma libanais débute avant l’indépendance<br />

quand la région est encore sous domination ottomane. Les premières<br />

salles de cinéma y sont construites dès 1909. En 1929,<br />

alors que le Liban est sous mandat français, l’italien Jordano Pi<strong>du</strong>tti<br />

réalise le premier lm muet intitulé Les Aventures d’Elias<br />

Mabrouk (Moughamarat Ilias Mabrouk). Mais ce n’est qu’en 1934<br />

que la première ction parlante nationale voit le jour. Dans les<br />

ruines de Baalbeck (Bayna Hayakil Ba’albak) réalisé par Georges<br />

Costi, Karim Boustany et Julio de Luca est également le premier<br />

lm arabe entièrement réalisé dans la région. Après la seconde<br />

guerre mondiale et l’indépendance le pays devient un centre<br />

Dans les champs de bataille, Danielle Arbid.<br />

de pro<strong>du</strong>ction régionale dynamique grâce notamment à l’exil<br />

des réalisateurs égyptiens suite à la nationalisation des studios<br />

Misr par Nasser en 1963. Le modèle égyptien qui domine la distribution<br />

régionale in uence la pro<strong>du</strong>ction libanaise. Les réalisateurs<br />

privilégient les comédies musicales légères ou encore<br />

les lms d’action, le tout en dialecte égyptien a n de pouvoir<br />

exporter leurs œuvres dans toute la région. L’arrivée massive de<br />

réfugiés palestiniens <strong>au</strong> Liban suite <strong>au</strong>x défaites arabes de 1948<br />

et de 1967 ainsi que la délocalisation de l’OLP vers Beyrouth en<br />

1970 inspirent à leur tour une vague de lms d’action à la gloire<br />

des fedayyins, quali és de westerns moujaddara 2 .<br />

Certains cinéastes tentent cependant de mettre en scène des<br />

lms <strong>au</strong>thentiquement libanais, c’est le cas de Georges Nasser<br />

qui réalise Vers l’inconnu (Ila ayn?) (1957), le premier lm libanais<br />

présenté à Cannes dans le cadre de la compétition o -<br />

cielle. Dans un genre plus commercial, il f<strong>au</strong>t citer les comédies<br />

musicales Le Vendeur de bagues (Biyaa el khawatem) (1965),<br />

Safarbarlek (1966) et La Fille <strong>du</strong> gardien (Bint el Hariss) (1967)<br />

écrites par les frères Rahbani et réalisées par Youssef Chahine<br />

pour la première et Henri Barakat pour les deux suivantes. Feyrouz,<br />

chanteuse libanaise et véritable icône nationale y interprète<br />

le rôle principal.<br />

La guerre civile qui éclate en 1975 paralyse cette dynamique<br />

de pro<strong>du</strong>ction et mène à la destruction des infrastructures.<br />

Les bombardements rasent la plupart des salles de cinéma et<br />

Beyrouth est scindée en deux parties, l’est chrétien et l’ouest<br />

musulman. C’est dans ce climat d’extrême violence et de mas-


sacres fratricides qu’émerge une nouvelle vague libanaise,<br />

principalement composée de jeunes cinéastes formés dans<br />

les écoles de cinéma européennes. Maroun Baghdadi, Borhane<br />

Alaouié, Joceline Saab, <strong>Jean</strong> Chamoun ou encore Randa Chahal<br />

Sabbagh écrivent, pro<strong>du</strong>isent et tournent des documentaires<br />

et des ctions qui prennent pour thème principal cette guerre<br />

qui les obsède et qu’ils cristallisent dans leur traitement esthétique<br />

de la frontière. Le cinéma libanais est alors l’un des seuls<br />

garants d’une mémoire collective libanaise face à l’État amnésique<br />

et son refus de commémoration suite à l’amnistie générale<br />

de l’après-guerre.<br />

Les années 2000 marquées par le retrait israélien <strong>du</strong> Liban<br />

Sud et par la guerre israélo-libanaise de 2006 sont celles de<br />

la reconquête de l’espace national. Plusieurs road-movies<br />

emmènent le spectateur dans les quatre coins <strong>du</strong> Liban<br />

en voiture, en bus ou à moto. Les réalisateurs pro tent <strong>du</strong><br />

renforcement <strong>du</strong> système des co-pro<strong>du</strong>ctions européennes<br />

qui permet la di usion de leurs œuvres dans les festivals<br />

internation<strong>au</strong>x. Des cinéastes comme Ghassan Salhab, Danielle<br />

Arbid ou encore Johanna Hajjithomas et Khalil Joreige réalisent<br />

ainsi un cinéma d’<strong>au</strong>teur salué par la critique internationale<br />

mais di cilement distribué et souvent inquiété voire interdit<br />

par la censure libanaise. D’<strong>au</strong>tres comme Nadine Labaki ou<br />

Sabine SALHAB<br />

Docteur en cinéma-Université Paris1<br />

encore Philippe Aractingi obtiennent une visibilité bien plus<br />

conséquente et parfois même un franc succès à l’échelle<br />

nationale et internationale. Leurs lms, construits <strong>au</strong>tour<br />

de personnages archétypiques et comportant souvent des<br />

séquences musicales, présentent un Liban h<strong>au</strong>t en couleurs, un<br />

Liban de carte postale...<br />

1 Rapport de l’UNESCO (2010).<br />

2 Plat populaire à base de lentilles.<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

Vers l’inconnu, Georges Nasser, 1957.<br />

9


10<br />

Animations<br />

JEUDI <strong>18</strong> AVRIL<br />

<strong>18</strong>h30 à l’Espace festival<br />

COCKTAIL<br />

O ert par la VILLE DE PERPIGNAN<br />

et L’INDÉPENDANT, partenaire <strong>du</strong> festival,<br />

à l’occasion de l’in<strong>au</strong>guration des expositions.<br />

VENDREDI 19 AVRIL<br />

12 h30 à l’Espace Festival<br />

Apéritif<br />

O ert par les AMIS DU TRAVAILLEUR CATALAN.<br />

A l’heure de l’apéro... 19 h<br />

à l’Espace Festival<br />

ENTRÉE LIBRE<br />

VENDREDI 19 AVRIL<br />

& DIMANCHE 21 AVRIL<br />

Lecture<br />

Les Mille et Une Nuits<br />

par la Compagnie <strong>du</strong> Théâtre chez Soi<br />

Tout le monde connaît Les Mille et Une Nuits. Mais que sait-on vraiment ?<br />

Datant sans doute <strong>du</strong> VIIIe siècle, le texte <strong>au</strong>x origines indo-persanes<br />

n’a cessé d’être adapté et enrichi par ses conteurs et ses copistes, y<br />

compris par le Français Antoine Galland, son premier tra<strong>du</strong>cteur occidental,<br />

qui, en se fondant sur les récits d’un voyageur syrien, inventa <strong>au</strong><br />

début <strong>du</strong> XVIIIe siècle les histoires d’Ali Baba et d’Aladin. Cette tra<strong>du</strong>ction,<br />

suivie d’<strong>au</strong>tres, en danois, en allemand ou en anglais, envoûtera<br />

les érudits européens...<br />

SAMEDI 20 AVRIL<br />

Danses orientales<br />

présentées par Leïla<br />

et les élèves de l’association Mozaïc<br />

Bercée depuis son enfance par les grands classiques<br />

orient<strong>au</strong>x égyptiens de par ses origines,<br />

c’est en regardant Samia Gamal (grande danseuse<br />

et actrice <strong>du</strong> cinéma égyptien) dans Ali Baba et les<br />

40 voleurs que Leila tombe sous le charme de<br />

cette danse. Mozaïc a pour but de promouvoir<br />

et développer la culture orientale à<br />

travers principalement l’enseignement de<br />

la danse orientale et contribue ainsi à la di usion<br />

de cet art dans toutes ses formes pour qu’il soit<br />

accessible à tous.<br />

MARDI 23 AVRIL<br />

Lecture<br />

Les hommes<br />

oubliés de Dieu<br />

d’Albert COSSERY<br />

par la Compagnie<br />

<strong>du</strong> Théâtre chez Soi<br />

Égyptien d’expression française, né <strong>au</strong> Caire<br />

en 1913 et mort à Paris en 2008, Albert Cossery<br />

n’a jamais écrit qu’un seul livre ; ses neuf<br />

ouvrages (à l’exception d’Une ambition dans<br />

le désert) abordent tous le même thème, celui<br />

des Cairotes déshérités mais libres, seuls<br />

à mériter sa considération, car étrangers à la<br />

vanité et la violence des nantis matérialistes. Albert Cossery était venu à<br />

Confrontation en 1993.<br />

Rencontres<br />

ESPACE FESTIVAL<br />

PALAIS DES CONGRÈS<br />

VENDREDI 19 AVRIL à 15h<br />

Rencontre avec Amos GITAI<br />

SAMEDI 20 AVRIL à 16 h15<br />

Rencontre avec Michel KHLEIFI<br />

DIMANCHE 21 AVRIL à 16 h<br />

Rencontre avec Sabine SALHAB<br />

et Danielle ARBID<br />

<strong>au</strong>tour <strong>du</strong> cinéma libanais<br />

MERCREDI <strong>24</strong> AVRIL à 16 h30<br />

Rencontre avec Yousry NASRALLAH<br />

LUNDI 22 AVRIL - 21h30<br />

à l’Espace Résidence de la Casa Musicale<br />

Soirée festive <strong>du</strong> festival<br />

(sur réservation)<br />

Arsenal, 1 rue <strong>Jean</strong> Vielledent, Perpignan<br />

Tarif : 15€ - Inscription à l’<strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong> jusqu’<strong>au</strong> 17 <strong>avril</strong><br />

puis <strong>au</strong> Palais de Congrès, à la caisse des adhérents, jusqu’<strong>au</strong> 20 <strong>avril</strong><br />

à 12h, dans la limite des places disponibles.<br />

Venez partager un moment convivial <strong>au</strong>tour d’un repas en compagnie<br />

des invités présents et de l’équipe <strong>du</strong> festival.


Expositions<br />

ESPACE FESTIVAL, PALAIS DES CONGRÈS<br />

L'Orient rêvé<br />

Les Aventures de Hadji, Don Weis, 1957.<br />

D ’Aladin à Ali Baba, de Sindbad <strong>au</strong> voleur de Bagdad, l’orient a toujours<br />

fait rêver et fasciné l’Occident. Le cinéma ne pouvait ignorer cette fascination...<br />

On peut trouver 250 à 300 lms inspirés par le texte des contes<br />

des Mille et Une Nuits. Car il s’agit bien d’inspiration ou de variations<br />

<strong>au</strong>tour <strong>du</strong> thème des Mille et Une Nuits, et non d’adaptations. Déclinés<br />

dans une multitude de registres : comédie, comédie musicale, aventure,<br />

merveilleux ou fantastique, ces lms se sont <strong>au</strong>torisé un mode<br />

esthétique et une grande création par rapport <strong>au</strong> texte où les décors,<br />

costumes, cadre historique, couleurs ont donné une vision occidentale<br />

fantasmée de l’Orient pas toujours heureuse mais en tout cas proli<br />

que. Le cinéma va, donc, raconter des histoires plutôt que réciter<br />

des contes. Des histoires dont les stars seront Ali Baba, Aladin, Sindbad,<br />

le Voleur de Bagdad ou Shéhérazade, dans le cadre d’une Bagdad<br />

mythique, d’Ispahan ou <strong>du</strong> Caire. Si les contes des Mille et Une Nuits<br />

occupent une place non négligeable dans cet imaginaire, ils ne sont<br />

pas les seuls. Le cinéma muet va s’emparer rapidement de cette possibilité<br />

d’exotisme. Dès 1916, l’Américain Gri th, avec Intolérance lme<br />

Babylone et la Palestine <strong>du</strong> Nouve<strong>au</strong> testament. En France c’est René<br />

Le Somptier qui réalise en 1919, dans des décors totalement improbables,<br />

La Sultane de l’amour. En 1921 et 1926 c’est la star incontestée<br />

Rudolph Valentino qui endosse le costume <strong>du</strong> Cheik puis <strong>du</strong> Fils <strong>du</strong><br />

Cheik alors que son grand rival Ramon Novarro endosse la tenue de<br />

L’Arabe pour Rex Ingram en 19<strong>24</strong>. Si <strong>au</strong>jourd’hui les Mille et Une Nuits et<br />

les sé<strong>du</strong>cteurs ombrageux et romantiques des années 20 sont un peu<br />

oubliés, le téméraire archéologue Indiana Jones en reste le digne représentant,<br />

certes plus adapté <strong>au</strong> monde moderne, mais toujours <strong>au</strong>x<br />

prises avec de“méchants Arabes” et des pyramides infestées de cobras.<br />

En n l’Orient rêvé c’est le monde clos des harems et des hammams.<br />

Le phantasme est très masculin pour les harems où même un cinéaste<br />

occidental comme Arthur Jo é rêve d’enfermer Nastassja Kinski. Quant<br />

<strong>au</strong>x hammams ils sont le lieu des corps dénudés et des poses lascives,<br />

per<strong>du</strong>s dans une brume de vapeur d’e<strong>au</strong> où tout devient possible...<br />

Conception <strong>Institut</strong> jean <strong>Vigo</strong> à partir de ses collections.<br />

Un grand merci à Créalink et <strong>au</strong> service décoration de la ville de Perpignan.<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

ATELIER D’URBANISME<br />

<strong>du</strong> <strong>18</strong> <strong>au</strong> 30 <strong>avril</strong> 2013<br />

45 rue Rabelais, Perpignan<br />

Ouvert de 11h à 17h30<br />

ISTANBUL,<br />

Martine Rousset<br />

Films et Photogrammes<br />

2 FILMS<br />

Hotel Turkoman<br />

2000 / 16 mm / couleur / sonore / 15 min<br />

C’est là ce que la ville offre à l’inconnu de passage :<br />

or et nuit <strong>au</strong> visiteur à peine venu.<br />

Fragment, le caillou donné <strong>au</strong> bord <strong>du</strong> chemin, brut.<br />

On le prend, on le garde.<br />

Est-ce qu’on peut lire dedans les lueurs qui passent ?<br />

Qu’est-ce qui est écrit ?<br />

Images entières, images premières,<br />

loin de l’art et la manière.<br />

Istanbul 1997-2007 / 16 mm / coul / sonore / 100 min<br />

« Avec Istanbul, Martine Rousset s’emploie à freiner le mouvement <strong>du</strong> monde<br />

dans un cinéma de la décélération. A la limite entre dé lement image par<br />

image et fusion optique, le rythme <strong>du</strong> lm abandonne à un temps suspen<strong>du</strong><br />

ou ottant. Il n’est pas sûr que l’idée de <strong>du</strong>rée soit la plus à même de rendre<br />

compte d’une perception de la ville plutôt éprise d’une vive émotion. Tel un<br />

battement de p<strong>au</strong>pières, un intervalle légèrement obscur ponctue l’apparition<br />

des images. On dirait que la caméra cultive un demi-sommeil rêveur.»<br />

Cyril Hurel.<br />

Photogrammes pour voir ce qui ne se voit jamais dans la projection d’un lm.<br />

Femmes, hors <strong>du</strong> Voile<br />

Isabelle Eshraghi<br />

photographies<br />

Isabelle Eshraghi a naturellement été<br />

amenée à s’immerger dans les pays<br />

musulmans <strong>du</strong> côté des femmes, et<br />

c’est avec elles, à travers elles, que<br />

sa démarche photographique s’est<br />

démarquée des nombreux clichés,<br />

notamment en suivant de près les “petits<br />

moments” signi catifs de leur vie<br />

quotidienne. Depuis dix ans, en tant que photojournaliste elle a mené des<br />

enquêtes visuelles sur la situation des femmes dans plusieurs pays : Maroc,<br />

Egypte, Koweït, Arabie Saoudite, Qatar, Irak, Iran, Afghanistan, Pakistan,<br />

Niger. Elle a suivi les divers changements avant-gardistes ou rétrogrades<br />

de ces sociétés, les combats des femmes, leurs espoirs et désespoirs. A<br />

travers ces photographies, elle vous invite à une promenade visuelle pour<br />

découvrir les femmes musulmanes qu’ elle a rencontrées.<br />

11


12<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Salle<br />

Charles TRENET<br />

Palais des Congrès<br />

Place Armand Lanoux<br />

Salle<br />

<strong>Jean</strong>-Cl<strong>au</strong>de<br />

ROLLAND<br />

Palais des Congrès<br />

Place Armand Lanoux<br />

Salle<br />

Marcel OMS<br />

Arsenal<br />

1, rue <strong>Jean</strong> Vielledent<br />

Espace Festival<br />

Hall I <strong>du</strong> Palais<br />

des Congrès<br />

JEUDI <strong>18</strong> AVRIL VENDREDI 19 AVRIL SAMEDI 20 AVRIL<br />

21h<br />

Soirée d’ouverture<br />

LULLABY<br />

TO MY FATHER*<br />

Amos GITAI - 1h27 (P.14)<br />

SAMEDI 20 AVRIL<br />

ALENYA • 16 h • Salle Marcel Oms<br />

10 h<br />

KEDMA *<br />

Amos GITAI - 1h 40 (P.14)<br />

14 h<br />

HOUSE / LA MAISON *<br />

Amos GITAI - 51’ (P.15)<br />

16 h 30<br />

INCENDIES<br />

Denis VILLENEUVE - 2h10 (P.36)<br />

19h<br />

ARARAT<br />

Atom EGOYAN - 1h55 (P.<strong>24</strong>)<br />

21 h30<br />

TERRE PROMISE *<br />

Amos GITAI - 1h 30 (P.15)<br />

10 h<br />

Séance Languedoc-<br />

Roussillon Cinéma<br />

DONOMA*<br />

Djinn CARRENARD - 2h15 (P.<strong>24</strong>)<br />

14h<br />

TERRE ET CENDRES<br />

Atiq RAHIMI - 1h45 (P.25)<br />

16 h 30<br />

LE MOINEAU<br />

Youssef CHAHINE - 1h40 (P.34)<br />

19 h<br />

LA VIERGE, LES COPTES ET MOI<br />

Namir Abdel MESSEEH - 1h31 (P.34)<br />

21h<br />

OÙ EST LA MAISON DE MON AMI ?<br />

Abbas KIAROSTAMI - 1h27 (P.30)<br />

10h<br />

Programme<br />

<strong>du</strong> Musée Albert Kahn (P.35)<br />

16h30<br />

Films ateliers Varan<br />

(Afghanistan) (P.32)<br />

15 h<br />

Rencontre avec Amos Gitai<br />

19 h<br />

Lectures<br />

10 h<br />

ADIEU BONAPARTE<br />

Youssef CHAHINE - 1h55 (P.23)<br />

14h<br />

NOCES EN GALILÉE<br />

Michel KHLEIFI - 1h56 (P.17)<br />

16 h 30<br />

YOL<br />

Yilmaz GÜNEY & Serif GÖREN<br />

1h50 (P.34)<br />

19 h<br />

LA FÊTE DU FEU<br />

Asghar FARHADI - 1h42 (P.29)<br />

21h 15<br />

ZINDEEQ *<br />

Michel KHLEIFI - 1h25 (P.17)<br />

14 h<br />

UN TEMPS POUR L'IVRESSE<br />

DES CHEVAUX<br />

Bahman GHOBADI - 1h20 (P.27)<br />

19h<br />

LES MILLE ET UNE NUITS<br />

Pier Paolo PASOLINI - 2h05 (P.22)<br />

21h30<br />

LA VISITE DE LA FANFARE<br />

Eran KOLIRIN - 1h26 (P.26)<br />

10h<br />

UNE MAISON À JÉRUSALEM *<br />

Amos GITAI - 1h29 (P.15)<br />

14h<br />

RETOUR À BABYLONE *<br />

Abbas FAHDEL - 52’ (P.<strong>18</strong>)<br />

NOUS LES IRAKIENS *<br />

Abbas FAHDEL - 52’ (P.<strong>18</strong>)<br />

16h30<br />

LA FEMME DU PHARAON<br />

Ernst LUBITSCH - 1h38 (P.21)<br />

16 h15<br />

Rencontre avec Michel Khlei<br />

19 h<br />

Danse égyptienne<br />

YAMO Rami NIHAWI - 1h08 (P.<strong>18</strong>)<br />

ECLATS DE GUERRE *Adrien FAUCHEUX - 51’ (P.<strong>18</strong>)


LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

DIMANCHE 21 AVRIL LUNDI 22 AVRIL MARDI 23 AVRIL MERCREDI <strong>24</strong> AVRIL<br />

9h30<br />

IL ÉTAIT UNE FOIS EN ANATOLIE<br />

Nuri BILGE CEYLAN - 2h37 (P.37)<br />

13h45<br />

KINGDOM OF HEAVEN<br />

Ridley SCOTT - 2h25 (P.20-21)<br />

16 h 30<br />

AJAMI<br />

Scandar COPTI et Yaron SHANI<br />

2h04 (P.25)<br />

19 h<br />

PERSEPOLIS<br />

Marjane SATRAPI - 1h35 (P.37)<br />

21h<br />

UN HOMME PERDU*<br />

Danielle ARBID - 1h37 (P.19)<br />

14 h<br />

DANS LES CHAMPS DE BATAILLE *<br />

Danielle ARBID - 1h30 (P.19)<br />

19h<br />

POUR UN SEUL<br />

DE MES DEUX YEUX<br />

Avi MOGRABI - 1h40 (P.27)<br />

14h<br />

Avant-première<br />

YAMO<br />

Rami NIHAWI - 1h08 (P.<strong>18</strong>)<br />

ECLATS DE GUERRE *<br />

Adrien FAUCHEUX - 51’ (P.<strong>18</strong>)<br />

16h30<br />

Jeune Public<br />

ALI BABA ET LES 40 VOLEURS<br />

Jacques BECKER - 1h32 (P.23)<br />

16 h<br />

Rencontre avec S. Salhab et<br />

D. Arbid sur le cinéma Libanais<br />

19 h<br />

Lectures<br />

14h<br />

L'ÉMIGRÉ<br />

Youssef CHAHINE - 2h08 (P.22)<br />

16h30<br />

SYRIANA<br />

Stephen GAGHAN - 2h08 (P.33)<br />

19 h<br />

TERRE ET CENDRES<br />

Atiq RAHIMI - 1h45 (P.25)<br />

21h30<br />

KEDMA<br />

Amos GITAI - 1h 40 (P.14)<br />

14 h<br />

LAWRENCE D'ARABIE<br />

David LEAN - 3h42 (P.21)<br />

19h<br />

LA VIERGE, LES COPTES ET MOI<br />

Namir Abdel MESSEEH - 1h31<br />

(P.34)<br />

14h<br />

LA VIE DES JUIFS EN PALESTINE<br />

Miron GROSSMAN -1h22 (P.22)<br />

16h30<br />

NEWS FROM HOME/<br />

NEWS FROM HOUSE *<br />

Amos GITAI - 1h37 (P.15)<br />

ARSENAL - 21h30<br />

SOIRÉE FESTIVE<br />

DU FESTIVAL<br />

Sur réservation.<br />

14h<br />

INCENDIES<br />

Denis VILLENEUVE - 2h10 (P.36)<br />

16h30<br />

LA VISITE DE LA FANFARE<br />

Eran KOLIRIN - 1h26 (P.26)<br />

19h<br />

LES CERFS-VOLANTS DE KABOUL<br />

Marc FORSTER - 2h09 (P.36)<br />

21 h30<br />

LA FÊTE DU FEU<br />

Asghar FARHADI - 1h42 (P.29)<br />

13h30<br />

LA PORTE DU SOLEIL*<br />

Yousry NASRALLAH - 4h38 (P.16)<br />

19h15<br />

Film soutenu par LGBT 66<br />

YOSSI<br />

Eytan FOX - 1h23 (P.31)<br />

14h<br />

IRAN, UNE RÉVOLUTION<br />

CINÉMATOGRAPHIQUE<br />

Nader T. HOMAYOUN -1h38 (P.37)<br />

WAR STORY<br />

Davood MORADIAN - 20’ (P.28)<br />

16h30<br />

FATMA<br />

Ahmad BADRAKHAN - 2h11<br />

(P.29)<br />

19 h<br />

Lectures<br />

14 h<br />

FEMMES DU CAIRE *<br />

Yousry NASRALLAH - 2h15 (P.16)<br />

16h30<br />

MILK<br />

Semih KAPLANOGLU - 1h42 (P.31)<br />

19h<br />

INTERVENTION DIVINE<br />

Elia SULEIMAN - 1h32 (P.26)<br />

21 h<br />

APRÈS LA BATAILLE *<br />

Yousry NASRALLAH - 2h02 (P.16)<br />

14 h<br />

BEYROUTH Ô BEYROUTH<br />

Maroun BAGDADI - 1h41(P.33)<br />

19 h<br />

CECI N'EST PAS UN FILM<br />

Jafar PANAHI<br />

& Mojtaba MIRTAHMASB<br />

1h15 (P.30)<br />

16h30<br />

LA FEMME DU PHARAON<br />

Ernst LUBITSCH - 1h38 (P.21)<br />

16h30<br />

Rencontre avec<br />

Yousry Nasrallah<br />

Mythes et histoire Terres et frontières Structures familiales/Structures de sociétés Etats et Identités<br />

* En présence <strong>du</strong> réalisateur (sous réserve) - S<strong>au</strong>f indication contraire, les fi lms étrangers sont présentés en VO avec sous-titres en français - Programme sous réserve de modifi cations.<br />

13


14<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

SOIRÉE D’OUVERTURE<br />

Lullaby to my father<br />

Amos GITAI<br />

Israël/France/Suisse 2012, 1h27<br />

Scénario : Amos Gitai Photo : Renato Berta, Giora Bejach, Richard Coppans, Amos Gitaï & Gabriele Basilico<br />

Interprètes : Yael Abecassis, Theo Ballmer, Keren Gitaï... et les voix de <strong>Jean</strong>ne More<strong>au</strong> & Hanna Schygulla.<br />

Kedma<br />

Amos GITAI<br />

Israël/France/Italie 2002, 1h40<br />

Scénario : Amos Gitai & Marie-José Sanselme - Photo :<br />

Yorgos Arnanitis - Interprètes : Andrei Kashkar, Helena<br />

Yaralova, Yussef Abu Warda, Moni Moshonov...<br />

Mai 1948. Les combats font rage en Palestine<br />

entre Juifs et Arabes. Dans deux semaines,<br />

les Britanniques mettront n à leur mandat<br />

et quitteront le pays. Un vieux cargo<br />

rouillé, le Kedma, fait route vers la terre<br />

promise. Des centaines de survivants de<br />

l’Holoc<strong>au</strong>ste, venus des quatre coins de<br />

l’Europe, s’entassent sur le pont. Sur une<br />

plage de Palestine, des soldats <strong>du</strong> Palmach<br />

– l’armée clandestine juive – se préparent<br />

à les accueillir, et des soldats britanniques,<br />

à les empêcher de débarquer. Un petit<br />

groupe d’hommes et de femmes réussit<br />

pourtant à s’enfuir dans les collines... et se<br />

retrouve <strong>au</strong>ssitôt dans la bataille pour la<br />

route de Jérusalem. « Comment faire de la<br />

ction sur un mythe fondateur ? Pour l’Amé-<br />

« Le lm entrelace événements historiques<br />

et souvenirs intimes. J’observe la façon dont<br />

l’architecture représente les transformations<br />

de la société et ceux qui donnent forme à<br />

cette architecture. Nous suivons le parcours<br />

de Munio, mon père, né en 1909 en Silésie, en<br />

Pologne, ls d’un métayer d’un junker prussien.<br />

A l’âge de <strong>18</strong> ans, Munio part à Berlin<br />

et à Dess<strong>au</strong> pour aller rencontrer Walter Gropius,<br />

Kandinsky et P<strong>au</strong>l Klee <strong>au</strong> B<strong>au</strong>h<strong>au</strong>s. En<br />

1933, le B<strong>au</strong>h<strong>au</strong>s est fermé par les nazis, qui<br />

accusent Munio de trahison envers le peuple<br />

allemand. Munio est emprisonné, puis expulsé<br />

à Bâle. Il part pour la Palestine. A son<br />

arrivée à Haïfa, il entame une carrière d’architecte<br />

et il adapte les principes européens<br />

rique, le cinéma hollywoodien a inventé le<br />

western. Pour Israël, Amos Gitai a tourné<br />

Kedma. ...et il nous met les yeux en face de<br />

quelques trous noirs où le Proche-Orient n’en<br />

nit pas de tomber. Pour nous dire que, dès<br />

Amos GITAI<br />

modernistes <strong>au</strong> Moyen-Orient. Le lm est un<br />

voyage à la recherche des rapports entre un<br />

père et son ls, architecture et cinéma, histoire<br />

d’un parcours et fragments de souvenirs<br />

intimes.» Amos Gitai<br />

Toute la be<strong>au</strong>té <strong>du</strong> lm réside dans cet<br />

hommage discret, quasiment non dit, à un<br />

homme victime de la brutalité de l’histoire,<br />

mais qui tenta pendant toute sa carrière<br />

d’architecte de donner vie à son utopie<br />

d’artiste, de réaliser un idéal architectural<br />

qui avait pour mission de s’intégrer <strong>au</strong><br />

paysage, de se mettre à la disposition des<br />

hommes, de leurs trav<strong>au</strong>x et de leurs jours,<br />

de leur bonheur sur terre.<br />

Kedma.<br />

la fondation d’Israël en mai 1948, e ort sidérant<br />

pour transformer la fatalité d’un peuple<br />

en destin, un réel nettement plus délirant<br />

était <strong>au</strong> rendez-vous...»<br />

Gérard Lefort, Libération, 17 mai 2002


House / La maison<br />

Bait<br />

Amos GITAI, Israël 1980, 51’<br />

Photo : Emanuel Aldema.<br />

House retrace les changements de propriétaires<br />

et d’occupants d’une maison<br />

de Jérusalem-Ouest. Après le départ de<br />

son propriétaire, un médecin palestinien,<br />

en 1948, elle a été réquisitionnée par le<br />

gouvernement en vertu d’une loi sur les<br />

«absents», louée à un couple de Juifs algériens,<br />

puis rachetée par un professeur<br />

d’université israélien qui entreprend de la<br />

transformer... Sur le chantier se succèdent<br />

les anciens habitants, les ouvriers, le nouve<strong>au</strong><br />

propriétaire, les voisins. Le lm fut<br />

censuré par la télévision israélienne.<br />

« Gitai veut que cette maison devienne à<br />

la fois quelque chose de très symbolique et<br />

de très concret, qu’elle devienne un personnage<br />

de cinéma. Il arrive l’une des plus belles<br />

choses qu’une caméra puisse enregistrer<br />

en direct : des gens qui regardent la même<br />

chose et qui voient des choses di érentes.<br />

Terre promise<br />

Promise Land<br />

Amos GITAI<br />

Israël 2004, 1h30<br />

Scénario : Amos Gitai & Marie-José Sanselme - Photo :<br />

Caroline Champetier - Musique : Simon Stockh<strong>au</strong>sen -<br />

Interprètes : Rosamund Pike, Diana Bespechni, Hanna<br />

Schygulla, Anne Parill<strong>au</strong>d, Kristina Likhnysk...<br />

Une nuit dans le désert <strong>du</strong> Sinaï, un groupe<br />

d’hommes et de femmes se réch<strong>au</strong> e <strong>au</strong>tour<br />

d’un feu de camp. Les femmes sont<br />

d’Europe de l’Est, les hommes sont des Bédouins.<br />

Demain, ils passeront la frontière<br />

et les femmes seront ven<strong>du</strong>es pour être<br />

prostituées. Une nuit, dans un club, Diana<br />

rencontre Rose. Elle la supplie de l’aider.<br />

Leur rencontre est un signe d’espoir dans<br />

la situation di cile que vivent ces femmes.<br />

C’est en s’intéressant <strong>au</strong>x rése<strong>au</strong>x de prostitution<br />

<strong>du</strong> Moyen-Orient que le réalisateur<br />

Amos Gitai s’est aperçu que le tra c<br />

de femmes était en plein essor. Il a alors<br />

eu l’idée de traiter ce thème. « Pour ces<br />

rése<strong>au</strong>x internation<strong>au</strong>x qui font de la traite<br />

TRILOGIE “LA MAISON”<br />

Et que cette vision émeut. Dans la maison<br />

à moitié éboulée, des hallucinations vraies<br />

prennent corps. L’idée <strong>du</strong> lm est simple et le<br />

lm a la force de cette idée. Ni plus ni moins.»<br />

Serge Daney, Libération, 1er mars 1982<br />

Une maison<br />

à Jérusalem<br />

Bait be Yerushalayim<br />

Amos GITAI, France 1998, 1h29<br />

Photo : Nurith Aviv.<br />

Dix-huit ans après House / La Maison,<br />

Amos Gitai retourne sur les lieux de son<br />

des blanches, comme on dit, les femmes<br />

sont de simples marchandises», explique le<br />

cinéaste. « Elles sont transportées depuis leur<br />

pays d’origine, la plupart <strong>du</strong> temps l’Europe<br />

de l’Est, via le Sinaï en Egypte. Elles passent<br />

très facilement la frontière israélienne et sont<br />

ensuite réparties dans di érentes villes israé-<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

premier lm pour y observer les changements<br />

chez les nouve<strong>au</strong>x habitants<br />

comme dans le voisinage. Tel un archéologue,<br />

le réalisateur dévoile, strate après<br />

strate, un labyrinthe complexe de destins.<br />

News from Home /<br />

News from House<br />

Amos GITAI<br />

France/Belgique/Israël 2005, 1h37<br />

Photo : Haim Asias.<br />

25 ans après House (1980) et 7 ans après<br />

Une maison à Jérusalem (1998), (1998),<br />

Amos Gitai revisite la maison et son voisinage.<br />

Regards sur son pays <strong>au</strong> travers<br />

des personnages israéliens et palestiniens<br />

qui traversent le temps, <strong>au</strong> milieu<br />

<strong>du</strong> tumulte <strong>du</strong> Moyen-Orient, <strong>au</strong>tour de<br />

ce lieu unique. Regards sur les di érentes<br />

transformations <strong>au</strong> l de ces dernières<br />

25 années, de cette métaphore qu’est<br />

la maison et des personnages qui s’y rattachent.<br />

liennes ou dans les territoires. Au milieu de<br />

tout ce bombardement médiatique <strong>au</strong>quel<br />

est soumis le Moyen-Orient, j’avais envie<br />

d’adopter un point de vue personnel sur cette<br />

question, d’opposer à cet aspect exotique<br />

une vision iconoclaste de la Terre Promise.»<br />

Terre promise.<br />

15


16<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

SOIRÉE DE CLÔTURE Yousry NASRALLAH<br />

Après la bataille<br />

Yousry NASRALLAH, Egypte, 2012, 2h02<br />

Scénario : Yousry Nasrallah & Omar Schama<br />

Photo : Samir Bahzan - Interprètes : Mena Shalaby,<br />

Bassem Samra, Nahed el Sebaï, Salah Abdallah, Phaedra...<br />

La porte <strong>du</strong> soleil<br />

Bab el Chams<br />

Yousry NASRALLAH<br />

France/Maroc/Egypte/Syrie 2004, 4h38<br />

Scénario : Yousry Nasrallah, Elias Khoury & Mohamed<br />

Soueid d’après le roman d’Elias Khoury - Photo : Samir<br />

Bahsan - Interprètes : Rim Turki, Orwa Nyrabeya, Hiam<br />

Abbass, Bassel Khayyat, Nadira Omran, Béatrice Dalle..<br />

Le camp palestinien de Chatila, Liban : la<br />

vieille Om-Hassan prévient le “Docteur”<br />

Kalil que son père adoptif, Younès, héros de<br />

la première heure de la lutte armée palestinienne,<br />

est mourant. Khalil, recherché pour<br />

complicité par la sécurité de l’OLP, qui a exécuté<br />

sa maîtresse, installe à l’hôpital le vieil<br />

homme dans le coma, et le veille nuit et jour.<br />

Il retrace l’histoire de Younès qui se confond<br />

avec celle de la Palestine... Au l des souvenirs<br />

qu’égrène Khalil, la désillusion, l’amertume<br />

mais <strong>au</strong>ssi les élans amoureux, combinant<br />

dans une grande fresque les malheurs d’un<br />

peuple à qui l’arrachement à la terre donnera<br />

conscience d’exister et les di cultés des relations<br />

personnelles dans un tel contexte. A travers<br />

les personnages de Younès, et de Khalil<br />

(combattant des années 70, sous in uence<br />

marxiste, désenchanté, puis amoureux d’une<br />

terroriste pure, Chams), se dessinent les différents<br />

visages de la lutte palestinienne, ses<br />

espoirs, et ses occasions manquées.<br />

Le tournage d’ Après la bataille a eu lieu<br />

<strong>au</strong> jour le jour, sans scénario préétabli,<br />

pendant les mois ayant suivi les dix-huit<br />

jours qui ont fait tomber Moubarak, en<br />

février 2011. Yousry Nasrallah a installé les<br />

protagonistes de son lm dans le quartier<br />

p<strong>au</strong>vre de Nazlet, proche des Pyramides.<br />

Son personnage, Mahmoud, est un de<br />

ces cavaliers qui, traditionnellement promènent<br />

les touristes. Manipulé par les services<br />

de Moubarak, Mahmoud chargera<br />

les manifestants de la place Tahrir ; tombé<br />

de sa monture, il sera battu par la foule<br />

Femmes <strong>du</strong> Caire<br />

Ehky ya Scheherazade<br />

Yousry NASRALLAH, Egypte, 2009, 2h15<br />

Scénario : Wahid Hamed - Photo : Samir Bahsan - Interprètes<br />

: Mona Zakki, Mahmoud Hemeida, Hassan El<br />

Reddad, Sawsan Badr..<br />

Le Caire, de nos jours. Hebba et Karim forment<br />

un couple de journalistes à succès,<br />

jeunes, riches et be<strong>au</strong>x. Hebba anime un<br />

talk-show politique, mais sa pugnacité antigouvernementale<br />

met en danger la promotion<br />

qu’attend son mari. Il lui met la pression ;<br />

elle promet de mettre un peu d’e<strong>au</strong> dans son<br />

vin. Son émission troque alors la politique<br />

et ostracisé dans son quartier. Déprimé,<br />

rasant les murs, il rencontre Reem, lle<br />

émancipée et militante laïque qui va lui<br />

ouvrir les yeux...<br />

Avec Après la bataille, Yousry Nasrallah<br />

réalise un de ces lms emblématiques <strong>du</strong><br />

cinéma égyptien, fortement marqué par le<br />

néoréalisme et Rossellini en particulier, qui<br />

consiste à questionner, dans une ction<br />

tournée sur les lieux même des événements,<br />

le présent historique a n de mieux<br />

comprendre les sociétés dans lesquelles<br />

nous vivons. Pari réussi.<br />

pour des faits divers féminins. Le succès est<br />

immédiat : Hebba passionne des millions de<br />

spectateurs avec des histoires vraies, pleines<br />

de surprises, de violences, de rebondissements,<br />

les emmenant des bas-fonds <strong>du</strong> Caire<br />

à la jet-set, impliquant des membres <strong>du</strong> gouvernement,<br />

dans un tourbillon de sensualité<br />

et d’inventivité romanesque. Mais où s’arrête<br />

la politique, où commence la question de la<br />

condition féminine ? Hebba se retrouve très<br />

vite en terrain miné fait d’abus, de tromperies<br />

religieuses, sexuelles et... politiques. A<br />

travers ces quatre histoires croisées, Yousry<br />

Nasrallah renoue avec la tradition <strong>du</strong> mélodrame<br />

égyptien tout en dénonçant avec<br />

force la condition féminine dans son pays.<br />

Femmes <strong>du</strong> Caire.


Noces en Galilée<br />

Michel KHLEIFI<br />

Belgique/France/GB/RFA 1987, 1h56<br />

Scénario : Michel Khlei - Photo : Walther Van den<br />

Ende - Musique : <strong>Jean</strong>-Marie Senia - Interprètes : Ali M El<br />

Akili, Bushra Karaman, Makram Khouri, Youssef Abou<br />

Warda, Anna Achdian...<br />

Réalisé en 1987, en pleine Intifada, Noces<br />

en Galilée a marqué une date dans l’histoire<br />

toute neuve <strong>du</strong> cinéma palestinien. Les <strong>au</strong>torités<br />

israéliennes ont accepté de lever le<br />

couvre-feu pour permettre le mariage <strong>du</strong><br />

ls de Moktar, Palestinien, à condition d’être<br />

invitées à la noce. Pendant la fête, avec la<br />

chaleur, les incidents se multiplient. Le lm<br />

restitue mieux que tout discours le climat<br />

d’inquiétude et de tension mais <strong>au</strong>ssi les<br />

contradictions d’une société partagée dans<br />

ses réactions vis-à-vis de l’occupant. Les<br />

deux groupes se côtoient dans la mé ance<br />

et l’ambiguïté mais les imprévus de la vie les<br />

appellent à collaborer. C’est le premier long<br />

métrage ctionnel qui rompt avec les lms<br />

militants des années 70 destinés à mobiliser<br />

l’opinion. Le réalisateur Michel Khlei<br />

est le premier Palestinien à s’exprimer avec<br />

un regard de l’intérieur, humaniste et engagé<br />

à la fois. Son discours à l’époque a dérangé.<br />

Noces en Galilée, sur une trame des<br />

rapports humains empreinte de be<strong>au</strong>té, de<br />

sensualité et d’humour, demeure une fête<br />

pour ces «noces de l’espoir» magni ques.<br />

Zindeeq<br />

Michel KHLEIFI<br />

Palestine/G-B/Belgique/<br />

Emirats Arabes Unis, 2009/2012, 1h25<br />

Scénario : Michel Khlei - Photo : Rémon Fromont -<br />

Musique : <strong>Jean</strong>-Marie Sénia - Interprètes : Mohamed<br />

Bakri, Mira Awad...<br />

Don Juan revient chez lui, dans le village<br />

de Jésus, qui est devenu une ville moderne<br />

et dangereuse. C’est un peu rapide mais<br />

ce pourrait être quand même un résumé<br />

<strong>du</strong> lm. Un cinéaste avec un passeport<br />

européen retourne donc sur la terre qui<br />

Michel KHLEIFI<br />

Noces en Galilée.<br />

l’a vu naître, dans la ville où il a passé son<br />

enfance et laissé sa famille. Une ville arabe<br />

située juridiquement en Israël. Il est là,<br />

pour enterrer un oncle. Et éventuellement<br />

faire un lm sur le souvenir de la Naqba (la<br />

catastrophe, la naissance de l’Etat d’Israël<br />

vue de Palestine) et s’interroger sur le choix<br />

qu’ont fait ses parents. Fallait-il rester en<br />

Palestine-Israël en 1948 ? Au terme d’une<br />

nuit éprouvante pendant laquelle il croisera<br />

les fantômes agités de sa propre vie<br />

et ceux <strong>du</strong> peuple palestinien, il retrouvera<br />

une certaine paix. Il <strong>au</strong>ra de plus échappé<br />

<strong>au</strong> destin de Don Juan. Aux ammes de<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

l’enfer. A la violence de cette Nazareth<br />

nocturne, chaotique, emplie de colère et<br />

de vendettas. C’est une plongée dans ce<br />

qui n’est plus <strong>au</strong>jourd’hui son univers, à<br />

laquelle nous convie Michel Khlei . Un<br />

retour <strong>au</strong>x sources, en Galilée, avec un regard<br />

à la Antonioni, douloureux et élégant<br />

comme l’allure de Mohamed Bakri, qui incarne<br />

le cinéaste errant dans la nuit. Celui<br />

qui se demande comment être soi-même<br />

sans quali catif quand l’histoire et le présent<br />

nous pèsent tant. Comment faire avec<br />

nos démons, qui sont <strong>au</strong>ssi dangereux que<br />

nos occupants ?<br />

Zindeeq.<br />

17


<strong>18</strong><br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Retour à Babylone<br />

Abbas FAHDEL<br />

France / Irak, 2002, 52’<br />

Scénario et photo : Abbas Fahdel.<br />

Retour à Babylone.<br />

Après vingt-cinq ans d’exil, de retour dans<br />

son pays d’origine, l’Irak, et dans sa ville<br />

natale, Babylone, le réalisateur s’interroge :<br />

Eclats de guerre<br />

Adrien FAUCHEUX<br />

France/Liban, 2011, 51’<br />

Scénario et photo : Adrien F<strong>au</strong>cheux.<br />

Adrien F<strong>au</strong>cheux décrit dans ce lm la<br />

vision très personnelle qu’il propose de la<br />

guerre, à travers des séquences disparates,<br />

des souvenirs de la Seconde guerre mondiale,<br />

des visites dans un Beyrouth crépusculaire,<br />

des témoignages qui disent la perception<br />

modi ée par l’état de tension paroxystique<br />

que constitue le con it. Eclats<br />

de guerre évoque principalement le con it<br />

<strong>au</strong> Liban en 2006, mais <strong>au</strong>ssi l’oppression<br />

latente qui pèse sur d’<strong>au</strong>tres pays, à commencer<br />

par l’incroyable vidéo d’un Hummer<br />

américain transformé en tank en Irak.<br />

Vivre une guerre est une épreuve qui, sur<br />

le moment, modi e la perception <strong>du</strong> réel<br />

Abbas FAHDEL<br />

« Que sont devenus mes anciens amis ? Qu’estce<br />

que la vie d’ici a fait d’eux ? Qu’est-ce que la<br />

vie d’ici <strong>au</strong>rait pu faire de moi si je n’avais pas<br />

choisi de suivre ailleurs le jeune cours de ma<br />

destinée ?...» Au travers de sa quête-enquête<br />

dans sa ville natale et de ses rencontres avec<br />

ses anciens amis, c’est toute la situation actuelle<br />

de l’Irak, et le quotidien de sa population,<br />

qui transparaît en ligrane : séquelles<br />

de la guerre avec l’Iran et de la guerre <strong>du</strong><br />

Golfe, conséquences tragiques de l’embargo<br />

imposé par les Nations Unies...<br />

Nous les irakiens<br />

Abbas FAHDEL, France / Irak, 2003, 52’<br />

Scénario et photo : Abbas Fahdel.<br />

Exilé depuis 25 ans en France, Abbas Fahdel<br />

a tourné en 2002 Retour à Babylone<br />

qui lui a permis de retrouver son pays en<br />

Adrien FAUCHEUX<br />

EN AVANT-PREMIÈRE<br />

Yamo<br />

Rami NIHAWI, France/Liban 2011, 1h08<br />

Scénario : Rami Nihawi<br />

Photo : Maroon Asmar & Rami Nihawi<br />

Le cinéaste revient <strong>au</strong>près de sa famille <strong>au</strong><br />

Liban, après 10 ans d’absence. Son père<br />

est parti, mais il y retrouve ses frères, sa<br />

sœur et sa mère. Jour après jour, il lme<br />

des bouts de cette existence quotidienne<br />

qui l’entoure. Surtout Nawal, sa mère, une<br />

femme qui a vécu tous les événements<br />

terribles ayant touché le pays. A travers les<br />

traces de son histoire, le cinéaste cherche à<br />

retrouver son identité.<br />

« C’est un lm qui parle d’<strong>au</strong>jourd’hui, des<br />

choix qu’on fait dans la vie. Un lm sur le<br />

et, plus tard, le regard sur la vie. Ce lm<br />

est le fruit d’une période de vie <strong>au</strong> Liban,<br />

et notamment <strong>du</strong> con it de juillet 2006. La<br />

guerre y est évoquée, intériorisée, anticipée.<br />

A nous <strong>au</strong>tres Européens, qui n’avons<br />

partant à la recherche de ses amis d’enfance<br />

et d’explorer une réalité qu’il ne<br />

connaissait plus.<br />

Dans Nous les Irakiens sa caméra donne à<br />

voir et à entendre les Irakiens <strong>au</strong>trement :<br />

les espoirs et les craintes de ces hommes<br />

et de ces femmes qui ne sont sortis <strong>du</strong><br />

c<strong>au</strong>chemar de la dictature que pour tomber<br />

dans le chaos. Il est plus à même que<br />

quiconque de mener à bien ce travail. Il<br />

est à la fois un regard porté de “l’extérieur”<br />

et un regard de frère. Irakien parmi les Irakiens,<br />

il est un repère dans la tourmente.<br />

Sa présence et son engagement <strong>du</strong>rant<br />

l’année qui vient de s’écouler, son écoute<br />

pendant les mois où tous préparaient la<br />

guerre font que sa caméra ne sera jamais<br />

perçue comme indiscrète ou voyeuse. Et<br />

ce quelles que soient la di culté ou l’incertitude<br />

des situations lmées.<br />

temps qui s’enfuit à toute vitesse et le temps<br />

suspen<strong>du</strong>. Ce n’est pas un portrait de ma<br />

mère, ni de ma mémoire, ni de ma maison,<br />

ni de ma famille. Yamo est le mélange de<br />

tous ces éléments qui nous amène vers un<br />

dialogue amputé entre deux générations.<br />

Chacun sur un côté de l’histoire de cette<br />

région. C’est un dialogue sur les rêves, les<br />

échecs, le présent et le futur. Je porte le<br />

poids de ma génération, Je porte le poids<br />

de l’échec de mes parents. J’ai peur de leur<br />

ressembler. » Rami Nihawi<br />

pas vécu de guerre sur notre propre sol depuis<br />

quelques générations, le lm tente de<br />

faire entrevoir ce que la guerre peut représenter<br />

en tant que phénomène.


Dans les champs<br />

de bataille<br />

Maarek hob<br />

Danielle ARBID<br />

Liban/France/Belgique, 2004, 1h30<br />

Scénario : Danielle Arbid - Photo : Héléne Louvart -<br />

Interprètes : Marianne Feghali, Rawia Elchab, L<strong>au</strong>di<br />

Arbid, Aouni Kawass, Carmen Lebbos...<br />

L’héroïne a 12 ans. Quels sont les champs<br />

de bataille d’une jeune lle de cet âge ?<br />

D’abord, ceux, extérieurs, de la guerre. Lina<br />

vit à Beyrouth <strong>au</strong> début des années 80.<br />

La menace des bombardements plane en<br />

permanence. Dans l’immeuble où habitent<br />

ses parents, il y a <strong>au</strong>ssi sa tante, à un <strong>au</strong>tre<br />

étage. Le père joue <strong>au</strong>x cartes l’argent <strong>du</strong><br />

foyer. La mère déprime. La très sèche Tante<br />

Yvonne ne manque pas de s’en mêler.<br />

Tiraillements <strong>du</strong> cercle familial : voilà le<br />

deuxième champ de bataille pour Lina.<br />

Mais ça se passe <strong>au</strong>ssi à l’intérieur. Secrets<br />

tourments d’une ado que les garçons com-<br />

Danielle ARBID<br />

Dans les champs de bataille.<br />

mencent à regarder, et réciproquement.<br />

Lina nourrit une troublante relation miroir<br />

avec Sihab, la bonne, un peu plus âgée<br />

qu’elle. « Nous deux, on est pareilles » , entend-on<br />

murmurer <strong>au</strong> tout début <strong>du</strong> lm.<br />

La suite va montrer justement que non, et<br />

sera déchirante. Danielle Arbid, réalisatrice<br />

franco-libanaise, a une vingtaine d’années<br />

de plus que Lina. Elle sait manifestement<br />

de quoi elle parle : sans doute un morce<strong>au</strong><br />

de sa propre vie. Un tournant. Surtout, elle<br />

a trouvé comment le raconter.<br />

Un homme per<strong>du</strong><br />

Danielle ARBID<br />

France, 2007, 1h37<br />

Scénario : Danielle Arbid & Antoine d’Agata - Photo :<br />

Céline Bozon - Interprètes : Melvil Poup<strong>au</strong>d, Alexander<br />

Siddig, Darina Al Joundi, Yasmine La tte...<br />

Thomas Koré, photographe français, parcourt<br />

le monde à la recherche d’expériences<br />

extrêmes. Son chemin croise celui<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

de Fouad Saleh, un homme étrange à la<br />

mémoire défaillante. Le Français va tenter<br />

de découvrir son histoire et de tracer avec<br />

lui un bout de chemin <strong>au</strong> cœur d’un Orient<br />

sulfureux et secret. Un homme per<strong>du</strong> est<br />

une histoire d’errance. Une fuite ou une<br />

recherche à travers divers pays d’Orient,<br />

<strong>au</strong> détour de déambulations nocturnes<br />

dans des bars, des boîtes, des hôtels. Sans<br />

oublier les femmes, point névralgique de<br />

la faiblesse des hommes et axiome photographique<br />

pour une quête sans but.<br />

La réalisatrice Danielle Arbid a construit<br />

son lm <strong>au</strong>tour d’un Occidental et d’un<br />

Arabe, deux personnages en apparence<br />

antagonistes mais unis par la perte de repères.<br />

Pour construire le rôle de l’Occidental,<br />

elle s’est inspirée des livres de William T.<br />

Vollmann et des photos d’Antoine d’Agata,<br />

photographe célèbre par ses clichés dans<br />

les bordels gl<strong>au</strong>ques. En prenant appui sur<br />

ces expérimentateurs des limites, Arbid a<br />

souhaité palper <strong>au</strong> plus près cette violence<br />

sourde de ces hommes qui se perdent<br />

dans le monde et s’oublient.<br />

Un homme per<strong>du</strong>.<br />

19


20<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Il y a dans Kingdom of Heaven, lm de Ridley Scott que la<br />

critique et le public français ont mal reçu, plusieurs nive<strong>au</strong>x<br />

de lecture possibles. Cela en fait une œuvre plus subtile qu’il<br />

n’y paraît. Rappelons que son action se place en un moment dont<br />

<strong>au</strong>cun lm n’avait encore traité : juste avant la troisième croisade,<br />

alors que le roy<strong>au</strong>me de Jérusalem sur lequel règne B<strong>au</strong>doin IV vit<br />

depuis quelque temps dans une paix précaire conclue avec le<br />

sultan ayoubide, l’illustre Saladin. Le nive<strong>au</strong> le plus explicite est<br />

la référence à la situation actuelle <strong>du</strong> proche et Moyen Orient.<br />

Le discours <strong>du</strong> chevalier Balian d’Ibelin <strong>au</strong>x habitants de Jérusalem<br />

renvoie évidemment <strong>au</strong>x plans de paix que l’administration<br />

américaine s’e orce depuis des années d’imposer.<br />

Plus profondément et de manière moins visible, le Roy<strong>au</strong>me des<br />

Cieux dont il est question est une terre où chacun repart à zéro<br />

sur un pied d’égalité (c’est ce que dit le chevalier d’Ibelin à son ls<br />

pour le décider à partir), même s’il a une f<strong>au</strong>te sur la conscience (ce<br />

sera son cas). On y vit dans l’utopie d’une société démocratique<br />

où chacun peut devenir chevalier, à commencer par le forgeron<br />

qu’est le héros <strong>au</strong> début <strong>du</strong> lm. Toutes les religions ont droit<br />

de cité sur la terre promise, qui se trouve <strong>au</strong>-delà de la mer... Ce<br />

n’est en fait rien d’<strong>au</strong>tre, on l’<strong>au</strong>ra compris, que la résurgence de<br />

la vieille utopie américaine, toujours fondatrice de l’imaginaire<br />

cinématographique. Cela a peu à voir avec la réalité historique<br />

des Croisades, diront les grincheux. Sans doute.<br />

Mais il f<strong>au</strong>t partir <strong>du</strong> principe que le cadre historique, d’ailleurs<br />

exact en gros quoiqu’un peu bousculé, n’est que la toile de fond<br />

d’une intrigue romanesque dont le protagoniste est le ls bâtard<br />

d’un croisé qu’il n’a jamais vu et l’époux d’une femme excommuniée<br />

parce qu’elle s’est suicidée. Le “roman familial” <strong>du</strong> héros se<br />

complète par le meurtre d’un prêtre lubrique : ce dernier coup le<br />

décide à obéir <strong>au</strong>x injonctions de son père, revenu exprès pour<br />

l’inciter à partir outre-mer récupérer son ef. La quête <strong>du</strong> chevalier<br />

Ibelin prend alors un <strong>au</strong>tre sens. L’idylle qu’il noue avec la<br />

princesse Sibylle, sœur <strong>du</strong> roi et épouse de l’infâme Ren<strong>au</strong>d de<br />

Chatillon, vient s’inscrire dans ce cadre freudien.<br />

Kingdom of Heaven<br />

François de la BRETÈQUE<br />

Cinémathèque euro-régionale <strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong><br />

Les nécessités <strong>du</strong> roman l’emportent sur celles de l’histoire pour<br />

une raison objective : le lm de Ridley Scott prend la suite de<br />

toute une tradition qui remonte à une même source, le roman<br />

de Walter Scott Le Talisman (<strong>18</strong><strong>24</strong>). Bien que celui-ci se déroule<br />

un peu plus tard, sous la Troisième Croisade, on peut se<br />

convaincre que les princip<strong>au</strong>x personnages trouvent leur équivalent<br />

dans le lm de Ridley Scott (je n’ai pas la place de faire<br />

cette démonstration...). Avant lui, Chet Witney en 19<strong>24</strong>, Cecil B<br />

DeMille en 1935, David Butler en 1954 et Youssef Chahine en<br />

1963 s’étaient emparés <strong>du</strong> matéri<strong>au</strong> romanesque et avaient<br />

tissé des variations sur les rôles de base : un chevalier “naïf”, des<br />

extrémistes fanatiques (intégristes dirait-on <strong>au</strong>jourd’hui), des<br />

leaders francs pondérés, un Sultan courtois, ra né et diplomate,<br />

chaque fois en sollicitant ce jeu de rôles en fonction de<br />

l’actualité politique de l’époque.<br />

Le seul élément nouve<strong>au</strong> <strong>du</strong> lm de Ridley Scott, mais il est de<br />

taille, est l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> personnage <strong>du</strong> roi lépreux de Jérusalem<br />

qu’<strong>au</strong>cun lm n’avait jusqu’ici représenté. C’est lui qui fournit<br />

les plus be<strong>au</strong>x passages <strong>du</strong> lm. Le visage rongé dissimulé<br />

par un splendide masque en argent (qu’on dirait sorti d’Excalibur<br />

ou de Zardoz), il représente très adroitement la dichotomie<br />

<strong>du</strong> “corps <strong>du</strong> roi”, mystique et terrestre, misérable et immortel.<br />

Son <strong>au</strong>ra s’exprime magni quement dans une grande scène<br />

d’entrevue avec Saladin devant le Krach des chevaliers que<br />

chrétiens et musulmans se sont alliés pour reprendre.<br />

Cette dimension mythique qui traverse par moments le lm (par<br />

ailleurs monumental) peut s’expliquer sans doute par l’in uence<br />

<strong>du</strong> Seigneur des anne<strong>au</strong>x de Peter Jackson, non pas en raison de<br />

la présence d’Orlando Bloom (encore qu’il fournisse une image<br />

d’un héros lunaire un peu hobbit), mais par l’esthétique maniériste<br />

et cosmique des grandes scènes de combat : ainsi le Moyen-<br />

Âge se trouve-t-il “relu” à la lumière des formes les plus modernes<br />

de l’heroïc fantasy. Si cela ne nous fait pas accéder à la vérité historique<br />

des roy<strong>au</strong>mes croisés, cela nous fait pénétrer en tout cas<br />

dans leur mythe.<br />

Kingdom of heaven.


Mythes et Histoire<br />

Lawrence d'Arabie<br />

Lawrence of Arabia<br />

David LEAN, GB/USA, 1962, 3h42<br />

Scénario : Robert Bolt - Photo : F.A. Young - Musique :<br />

M<strong>au</strong>rice Jarre - Interprètes : Peter O’Toole, Alec Guinness,<br />

Omar Sharif, Anthony Quinn, Anthony Quayle...<br />

Couvert de récompenses, 7 Oscars, 5 Golden<br />

Globe Awards, Lawrence d’Arabie, est<br />

sans doute, avec Docteur Jivago, le lm le<br />

plus célèbre de David Lean. Son succès, fabuleux,<br />

ses ressorties et di usions/redi usions<br />

télé tiennent à plusieurs raisons : un casting<br />

magni que, des paysages sans ns, ceux<br />

<strong>du</strong> désert, lmés de façon magistrale, un<br />

biopic avant le terme ayant pour sujet une<br />

irrésistible ascension et le choix de l’obscurité,<br />

mais surtout l’histoire d’une rencontre et<br />

d’une occasion ratée où se lisent les gures<br />

complémentaires mais souvent poussées à<br />

l’antagonisme de l’Orient et de l’Occident.<br />

Rencontre d’hommes d’abord, l’intellectuel<br />

fasciné par une civilisation qu’il découvre,<br />

Lawrence, le prince <strong>du</strong> désert tenté par la<br />

modernité, le Shérif Ali Ibn el Kharish. Rencontre<br />

de deux mondes ensuite, celui de la<br />

discipline des sociétés in<strong>du</strong>strielles, celui de<br />

l’Orient de la liberté anarchique <strong>du</strong> désert.<br />

Cette rencontre peut-elle, à l’occasion d’une<br />

guerre mondiale, la première, où les Turcs<br />

sont l’ennemi commun, se tra<strong>du</strong>ire par la<br />

prise en considération de l’<strong>au</strong>tre ?<br />

La femme <strong>du</strong> Pharaon<br />

Das Weib des Pharao<br />

Ernst LUBITSCH, Allemagne 1921, 1h38<br />

Scénario : Norbert Falk & Hanns Kräly - Photo : Theodor<br />

Sparkuhl - Interprètes : Emil Jannings, Dagny Servaes,<br />

Harry Liedtke, P<strong>au</strong>l Wegener..<br />

Dans un Orient imaginaire, Lubitsch reprend<br />

le thème de la n d’un règne et de la<br />

décomposition d’une ère. Le roi éthiopien<br />

Samlak o re sa lle Makeda en mariage <strong>au</strong><br />

puissant Pharaon Amenes pour sceller la paix<br />

entre leurs pays. Mais Amenes est amoureux<br />

de sa belle esclave Theonis, qui n’a d’yeux<br />

que pour le jeune Egyptien Ramphis. Pour<br />

son avant-dernier lm tourné en Allemagne<br />

avant son installation <strong>au</strong>x USA, Lubitsch qui<br />

nous avait déjà habitués à des reconstitutions<br />

d’époque monumentales (Madame Du<br />

Barry, Sumurun) se livre ici à une entreprise<br />

titanesque qui voit la construction dans les<br />

studios de la UFA de décors grandeur nature.<br />

Avec ces reconstitutions saisissantes et ces<br />

scènes de foule qui mobilisent un millier de<br />

gurants, on peut penser à Cabiria de<br />

Pastrone. Lubitsch utilise le clair-obscur pour<br />

la première fois et les images sont colorisées à<br />

la main. Il réalise surtout un formidable travail<br />

de mise en scène, Lubitsch a été “l’élève” de<br />

Max Reinhardt dont “l’ambition était de faire<br />

exploser l’espace scénique traditionnel et de<br />

rendre le théâtre accessible à un large public”.<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

L’essor des di érentes civilisations et les multiples strates<br />

et vestiges des empires conquérants de la région.<br />

Kingdom of Heaven<br />

Ridley SCOTT<br />

GB/USA/Espagne, 2005, 2h25<br />

Lawrence d’Arabie.<br />

Scénario : William Monahan - Photo : John Mathieson.<br />

Interprètes : Orlando Bloom, Eva Green, Jeremy Irons,<br />

David Thewlis, Liam Neeson, Ghassan Massoud, Edward<br />

Norton...<br />

La croisade, rencontre armée entre l’Occident<br />

chrétien et l’Orient musulman, a laissé<br />

de multiples traces dans les imaginaires des<br />

uns et des <strong>au</strong>tres. En Occident, elle a laissé<br />

la nostalgie d’une aventure sans limites et<br />

d’un Orient apprivoisé ; en Orient, le souvenir<br />

d’une conquête brutale que réactive chaque<br />

a rontement <strong>du</strong> présent, ainsi qu’une<br />

implantation renforcée d’un christianisme<br />

arabe. La croisade, ici en l’occurrence la n<br />

<strong>du</strong> roy<strong>au</strong>me chrétien de Jérusalem, a été<br />

saisie par Ridley Scott comme un prétexte<br />

à parler <strong>du</strong> présent tout en développant les<br />

diaprures d’un univers mythique..<br />

La Femme <strong>du</strong> Pharaon.<br />

21


22<br />

La Vie<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

CINÉCONCERT<br />

Virgile Goller à l’accordéon<br />

La Vie des Juifs<br />

en Palestine<br />

Miron GROSSMAN<br />

Russie 1913, 1h22<br />

La Vie des Juifs en Palestine.<br />

La Vie des juifs en Palestine est à bien des<br />

égards une rareté. Sur le plan historique<br />

d’abord, puisqu’il constitue une des toutes<br />

premières œuvres de propagande cinématographique<br />

; il fut réalisé à l’initiative<br />

<strong>du</strong> mouvement sioniste. Sur le plan <strong>du</strong><br />

patrimoine cinématographique ensuite,<br />

puisqu’on le croyait jusqu’ici per<strong>du</strong> jusqu’à<br />

ce qu’il soit retrouvé par Eric le Roy des<br />

Archives françaises <strong>du</strong> lm.<br />

Il f<strong>au</strong>t annoncer la couleur : ce n‘est pas<br />

un lm destiné à gurer parmi les chefsd’œuvre<br />

primitifs <strong>du</strong> cinéma. C’est un documentaire<br />

qui, sous les <strong>au</strong>spices d’un programme<br />

plus idéologique qu’artistique (le<br />

sionisme), met en scène la réalisation idéale<br />

de ce programme destiné à l’édi cation<br />

d’un public (les juifs de la diaspora, et plus<br />

particulièrement les masses d’Europe orientale)<br />

loin alors de l’avoir rallié. Cette mise en<br />

scène est construite sur le principe d’une<br />

succession de vues qui sont destinées à<br />

illustrer la régénérescence physique et morale<br />

des juifs sur une terre qu’ils se réapproprient.<br />

En Palestine le lm fut soutenu par la<br />

presse de droite et sévèrement attaqué par<br />

les organes de g<strong>au</strong>che, qui lui reprochèrent<br />

de masquer les di cultés inhérentes à la<br />

situation des juifs de Palestine et d’occulter<br />

la présence des travailleurs arabes.<br />

Les Mille et une nuits<br />

Il ore delle mille e una notte<br />

Pier Paolo PASOLINI<br />

Italie, 1974, 2h05<br />

Scénario : Pier Paolo Pasolini & Dacia maraini d’après<br />

les contes - Photo : Giuseppe Ruzzolini - Interprètes :<br />

Franco Merli, Inés pellegrini, Ninetto Davoli...<br />

Troisième volet de la Trilogie de la vie, ce lm<br />

marque une double rupture par rapport à<br />

toutes les adaptations antérieures des Mille<br />

et Une Nuits. Ce n’est plus l’Orient des Occident<strong>au</strong>x<br />

avec son cortège de phantasmes.<br />

Ce n’est plus l’Orient actuel qui censure<br />

les contes les plus “pornographiques”...<br />

Dans le corpus des 160 contes, Pasolini en<br />

sélectionne une dizaine : les plus érotiques<br />

et tous ceux où l’homosexualité n’est plus<br />

un tabou. Car le projet est de mettre en<br />

scène une utopie jetée à la face de toute<br />

norme ou moralité bourgeoise. Certes un<br />

rêve où le désir, la be<strong>au</strong>té innocente des<br />

corps s’o rent en toute innocence. Mais<br />

Pasolini est conscient que sa vision d’une<br />

société archaïque libre de toute contrainte,<br />

de toute censure sexuelle, ne pouvait être<br />

qu’un rêve. En se tournant vers les sociétés<br />

anciennes comme l’Angleterre de Ch<strong>au</strong>cer,<br />

l’Italie de Boccace ou l’orient des Mille<br />

et Une Nuits, Pasolini a crée un hymne à la<br />

jeunesse, à l’amour.<br />

Mais ce rêve a été corrompu par “la préten<strong>du</strong>e”<br />

libération des années 70 en sorte que<br />

Pasolini a renié sa trilogie. Elle n’avait plus<br />

sa place dans la marchandisation <strong>du</strong> corps<br />

humain par les mass médias. La véritable<br />

obscénité ne réside pas dans les corps euxmêmes<br />

mais dans le pouvoir consumériste<br />

qui s’en prend même <strong>au</strong>x vies sexuelles privées.<br />

Le Giotto/Pasolini <strong>du</strong> Décaméron livre<br />

peut-être une clé : « Pourquoi nir une œuvre<br />

quand il est si be<strong>au</strong> de seulement la rêver ? ».<br />

L'Émigré<br />

Al Mohager<br />

Youssef CHAHINE<br />

Egypte, 1994, 2h08<br />

Scénario : Youssef Chahine - Photo : Ramsis Marzouk<br />

Interprètes : Yousra, Mahmoud Hemeida, Michel Piccoli...<br />

ll y a trois mille ans, Ram, ls d’une tribu très<br />

p<strong>au</strong>vre, décide de transformer sa vie et, malgré<br />

les réticences de son père, d’émigrer en<br />

Egypte. Il ne se doute pas des épreuves<br />

qui l’attendent. « Avec L’Emigré, le réalisateur<br />

égyptien Youssef Chahine plonge <strong>au</strong> plus<br />

profond de l’histoire de son pays pour puiser<br />

la matière de son éloge de la tolérance et de<br />

l’acceptation des <strong>au</strong>tres cultures. Pour ce faire,<br />

il n’hésite pas à utiliser des méthodes de superpro<strong>du</strong>ction<br />

: la reconstitution de l’Egypte <strong>du</strong><br />

temps des pharaons semble minutieuse, évoquant<br />

parfois les meilleurs péplums. Point de<br />

scène trop tapageuse ou grandiloquente toutefois,<br />

car c’est sur les hommes que Chahine se<br />

concentre. Il met ainsi en avant la mixité des<br />

cultures en tant que facteur de progrès et fustige<br />

l’ostracisme des religions (...). Le scénario<br />

est assez prenant et les 2h30 <strong>du</strong> lm passent<br />

rapidement. (Le Monde).<br />

L’Émigré.


Adieu Bonaparte<br />

Youssef CHAHINE<br />

Egypte/France, 1984, 1h55<br />

Scénario : Youssef Chahine - Photo : Mohsen Nasr - Musique<br />

: Gabriel Yared - Interprète : Michel Piccoli, Mohsen<br />

Mohieddine, Patrice Chére<strong>au</strong>, Mohesena Tew k,<br />

Christian Patey...<br />

L’expédition d’Egypte, commencée en 1798<br />

et achevée en <strong>18</strong>01, s’enracinait dans un<br />

double dessein de Bonaparte, couper <strong>au</strong>x<br />

Anglais la route des Indes en établissant<br />

une base française sur la mer Rouge, mettre<br />

ses pas dans ceux d’Alexandre pour, la part<br />

<strong>du</strong> rêve aidant, entreprendre une opération<br />

de communication interne destinée à le poser<br />

en recours face à la crise politique que<br />

traversait le Directoire. Stratégie de joueur<br />

d’échecs que reprend magistralement Youssef<br />

Chahine, en construisant un étrange lm<br />

historique où, <strong>au</strong>tour de la silhouette tout<br />

en nerfs d’un Bonaparte cynique, prétendant<br />

libérer les Egyptiens <strong>du</strong> joug des Turcs<br />

il entend bien les soumettre <strong>au</strong> sien, il entreprend<br />

de conter histoire intime, faite de<br />

malenten<strong>du</strong>s, de respect et d’amour entre<br />

un savant général, Cafarelli, et deux jeunes<br />

Egyptiens. Le lm à grand spectacle, sans jamais<br />

disparaître, se transforme en l’apprentissage<br />

<strong>du</strong> respect de l’<strong>au</strong>tre, passant <strong>du</strong><br />

projet colonial à l’empathie d’une belle rencontre<br />

humaine. Film complexe <strong>au</strong>x images<br />

subtiles, regard sur une rencontre, celle d’un<br />

peuple assoupi avec le moment révolution-<br />

SÉANCE JEUNE PUBLIC<br />

Tarif : 3,50€ (De 6 à 16 ans)<br />

Ali Baba<br />

et les 40 voleurs<br />

Jacques BECKER, France, 1954, 1h32<br />

Scénario : Cesare Zavattini, Jacques Becker, Marc<br />

M<strong>au</strong>rette & M<strong>au</strong>rice Gri e - Photo : Robert Lefebvre<br />

Musique : P<strong>au</strong>l Misraki - Interprètes : Fernandel,<br />

Samia Gamal, Henri Vilbert, Edouard Delmont...<br />

Ali Baba, serviteur <strong>du</strong> riche Cassim,<br />

tombe amoureux de la belle Morgiane.<br />

Celle-ci, danseuse pour Cassim, v<strong>au</strong>t<br />

très cher et quand Ali Baba découvre<br />

la cachette d’une bande de voleurs, il a<br />

l’idée de s’approprier le trésor caché a n<br />

de racheter Morgiane. Toutefois les quarante<br />

voleurs ne comptent pas se laisser<br />

dépouiller si facilement...<br />

« C’est un Ali marseillais. Mais évidemment<br />

il fallait le savoir. Fernandel y fait pourtant<br />

tout ce qu’il f<strong>au</strong>t pour qu’il n’y ait pas de<br />

MYTHES ET HISTOIRE<br />

Adieu Bonaparte.<br />

naire militarisé, celui où pour citer Hugo :<br />

« Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte »,<br />

mais celle <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong>-delà des di érences des<br />

hommes de bonne volonté.<br />

doute : Ali de la Canebière, ou Ali des Martigues,<br />

peu importe, mais certainement<br />

pas Ali de Bagdad. Et avec une sagesse<br />

toute orientale, Becker a renoncé à donner<br />

le change... L’intelligence était de ne pas<br />

essayer et de savoir que ça n’avait <strong>au</strong>cune<br />

importance... Ah ! n’oublions pas le dessert<br />

de cet Ali Baba : une splendide danse<br />

<strong>du</strong> ventre comme dans les lms égyptiens,<br />

mais bien mieux ! Il est certain qu’il ne f<strong>au</strong>t<br />

pas voir ce lm avec une bouche en cul de<br />

poule de puriste ciné-clubiste... et ce lm,<br />

comme tous ceux de Becker, ne manque<br />

pas d’élégance.» René Gilson. Anthologie<br />

<strong>du</strong> cinéma, N°14, <strong>avril</strong> 1966<br />

23


<strong>24</strong><br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Ararat<br />

Atom EGOYAN<br />

Canada/France, 2002, 1h55<br />

Scénario : Atom Egoyan - Photo : P<strong>au</strong>l Sarossy<br />

Interprètes : Charles Aznavour, Arsinée Khanjian,<br />

Christopher Plummer, David Alpay, Elias Koteas,<br />

Marie-Josée Groze, Simon Abkarian...<br />

Cinéaste de réputation internationale, Edward<br />

Saroyan débarque <strong>au</strong> Canada a n de<br />

réaliser un lm ayant pour thème le génocide<br />

en Arménie perpétré par les Turcs en<br />

1915... Ani, qui enseigne l’histoire de l’art<br />

et travaille sur l’œuvre <strong>du</strong> peintre arménien<br />

Arshile Gorky, désapprouve la liaison de<br />

son ls Ra avec Celia. Laquelle voue une<br />

haine féroce à Ani, qu’elle accuse d’être<br />

responsable <strong>du</strong> suicide de son père... Philip,<br />

gardien de musée, élève son enfant<br />

avec son compagnon, Ali, acteur. Le père<br />

de Philip, David, douanier proche de la retraite,<br />

a be<strong>au</strong>coup de mal à se faire à cette<br />

situation...<br />

Le lm de Saroyan va sceller d’une manière<br />

ou d’une <strong>au</strong>tre le destin de tous ces gens...<br />

Ararat est un lm complexe dans lequel<br />

Atom Egoyan, cinéaste canadien d’origine<br />

arménienne, rouvre avec subtilité et distance<br />

la tragique blessure <strong>du</strong> génocide<br />

dont fut victime le peuple arménien en<br />

1915-1916, meurtres de masse <strong>au</strong>jourd’hui<br />

encore niés par le gouvernement turc. Le<br />

récit s’organise, de nos jours, <strong>au</strong>tour de<br />

cinq personnages tous en relation avec cet<br />

événement historique souvent occulté. Le<br />

personnage-clé est sans doute le cinéaste,<br />

interprété par Charles Aznavour, que l’on<br />

voit en train de mettre en scène le premier<br />

lm ( ctif donc...) consacré à cette tragédie.<br />

Aux parcours entrelacés des di érents<br />

personnages s’ajoute alors “le lm dans<br />

le lm”, pièce supplémentaire d’un lmpuzzle<br />

novateur longuement appl<strong>au</strong>di à<br />

Cannes en 2002.<br />

SÉANCE SPÉCIALE EN PARTENARIAT AVEC LANGUEDOC-ROUSSILLON CINÉMA<br />

DONOMA<br />

Djinn CARRÉNARD<br />

France 2011, 2h15<br />

Scénario : Djinn Carrénard - Interprètes : Emilia Derou-<br />

Bernal, Sékouba Doukouré, Salomé Blechmans…<br />

Une enseignante s’engage dans une relation<br />

ambiguë avec le cancre de sa classe<br />

de lycée professionnel ; une jeune femme<br />

déçue en amour décide de court-circuiter<br />

tous ses critères conscients et inconscients<br />

de choix, en sortant littéralement<br />

avec le premier venu ; la dernière histoire<br />

met en scène une jeune lle agnostique<br />

qui va être amenée à se poser des questions<br />

sur la religion chrétienne. Elle va <strong>au</strong><br />

cours de son questionnement rencontrer<br />

un jeune homme un peu marginal et très<br />

croyant. Toutes ces histoires se croisent<br />

sans s’in uencer, et trouvent une symbolique<br />

dans le lever de soleil qui donne<br />

son nom <strong>au</strong> lm : Donoma (Le jour est là).<br />

Djinn Carrénard, jeune réalisateur de<br />

31 ans n’en est pas à son premier méfait.<br />

Dès 2011, il fait une rentrée remarquée<br />

avec son premier long métrage Donoma<br />

pro<strong>du</strong>it avec 150 euros qui ra e <strong>au</strong> passage<br />

En présence <strong>du</strong> réalisateur ENTRÉE LIBRE<br />

le prix Louis-Delluc <strong>du</strong> premier lm et<br />

un succès d’estime <strong>au</strong>près des critiques.<br />

Avec son équipe de francs-tireurs les “Donoma<br />

Guerilla”, Djinn s’est lancé dans une<br />

deuxième aventure avec Faire l’amour<br />

nouvel opus que l’on espère <strong>au</strong>ssi amboyant<br />

que le premier. Tourné principalement<br />

à Perpignan cet hiver et <strong>au</strong>ssi à Paris,<br />

le lm a été aidé par la Région Languedoc-<br />

Roussillon en partenariat avec le CNC et<br />

accompagné par Languedoc-Roussillon<br />

Cinéma.<br />

Languedoc-Roussillon Cinéma vous invite<br />

à découvrir Donoma en sa présence avant<br />

de le recevoir à nouve<strong>au</strong> (on l’espère) pour<br />

la projection de Faire l’amour.


Terres et Frontières<br />

Terre et cendres<br />

Khâkestar-o-khâk<br />

Atiq RAHIMI<br />

Afghanistan/France 2004, 1h45<br />

Scénario : Kambozia Partovi & Atiq Rahimi d’après<br />

son roman - Photo : Eric Guichard - Interprètes : Ab<strong>du</strong>l<br />

Ghani, Jawan Mard Homayoun, Walli Tallosh...<br />

Atiq Rahimi, écrivain et cinéaste, et dont<br />

le deuxième lm est sorti récemment,<br />

adaptait avec Terre et cendres son propre<br />

roman publié chez P.O.L, une œuvre déjà<br />

marquante, lue avec èvre dans notre<br />

pays désireux alors d’entendre une voix<br />

afghane libre, indépendante, sensible,<br />

éloignée des proclamations guerrières ou<br />

politiciennes. Le lm raconte la n d’un<br />

parcours, celui d’un grand-père et de son<br />

petit- ls, dans un pays ravagé depuis plus<br />

de 30 ans par guerres, attentats et vengeances<br />

sanguinaires. Ces deux-là sont<br />

des survivants ; la férocité guerrière vient<br />

d’apporter la mort dans la famille et il f<strong>au</strong>t<br />

l’annoncer <strong>au</strong> père travaillant dans une<br />

mine fort distante de son village.<br />

Mais que d’obstacles pour un vieil homme,<br />

<strong>au</strong>ssi bien <strong>au</strong>tour de soi qu’en soi-même<br />

lorsqu’il f<strong>au</strong>t apporter de si terribles nouvelles<br />

! Et ce tout jeune enfant dont il f<strong>au</strong>t<br />

s’occuper ! Au cœur de cet univers <strong>au</strong>x majestueuses<br />

montagnes, ils avancent mais<br />

<strong>au</strong>ssi attendent, traversés par des souvenirs,<br />

des images et redoutant de nouve<strong>au</strong>x<br />

éclats de violence. Et l’aride nature, <strong>au</strong>tour<br />

d’eux, demeure indi érente et altière...<br />

Le lm – le premier lm franco/afghan –<br />

nous raconte une histoire simple mais son<br />

pouvoir d’évocation est intense, presque<br />

incommensurable.<br />

Ajami<br />

Scandar COPTI & Yaron SHANI<br />

Israël/Allemagne, 2009, 2h04<br />

Scénario : Scandar Copi & Yaron Shani - Photo : Boaz<br />

Yehonatan Yacov - Interprètes : Shahir Kabaha, Ibrahim<br />

Frege, Fouad Habash, Youssef Sahwani, Ranin Karim...<br />

Le quartier d’Ajami, à Ja a, est un lieu cosmopolite<br />

où cohabitent Juifs, Musulmans<br />

et Chrétiens. Le jeune Nasri, âgé de 13 ans,<br />

et son grand frère Omar vivent dans la peur<br />

depuis que leur oncle a tiré sur un membre<br />

important d’un <strong>au</strong>tre clan. Malek, un jeune<br />

réfugié palestinien, travaille illégalement<br />

en Israël pour nancer l’opération que sa<br />

mère doit subir. Binj, Palestinien, rêve d’un<br />

futur agréable avec sa petite amie chrétienne.<br />

Dando, un policier juif recherche<br />

LE MOYEN-ORIENT TERRES ET FRONTIÈRES AU CINÉMA<br />

Comment le contrôle de la ou des terres constitue-t-il la notion<br />

de territoire commun, avec quelles limites ?<br />

La frontière est-elle un mur protecteur ou une zone de contacts ?<br />

désespérément son jeune frère disparu...<br />

L’histoire de destins croisés <strong>au</strong> cœur d’une<br />

ville déchirée. Les coréalisateurs Scandar<br />

Copti et Yaron Shani intro<strong>du</strong>isent avec<br />

Ajami deux éléments inédits. D’abord, la<br />

nature de leur collaboration, qui associe,<br />

pour ce premier long métrage, un Israélien<br />

d’origine juive à un Israélien d’origine<br />

palestinienne, ce qui n’est pas rien par les<br />

temps qui courent. Ensuite, le choix assez<br />

<strong>au</strong>dacieux de réaliser un polar, genre laissé<br />

en friche par un cinéma <strong>au</strong>quel le cours<br />

ordinaire de la société israélienne donne<br />

déjà de l’hypertension. Réunis, ces deux<br />

éléments pro<strong>du</strong>isent un lm électrique,<br />

nerveux, inventif, palpitant comme la vie,<br />

tranchant comme la mort.<br />

Terre et cendres.<br />

Ajami.<br />

25


26<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Intervention divine.<br />

Intervention divine<br />

Une chronique d’amour<br />

et de couleur<br />

Yadon Ilaheyya<br />

Elia SULEIMAN<br />

Palestine/France/Maroc/Allemagne,<br />

2002, 1h32<br />

Scénario : Elia Suleiman - Photo : Marc-André Batigne<br />

Interprètes : Elia Suleiman, Manal Khader, Nayef Fahoum<br />

Daher, Emma Boltanski, Amer Daher...<br />

Cinéaste palestinien né à Nazareth, Elia Suleiman<br />

évoque d’une manière très personnelle<br />

la situation de son peuple et le con it<br />

permanent qui l’oppose à l’Etat d’Israël. Se<br />

hâtant d’en rire sans doute pour ne pas en<br />

pleurer, il traite ce sujet tragique avec un<br />

humour froid souvent déconcertant, donne<br />

à voir des comportements absurdes, a recours<br />

à des scènes oniriques, surréalistes...<br />

Mais par le détour de la ction et de l’humour,<br />

il parvient à communiquer l’essentiel.<br />

On est dans un monde où les voisins sont<br />

incapables de vivre en bonne intelligence,<br />

de se respecter ou simplement de se comprendre<br />

; un monde où des amoureux sont<br />

séparés par des frontières iniques et se rencontrent<br />

à la s<strong>au</strong>vette dans des lieux peu<br />

propices ; un monde en n où la violence<br />

peut éclater à tout moment et prendre des<br />

formes ou des proportions imprévues... Le<br />

constat semble assez désabusé, et le titre <strong>du</strong><br />

lm pourrait suggérer que seule une “intervention<br />

divine” serait susceptible d’améliorer<br />

les choses.<br />

Prix <strong>du</strong> Jury à la Quinzaine des réalisateurs,<br />

Cannes 2002<br />

La Visite<br />

de la fanfare<br />

Eran KOLIRIN<br />

France/USA/Israël 2007, 1h26<br />

Scénario : Eran Kolirin - Photo : Shai Goldman -<br />

Interprètes : Sasson Gabai, Ronit Elkabetz, Saleh<br />

Bakri,Khalifa Natour<br />

C’est le premier long métrage d’Eran Kolirin<br />

(né en 1973), lm franco-américanoisraélien,<br />

présenté à Cannes en 2007 ; il a<br />

reçu le prix de la Jeunesse décerné par 12<br />

jeunes Européens. Une fanfare de la police<br />

égyptienne vient en Israël pour jouer<br />

lors de l’in<strong>au</strong>guration d’un centre culturel<br />

arabe, personne ne vient les accueillir à<br />

l’aéroport. Ils tentent de se débrouiller tous<br />

seuls, et se retrouvent <strong>au</strong> n fond <strong>du</strong> désert<br />

israélien dans une petite ville. Une histoire<br />

qui semble sans importance... Et pourtant :<br />

La Visite de la Fanfare est une fable humaniste,<br />

un moment d’apesanteur dans<br />

un coin <strong>du</strong> monde en guerre perpétuelle,<br />

une histoire d’amour entre deux êtres qui<br />

n’<strong>au</strong>raient pas pu se rencontrer, entre deux<br />

peuples qui n’<strong>au</strong>raient pas dû se séparer.<br />

Sous des apparences d’une merveilleuse<br />

simplicité, ce lm parle sans f<strong>au</strong>x-semblants<br />

de la complexité <strong>du</strong> monde et des<br />

sentiments. Avec un humour très n, des<br />

gags, ce lm fait œuvre pour la Paix. Brèves<br />

rencontres, belles rencontres : à découvrir,<br />

avec plaisir tout simplement !<br />

La Visite de la fanfare.


Pour un seul<br />

de mes deux yeux<br />

Nekam achat mishtey eynay<br />

Avi MOGRABI<br />

Israël 2004, 1h40<br />

Scénario : Avi Mograbi - Photo : Philippe Bellaïche,<br />

Yoav Gur nkel, Itzik Portal & Avi Mograbi<br />

Interprètes : Avi Mograbi & Shredi Jabarin<br />

Alors que la seconde Intifada plonge les<br />

Israéliens dans la terreur et les Palestiniens<br />

dans le dénuement et la frustration, Avi<br />

Mograbi croit pourtant en la force <strong>du</strong> dialogue,<br />

avec les Palestiniens assiégés et<br />

avec l’armée israélienne omniprésente.<br />

Pour s’interroger sur le con it, le réalisateur<br />

convoque les mythes de Samson et<br />

de Massada. Le cinéma d’Avi Mograbi est<br />

un cinéma qui vous empoigne et vous<br />

empoigne fort. Il agrippe le spectateur et<br />

l’oblige à aller voir avec lui, là où les <strong>au</strong>torités<br />

de son pays préféraient qu’il ne regarde<br />

pas. Pour Israël, Massada, nom d’une forteresse<br />

dans laquelle des juifs zélotes,<br />

assiégés par des Romains, préférèrent un<br />

suicide collectif plutôt que de se rendre,<br />

et Samson, qui en se suicidant provoqua<br />

la mort de milliers de ses ennemis Philistins,<br />

sont des mythes fondateurs. Ces deux<br />

récits populaires, censés illustrer le patriotisme<br />

face à l’oppression, sont enseignés<br />

à tout citoyen israélien depuis la prime<br />

enfance jusqu’à l’âge a<strong>du</strong>lte. Le lm pose<br />

une question fondamentale : Comment<br />

peut-on enseigner à ses enfants ce que<br />

l’on reproche à ses ennemis ? Ou, pourquoi<br />

reprocher à ses ennemis ce que l’on enseigne<br />

à ses enfants ? Ce qui nous touche,<br />

c’est que cette question terrible et cruciale<br />

pour Israël ouvre un champ de ré exions<br />

universel.<br />

Un temps pour<br />

l'ivresse des chev<strong>au</strong>x<br />

Zamani barayé masti asbha<br />

Bahman GHOBADI<br />

Iran, 2000, 1h20<br />

Scénario : Bahman Ghobadi - Photo : Saed Nikzat -<br />

Interprètes : Madi Ekhtiar-Dini, Ayoub Ahmadi, Jouvin<br />

Younessi, Nezhad Ekthiar-Dini...<br />

Ce lm, réalisé en 2000 par le cinéaste iranien<br />

Bahman Ghobadi, nous transporte<br />

<strong>au</strong>x frontières de l’Irak, dans ce malheureux<br />

Kurdistan écartelé entre quatre pays<br />

où l’on va suivre l’odyssée de cinq jeunes<br />

frères et sœur qui vivent en subvenant<br />

seuls à leurs besoins après la mort de<br />

leurs parents. L’un des frères sou re d’une<br />

grave maladie. Malgré les e orts des uns<br />

et des <strong>au</strong>tres, cette petite famille n’a pas<br />

les moyens d’assumer les frais qu’entraîne<br />

l’opération nécessaire pour résorber le<br />

handicap de l’adolescent. La sœur aînée<br />

accepte alors de se marier en Irak contre la<br />

promesse de la prise en charge de l’opération,<br />

mais la famille <strong>du</strong> mari refuse nalement<br />

et o re en échange un mulet. Qu’à<br />

cela ne tienne, c’est bien assez pour emme-<br />

TERRES ET FRONTIÈRES<br />

Pour un seul de mes yeux. yeux<br />

ner le jeune frère à l’hôpital, en traversant<br />

des montagnes enneigées à dos de mulet,<br />

en passant la frontière et en évitant toutes<br />

sortes de périls.<br />

Ce lm est un témoignage bouleversant sur<br />

des enfants trop vite privés de leur insouciance,<br />

sur de jeunes indivi<strong>du</strong>s contraints<br />

d’assumer des responsabilités qui ne sont<br />

pas de leur âge, sur des êtres trop tôt exploités<br />

et malmenés, mais qui n’ont besoin<br />

de personne pour a rmer leur dignité,<br />

brandir leur erté d’être Kurdes et vivre<br />

une solidarité familiale sans faille.<br />

Un temps pour l’ivresse des chev<strong>au</strong>x.<br />

27


28<br />

War story.<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

“Ne jetez pas vos lms”<br />

“Ne jetez pas vos fi lms” est le mot d’ordre de la Fédération<br />

Internationale des Archives de Film (FIAF), proclamé dans le<br />

Manifeste de leur 70 e anniversaire. L’institut <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong> à Perpignan,<br />

membre de la FIAF, s’inscrit dans cet esprit avec son projet<br />

de récupération, de numérisation et de mise en ligne des fi lms<br />

concernant les Pyrénées-Orientales et le Languedoc-Roussillon.<br />

En tant que cinémathèque, l’<strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong> œuvre pour la<br />

collecte, la s<strong>au</strong>vegarde et la conservation <strong>du</strong> patrimoine cinématographique.<br />

Les variations de température et d’humidité<br />

sont les princip<strong>au</strong>x facteurs de détérioration <strong>du</strong> matériel fi lmique<br />

(le celluloïd). Trop souvent, des fi lms rares sont per<strong>du</strong>s<br />

parce qu’ils ont trop longtemps traîné dans un grenier trop<br />

ch<strong>au</strong>d ou dans une cave trop humide. Pour la collecte, nous<br />

avons besoin de tous pour retrouver les vieux fi lms ou les documents<br />

concernant le cinéma, afi n de les conserver dans les<br />

meilleures conditions.<br />

Déposer vos fi lms, c’est contribuer <strong>au</strong> développement d’une<br />

mémoire collective <strong>au</strong>diovisuelle des Pyrénées-Orientales,<br />

<strong>du</strong> Languedoc-Roussillon, de la Catalogne et de la France.<br />

Les fi lms sont témoins de notre culture et de notre histoire.<br />

Déposer, c’est s<strong>au</strong>ver nos fi lms pendant qu’il en est encore<br />

temps !<br />

War Story<br />

Davood MORADIAN<br />

Iran 2011, 20’<br />

Scénario : Marjan Afshin Manesh basé sur le poème de<br />

Thomas Hardy The Men He Killed - Interprètes : Alireza<br />

Rafati, Rouhollah Mehrabi<br />

Sur un champ de bataille d’un pays <strong>du</strong><br />

Moyen-Orient (Iran ?) deux soldats assoi<br />

és d’un camp opposé se font face à<br />

chaque extrémité d’un champ de mines.<br />

Tous les deux peuvent voir, xent et<br />

convoitent une gourde remplie d’e<strong>au</strong> qui<br />

se trouve <strong>au</strong> milieu <strong>du</strong> champ. L’<strong>au</strong>tre étant<br />

le seul obstacle pour étancher leur soif, ils<br />

savent qu’ils doivent le tuer pour accéder à<br />

l’e<strong>au</strong> précieuse…<br />

Le lm a obtenu le prix de l’<strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong><br />

<strong>Vigo</strong> <strong>au</strong>x Rencontres de courts-métrages<br />

“Images In Cabestany” en 2012.<br />

POUR TOUT RENSEIGNEMENT<br />

CINÉMATHÈQUE EURO-RÉGIONALE<br />

<strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong><br />

Arsenal - Espace des Cultures Populaires<br />

1 rue <strong>Jean</strong> Vielledent<br />

66000 PERPIGNAN - France<br />

Tél . +33 (0)4 68 34 09 39<br />

Fax +33 (0)4 68 35 41 20<br />

Mail : contact@inst-jeanvigo.eu<br />

Site : http://www.inst-jeanvigo.eu


Structures familiales<br />

Structures de sociétés<br />

La fête <strong>du</strong> feu<br />

Chaharshanbe-soori<br />

Asghar FARHADI, Iran, 2006, 1h42<br />

Scénario : Asghar Farhadi & Mani Haghighi - Photo :<br />

Hossein Jafarian - Interprètes : Hedieh Tehrani, Taraneh<br />

Alidoosti, Hamid Farokhnezhad, Pantea Bahram...<br />

L’action se déroule <strong>du</strong>rant le nouvel an iranien,<br />

fête <strong>du</strong> feu d’origine persane, vainement<br />

interdite par le régime des mollahs,<br />

pendant laquelle des multitudes de feux<br />

et de pétards sont allumés dans les rues. La<br />

remarquable intelligence <strong>du</strong> réalisateur est<br />

de faire d’un soupçon (celui de la mélancolique<br />

Mozhde d’être trompée par son mari<br />

Morteza avec leur voisine de palier, la belle<br />

et célibataire Simin) l’objet d’un suspens<br />

qui ne sera levé qu’à la n, <strong>au</strong> terme d’une<br />

série d’ingénieuses péripéties <strong>au</strong> cours desquelles,<br />

la jeune et innocente Roohi, femme<br />

de ménage et future mariée, sera instrumentalisée<br />

par la femme et le mari, voyant<br />

ou démentant la fatale liaison. La portée<br />

politique de ce petit théâtre intime et ménager<br />

s’en dé<strong>du</strong>it aisément. Par les manipulations<br />

assumées, par le mensonge mis<br />

en évidence, par l’esseulement et le doute<br />

qui nissent par frapper les personnages,<br />

Asghar Farhadi signe un lm subtilement<br />

contestataire dans une société où le dogme<br />

théocratique a imposé une vérité collective<br />

des croyances et des comportements. L’urgence<br />

<strong>du</strong> réalisateur consiste <strong>au</strong>ssi à ancrer<br />

socialement les diverses échelles d’accablement<br />

des femmes qu’il lme et ce petit<br />

théâtre de la vie quotidienne se dévoile<br />

avec vivacité et précision. Il récidivera dans<br />

le même registre avec ses lms suivants A<br />

propos d’Elly et Une Séparation.<br />

Fatma<br />

Fatmah<br />

Ahmad BADRAKHAN, Egypte, 1947, 2h11<br />

Scénario : Mustafa Amine - Photo : Ab<strong>du</strong> Al Halim Nassr<br />

Musique : Ab<strong>du</strong> Al Halim Nuwaira - Interprètes : Oum<br />

Kalthoum, Anwar Wajdi, Sulaiman Nagib, Zuzu Shakid...<br />

Réalisation de Ahmed Badrakhan. Pionnier<br />

<strong>du</strong> cinéma égyptien, il se forme à Paris puis<br />

intègre les studios MISR en 1935. L’année<br />

suivante, il réalise son premier lm avec Oum<br />

Kalthoum. C’est un triomphe qui en fait le<br />

spécialiste <strong>du</strong> mélodrame chanté. Des intrigues<br />

interchangeables mettant en scène la<br />

cantatrice suivront, triomphant dans tout le<br />

monde arabe. Dans Fatma, elle incarne une<br />

sage in rmière à la voix d’or. Elle vit modestement<br />

avec ses parents jusqu’<strong>au</strong> jour où<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

Quels rôles particuliers <strong>au</strong>x hommes et <strong>au</strong>x femmes dans ces sociétés,<br />

pour certaines marquées par la structure clanique ou tribale,<br />

les unes et les <strong>au</strong>tres imprégnées par la religion.<br />

La Fête <strong>du</strong> feu, Asghar Farhadi.<br />

elle part soigner un richissime pacha dont<br />

le jeune frère, sé<strong>du</strong>it par sa voix, tombe<br />

amoureux de la jeune femme. Il se heurte<br />

à sa riche et puissante famille qui ne peut<br />

supporter la mésalliance annoncée… En fait,<br />

le lm est un prétexte à faire chanter la diva<br />

<strong>du</strong> monde arabe qu’a été et que reste Oum<br />

Kalthoum. Trente-cinq années après sa mort,<br />

elle incarne, encore et toujours, l’âme <strong>du</strong><br />

monde arabe. Proche de Nasser, elle a porté<br />

l’aspiration à la liberté et à la modernité par<br />

les paroles de ses chansons. L’aspiration à<br />

une identité moderne rejette à la fois la soumission<br />

<strong>au</strong>x “valeurs occidentales” et à un<br />

traditionalisme passéiste. Avec Nasser elle a<br />

été un des symboles les plus forts de l’unité<br />

nationale égyptienne. Sa voix incomparable<br />

porte toujours la erté de l’Egypte et la erté<br />

d’être Arabe.<br />

Fatma.<br />

29


30<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Ceci n'est pas un film<br />

In lm nist<br />

Jafar PANAHI & Mojtaba MIRTAHMASB<br />

Iran, 2011, 1h15<br />

Scénario : Jafar Panahi.<br />

Photo : Jafar Panahi & Mojtaba Mirtahmasb.<br />

Six ans de prison, vingt ans d’interdiction<br />

d’exercer le métier de réalisateur et de quitter<br />

le territoire. La sentence est tombée en<br />

décembre 2010 : la République islamique<br />

d’Iran prononçait la mort artistique de Jafar<br />

Panahi. Ep<strong>au</strong>lé par son complice, le réalisateur<br />

Mojtaba Mirtahmasb qui tient la caméra,<br />

Jafar Panahi lit et joue son scénario censuré<br />

<strong>au</strong> be<strong>au</strong> milieu de son salon, déployant des<br />

trésors d’ingéniosité pour le mettre en scène<br />

de façon intelligible pour le spectateur. Qu’à<br />

cela ne tienne, « je n’ai pas le droit de tourner<br />

mais personne ne m’a interdit de jouer ! » plaisante-t-il,<br />

dénonçant l’absurde de la situation<br />

qui tente de bâillonner les artistes en les soumettant<br />

à la torture psychique... Mais c’était<br />

sans compter sur la créativité des réalisateurs<br />

ni sur le fait que Skype et Internet sont des<br />

relais d’informations e caces malgré la censure!<br />

Car ce lm a be<strong>au</strong> être un non- lm, il<br />

est bourré d’idées qui, quoique non ctives,<br />

racontent une histoire... celle d’une journée<br />

dans la vie de Jafar Panahi, réalisateur iranien<br />

condamné à attendre entre quatre murs, et<br />

qui, pour ne pas se morfondre, invente un<br />

nouve<strong>au</strong> genre cinématographique, fait<br />

de tout ce qui lui tombe sous la main. Une<br />

ré exion sur le cinéma ? Un journal intime ?<br />

Une improvisation cinématographique ? Un<br />

lm inclassable...<br />

Où est la maison<br />

de mon ami ?<br />

Khaneh-ye doost kojast ?<br />

Abbas KIAROSTAMI<br />

1987, 1h27<br />

Ceci n’est pas un lm.<br />

Scénario : Abbas Kiarostami.<br />

Interprètes : Babak Ahmadpoor, Ahmad Ahmadpoor...<br />

C’est par ce lm qu’Abbas Kiarostami s’est<br />

fait connaître en Occident, inscrivant pour<br />

la première fois son nom, unanimement<br />

célébré depuis, <strong>au</strong> palmarès d’un festival<br />

(dans ce cas, celui de Locarno). Auteur<br />

déjà de di érents courts-métrages et de<br />

quelques longs-métrages conçus <strong>au</strong>tour<br />

de personnages d’enfants, il met <strong>au</strong> centre<br />

de l’histoire de Où est la maison de mon<br />

ami ? Un jeune écolier décidé à rapporter<br />

à son camarade qui habite un village voisin<br />

un cahier lui appartenant, indispensable<br />

outil, car le maître a menacé cet élève,<br />

adepte récidiviste des feuilles volantes,<br />

d’exclusion dé nitive… Mais le village est<br />

loin, disséminé en di érents hame<strong>au</strong>x et<br />

la vive promenade imaginée <strong>au</strong> départ,<br />

se transforme en un long parcours d’obstacles<br />

dont les moindres ne sont pas les<br />

a<strong>du</strong>ltes <strong>au</strong>près desquels il se renseigne,<br />

jugés tous « plus lents, plus obtus, plus inutilement<br />

bavards et sermonneurs les uns que<br />

les <strong>au</strong>tres » (ainsi que l’écrit Jacques Valot).<br />

Le cinéaste reste tout <strong>au</strong> long <strong>du</strong> lm à<br />

h<strong>au</strong>teur de regard, à h<strong>au</strong>teur d’enfant. Et<br />

quel regard révélateur que celui de cet<br />

enfant “Kiarostamisé” ! Le choix <strong>du</strong> réalisateur,<br />

riche de toute son implicite empathie,<br />

donne <strong>au</strong> lm sa force, égale à la détermination<br />

de l’écolier. On l’a dite “transparente”<br />

la mise en scène de Kiarostami car<br />

dans sa uidité, son absence d’e ets, son<br />

“invisibilité”, elle nous fait épouser la réalité<br />

même dans toute son évidence, tout<br />

son mystère. Le premier lm d’une série<br />

d’œuvres majeures.<br />

Où est la maison de mon ami ?


Milk<br />

Süt<br />

Semih KAPLANOGLU<br />

Turquie/France/Allemagne, 2010, 1h42<br />

Scénario : Semih Kaplanoglu & Orçun Köksal.<br />

Photo : Özgur Eken - Interprètes : Melih Selçuk, Basak<br />

Köklükaya, Riza Akin, Saadet Isil Aksoy, Tülin Özen...<br />

Ce deuxième volet de la trilogie qui lui<br />

est consacré nous montre Yusuf à un<br />

moment crucial de sa vie, entre la n de<br />

l’adolescence et le début de l’âge a<strong>du</strong>lte.<br />

Il est encore très dépendant de sa mère,<br />

veuve depuis plusieurs années, et, de<br />

manière (trop ?) symbolique, tous deux<br />

vivent en vendant le lait de leurs vaches. La<br />

poésie reste le véritable centre d’intérêt de<br />

ce jeune homme taciturne et rêveur. L’une<br />

des grandes réussites <strong>du</strong> lm est d’ailleurs<br />

une parfaite adéquation entre son écriture<br />

cinématographique et le caractère de<br />

son personnage principal. Le rythme<br />

contemplatif adopté par Kaplanoglu, la<br />

longueur qui pourrait paraître excessive<br />

Yossi<br />

Ha-Sippur Shel Yossi<br />

Eytan FOX, Israël, 2012, 1h23<br />

Scénario : Itay Segal – Photo : Guy Raz.<br />

Interprètes : Ohad Koller, Lior Ashkenazi,<br />

Orly Silbersatz Banai, Oz Zehavi...<br />

STRUCTURES FAMILIALES/STRUCTURES DE SOCIÉTÉS<br />

de plusieurs plans où parfois “il ne se<br />

passe rien”, l’attention portée à la nature,<br />

<strong>au</strong>x paysages, la construction elliptique<br />

de certaines séquences qui laissent le<br />

spectateur sur une impression plutôt que<br />

Soirée soutenue par l’association LGBT 66<br />

Le nouve<strong>au</strong> lm d’Eytan Fox (Tu marcheras<br />

sur l’e<strong>au</strong>, The Bubble) est une suite. Celle<br />

de Yossi et Yagger, son premier long, qui<br />

racontait voilà dix ans une passion entre<br />

deux soldats de Tsahal sur le front libanais<br />

à laquelle une balle per<strong>du</strong>e venait mettre<br />

un terme dé nitif. Aujourd’hui, la guerre<br />

est terminée, le pays a ouvert ses frontières<br />

morales à l’homosexualité, le veuf est devenu<br />

médecin, il a vieilli, grossi, mais <strong>au</strong> fond,<br />

rien n’a changé : il n’a toujours pas surmonté<br />

la mort de son amant. Et c’est avec une<br />

générosité sans équivalent que le cinéaste<br />

décide de lui o rir une deuxième chance,<br />

d’utiliser le pouvoir de la ction pour placer<br />

sur la route de son propre personnage un<br />

<strong>au</strong>tre homme qui, peut-être... De cette rencontre<br />

entre les âges, Eytan Fox tire un be<strong>au</strong><br />

récit de réconciliation qui enregistre sur le<br />

Milk.<br />

mode d’une confrontation amoureuse ce<br />

qui, depuis dix ans, s’est profondément libéré<br />

en Israël, où l’homosexualité n’est plus<br />

un motif transgressif, où les mœurs ont<br />

(presque) achevé leur révolution.<br />

Le lm sera suivi d’un pot de l’amitié<br />

o ert par LGBT 66<br />

sur une information… semblent faire <strong>du</strong><br />

lm un re et des perceptions et des états<br />

d’âme de Yusuf.<br />

LGBT66 est une association née <strong>au</strong>tour des<br />

valeurs d’échanges, de partage de convivialité<br />

et surtout de lutte contre les discriminations.<br />

Regroupant les Lesbiennes, les Gays , les Bi et les<br />

Trans mais <strong>au</strong>ssi tous leurs amis, l’association<br />

se veut être un espace d’écoute, de tolérance, de<br />

partage et d’entraide.<br />

Site : www.lgbt66.fr - Tél. 06 46 15 91 84<br />

31


32<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

LES ATELIERS VARAN<br />

30 ANS DE RÉSISTANCES<br />

Créés sous l’impulsion de <strong>Jean</strong> Rouch, les Ateliers Varan ont formé dans le monde entier depuis 30 ans plus de<br />

1000 personnes <strong>au</strong> cinéma documentaire comme, parmi be<strong>au</strong>coup d’<strong>au</strong>tres, Claire Simon, Julie Bertuccelli<br />

ou Leonardo Di Costanzo. L’apprentissage dans cette école de cinéma unique se fait sur la base d’une pédagogie<br />

originale qui emprunte <strong>au</strong> cinéma direct et allie <strong>au</strong> long <strong>du</strong> processus la théorie, la ré exion éthique<br />

et la pratique. Tout s’articule pour chaque stagiaire <strong>au</strong>tour de la réalisation d’un lm en vraie grandeur. S’y<br />

ajoute l’échange continu entre les stagiaires qui enrichit la création indivi<strong>du</strong>elle et aiguise le regard critique.<br />

Les courts-métrages projetés sont l’illustration de l’originalité et de la réussite de la démarche. (Ateliers Varan)<br />

Programme thématique : DANS LES RUES DE KABOUL<br />

Trois lms documentaires réalisés par les élèves des Ateliers Varan à Kaboul en 2011<br />

Le programme sera présenté par Youssef Chari , pro<strong>du</strong>cteur, coordinateur des Ateliers Varan<br />

Petite Afghanistan<br />

Bassir SIRAT, 2011, 30’<br />

La calèche reste le moyen de transport<br />

traditionnel à Kaboul. Lent mais peu coûteux,<br />

ce véhicule est surtout utilisé dans le<br />

quartier populaire de Qalahé Wahèd par<br />

les personnes peu fortunées : les vieux,<br />

les écoliers, les femmes et leurs enfants.<br />

Mais certains habitants, soutenus par les<br />

ch<strong>au</strong> eurs de taxi, cherchent à les faire<br />

interdire <strong>au</strong> nom de leur archaïsme et<br />

des nuisances publiques qu’elles procurent.<br />

Les cochers s’y opposent comme ils<br />

peuvent, mais ne se font pas d’illusions,<br />

leur disparition est annoncée : un jour ou<br />

l’<strong>au</strong>tre, l’interdiction sera prononcée <strong>au</strong><br />

pro t <strong>du</strong> taxi, et c’est un pan de la culture<br />

afghane qui disparaîtra avec eux.<br />

Check-Point<br />

Ahmed ALIZADA, 2011, 30’<br />

Au principal rond-point à l’entrée de Kaboul,<br />

un poste de police a été installé. Ce<br />

ne sont que des conteneurs posés <strong>au</strong> bord<br />

de la route dans lesquels quinze policiers<br />

en faction travaillent, mangent et dorment.<br />

Leur vie se passe à cette intersection.<br />

Toute la journée, ils fouillent les véhicules,<br />

contrôlent les con<strong>du</strong>cteurs, les passagers.<br />

Ce travail nécessaire ne va pas sans risques ;<br />

la radio ou la télévision <strong>du</strong> poste rapporte<br />

régulièrement de m<strong>au</strong>vaises nouvelles<br />

relatives à l’assassinat de policiers. Et ce travail<br />

ne va pas non plus sans désagréments,<br />

notamment la hargne des <strong>au</strong>tomobilistes<br />

impatients qui ne manquent pas de relayer<br />

les critiques sur la police afghane.<br />

Kaboul Ambulance<br />

Taj Mohammad BAKHTARI, 2011, 30’<br />

Les ambulanciers de Kaboul sont constamment<br />

confrontés à des problèmes insurmontables<br />

: embouteillages monstres,<br />

barrages militaires et de police, absence<br />

de nom de rues et d’adresse précise, absence<br />

de lits disponibles dans les hôpit<strong>au</strong>x<br />

de la ville qui refusent les malades...<br />

Kaboul Ambulance suit le périple chaotique<br />

<strong>du</strong> docteur Sardar et de son ch<strong>au</strong>ffeur<br />

Salangi dans Kaboul, entre dévouement,<br />

colère et désarroi, et ce jusqu’à la<br />

nuit, à l’heure où s’assombrissent les dernières<br />

illusions.


Syriana.<br />

États et identités<br />

Place de l’Etat dans des pays, certains fort anciens, Turquie, Iran…<br />

d’<strong>au</strong>tres très récents, Liban, Israël... sachant que tous doivent faire<br />

avec des populations pluriethniques, plurireligieuses et donc des minorités.<br />

Syriana<br />

Stephen GAGHAN, USA, 2006, 2h08<br />

Scénario : Stephen Gaghan, d’après le livre La Chute<br />

de la CIA (See no evil) de Robert Baer - Photo : Robert<br />

Elswit - Musique : Alexandre Desplat - Interprètes : Kayvan<br />

Nivak, George Clooney, Matt Damon, Amr Waked,<br />

Christopher Plummer...<br />

Dans les représentations couramment<br />

admises <strong>du</strong> Moyen-Orient, il en est une qui<br />

à notre époque est centrale, c’est celle qui<br />

tient <strong>au</strong> pétrole et <strong>au</strong>x monarchies pétrolifères.<br />

Point de contact économique entre<br />

Orient et Occident, le commerce <strong>du</strong> pétrole,<br />

h<strong>au</strong>tement stratégique, voit se nouer des<br />

rapports étranges entre des monarchies religieuses<br />

et puritaines et des républiques capitalistes,<br />

à l’occasion à forme monarchique,<br />

guidées par la loi <strong>du</strong> pro t maximum. Les<br />

maîtres de la bourse et les seigneurs des<br />

approvisionnements énergétiques ont, <strong>au</strong><br />

Moyen-Orient, pour seul horizon de conserver<br />

le contrôle des ressources pétrolières, à<br />

n’importe quel prix, en utilisant les forces<br />

obscures des Etats où ils s’épanouissent.<br />

Qu’importent que les gardiens <strong>du</strong> sous-sol<br />

soient éloignés des convictions occidentales,<br />

mieux v<strong>au</strong>t un féodal dèle qu’un<br />

moderniste glissant vers la démocratie mais<br />

prêt à d’<strong>au</strong>tres alliances. Tel est le thème<br />

de Syriana, épopée d’un agent, superbe<br />

George Clooney, coincé entre d’ambiguës<br />

manœuvres, jeux à triple bande et à qui<br />

perd gagne, et une conviction d’homme<br />

qui peu à peu se fait jour chez un cynique<br />

en voie de rédemption. Entre misère, terrorisme<br />

et nouve<strong>au</strong> “Grand Jeu” les enjeux actuels<br />

<strong>du</strong> Moyen-Orient expliqués <strong>au</strong>x naïfs.<br />

Beyrouth ô Beyrouth<br />

Beyrouth ya Beyrouth<br />

Maroun BAGDADI, Liban 1975, 1h41<br />

Scénario : Maroun Bagdadi - Photo : Roby Breïdi.<br />

Interprètes : Ezzat al-Alayli, Mireille Maalouf, Ahmed<br />

Al-Zein, Joseph Abou Nassar, Philippe Akiki...<br />

Le lm retrace l’itinéraire idéologique de<br />

quatre jeunes Libanais à un moment historique<br />

crucial <strong>du</strong> Liban. De décembre 1968,<br />

date <strong>du</strong> raid israélien sur l’aéroport de Beyrouth,<br />

à septembre 1970 date de la mort<br />

de Nasser. Emile, enseignant dans une<br />

école chrétienne, torturé par les mutations<br />

que vit la société et que la religion ne<br />

semble plus apaiser. Hala son amie, jeune<br />

bourgeoise qui essaye de se libérer de son<br />

statut social et qui sera bientôt attirée par<br />

Kamal. Celui-ci, avocat très engagé politiquement,<br />

soutient les revendications étu-<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

diantes et se bat pour que son quartier ne<br />

soit pas touché par la construction d’une<br />

<strong>au</strong>toroute. En n Safouan, originaire <strong>du</strong><br />

Sud qui travaille comme surveillant dans<br />

l’école d’Emile et n’arrive pas à s’adapter à<br />

la vie de la capitale. Le réalisateur observe<br />

les transformations de Beyrouth à travers<br />

le regard que portent ces quatre personnages<br />

sur la ville. C’est <strong>au</strong>ssi le début de<br />

l’e ritement <strong>du</strong> mythe libanais.<br />

Film rest<strong>au</strong>ré par les ARCHIVES FRANCAISES<br />

DU FILM dans le cadre <strong>du</strong> plan de s<strong>au</strong>vegarde<br />

des lms anciens <strong>du</strong> Ministère de la Culture<br />

Beyrouth ô Beyrouth.<br />

33


34<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Yol, la permission<br />

Yol<br />

Yilmaz GÜNEY<br />

& Serif GÖREN<br />

Turquie, 1981, 1h50<br />

Scénario : Yilmaz Güney.<br />

Photo : Erdogan Engin.<br />

Interprètes : Tarik Akan, Serif Sezer, Halil Ergün, Meral<br />

Orhonsoy, Necmettin Cobanoglu...<br />

Ayant purgé un tiers de leur peine, cinq prisonniers<br />

kurdes de droit commun béné -<br />

cient d’une permission. Chacun rend visite<br />

à ses proches dont la vie a été bouleversée<br />

par leur arrestation. Arrêté dans les années<br />

1970, Yılmaz Güney a écrit le scénario de<br />

Yol en prison et dirigé le tournage en donnant<br />

des indications à son assistant Serif<br />

Gören. Les rushes <strong>du</strong> lm ont frôlé la censure<br />

étatique. Yılmaz Güney s’est évadé, a<br />

gagné la France et a achevé le montage de<br />

son lm qui est resté interdit en Turquie<br />

pendant près de 15 ans.<br />

« Au cinéma, j’ai toujours voulu donner une vision<br />

claire et nette <strong>du</strong> monde à travers des personnages<br />

écartelés. Ces hommes dominent<br />

les femmes mais ils portent en eux l’humiliation<br />

générale et sont, <strong>au</strong>ssi, lâches et impuissants,<br />

prisonniers des coutumes <strong>au</strong>xquelles<br />

ils doivent se soumettre. Cela ne vient pas de<br />

la dictature militaire, mais de traditions, de<br />

chaînes invisibles, legs d’un long passé féodal,<br />

et inséparables, d’ailleurs, des structures économiques.<br />

Que demain une démocratie bourgeoise<br />

s’installe en Turquie, les mentalités ne<br />

changeront pas, pour <strong>au</strong>tant, <strong>du</strong> jour <strong>au</strong> lendemain.<br />

Il f<strong>au</strong>dra mener une lutte de longue<br />

haleine contre les murs et les conditionnements<br />

des esprits. Il n’y a pas, en Turquie, de<br />

séparation entre la lutte des classes et la lutte<br />

des sexes .» (Yilmaz Güney, 1982).<br />

La vierge,<br />

les coptes et moi<br />

Namir Abdel MESSEEH<br />

Egypte/France/Qatar, 2012, 1h31<br />

Yol.<br />

Scénario : Namir Abdel Messeeh, Nathalie Najem &<br />

Anne Paschetta - Photo : Nicolas Duchêne - Interprètes<br />

: Sihan Abdel Messeeh, Namir Abdel Messeeh...<br />

C’est le premier long métrage de Namir<br />

Abdel Messeeh, Français d’origine égyptienne.<br />

Il a consacré trois ans de sa vie à la<br />

réalisation de ce lm. Au départ, il a voulu<br />

faire un documentaire sur les apparitions<br />

de la Vierge en Egypte. En allant rencontrer<br />

ses proches qui ont vécu ces apparitions, le<br />

projet a pris une <strong>au</strong>tre tournure, devenant<br />

une sorte de « ction» dans laquelle il mène<br />

son enquête : « Petit à petit l’écriture s’est apparentée<br />

à un scénario de ction, j’ai compris<br />

que je devais être un des personnages <strong>du</strong> lm<br />

.» Il y a dans cette histoire plusieurs moments<br />

qui ont été captés à l’improviste :<br />

« Ce sont des moments de magie où tout<br />

s’organise comme on l’<strong>au</strong>rait espéré.»<br />

Sélectionné dans plusieurs festivals, en<br />

particulier à Cannes, soutenu par l’A.C.I.D.,<br />

il mérite notre attention, et la découverte<br />

d’un lm original.<br />

Le Moine<strong>au</strong><br />

Al-Ousfour<br />

Youssef CHAHINE<br />

Egypte, 1972,1h40<br />

Scénario : Youssef Chahine & Lofti El-Kholi.<br />

Photo : Mustafa Imam - Interprètes : M. Mahmoud<br />

El-Meligui, Mohsena Taw q, Habiba, Salah Kalib...<br />

Le Moine<strong>au</strong>.<br />

Yussif Fath el-Bab, journaliste issu de la<br />

classe bourgeoise, enquête sur les activités<br />

d’Abou Kheidr, bandit de grand chemin<br />

qui béné cie de complicités h<strong>au</strong>t placées.<br />

Rawf, jeune capitaine, est envoyé dans le<br />

sud pour mettre n à ses méfaits. Abou<br />

dé e l’<strong>au</strong>torité, jusqu’<strong>au</strong> jour où le préfet<br />

Ismail, le père de Rawf, se déplace en personne<br />

pour diriger l’opération. Abou est<br />

tué. De retour <strong>au</strong> Caire, Rawf vient loger<br />

chez Bahiya, une amie de Yussif. Ses amis,<br />

dont le Sheikh Ahmad et sa lle Fatma,<br />

découvrent les protections politiques <strong>du</strong><br />

bandit. Des h<strong>au</strong>ts fonctionnaires organisaient<br />

un tra c de pièces d’usine volées par<br />

Abou et reven<strong>du</strong>es à cette même usine.


PROGRAMME DU MUSÉE ALBERT KAHN<br />

Le programme sera présenté par Flore Hervé <strong>du</strong> Musée Albert Kahn<br />

Liban<br />

France, 1919, 9’02<br />

Opérateur : Lucien Le Saint.<br />

La vie quotidienne libanaise à Tyr, à Saïda<br />

et à Beyrouth.<br />

Palestine-France<br />

1925, 23’32<br />

Opérateur : Camille S<strong>au</strong>vageot.<br />

Ici, l’opérateur présente trois villes saintes<br />

de la Palestine d’alors : deux villes méridionales,<br />

sèches, <strong>au</strong> sol p<strong>au</strong>vre, Jérusalem<br />

et Bethléem, et une ville de Galilée (<strong>au</strong><br />

nord), Tibériade, <strong>au</strong> climat doux, boisée et<br />

montagneuse, sise <strong>au</strong> bord <strong>du</strong> lac..<br />

Le Caire<br />

France, 1925, 7’53<br />

Opérateur : Camille S<strong>au</strong>vageot.<br />

Camille S<strong>au</strong>vageot lme l’architecture ancienne<br />

(ville des Fatimides, des Mamelouks<br />

et des Ottomans) et moderne (ville européenne)<br />

re étant une ville divisée entre le<br />

quartier arabe traditionnel et le quartier<br />

des a aires, à l’image d’une société éclatée<br />

dans un pays colonisé. L’opérateur nous<br />

montre <strong>au</strong>ssi les pyramides de Gizeh, dont<br />

le Sphinx venait d’être désensablé.<br />

Mésopotamie<br />

France, 1927, 14’<br />

Opérateur : Frédéric Gadmer.<br />

Ce montage tourné en Irak suit parfaitement<br />

la chronologie de l’itinéraire de<br />

Gadmer : la première étape se déroule <strong>du</strong><br />

centre <strong>au</strong> sud-est (de Bagdad à Bassora), la<br />

deuxième <strong>du</strong> nord <strong>au</strong> centre (de Mossoul<br />

à Samarra) en direction de l’Iran. Ce partage<br />

accentue le contraste existant entre<br />

le nord et le sud <strong>du</strong> pays. Au-delà des<br />

variations géographiques, d’<strong>au</strong>tres disparités<br />

se dessinent comme celles <strong>du</strong>es à la<br />

présence de nombreuses minorités ethniques<br />

et religieuses (kurdes, chrétiennes,<br />

chiites et sunnites...). Au milieu, Bagdad –<br />

centre de gravité – est à la fois le pôle des<br />

transactions commerciales et le carrefour<br />

de toutes ces cultures.<br />

Perse<br />

France, 1927, 26’<br />

Opérateur : Frédéric Gadmer.<br />

Frédéric Gadmer rapporta environ 500<br />

plaques <strong>au</strong>tochromes et 26 minutes<br />

de lm de Perse et 300 plaques et 22<br />

minutes de Mésopotamie. Le documentaire<br />

présenté ici – qui est un montage<br />

d’origine – suit les étapes de son séjour<br />

dans les grandes villes persanes : Téhéran,<br />

Qom, Ispahan etc. et en montre les<br />

aspects les plus orient<strong>au</strong>x (édi ces religieux,<br />

bazars...).<br />

ÉTATS ET IDENTITÉS<br />

Voyage en Afghanistan<br />

France, 1928, 32’<br />

Opérateur : Frédéric Gadmer.<br />

Le lm fait état de la vie et de la société<br />

afghane en 1928, essentiellement rurale,<br />

fondée sur l’agriculture, l’élevage et l’artisanat,<br />

à la veille <strong>du</strong> renversement <strong>du</strong><br />

Roi Amânoullâh. Le scénario suit l’itinéraire<br />

des membres de la mission d’étude<br />

des chemins de fer de Kaboul à l’extrême<br />

nord-ouest de l’Afghanistan (<strong>au</strong>-delà<br />

d’Hérat).<br />

35


36<br />

CONFRONTATION 49 I DU <strong>18</strong> AU <strong>24</strong> AVRIL<br />

Les Cerfs-volants<br />

de Kaboul<br />

The Kite Runner<br />

Marc FORSTER<br />

USA, 2007, 2h09<br />

Scénario : David Benio d’après le roman de Khaled<br />

Hosseini - Photo : Roberto Schaefer - Musique : Alberto<br />

Iglesias - Interprètes : Khalid Abdalla, Homayoun Ershadi,<br />

Zekiria Ebrahimi, Ahmad Khan Mahmoodzada,<br />

Atossa Leoni...<br />

Ce lm, réalisé en 2007 par Marc Foster, est<br />

tiré <strong>du</strong> premier roman de Khaled Hosseini<br />

paru en 2003. Ce livre âpre et fulgurant a<br />

connu un immense succès amplement<br />

mérité. L’adaptation <strong>au</strong> cinéma était prévisible,<br />

mais le metteur en scène a toutefois<br />

connu quelques di cultés à restituer<br />

tout ce que le livre véhicule comme force<br />

émotionnelle tant celle-ci est prégnante.<br />

L’histoire débute en Afghanistan dans les<br />

années 70 où les liens de l’amitié entre<br />

deux enfants vont se déchirer lorsque l’un<br />

des deux, Amir, va trahir, par peur et lâcheté,<br />

son ami Hassan.<br />

Bien des années plus tard, Amir qui s’était<br />

expatrié pour fuir l’invasion de son pays,<br />

revient à Kaboul toujours habité par un<br />

sentiment de culpabilité, la tentation de<br />

l’oubli et le désir <strong>du</strong> pardon ainsi que l’envie<br />

d’être meilleur. Les événements vont<br />

lui donner l’occasion de retrouver un peu<br />

cette paix intérieure qu’il recherchait, dans<br />

ce pays où l’on n’a plus le droit de jouer <strong>au</strong><br />

cerf-volant comme à l’époque où il était<br />

enfant et se mesurait à Hassan lors de<br />

joutes mémorables.<br />

Incendies<br />

Denis VILLENEUVE<br />

Canada/France, 2010, 2h10<br />

Les Cerfs-volants de Kaboul.<br />

Scénario : Denis Villeneuve & Valérie Be<strong>au</strong>grand-<br />

Champagne d’après la pièce de Wajdi Mouawad.<br />

Photo : André Turpin - Interprètes : Lubna Azabal,<br />

Mélissa Désorme<strong>au</strong>x-Poulin, Maxim G<strong>au</strong>dette, Rémy<br />

Girard, Abdelghafour Elaaziz...<br />

Au départ, Incendies est une pièce de théâtre<br />

écrite par le Libanais Wajdi Mouawad,<br />

<strong>au</strong>teur majeur de ce début de siècle, exilé<br />

pour c<strong>au</strong>se de guerre civile à Montréal <strong>au</strong><br />

début des années 80. Denis Villeneuve, le<br />

réalisateur <strong>du</strong> lm tiré de cette pièce, dit<br />

avoir été sou é lorsqu’il a vu une représentation<br />

de cette œuvre à Montréal, et il<br />

a su immédiatement qu’il allait en faire un<br />

lm. Dans un pays <strong>du</strong> Moyen-Orient, non<br />

expressément nommé, <strong>Jean</strong>ne, rejointe<br />

un peu plus tard par son frère jume<strong>au</strong> Simon,<br />

va sillonner ce pays qui est celui de<br />

leurs ancêtres sur les traces d’une mère<br />

bien loin de celle qu’ils ont connue. En<br />

e et, celle-ci, dans son testament, leur a<br />

livré deux enveloppes : l’une destinée à un<br />

père qu’ils croyaient mort et l’<strong>au</strong>tre à un<br />

frère dont ils ignoraient l’existence.<br />

Quittant leur Canada natal, ils vont essayer<br />

de retrouver le passé de cette famille dont<br />

ils ne savent presque rien et tenter de<br />

comprendre le mutisme inexpliqué de<br />

leur mère <strong>du</strong>rant la période précédant sa<br />

mort.<br />

En transposant cette pièce <strong>au</strong>ssi dramatique<br />

à l’écran, Denis Villeneuve a réussi à<br />

préserver l’essence même de l’œuvre, celle<br />

d’une bouleversante quête initiatique,<br />

celle d’une recherche des origines, celle<br />

<strong>du</strong> choc des cultures entre l’Occident et<br />

l’Orient qui se croisent dans un monde où<br />

rien ne va plus, parcouru de folies, de déraison<br />

et de massacres, mais où pourtant<br />

l’amour et l’espoir ne capitulent jamais.<br />

Incendies


Il était une fois en Anatolie.<br />

Il était une fois<br />

en Anatolie<br />

Bir zamanlar Anadolu’da<br />

Nuri Bilge CEYLAN<br />

Turquie, 2011, 2h37<br />

Scénario : Ercan Kesal et Ebru & Nuri Bilge Ceylan -<br />

Photo : Gïkhan Tiryaki - Interprètes : Muhammet Uzuner,<br />

Yilmaz Erdogan, Taner Birsel, Ahmet Mümtaz...<br />

Un lm d’abord déroutant, réalisé presque<br />

entièrement de nuit. Une longue attente initiale,<br />

le spectateur est per<strong>du</strong> un peu comme<br />

les personnages eux-mêmes à la recherche<br />

de ce cadavre que le criminel n’arrive pas à<br />

trouver. Une poignée d’hommes (policiers,<br />

procureur, gre er, médecin et deux suspects<br />

menottés) cheminent sur les routes<br />

d’Anatolie, serrés dans deux R12 et une<br />

jeep, <strong>au</strong> gré des indications d’un criminel<br />

qui se souvient à peine des lieux : un arbre<br />

en boule, un champ labouré, une fontaine.<br />

Le convoi progresse dans une quête <strong>au</strong>ssi<br />

aléatoire qu’absurde. Peu à peu la vision des<br />

membres de cette expédition de criminels<br />

et fonctionnaires se précise. Lors d’un repas<br />

chez le maire de la région, <strong>au</strong> cours d’une<br />

coupure d’électricité, prélude à une apparition<br />

: la lle <strong>du</strong> maire entre avec une lampe<br />

à huile, s’approche de chaque convive éberlué<br />

par la be<strong>au</strong>té de cette jeune lle, vision<br />

de conte oriental, photographiée dans les<br />

palettes de Vermeer. Les hommes qui se<br />

débattent dans le crime et la mort se gent<br />

puis reprennent la route. A l’<strong>au</strong>be l’exhumation<br />

<strong>du</strong> cadavre se fait en n. Le dernier acte<br />

s’articule <strong>au</strong>tour des trois personnages chargés<br />

de faire respecter les « règles pour vivre en<br />

société, en paix et en sécurité » : commissaire,<br />

procureur et médecin. Les premières lueurs<br />

de l’<strong>au</strong>be éclairent les doutes d’hommes<br />

qui cherchent un sens <strong>au</strong> mal qu’ils côtoient<br />

espérant peut-être transmettre <strong>au</strong>x générations<br />

futures une justice qui dominerait la<br />

vengeance. Dans ce monde d’hommes les<br />

femmes sont passées furtivement.<br />

Film magni que, Grand Prix <strong>du</strong> Jury<br />

<strong>du</strong> Festival de Cannes 2011<br />

Persepolis<br />

Marjane SATRAPI<br />

& Vincent PARONNAUD<br />

France/USA, 2007, 1h35<br />

Scénario : Marjane Satrapi & Vincent Paronn<strong>au</strong>d<br />

d’après les bandes dessinées de Marjane Satrapi -<br />

Direction de l’animation : Christian Desmares - Avec<br />

les voix de : Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve,<br />

Danielle Darrieux, Simon Abkarian...<br />

Persepolis est une BD <strong>au</strong>tobiographique,<br />

en quatre tomes, créée entre 2000 et 2003,<br />

et dans laquelle Marjane Satrapi raconte des<br />

années cruciales de sa jeunesse, depuis la<br />

chute <strong>du</strong> régime <strong>du</strong> Shah d’Iran, en 1978. La<br />

jeunesse iranienne ne goûte guère l’installation<br />

de la révolution islamique et son cortège<br />

d’interdits et de persécutions, suivie peu<br />

après par les horreurs de la guerre Iran/Irak.<br />

Avec l’aide de sa famille progressiste, la jeune<br />

Marjane s’exile à Vienne, où elle découvrira<br />

la liberté, l’amour, mais <strong>au</strong>ssi les di cultés<br />

qu’engendre l’exil, la solitude, le fait d’être différent...<br />

En 2006, Marjane Satrapi décide de<br />

ÉTATS ET IDENTITÉS<br />

transposer ses mémoires graphiques d’une<br />

jeune lle mal rangée, en un lm d’animation<br />

qu’elle réalise avec Vincent Paronn<strong>au</strong>d. Film<br />

d’animation réalisé à la main, dessin par dessin,<br />

et non par le recours à l’électronique, Persepolis<br />

est un témoignage unique et bouleversant.<br />

Il a obtenu le Prix <strong>du</strong> Jury <strong>au</strong> festival<br />

de Cannes 2007. Le régime iranien, lui, a taxé<br />

le lm d’ “islamophobe”.<br />

Iran, une révolution<br />

cinématographique<br />

Nader T. HOMAYOUN<br />

France, 2006, 1h38<br />

Scénario : Nader T. Homayoun & Nicolas Bertrand.<br />

Nader T. Homayoun convoque les grands<br />

témoins <strong>du</strong> siècle <strong>du</strong> cinéma iranien, cinéastes,<br />

critiques et responsables institutionnels,<br />

dont les discours s’intègrent dans<br />

un appareil critique imposant : images d’archives<br />

et extraits de lms découvrent une<br />

large perspective sur les bouleversements<br />

socio-politiques <strong>du</strong> pays, de la monarchie<br />

<strong>du</strong> Shah à la République islamique, sans<br />

oublier le con it contre l’Irak.En 1933, Hadji<br />

Agha, acteur de cinéma, premier long-métrage<br />

iranien, fait l’apologie d’un médium<br />

considéré avec mé ance par les musulmans<br />

les plus fervents. En 1979, les salles de projection<br />

gurent parmi les premières cibles<br />

<strong>du</strong> peuple révolté. D’un bout à l’<strong>au</strong>tre <strong>du</strong><br />

siècle, la position <strong>du</strong> cinéma n’a donc jamais<br />

été acquise face à une doxa religieuse iconoclaste.<br />

Pour Mohsen Makhmalbaf, c’est<br />

précisément l’absence culturelle d’images,<br />

<strong>au</strong> pro t <strong>du</strong> poème, qui a permis <strong>au</strong> cinéma<br />

iranien de dé nir sa spéci cité : son rythme,<br />

ses espaces et ses silences, dont Kiarostami<br />

est <strong>au</strong>jourd’hui le hér<strong>au</strong>t reconnu.<br />

Persepolis.<br />

37


38<br />

Autour <strong>du</strong> Festival<br />

INVITÉS ET PARTICIPANTS<br />

• Danielle Arbid, cinéaste<br />

• Abbas Fahdel, cinéaste<br />

• Adrien F<strong>au</strong>cheux, cinéaste<br />

• Amos Gitai, cinéaste<br />

• Michel Khlei , cinéaste<br />

• Yousry Nasrallah, cinéaste<br />

• Youssef Chari , pro<strong>du</strong>cteur, coordinateur Ateliers Varan<br />

• Flore Hervé, Musée Albert Kahn<br />

• Sabine Salhab, docteur en Cinéma, Université Paris 1<br />

• Luce <strong>Vigo</strong><br />

ACCUEIL<br />

PALAIS DES CONGRÈS<br />

Palais des Congrès : vous êtes accueilli par les étudiants <strong>du</strong> Lycée<br />

François Arago, BTS ventes et pro<strong>du</strong>ctions touristiques.<br />

SALLE MARCEL OMS<br />

Elle est située <strong>au</strong> siège de l’<strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong> à l’Arsenal, espace<br />

des Cultures Populaires, 1 rue <strong>Jean</strong> Vielledent, Perpignan.<br />

ESPACE FESTIVAL<br />

ESPACE FESTIVAL - PALAIS DES CONGRÈS<br />

hall 1 <strong>du</strong> Palais des Congrès.<br />

ESPACE BAR SANDWICHERIE<br />

ESPACE FESTIVAL - PALAIS DES CONGRÈS<br />

Florence Mercier vous accueille pendant tout le festival.<br />

BARS & RESTAURANTS<br />

Partenaires <strong>du</strong> Festival :<br />

• Aux saveurs bretonnes<br />

• Barraco do dendê<br />

• Hôtel New Christina<br />

• Hôtel Le Mondial<br />

• Le Punjab<br />

• Le Saint <strong>Jean</strong><br />

• Spaghetteri’Aldo<br />

• Le V<strong>au</strong>ban<br />

LIBRAIRIE DU FESTIVAL<br />

ESPACE FESTIVAL - PALAIS DES CONGRÈS<br />

Avec la complicité de la librairie Torcatis, la librairie <strong>du</strong> festival<br />

vous accueille à l’Espace festival <strong>du</strong> Palais des Congrès.


Remerciements<br />

AVEC LE SOUTIEN DE<br />

• La Ville de Perpignan<br />

• Le Conseil Général des Pyrénées Orientales<br />

• La Région Languedoc-Roussillon<br />

• La Préfecture de Région, Direction Régionale<br />

Aff aires Culturelles Languedoc-Roussillon<br />

• Centre National <strong>du</strong> Cinéma et de l’image animée.<br />

AVEC LE MÉCÉNAT DE<br />

• Mécènes Catalogne<br />

• Nicolas Entretien<br />

AVEC LE CONCOURS DE<br />

• Les Archives Françaises <strong>du</strong> Film<br />

• L’Atelier d’Urbanisme<br />

• Les Ateliers Varan<br />

• El Centre del món<br />

• L’Indépendant, Journ<strong>au</strong>x <strong>du</strong> Midi<br />

• La Caisse de Crédit Mutuel Perpignan Castillet<br />

• La Cinémathèque de Toulouse<br />

• La Cinémathèque <strong>du</strong> Luxembourg<br />

• France Bleu Roussillon<br />

• Languedoc Roussillon Cinéma<br />

• Le Musée Albert Kahn<br />

• La Ville d’Alénya<br />

Le 49 e FESTIVAL CONFRONTATION<br />

est organisé par la<br />

REMERCIEMENTS<br />

• Les Amis <strong>du</strong> Travailleur Catalan<br />

• Association des professeurs d’histoire et géographie.<br />

• La Casa Musicale<br />

• Davood Moradian<br />

• Direction de la Culture de la Ville de Perpignan<br />

• LGBT 66<br />

• Lycée François Arago<br />

• Les Messageries <strong>du</strong> Film, Transports Lenoir<br />

• Mozaïc<br />

• Palais des Congrès et des Expositions de Perpignan<br />

• Représentation de Perpignan Méditerranée à Gérone<br />

• Régie de l’Arsenal, Espace des cultures populaires<br />

• Service décoration de la Ville<br />

GÉNÉRIQUE<br />

LE MOYEN-ORIENT AU CINÉMA<br />

Vincent SABATIER<br />

avec la collaboration d’Henri CABEZOS<br />

JOURNAL FILMÉ DU FESTIVAL<br />

Elèves de l’<strong>Institut</strong> de Développement<br />

et Enseignement multimedia<br />

AFFICHE DU FESTIVAL<br />

Dominique BALITRAN et L<strong>au</strong>rent BALLESTER<br />

CUVÉE DU FESTIVAL<br />

Domaine Salvat, Saint P<strong>au</strong>l de Fenouillet<br />

ORGANISATION DU FESTIVAL<br />

L’équipe des salariés et bénévoles<br />

de l’<strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong> sous la direction<br />

d’Alain Loussouarn et la présidence de Michel Cadé<br />

39


40<br />

Tarifs<br />

Carte d’adhérent à l’<strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong> Tarif normal Tarif ré<strong>du</strong>it<br />

Adhésion 30 € 20 €<br />

CONFRONTATION 49<br />

Pass complet avec catalogue pour les adhérents 40 € 25 €<br />

Pass complet avec catalogue 70 € 40 €<br />

Carnet 10 lms avec catalogue (tarif unique) 48 €<br />

Carte 3 lms (tarif unique) 16 €<br />

Séance (tarif unique) 6 €<br />

Catalogue 4 €<br />

• LE TARIF RÉDUIT est réservé <strong>au</strong>x étudiants de moins de 27 ans et <strong>au</strong>x chômeurs, sur présentation d’un justi -<br />

catif. La carte “université <strong>du</strong> temps libre” n’est pas considérée comme une carte d’étudiant et ne donne pas droit<br />

<strong>au</strong> tarif ré<strong>du</strong>it.<br />

• UN TARIF PRÉFÉRENTIEL est accordé, sur présentation d’un justi catif (carte, titre de transport) :<br />

– Aux titulaires de la Carte 3aaa.<br />

– Aux abonnés de la SNCF dans le cadre <strong>du</strong> dispositif “Allez-y en TER”.<br />

– Aux abonnés de Catacult .<br />

– Aux étudiants titulaires <strong>du</strong> Pass’Culture de l’Université de Perpignan. Les billets doivent être achetés <strong>au</strong><br />

kiosque <strong>du</strong> Pass’Culture de l’UPVD.<br />

BILLETTERIE<br />

• A l’<strong>Institut</strong> <strong>Jean</strong> <strong>Vigo</strong>, jusqu’<strong>au</strong> <strong>18</strong> <strong>avril</strong>, 16 heures.<br />

• Au Palais des Congrès à partir <strong>du</strong> <strong>18</strong> <strong>avril</strong>.<br />

• Au Palmarium, place Arago (hors adhérents pass complet et tarif préférentiel).<br />

• Pas de billetterie à la Salle Marcel Oms.<br />

PROJECTIONS<br />

• Salle Charles Trenet (CT) et Salle <strong>Jean</strong>-Cl<strong>au</strong>de Rolland (JCR), PALAIS DES CONGRÈS.<br />

• Salle Marcel Oms (MO), INSTITUT JEAN VIGO, Arsenal , 1 Rue <strong>Jean</strong> Vielledent à Perpignan.<br />

ACCUEIL<br />

Accueil : Hall d’Entrée <strong>du</strong> Palais des Congrès.<br />

Des étudiants <strong>du</strong> Lycée François Arago, BTS ventes et pro<strong>du</strong>ctions touristiques, sont à votre écoute.<br />

Espace festival : Hall 1 <strong>du</strong> Palais des Congrès<br />

CONTACTS<br />

INSTITUT JEAN VIGO<br />

Arsenal – 1, rue <strong>Jean</strong> Vielledent – 66000 Perpignan<br />

Tél. : 04 68 34 09 39 - Fax : 04 68 35 41 20<br />

Courriel : contact@inst-jeanvigo.eu - Site : www.inst-jeanvigo.eu<br />

TÉLÉPHONE PENDANT LE FESTIVAL :<br />

04 68 68 26 36


SNCF<br />

ÉQUIVALENCE QUADRI<br />

SNC_11_0000_Logo2011<br />

16/02/2011<br />

<strong>24</strong>, rue Salomon de Rothschild - 92288 Suresnes - FRANCE DÉGRADÉ CYAN MAGENTA YELLOW<br />

Tél. : +33 (0)1 57 32 87 00 / Fax : +33 (0)1 57 32 87 87<br />

Web : www.carrenoir.com<br />

Ce fichier est un document d’exécution créé sur RÉSERVE BLANCHE<br />

Illustrator version CS3.<br />

LE FESTIVAL CONFRONTATION EST SOUTENU PAR<br />

AVEC LE MÉCÉNAT DE<br />

AVEC LE CONCOURS DE


UN CINÉ-CLUB / UN FESTIVAL / UN COLLOQUE / DES PUBLICATIONS / UNE MÉDIATHÈQUE<br />

DES FORMATIONS / UN CENTRE D’ANIMATION ET DE RESSOURCES

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