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ARCHEOLOGIE ET SIGNIFICATIONS FONCTIONNELLES DU ...

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la sanction. Il suffira en générale que le séducteur donne un bœuf au mari trompé. Certains peuvent<br />

abuser de la situation. On raconte qu’un certain Koto s’est ainsi constitué un important troupeau. Sa<br />

troisième femme étant particulièrement séduisante, il s’est entendu avec elle pour la surprendre très<br />

souvent en flagrant délit d’adultère. a chaque fois, un joli castré quittait le parc du séducteur pour<br />

venir dans le sein. Au bout de quelques mois, il est devenu le plus riche propriétaire du village.<br />

C’est du moins ce que disent les mauvaises langues.<br />

C’est au moment de la mort et des funérailles que le bœuf va prendre toute sa signification<br />

sociale. Il devient alors un véritable passeport pour l’éternité. lorsqu’un chef de famille agonise on<br />

égorge le plus beau taureau de façon que le souffle de l’animal se mêle au souffle de l’homme et<br />

qu’ils se retrouvent ensemble dans l’au-delà.<br />

Les « Tsimahaivelo » ceux qui ne connaissent pas les vivants, partent en forêt chercher de<br />

bois dur dans lequel ils creuseront le cercueil. Au fur et à mesure que les parents et voisins arrivent<br />

au village, on sacrifie d’autres animaux mais cette fois, il s’agit de bœufs castrés. Leurs chair sera<br />

interdite aux fossoyeurs et aux proches parents du mort. Pour tous les autres ce sera une orgie de<br />

viande à laquelle viennent s’ajouter depuis que l’administration coloniale en a autorisé l’importation<br />

des beuveries de vin et de rhum (41).<br />

Les « Falitehoaombe » content d’être Zébu de Mahafale fabriquent des « Aloalo » en dehors<br />

du village et ils y partent avec des bœufs en compagnie des danseurs.<br />

Désormais le bœuf accompagnera toutes les fêtes et cérémonies qui vont se succéder jusqu’à<br />

l’inauguration du tombeau. Autrefois, le défunt enfermé dans un cercueil pouvait rester plusieurs<br />

mois dans la maison avant l’enterrement.<br />

Il fallait, en effet, se procurer assez de bétail pour recevoir dignement les invités le jour des<br />

funérailles et aller chercher, parfois fort loin, les pierres nécessaires à la construction du tombeau.<br />

Le Chef de Province a interdit cette coutume. Aussi, pratique-t-on actuellement une sépulture<br />

provisoire généralement près du parc à bœuf. Quelques mois plus tard aura lieu la sépulture<br />

définitive au cours de laquelle d’autre animaux seront abattus. Les maçons, les sculpteurs d’aloalo<br />

et tous ceux qui travaillent à la construction du tombeau se font également payer en zébus.<br />

On restera là jusqu’à la finition des travaux tant que les jeunes qui sont partis travaillés au<br />

loin n’auront pas ramené le bétail nécessaire à la fête d’inauguration. Celle-ci est appelé « tombok-<br />

aombe » (littéralement : la grande hécatombe de zébus) (11). Théoriquement, à cette occasion, on<br />

pourrait tuer tout le troupeau du défunt puisque tout ce qui lui appartient doit l’accompagner dans la<br />

mort ou être distribué à ses héritiers. La fête peut durer plusieurs jours et plusieurs nuits. Les<br />

familles aisées font venir des troupes de musiciens. On chante, on danse, on boit, on mange. La joie<br />

et l’allégresse sont dans tous les cœur. C’est la revanche de la vie sur la mort (17).<br />

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