ARCHEOLOGIE ET SIGNIFICATIONS FONCTIONNELLES DU ...

Il voulut en avoir le cœur net et tendit un piège. C’est ainsi qu’il captura la première vache
qui ait jamais foulé le sol de l’Androy. Celle-ci était féconde. Son veau fut le premier taureau à
vivre sur la terre. Tsiomby devin au bout de quelques années propriétaire d’un important troupeau.
Ses voisins qui vivaient encore de sauterelles et de racines d’arbres vinrent se mettre sous sa
protection. Tsiomby devint roi sous le nom de Omby qui voudrait dire tout puissant. Le
mot « Ombiasy » qui désigne aujourd’hui le sorcier serait alors composé de « Omby »Dieu et
« Asa » Œuvre. En fait celui qui travaille comme Dieu, le Divin et guérisseur tout-puissant (10).
Il est impensable que les gens de cette région puisse vivre sans bœufs. Dès l’âge de quinze
ans, il songe à se marier ou tout au moins à prendre sa première femme. Pour cela, il doit se
procurer un beau castré de huit ans qu’il offrira à sa future belle-famille. Si son père ne peut le lui
procurer, il partira en émigration ou viendra s’embaucher pour quelques mois sur une concession de
sisal. Jadis, avant la colonisation, on pouvait participer à un vol de bœufs dans lequel les jeunes
hommes prouvaient leurs virilités. Aucune jeune fille à l’époque n’aurait épousé un homme qui ne
lui aurait prouvé son amour par un exploit de ce genre.
Les Hommes, du moins les plus riches son polygames. Mais il faut être assez riche pour
entretenir plusieurs épouses, car non seulement, il est nécessaire à chaque de verser à chacune
d’ elle la dote à la belle famille mais il convient aussi de dédommager les épouses précédentes.
Autrefois, on leur offrait un bracelet, un collier ou à la rigueur une jolie cotonnade. Aujourd’hui, ces
dames deviennent plus exigeantes. Une démographe, Suzanne Frère, fait apparaître , dans une étude
sur l’Androy , des corrélation entre le nombre de femmes et le nombre de bœufs. Au fur et à mesure
que le troupeau s’accroît on se doit de tenir son rang en prenant de nouvelles épouses, une deuxième
à partir de vingt bœufs et une troisième à partir de quatre vingt. C’est seulement après la centaine
qu’on peut envisager la quatrième. Il semble que le maximum soit de sept. Pourquoi ce chiffre ?
Peut-être parce qu’il est sacré ou peut-être aussi parce qu’il y a sept jours dans la semaine. La
coutume veut en effet que le mari doit passer un jour et une nuit avec chacune de ses épouses.
S’il en délaisse une au profit d’une favorite, elle est en droit de le quitter pour rejoindre
immédiatement le village de son père. Le mari devra payer une amende : mouton, chèvre ou bœuf,
s’il désire la récupérer. La population de cette région vit pour les bœufs, ils se déplacent très
souvent à la recherche des pâturages pour leurs troupeaux. Le zébu joue un rôle très important dans
leur vie, c’est un signe de prestige plus on en possède beaucoup plus on est respecté. Il est
souhaitable de posséder plusieurs têtes de Zébu pour la vie et la survie de la famille. Le bœuf sert
pour don offert au beau parent de la future mariée il remplit ici sa fonction matrimoniale.
Le rôle social du bœuf n’apparaît pas seulement dans les échanges matrimoniaux. Il est au
centre du droit coutumier et sert à régler la plupart des litiges. Il arrive partout dans le monde que
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certaines épouses soient quelque peu volages. Les Anciens du village se réunissent pour décider de