cercle des souvenirs Mars 2011

Cercle des souvenirs
Mars 2011 - Feuillet N° 16
Quelques loisirs d’autrefois à Genech
Les coulonneux
Bon nombre de genéchois ont été coulonneux. Parmi eux, Louis Dujardin, François Duvinage, Marcel
Leclercq et Eleuthère Dujardin, tous membres de la même famille
Coulonneux montrant leurs pigeons (ou coulons), vers 1937 à Genech.De gauche à droite Louis
Dujardin, François Duvinage, Marcel Leclercq et Eleuthère Dujardin
Photo : Fernand Leclercq
Ils sont membres de la Société colombophile de Nomain, comme quarante autres genéchois, ce qui
signifie que Genech comptait à l’époque environ quarante pigeonniers. On partait avec les pigeons
dans une cage en osier. On allait les porter à Nomain. De là, ils étaient emmenés en camion pour un
des lieux de lâcher de pigeon. Sont cités en vrac, Etampes, Chantilly, Orléans et même Bordeaux.
Avant de partir le pigeon subissait le rite (anodin) du veuvage : on lui montrait sa femelle afin de
l’inciter à revenir au plus tôt.
Les pigeons s’envolaient le dimanche matin. Chaque coulonneux était impatient de voir revenir ses
pigeons. A leur retour au pigeonnier, le coulonneux mettait la bague de son pigeon dans un
« constateur » qui constatait mécaniquement l’heure du retour, donc la vitesse moyenne.
Des prix récompensaient les propriétaires de pigeons les plus rapides : de l’argent, des coupes, des
pigeons, des carillons …
La Chanson du coulonneux
Souvent chantée par Adèle (Adèle Debuchy-Duvinage pour ceux qui n’ont pas connu Adèle, car à
Genech lorsqu’on disait « Adèle », comme lorsqu’on disait « Eugène », on savait de qui il s’agissait :
ils étaient uniques). Et comme quasiment tous les Duvinage de Genech étaient coulonneux, Adèle
était en quelque sorte l’égérie des coulonneux:
Mon Di (1), mon Di, Elise
Mon Di, qu’ch’est malheureux
D’vir que min Batis’
Est torné coulonneux
(1) Mon Di : Mon Dieu

Les coqueleux
Des cafés organisaient des concours de coqs qui leur apportaient des clients. Il n’y avait pas de
société de coqueleux à Genech mais beaucoup de gens de l’extérieur, des Belges notamment,
venaient en vélo, faire participer leurs coqs à ces combats ou, selon l’expression consacrée, « battre
les coqs ».
Les derniers combats de coqs à Genech ont eu lieu à la fin des années 1950 dans la voie de garage, au
café Remtaux (actuelle boulangerie Van Wynsberghe) au café Tavernier (ancienne Herse de bois) et
dans la cour du café de la Gare (café Lambin) à l’emplacement de l’actuelle Friterie.
Les coqs étaient préparés :
- On leur coupait la crête ; il leur restait un moignon de crête très dur
- Ils étaient «armés» : l’ergot d’origine était brûlé et sur le moignon était fixée une longue
aiguille métallique, arme redoutable dans le combat.
Le javelot
Jeu très ancien, le javelot a été remis au goût du jour au début des années 1950 par les frères Henri
et Roger Lambin, au café de la Gare. Des compétitions ont été organisées, concours, championnats,
challenges, déplacements à
l’extérieur, accueil de visiteurs,
notamment de javeloteux de
Lecelles. L’affluence était grande le
dimanche après midi.
Le javelot comprend une pointe en
métal et des plumes qui, disposées
avec précision, permettent au
javelot, une fois bien lancé, de voler
vers sa cible, un blot de bois disposé
à 7 ou 8 mètres. Le jeu a été
longtemps pratiqué le jeudi par bon
nombre d’habitués du club des
aînés. Ils étaient 18 javeloteux en
1987 ; actuellement ils ne sont plus
que quatre, dont Marcel Duvinage
(un Duvinage qui n’est pas
coulonneux ! un cas particulier ! )
membre de notre Cercle des
souvenirs.
Marcel appelle à la relève.
Tableau d’honneur en 1961 (collection JM Lambin, photo
Nadé Lemaire)
Gestion des photos Nadé Lemaire (photos de Fernand Leclercq et Nadé Lemaire)
Texte de Jean-Michel Lambin d’après les témoignages des membres du Cercle des Souvenirs, Fernand
Leclercq, Marcel Duvinage ainsi que de Geneviève Knockaert, Simone Lefevre-Monniez, Charly Renou, Marie
Lambin-Colette, Marie-Louise Debuchy, Brigitte Renard, Roland Carlier.