Gazette des jeunes - CAMEO – Outaouais

Tu as toute la vie devant
« toi ! » Quand on est jeune, on
entend souvent cette phrase.
Avoir la vie devant soi, avec toutes les
possibilités que cela suppose, implique
aussi la nécessité de devoir faire
des choix : études, travail et, éventuellement,
famille.
Aujourd’hui, les choix de carrière
sont variés, autant pour les fi lles que
pour les garçons. Et c’est bien ainsi.
La contrainte d’une carrière dans
un milieu traditionnellement féminin
ou masculin est chose du passé.
La société ne peut que s’enrichir si des
femmes deviennent ingénieures ou
astronautes et que des garçons choisissent
d’être infi rmiers ou éducateurs
en garderie. C’est possible parce qu’au
Québec, l’égalité entre les femmes et
les hommes est une valeur fondamentale,
tout comme le fait français et la
démocratie.
En 2007, cela semble aller de soi. Mais il
faut rappeler que les droits des femmes
ont été acquis à la suite de longues lut-
tes. Si les batailles pour obtenir le droit
de vote ou pour conserver sa personnalité
juridique après le mariage ont
été gagnées, il reste du travail à faire.
Comment expliquer que le revenu total
moyen des femmes est encore inférieur
de 10 000 $ à celui des hommes ?
Pourquoi les femmes doivent-elles supporter
plus que les hommes les responsabilités
liées aux enfants et aux tâches
domestiques ? Pour le Conseil du statut
de la femme, il est clair que la marche
vers l’égalité entre les femmes et les
hommes doit se poursuivre.
Tout le monde est pour la vertu et personne
ne souhaite remettre en question
le principe d’égalité entre les femmes et
les hommes. Pourtant, ce principe est
attaqué de toutes parts : les stéréotypes
qui infestent les médias et l’espace
public, tout comme les questions touchant
la diversité religieuse, en sapent
les fondements.
L’égalité souffre des stéréotypes qui
cantonnent les femmes et les hommes,
les fi lles et les garçons dans des rôles
:: MOT DE LA PRÉSIDENTE
La vie
devant
toi
précis et dont ils ne devraient pas chercher
à se soustraire. Selon un stéréotype
classique, les fi lles seraient meilleures
dans des professions telles qu’infi rmière
ou professeure, où leur empathie
et leur fi bre maternelle peuvent s’exprimer…
Comme si les hommes ne
pouvaient faire preuve d’empathie ! Un
autre stéréotype pousserait les garçons
à choisir des métiers manuels en raison
de leur force et d’une dextérité naturelle
avec les outils, comme si les femmes
étaient moins habiles !
Le stéréotype ne permet pas la différence,
la distinction, l’exception qui
mène à l’exceptionnel. Il est réducteur,
« rabaissant » et dégradant.
Vaincre les stéréotypes, c’est reconquérir
la liberté : la sienne et celle des
autres. C’est se donner de vrais choix.
À nous de jouer. ::
Christiane Pelchat
Présidente
Conseil du statut de la femme
:: GAZETTE DES FEMMES :: NOV.-DÉC. 2007 7
Louise Bilodeau