Gazette des jeunes - CAMEO – Outaouais
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:: MONDE<br />
Un moment de répit au sanctuaire<br />
historique de Machu Picchu au Pérou<br />
pour les scouts de Sainte-Catherinede-Sienne<br />
à Montréal.<br />
Depuis qu’il est revenu du Pérou, Alexandre<br />
Legault est parfois nostalgique. Si la ceviche<br />
et les poissons frits lui manquent parfois, ce<br />
n’est rien comparé à ses amis <strong>des</strong> bidonvilles<br />
et aux enfants de l’orphelinat, à qui il pense<br />
« à toute heure du jour ou de la nuit ». Au<br />
moins, grâce à Internet, le monde demeure<br />
à portée de main. Deux semaines après son<br />
retour, un séisme avait ravagé les villes voisines<br />
de Lima et un <strong>des</strong> villages qu’il avait<br />
visités. « J’ai écrit un courriel à un ami pour<br />
savoir si tout était correct. Personne n’avait<br />
été blessé », raconte-t-il, du soulagement<br />
dans la voix.<br />
Ça ne change pas le monde,<br />
sauf que…<br />
Avec une troisième langue en poche, Alexandre souhaiterait<br />
maintenant faire carrière dans l’hôtellerie. « Ce voyagelà,<br />
ça a été une chance. Parler l’espagnol, ça ouvre <strong>des</strong> portes<br />
sur d’autres cultures et visions du monde », note-t-il. Son<br />
séjour l’a-t-il transformé ? « On a peut-être changé la vie <strong>des</strong><br />
gens, mais c’est bien plus eux qui nous ont changés. »<br />
Pierre-Alexandre se sent lui aussi privilégié. « Peu de gens<br />
ont la chance de connaître ça », remarque-t-il en faisant<br />
allusion à son expérience au Nicaragua. « Évidemment, il<br />
y aura toujours <strong>des</strong> “me, myself and I” qui ne pensent qu’à<br />
faire de l’argent et à magasiner. » Bien qu’il soit revenu plus<br />
calme et réfl échi, certains commentaires le font encore<br />
rager. Par exemple, dans son cours d’économie, à la ques-<br />
tion « pourquoi les pauvres sont pauvres ? », un gars a<br />
répondu que c’était parce que les pauvres étaient paresseux<br />
et qu’ils préféraient profi ter du système. « Ça m’a tellement<br />
choqué ! J’ai tout de suite répliqué que c’était parce qu’ils<br />
n’avaient pas accès au travail et à l’éducation, la base de la<br />
richesse », lance-t-il.<br />
Sans que son expérience ait complètement changé sa vie,<br />
Pierre-Alexandre reconnaît que « ça a mis les points aux<br />
bonnes places ». « Ça a surtout changé la perspective que<br />
j’avais de moi-même. Revenir à soi, c’est un peu ça le but<br />
du voyage », dit-il sagement. Comme dans ces moments<br />
de forte intimité avec son père d’accueil au Nicaragua qui,<br />
en plus de travailler jour et nuit comme gardien dans un<br />
centre communautaire, lui a montré à tisser un hamac, un<br />
soir. « Il était tard et j’étais super fatigué, mais je n’ai pas<br />
pu refuser. Ça a pris du temps. Je faisais <strong>des</strong> erreurs et il<br />
me corrigeait. On riait ensemble. Le plaisir que j’ai ressenti<br />
à apprendre à faire ça et l’échange qu’on a eu… C’était ça<br />
l’important, au fond. » ::<br />
Jean-Marc Pitchen