Gazette des jeunes - CAMEO – Outaouais
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iStockphoto / Chris Schmidt<br />
:: DOSSIER<br />
« Pour moi, l’essentiel<br />
est la famille. Chez les<br />
Québécois, tout est<br />
permis à 16 ans. Quand<br />
j’entends parler d’une fi lle<br />
de 18 ans qui a un chum<br />
de 26 ans et un enfant, ça<br />
me terrorise. »<br />
36 :: GAZETTE DES FEMMES :: NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2007<br />
Wallid dit respecter et mettre en pratique les préceptes<br />
de l’islam. Comme lui, un grand nombre d’ados <strong>des</strong> communautés<br />
culturelles vivant ici accordent une grande importance<br />
à la religion… malgré les cachotteries à leurs parents. « En ne<br />
parlant pas de leur chum ou de leur blonde avec leurs parents,<br />
plusieurs <strong>jeunes</strong> essaient surtout d’éviter les confl its », souligne<br />
Josiane Le Gall, anthropologue et chercheuse associée au<br />
CLSC Côte-<strong>des</strong>-Neiges.<br />
Fadilla tient également à respecter les enseignements de sa<br />
religion. « Je vis la même interdiction chez nous, mais je ne<br />
pense pas que ça m’empêchera d’avoir un chum. Par contre,<br />
l’islam interdit aussi de consommer de la drogue et de faire<br />
l’amour avant le mariage, et je respecte ces règles. »<br />
Résignés ou raisonnables ?<br />
Malgré cette apparente sérénité par rapport aux interdits<br />
familiaux, peut-on demeurer aussi zen lorsqu’on constate<br />
que les copains québécois « pure laine » bénéfi cient de plus<br />
de liberté ? « Ces interdits ne me dérangent pas, même si au<br />
Québec on est plus permissif, répond Silva (prénom fi ctif),<br />
18 ans, d’origine arménienne et née au Québec. Pour moi,<br />
l’essentiel est la famille. Chez les Québécois, tout est permis à<br />
16 ans. Quand j’entends parler d’une fi lle de 18 ans qui a un<br />
chum de 26 ans et un enfant, ça me terrorise », poursuit la<br />
jeune femme.<br />
Ses parents l’ont pourtant contrainte à quitter son petit ami<br />
afi n qu’elle se consacre pleinement à ses étu<strong>des</strong>. Elle leur avait<br />
caché sa relation avec lui pendant six mois. Si elle affi rme que<br />
ces interdits ne la contrarient pas, elle masque diffi cilement la<br />
douleur encore présente à la suite de cette rupture.<br />
Au dire de Geneviève Morand, les <strong>jeunes</strong> néo-Québécois<br />
n’envient pas nécessairement la situation de leurs camara<strong>des</strong><br />
de souche. Toutefois, ces valeurs culturelles plus strictes sont<br />
parfois cause de tourments pour certains d’entre eux, « peutêtre<br />
plus pour les fi lles, avec qui les parents sont plus sévères »,<br />
signale-t-elle.<br />
et l'éducation en est la clé<br />
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