LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org
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« Dans l’intérêt de quel fils de pute, de « petites mains », ces précieuses<br />
couturières des services secrets auraient dissimulé un micro dans la valise<br />
de ma petite sœur ? Tout est lié à l’affaire de Grenoble. », pense-t’il très<br />
fort. L’intrigue se corse et le mystère s’épaissit, comme dans un mauvais<br />
polar.<br />
L’escale à Toulouse permettrait d’y voir plus clair.<br />
Sorti de sa rêverie, un voyageur d’une cinquantaine d’années<br />
s’introduit dans le wagon et lui demande si l’une des trois couchettes vacante<br />
est réservée. L’air étonné, Marc lui rétorque que les réservations sont<br />
obligatoires sur les longs trajets de nuit. L’homme enchaîne aussi sec, et<br />
s’enquiert de savoir si Marc s’y est pris à l’avance, car pour sa part, glisse<br />
t’il, « j’ai arraché mon billet en dernière minute. » Dans le compartiment,<br />
une jeune baba cool, la chevelure ébouriffée piquée de quelques marguerites,<br />
essaie de caser tant bien que mal, son sac à dos volumineux sous la<br />
couchette. Les deux hommes finissent par lui donner un coup de main. La<br />
jeune fille profite de leur aide pour remiser sa vieille bicyclette dans un<br />
recoin du wagon. La jeune hippie, à l’allure fort sympathique, a les yeux<br />
rougis. En guise de remerciement, elle les invite à se rincer le gosier à<br />
grande rasade de bière bon marché. Déjà, elle laisse se consumer dans le<br />
cendrier un mégot confectionné artisanalement avec de l’herbe qui fait rire.<br />
Le quinquagénaire regarde la scène avec amusement.<br />
A son tour, il s’installe sur la couchette la plus proche. Accoudé à la<br />
porte du compartiment, il tire nerveusement une bouffée de sa cigarette,<br />
semblant quêter le moment opportun pour engager la conversation.<br />
D’emblée, à qui veut l’entendre, il s’épanche sur sa vie privée et<br />
raconte ses déboires.<br />
Sur ce, Marc et sa voisine tendent une oreille attentive aux<br />
complaintes de leur compagnon de route. L’homme intarissable, hébergé par<br />
ses enfants à Paris, descend sur Montauban dans le Tarn et Garonne, pour y<br />
régler la liquidation de biens de son entreprise de bâtiment et par la même<br />
occasion son divorce. Ces douloureux évènements le conduisent<br />
irréversiblement à la banqueroute.<br />
A l’entendre tous les malheurs de la terre semblaient s’abattre sur lui<br />
et Marc tout comme la jeune fille s’apitoient sur son sort, tâchant au mieux<br />
de le réconforter. Il était encore un peu tôt pour le dire, mais ce<br />
quinquagénaire à la mâchoire carrée d’un vieux baroudeur dégageait<br />
pourtant une certaine force en contradiction avec ses paroles lénifiantes.<br />
Une confidence en amenant une autre, Marc en vient à lui dépeindre<br />
entre autres les vicissitudes inhérentes à son métier de policier. L’homme a<br />
précisément dans son entourage familial un policier et un gendarme et aurait<br />
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