23.06.2013 Views

LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Confidence pour confidence, je lui dépeins une de mes expériences<br />

en radiesthésie.<br />

Alors que nous entrons dans le vif du sujet, inopinément, un individu<br />

au visage fermé et taillé à la serpe fait irruption dans le bar. Le<br />

consommateur s’accoude au comptoir et commande une pression à la<br />

barmaid. Inexplicablement, une atmosphère de malaise général se dégage de<br />

ce bistrotier qui sent la vinasse. C’est sans doute à ce moment là, que l’œil<br />

exercé à l’étude comportementale et le flair du limier se mettent en branle<br />

pour s’exécuter au devoir de surveillance.<br />

Mon frère nous invite à moduler notre voix dans ce lieu où chaque<br />

bruit s’amplifie et fait caisse de résonance.<br />

D’autant plus qu’il me fait remarquer que l’individu ressemble trait<br />

pour trait au portrait-robot dressé par mes soins. Sur le point de partir, je me<br />

hasarde tout de même à tenter une approche du spectre à la chevelure<br />

d’ébène, collé au zinc. Prétextant l’achat d’un paquet de cigarettes, je feins<br />

de m’intéresser à sa grille de tiercé et jette un coup d’œil appuyé par-dessus<br />

son épaule. Tout, dans cette physionomie étrangère et pourtant presque<br />

familière, est conforme à mon profilage. Le bourreau serait-il à mes côtés ?<br />

Imperturbable, muet comme une carpe, planté comme une asperge sur un<br />

tabouret de bar, le sphinx fronce ses épais sourcils sur sa grille de jeu, sans<br />

daigner lever les yeux, ni bouger un orteil. Des frissons parcourent mon<br />

corps. Sans le vouloir, nous sommes peut-être tombés nez à nez avec le<br />

présumé ravisseur. Coïncidence singulière ou signe du destin, à la croisée<br />

des chemins entre le purgatoire et l’enfer, cet être maléfique m’apparaissait à<br />

visage découvert, en chair et en os. Nous étions les seuls à pouvoir<br />

l’identifier. Même L., ressent une certaine méfiance à la vue de ce faciès que<br />

je qualifierai d’animal impur, de souillure morale.<br />

Impuissants face à l’incertitude, et contraints d’aller maintenant à la<br />

rencontre de l’hôte du domaine, nous sortons du bistrot. Et là, stupeur<br />

générale, l’inconnu s’est soudainement animé. Depuis l’encadrement de<br />

l’unique fenêtre de l’endroit, il se penche obliquement et mitraille le groupe<br />

d’un regard sombre tandis que nous nous éloignons. A t-il surpris des bribes<br />

de conversations ou notre présence d’étrangers le dérange t-il ? Toujours estil,<br />

que par automatisme, Marc relève la plaque d’immatriculation de la Golf<br />

noire fraîchement stationnée devant le café.<br />

Dubitatifs, nous regagnons nos véhicules respectifs. Le petit convoi<br />

s’ébranle en route pour le domaine. Le grincement des freins sur l’allée<br />

gravillonnée attire l’attention du garde qui sort précipitamment, l’air ahuri à<br />

la vue du petit cortège qui défile devant sa maisonnette. Ses demi-lunes<br />

teintées partent en vrille lorsqu’il aperçoit un troisième visiteur inattendu.<br />

Après les présentations urbaines, le garde se propose de nous<br />

escorter au bord de l’étang, dans sa Jeep. Après deux bonnes heures de<br />

54

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!