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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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isque n’est pas mesuré, la ruine amoureuse l’attend à coup sûr au détour du<br />

voyage. Mais cet illusionniste de l’amour arpente déjà dans son imaginaire,<br />

sans l’ombre d’un remords ni même d’un regret, l’itinéraire qu’il s’est tracé,<br />

le destin d’un « Tintin impérial au pays de la solitude » qui se moque<br />

pertinemment de faire chavirer le bateau. Le naufrage le guette,<br />

imperturbable, il navigue, et largue les amarres, pourvu que l’ivresse de ses<br />

escapades, de Cuba en Chine, l’immerge dans sa soif d’aventures mille fois<br />

inassouvie et valorise son ego déjà bien émoustillé par une image tronquée<br />

mais emblématique du médecin érudit reflétée dans son rang social. Ces<br />

plaisirs solitaires, ces voyages lointains seraient la récompense de son labeur<br />

lucratif. 30 Avril 2003, en guise de cadeau d’anniversaire, le bougre<br />

désinvolte me décrit sans vergogne, son futur lieu de pèlerinage en solitaire.<br />

Sa croisade épique s’orientait cette fois sur le Pérou. Cette expédition<br />

annonçait notre séparation définitive. Les noces étaient claironnées pour le<br />

mois de décembre prochain, mais le conte de fée devait brutalement<br />

s’interrompre, le cœur brisé, une page immémoriale se tournait et j’y<br />

apposais solennellement un onglet le jour de mes trente-cinq ans. Ils ne<br />

vécurent pas heureux et n’eurent pas de beaux enfants, telle était l’issue de<br />

ma romance. La morale de l’histoire m’échappait, cette leçon du destin me<br />

condamnerait-elle à ne plus aimer ?<br />

Cet adieu à l’amour ne serait peut-être qu’un au revoir, une pause<br />

momentanée, aussi déchirante soit-elle, je devais l’accepter. Les mois<br />

passèrent, et retirée dans mes pénates, dans le silence, comme un ermite dans<br />

sa retraite, je compris à demi-mot, que seule ma volonté m’extirperait de la<br />

souffrance. Croquer la vie à pleines dents, tel était le nouveau défi que je<br />

voulais relever. Ce défi qui pour d’autres constitue un acte banal me coûtait<br />

quelques efforts. Ce tournant s’inscrivait dans la normalité de l’existence,<br />

une tranche de vie qui nous incite au mieux-être, au développement<br />

personnel, à vivre à cent à l’heure et à apprivoiser le bonheur, qui n’est pas<br />

toujours très contagieux. Quoi de plus naturel que de vouloir redonner un<br />

sens à sa vie, quand tous les repères ont été anéantis par l’illusion, cet arcane<br />

sans nom qui balaye et démolit tous les espoirs sur son passage.<br />

Consciente que l’on ne meurt pas d’amour, je refais mes valises, et<br />

hiberne quelque temps dans la belle demeure landaise où maman se charge<br />

de me consoler. Très vite, ce havre de paix devient le mur des lamentations.<br />

Après ce vol plané, un beau matin, la groupie du généraliste se sent<br />

pousser des ailes d’hirondelle. Animée par une ineffable soif d’évasion, aux<br />

quatre coins du monde, je m’envole vers un séjour découverte au sein d’une<br />

terra incognita. Sous un soleil qui chante, je pars sur les traces des Mayas à<br />

CANCUN. Emerveillée par l’empreinte de cette civilisation, je m’aventure à<br />

grimper les marches de la pyramide de Chichen Itza, l’un des plus beaux<br />

sites du Yucatan. Le 4 X 4 tout-terrain se fraye un chemin jonché de nids de<br />

serpents. Avec un couple d’amis, nous marchandons, comme il est de<br />

coutume, les souvenirs aztèques dans les villages indiens.<br />

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