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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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Ici, maman et moi allons rester quatre longs jours, privées<br />

d’hygiène. Moins de dix heures après notre arrivée, mon frère sera transféré<br />

dans un camp de réfugiés à New-York. Les yeux noyés de larmes, nous le<br />

voyons s’éloigner les fers aux pieds, les menottes au poignet, harnaché. Tout<br />

au long de la détention barbare, nous serons privées de tout contact avec<br />

mon frère. Après quatre jours et deux faux départs, les matons annonceront à<br />

Marc le retour en FRANCE…Un boniment de camelot qui à la fâcheuse<br />

tendance à se répéter.<br />

Les jours s’écoulent, nous sommes privées de sommeil, les néons<br />

sont allumés<br />

en permanence et les officiers de l’I.N.S. se relaient et<br />

bavassent<br />

à voix haute comme des pies volubiles de jour comme de nuit.<br />

Trois nuits et quatre maudits jours, assises sur des chaises grises en<br />

fer, rigides, censées nous servir de couche. Les reins cassés en deux, arc-<br />

boutée, je me blottis contre maman et gémis en silence. Interdiction de se<br />

lever.<br />

Pour se rendre aux toilettes, les enchaînées doivent lever l’index et<br />

demander la permission. Cette faveur nous sera refusée à plusieurs reprises.<br />

Plusieurs fois, j’aurai été tenté de lever le majeur, mais la décence<br />

m’interdisait cet écart de conduite… Les W.C. nous seront accessibles<br />

seulement deux fois par jour. Le chronomètre est enclenché pour effectuer à<br />

la quatrième vitesse les besoins naturels. C’est à croire que les chameaux de<br />

la section<br />

ont pour coutume de se soulager sur des chaises percées.<br />

Même mon petit animal si choyé, mon persan resté en <strong>France</strong>,<br />

n’aurait jamais subi le centième de ce traitement indigne.<br />

Je préfère tirer le rideau sur ces scènes dégradantes et laisser le soin<br />

aux annalistes et historiens de se pencher plus en avant sur la renaissance des<br />

pratiques<br />

discriminatoires en vogue dans les camps de concentration. Deux<br />

fois par jour, le personnel nous jette en guise de repas, une poche en papier,<br />

contenant<br />

le sempiternel hamburger/frites et une canette de coca-cola dans<br />

une pièce où l’air sent l’ensilage.<br />

Les heures s’égrènent sur l’horloge murale. Du reste, la notion du<br />

temps nous échappe au milieu de ce tohu-bohu. Les jours se succèdent, notre<br />

sort n’est toujours pas scellé, la détention arbitraire et barbare se poursuit.<br />

Fourbues, le dos meurtri par la position assise prolongée, la soif<br />

nous dessèche pendant que nos estomacs se nouent et s’étranglent jusqu’à<br />

refuser<br />

d’ingurgiter cette piètre nourriture que l’on sert aux cochons, cette<br />

malbouffe<br />

si décriée par l’Astérix gaulois, José BOVE.<br />

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