LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org
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en farfouillant dans leur garde-robe bien garnie, pour affronter une opération<br />
d’envergure, voire kamikaze.<br />
Au matin du 31 octobre, des ombres se glissaient hors de la Maison<br />
des STEVENS<br />
et montaient discrètement dans l’auto. Nul ne saurait nous<br />
reconnaître sous nos déguisements. A nous trois, nous révolutionnions la<br />
mode, nos vêtements créatifs nés d’un mélange d’inspiration classique et<br />
fun, n’étaient pas au goût du jour, au risque de choquer le couturier Jean<br />
Paul Gautier. Emmitouflée dans le blouson fushia de lady Hazel, le visage<br />
encadré d’une chevelure de jais, j’incarnais l’illusion d’une Nikita. Marc<br />
vêtu d’un costard cravate gris foncé à effets<br />
de camouflage, dégageait la<br />
prestance<br />
d’un Milord, un peu trop endimanché à son goût…<br />
Phaï dissimulait ses yeux légèrement bridés derrière des lunettes<br />
jaunes fluo. Accessoirement, je m’étais improvisée coiffeuse à domicile et<br />
ma foi, sa coupe de cheveux nouvelle vague lui donnait un faux air de<br />
Florent Pagny, un chanteur populaire français. Le jeu de séduction n’était de<br />
toute façon pas au programme. Entre les fringues de style gothique, les<br />
cheveux<br />
teintés d’un noir bleuté, et les lunettes de vue, nous étions<br />
méconnaissables.<br />
Marc s’était débarrassé du paletot beige usé jusqu’à la<br />
trame, aimablement donné par John Tidbury. Ironie désopilante du sort, en<br />
découvrant la chevelure noire corbeau de mon frère, je ne pus réprimer un<br />
éclat de rire tant la ressemblance avec le Phaï original était frappante.<br />
Il y avait de quoi en perdre son latin.<br />
Ce jour là, Graham et Pauline se rendaient à la Capitale pour<br />
choisir<br />
les cadeaux de Noël. Le révérend jouera le rôle de chauffeur de<br />
grande remise, et nous déposera au cœur de Londres, en nous enjoignant<br />
d’être ponctuels pour le retour prévu à dix-sept heures. Les aléas du hasard<br />
et des rencontres imprévisibles ne nous permettront pas d’honorer notre<br />
rendez-vous… Le programme serait surbooké.<br />
D’un pas conquérant, nous partions à l’assaut des associations de<br />
« Gamers », fréquentées principalement par de jeunes noctambules mordus<br />
de jeux vidéo.<br />
Toujours à l’affût de ces rassemblements, Phaï avait déniché une<br />
bonne adresse.<br />
La section informatique de l’université présentait l’avantage<br />
de ne pas être répertoriée dans le bottin. Hélas, les as qui se réunissaient en<br />
toute décontraction réservaient leur salle en avance pour s’adonner<br />
uniquement aux Games Party du week-end. La piste tombait à l’eau. Une<br />
fois n’étant pas coutume, nous devions trouver un plan<br />
de rechange au plus<br />
vite,<br />
sans perdre de vue que nous devrions désormais passer au large des<br />
cybercafés.<br />
Sur les trottoirs de Tottemham Court Road où nous faisions du<br />
cybershopping, chez PC WORLD, le temple de la micro-informatique, les<br />
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