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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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couvertures, argenterie et vaisselle, le jour de notre aménagement à Avon<br />

Way.<br />

Le rationnement alimentaire était le lot quotidien. Restriction oblige,<br />

maman poussait le caddie dans l’univers hybride de « Poundland », à michemin<br />

entre le souk et le bazar. Ici, le quart-monde trouve son bonheur.<br />

A la guerre comme à la guerre. Nous nous contentions d’un repas<br />

par jour. Invariablement, le menu se composait des mêmes rations culinaires,<br />

un plat de pâtes ou de riz, une tranche de jambon, une portion de fromage.<br />

Avec cinq euros par jour, plus que jamais, nous serrions la ceinture.<br />

La douce nuit du « Merry Christmas Day », le traiteur du Père Noël<br />

régalerait nos papilles d’un poulet aux hormones, arrosé d’une piquette. Le<br />

seuil de pauvreté était franchi. Le Ministère de l’Intérieur, dans sa grande<br />

mansuétude versait son obole à mon frère pour mieux veiller sur ses intérêts.<br />

Par l’intermède d’une chargée de recouvrement à Tours, maman<br />

apprit au cours d’une joute verbale que son compte faisait l’objet d’une<br />

réquisition judiciaire à personne.<br />

Sans vergogne, la bassesse se sublimait pour mieux contourner les<br />

textes de loi en vigueur.<br />

Dans les jours qui suivirent notre installation, David nous confia au<br />

détour d’une conversation : « Vous vous souvenez du consultant en<br />

entreprise qui avait loué une chambre d’hôte pour six mois à Tall Trees. Eh<br />

bien, c’est quand même étrange ! Le jour même de votre aménagement à<br />

Avon Way, il a réglé sa note et il est parti. » Puis avec une moue presque<br />

amusée, de rajouter : « Je suis bien incapable de vous dire si cela a un lien<br />

avec vos nombreux contacts avec le F.B.I… En tous les cas, il a été remplacé<br />

au pied levé par un autre visiteur, tenez-vous bien, de Dallas. Un américain<br />

à Colchester dans un bed & breakfast. Qu’est-ce qu’il a raconté d’autre...<br />

Cette histoire est tellement loufoque… Ah, oui, sa femme devrait le rejoindre<br />

bientôt. Mais le plus inouï, c’est qu’il a confié à Hazel être retraité du<br />

gouvernement. Hazel a failli en tomber à la renverse. Je ne sais pas si sa<br />

présence sous notre toit doit nous rassurer ou nous inquiéter... »<br />

Nous étions tout bonnement époustouflés. « Wait and see »<br />

L’hiver s’annonçait rigoureux, mon frère n’avait aucun vêtement<br />

chaud à se mettre sur le dos. Régulièrement, je le voyais attraper l’autobus à<br />

la première heure, en direction d’une banlieue, lorsqu’il restait encore un peu<br />

d’argent pour payer le trajet aller-retour pour Colchester. Le temps s’écoulait<br />

et l’argent filait à toute vitesse. Pour ne pas dégager la triste allure d’un<br />

gavroche, Marc cirait son unique paire de chaussures fripée, à force de<br />

pédaler du matin au soir sur les lacets du bitume. Il courait d’un bourg à<br />

l’autre pour ramener la modique somme de trois cents pounds, soit grosso<br />

modo quatre cents euros. Un bien maigre budget destiné à nous sustenter,<br />

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