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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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HIVER 2003, aujourd’hui, on n’a plus le droit ni d’avoir faim, ni<br />

d’avoir froid <br />

Malgré le sens de l’hospitalité de ces trois familles, nous éprouvions<br />

de la gêne de nous savoir plus que jamais à la merci de la charité. La<br />

nourriture était en grande partie à notre charge. En fonction des ressources,<br />

mon frère n’oubliait jamais d’offrir par politesse à nos hôtes dévoués un bon<br />

cru français. A la longue, les familles chrétiennes montreront des signes de<br />

lassitude. La drôle de guerre n’en finissait plus. Les fêtes de Noël<br />

approchaient à grands pas et les cinq petits français devenaient envahissants.<br />

La douleur muette et la détresse se lisaient sur le visage de mon<br />

frère. Nous étions à la merci de la rue et en voie de clochardisation.<br />

En désespoir de cause, je contactais l’association caritative<br />

« Jimmy’s Homeless », à Cambridge ayant vocation à abriter les personnes<br />

sans abri. Mauvaise pioche, le foyer ne disposait plus de lits. De nouveau, la<br />

peur viscérale de l’abandon nous giflait au visage. Sous la pression de notre<br />

révérend, les familles chrétiennes se réunirent en cellule de crise pour<br />

décider de notre sort. La décision de nous reloger fut prise après bien des<br />

atermoiements. Encore une fois, Graham força l’admiration et imposa sa<br />

décision envers et contre tous.<br />

Seul notre bon berger serait fidèle jusqu’au bout à son serment. « Ne<br />

vous inquiétez pas, je ne vous abandonnerai jamais, une solution se<br />

dessinera. »<br />

Le 10 décembre 2003, David WHITEHEAD loua un appartement<br />

meublé en son nom propre, à charge à mon frère de rembourser au fur et à<br />

mesure les deux mois de caution et loyers en cours. L’engagement fut<br />

honoré de part et d’autre, malgré la précarité. Nous habitions un petit<br />

pavillon dans un lotissement à deux pas du centre commercial « Tesco ». Sur<br />

l’avenue Avon Way, chaque bicoque présentait la même façade morose<br />

percée de fenêtres à guillotines donnant sur l’Université. L’appartement<br />

spacieux était si vide que nos voix résonnaient entre les cloisons. Les rideaux<br />

à chevrons rose pâle et gris bleu habillaient les chambres glaciales. Un<br />

canapé à fleurs kitsch, deux fauteuils à oreillettes se battaient en duel avec<br />

une gazinière datant de la dernière guerre. La porte de la cuisine s’ouvrait<br />

sur un jardinet en friche qui invitait à la sinistrose.<br />

Par extraordinaire, une collecte s’<strong>org</strong>anisa au sein de l’Evangelical<br />

Church de Colchester. Je n’oublierai jamais Sue FROST et sa noblesse<br />

d’âme. Cette reine de cœur, d’une courtoisie exquise fournit le gros des<br />

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