23.06.2013 Views

LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

magnificence. Tout près, un escalier central exhalant des effluves de cire<br />

menait aux chambres à coucher. Sans l’ombre d’une hésitation, le révérend<br />

mettait à notre disposition les deux chambres inoccupées de ses grands<br />

enfants. A l’étage, couettes fleuries, draps brodés et tons chauds berçaient<br />

d’une langueur monotone les dormeurs de passage, les rescapés de la rue.<br />

La convivialité tient parfois à de petites attentions. Pauline veillait<br />

scrupuleusement à mettre à notre disposition les produits de toilette et le<br />

linge de bain.<br />

Je me souviens nettement de cette première soirée émouvante et<br />

pleine de réconfort. Dans la salle à manger, Pauline avait dressé une table<br />

raffinée, recouverte d’une nappe brodée. Elle avait mis les petits plats dans<br />

les grands, des couverts en argent. En somme la famille avait <strong>org</strong>anisé un<br />

repas de communion en guise de bienvenue. La maîtresse de maison avait<br />

mijoté des plats délicieux. Sur de subtils mélanges de saveurs vibrant sur un<br />

hymne aux produits du terroir, Pauline jouait une partition enlevée.<br />

Ce repas aux chandelles arrosé d’un bon cru français finissait de<br />

délier les langues les plus timides. La touche finale, un savoureux gâteau<br />

maison qui méritait bien une ovation. Après l’accumulation de déboires,<br />

l’accueil chaleureux et la bonne humeur de la famille chrétienne nous<br />

réchauffaient le corps et l’âme. Que pouvions-nous demander de plus à nos<br />

hôtes ? Bercés dans cette ambiance conviviale, Phaï et moi nous étions<br />

réconciliés si bien que l’ancien fil muet du couple de tourtereaux s’était<br />

renoué autour d’un baiser. Ce soir là, je voyais une lueur d’espoir danser<br />

dans les yeux de maman. Seul mon frère ne se reposerait pas sur ses lauriers.<br />

Pragmatique, il ne perdait pas de vue qu’il devait dès cette nuit là<br />

quitter Colchester et réaliser un retrait d’argent ou un achat à l’autre bout du<br />

comté. Le brouillage des pistes demeurait un impératif.<br />

Dans les jours qui suivaient notre arrivée, les premiers secours<br />

intervenaient dans l’urgence. Le 18 septembre, les missionnaires du cœur de<br />

l’Evangelical Church relevaient un défi impossible, celui de prendre des<br />

mesures d’assistance à l’égard de pas moins de cinq ressortissants français<br />

en détresse. Dans les premiers temps, les trois familles anglaises<br />

envisageaient même notre aménagement provisoire au sein de l’église, si la<br />

situation de crise devait perdurer. Sous la houlette du pasteur, les paroissiens<br />

se mobilisaient. Avec un toit et un repas chaud, ils réussirent à arracher de<br />

l’abandon une famille réduite à la pauvreté. Leurs instruments : La foi,<br />

l’amour du prochain et une immense générosité.<br />

J’avais réellement l’impression de rêver.<br />

Ce toit et ce pain, les réfugiés en faisaient un but, la trentaine de<br />

paroissiens de l’église de Colchester en fit un objectif atteint. La paroisse de<br />

Colchester remplissait avec amour et fidélité son devoir de solidarité<br />

chrétienne. Les papillons humains allaient enfin poser leurs ailes brisées sur<br />

une branche ramifiée, et recueillis dans cette communion fraternelle, au sein<br />

176

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!