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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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grand sa porte pour accueillir cinq affligés. Outre assurer notre sauvegarde,<br />

mon frère endossait les responsabilités d’un père de famille ne pouvant loger<br />

et nourrir plus longtemps ses enfants affamés.<br />

Je revois encore cet homme sensible recueilli dans la prière, ému<br />

aux larmes, implorant le Père Céleste de nous venir en aide. J’étais saisie par<br />

cet élan du cœur de la part d’un étranger. Nous étions tous plongés dans le<br />

recueillement, lorsque lady Pauline fit irruption à grands pas dans le salon.<br />

Un sourire de bienvenue se dessinait sur ses lèvres et son regard<br />

exprimait la joie de vivre. « Lovely, nice to meet you my friends ». Graham<br />

lui raconta notre infortune. Elle se mordilla les lèvres et s’exclama « Vous<br />

êtes ici chez vous, mes frères et sœurs ». Je crus lire un instant la compassion<br />

dans ses yeux. Le gîte et le couvert, le Révérend Graham et son épouse nous<br />

les accorderont d’emblée, avec une simplicité déconcertante, une générosité<br />

à faire pâlir la « Bernadette Soubirous de l’autre église d’Angleterre », qui<br />

effrontément nous claqua au nez la porte de la piété.<br />

Cette lourde charge incombait à un pasteur, un humaniste agissant<br />

avec dévouement, guidé par l’altruisme détaché de tout intérêt. J’honore<br />

cette grandeur d’âme, ce consolateur des affligés. Cette demeure qui fleurait<br />

bon la douceur de vivre, reg<strong>org</strong>eait de trésors de partage qui se répandaient<br />

en un flot d’amour fraternel sur cinq naufragés français.<br />

Chez la famille STEVENS, le mot hospitalité prend toute sa<br />

signification. Alors que la maisonnée dort encore, Graham se lève à sept<br />

heures comme chaque matin, il descend à la cuisine préparer un copieux<br />

breakfast pour régaler son épouse et sa nouvelle famille. Le bonheur<br />

commence dès le petit déjeuner où s’invitent sur la table de cuisine,<br />

confiture, laitage, pain de mie toasté et café, le tout partagé dans la bonne<br />

humeur. En un rituel immuable, le couple s’assoit côte à côte, une bible dans<br />

une main, la tasse de thé dans l’autre, ils prient en silence.<br />

Pendant ses heures creuses, Pauline s’adonne à la broderie et<br />

confectionne de ravissants patchworks pour les enfants nécessiteux. En fin<br />

de soirée, elle délaisse son métier à tisser et s’en va toute guillerette à la<br />

paroisse. Avec l’orchestre, elle révise ses gammes sur sa guitare pour le culte<br />

du dimanche.<br />

Ce boute-en-train forme à elle seule, le groupe des Gypsy King réuni<br />

au complet. Cette maîtresse de maison à l’activité débordante est une femme<br />

d’affaire, une banquière au regard pétillant qui rit constamment.<br />

Un parfum de joie de vivre planait dans cette demeure où il faisait<br />

bon se ressourcer après ces rudes épreuves. Nos amis chrétiens, pourtant<br />

inconnus la veille se mettaient en quatre pour encenser notre séjour dans leur<br />

douce maison. Au rez-de-chaussée, le coin bibliothèque recelait de livres<br />

sacrés aux pages gravées d’enluminures qui renforçait une impression de<br />

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