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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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les membres de la famille et la pénurie d’argent devenait oppressante. Très<br />

vite, l’argent deviendra crucial, fut-ce pour acheter les denrées alimentaires<br />

indispensables aux réfugiés, trouver un logis, une place dans une meule de<br />

foin, une caravane de fortune. Nous envisagions en extrême recours de nous<br />

accommoder d’un taudis ou au pis aller d’un squat infâme. Le soir du 16<br />

septembre, les dés étaient jetés. La panique régnait en maître dans les<br />

chambres du petit hôtel Sheregate typiquement british, situé en centre-ville,<br />

au numéro 36 de la Osborne Street.<br />

Contraints de régler les frais d’hébergement onéreux, via la carte de<br />

crédit, nous projetions de rouler notre bosse à la première lueur du jour.<br />

MON PERE SPIRITUEL<br />

Le lendemain matin, je me suis réveillée en sursaut, terriblement<br />

angoissée.<br />

Plus je réfléchissais, plus la situation me paraissait sans espoir. Nous<br />

étions sur le point de départ. Les bagages étaient déjà regroupés dans le hall<br />

de l’hôtel. Simone soucieuse faisait les cent pas. Phaï était d’une humeur<br />

massacrante. Marc anxieux mais résolument combatif contactait par fil son<br />

ami T., le policier incorruptible. Il s’en remettait à son coéquipier, cet ancien<br />

de la Légion étrangère. Il se trouve que l’ancienne épouse de T. avait<br />

longtemps travaillé pour le compte d’une société anglaise. A cette époque, T.<br />

s’était lié d’amitié avec le dénommé Simon, un collègue britannique de son<br />

ex-femme.<br />

Sans se faire prier, T. promettait d’exploiter son petit tissu<br />

relationnel dans l’espoir de dégoter un abri à son fidèle compagnon d’arme.<br />

Confiante dans la fidélité de Dieu, maman priait dans le petit salon,<br />

assise sur une bergère au cuir usé, installée tout près d’une fenêtre en saillie.<br />

Après le petit-déjeuner, je suis restée un long moment immobile en<br />

regardant par la fenêtre de la chambre, l’aube qui émergeait sous un fond de<br />

ciel bleu.<br />

Dehors, la ruelle était déserte et le soleil d’automne dardait ses<br />

rayons sur une petite église plantée comme un chêne sur un tapis de feuilles<br />

mortes. Je l’ai contemplée pendant plusieurs minutes puis j’ai avalé une<br />

dernière g<strong>org</strong>ée aqueuse de café. Irrésistiblement attirée, je me pressais vers<br />

l’église.<br />

Angoissée par l’idée terrifiante de se retrouver à la rue, j’ai frappé à<br />

la porte de « l’Evangelical Church » dans l’espoir presque illusoire qu’un<br />

vrai chrétien nous tendrait une main secourable.<br />

J’ai refermé le portillon, il n’y avait personne.<br />

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