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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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sourire des plus niais, il se hasardait à draguer les trois pin-up pour au bout<br />

du compte se prendre une veste qui compléterait sa garde robe hivernale.<br />

Dans la galerie marchande, Phaï, sans perdre une minute se rue déjà dans le<br />

« Compuccino Café » et s’affaire aux sempiternelles tâches informatiques.<br />

Le clocher du village claironnait le five o’clock tea.<br />

Installées dans un salon de thé, de vieilles dames savouraient à<br />

petites g<strong>org</strong>ées, l’auriculaire dressé en l’air, une tasse de thé teintée d’une<br />

larme de lait. Une serviette en lin délicatement posée sur les genoux, elles<br />

veillaient à ne pas répandre sur leur tenue guindée, les miettes disgracieuses<br />

de madeleine ou le coulis de pudding. Au fast food du coin, maman et<br />

Simone toutes deux fourbues par la marche commando, les pieds en<br />

compote, commandaient régulièrement un petit noir insipide pour ne pas être<br />

chassées comme de vulgaires malpropres de la banquette où elles avaient élu<br />

domicile temporairement. Nos mères adorées feraient office de garde<br />

consigne automatique pendant toute la journée, une valise en carton et un<br />

baluchon rangés sous la table pour ne pas faire tâche et se fondre dans le<br />

décor de la clientèle insouciante.<br />

A quelques pas de là, je débouche dans le hall de l’office du<br />

tourisme. Les visiteurs piochaient dans les rayons encombrés et se<br />

délectaient de revues de voyages et de programmes culturels. L’hôtesse<br />

d’accueil, un brin bigote, rechausse les montures patinées de ses bésicles<br />

avant de m’imprimer une liste de bed and breakfast bon marché, de pensions<br />

de familles et de chambres d’hôte à la ferme. Toutes les cinq minutes, je fais<br />

le planton devant une cabine téléphonique avec vue imprenable sur le<br />

château normand.<br />

A l’arrachée, je décroche le combiné téléphonique et alimente<br />

désespérément la cabine comme une machine à sous, pompant mes derniers<br />

pounds. Mais les réponses sont invariablement négatives, la saison locative<br />

touche à sa fin. Sans conviction, je feuillette le bottin local et me hasarde à<br />

contacter à défaut les hôtels standing. Les hôtels de charme ne manquent pas<br />

de souligner les prix des chambrées qui atteignent des sommets<br />

infranchissables. Nous sommes au bord du précipice. Je fais plusieurs aller et<br />

retour au fast-food pour informer nos mères, de l’avancée des recherches.<br />

De retour au quartier général établi au Café rouge, Marc me signale<br />

les modalités drastiques applicables au contrat de location.<br />

Les clauses sont sans appel.<br />

Contrat de six mois, avec en prime le paiement cash de trois mois de<br />

loyer avant la remise de clef et pour avaliser le bail, il fallait exhiber<br />

l’indispensable contrat de travail. Mon frère décomposé m’annonce que le<br />

bât blesse surtout en raison de la fourniture obligatoire des pièces d’identité<br />

pour les bailleurs. Effondrés, nous nous en remettons au ciel. Au cours de<br />

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