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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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s’avéraient infructueuses et personne ne semblait entendre l’appel du 04<br />

septembre. Notre séjour s’éternisait au manoir et à la fin de la deuxième<br />

semaine de septembre, la matrone du Phénix nous réclamait légitimement le<br />

paiement de la douloureuse note de frais.<br />

Lee et Michaël, nos amis britanniques se refusaient à héberger cinq<br />

exilés, prétextant que notre famille nombreuse achèverait de les ruiner. Au<br />

bout d’une semaine, le noyau des alliés capitulait et reléguait leur fardeau<br />

auprès de l’assistance sociale. Nos braves et téméraires amis relayaient leur<br />

mission de résistants aux services sociaux britanniques inopérants en la<br />

matière. Nous étions des exilés sans ressources et ne pouvions payer l’hôtel.<br />

Dans un premier temps, nous nous considérions en sécurité au<br />

manoir mais ce logis n’était que provisoire. Le jour du 13 septembre, l’appel<br />

téléphonique de Lee et Michaël nous contraindrait à quitter sans délai la ville<br />

d’Harwich. Lors de leur conversation avec l’hôtelier de la dernière chance, le<br />

couple anglais éveillera par mégarde la suspicion du patron. Ne pouvant<br />

veiller plus longtemps à notre survie, ils levèrent légèrement le voile des<br />

problèmes pécuniaires que nous avions si péniblement tenus secret, sans<br />

réfléchir aux résonances et conséquences désastreuses que leurs paroles<br />

ensemenceraient. A l’hôtel, nous attendrons durant quinze jours le<br />

chimérique secours de Monsieur le Préfet. Nous n’envisagions pas un seul<br />

instant de filer à l’anglaise.<br />

ruinés.<br />

La mort dans l’âme, nous annoncions à notre hôte que nous étions<br />

La veille du départ, le patron nous prit en aparté et contre toute<br />

attente nous soulagerait d’un énorme fardeau. Notre hôte dont la générosité<br />

n’avait d’égale que son sens de l’hospitalité s’avérera un digne disciple<br />

attentif au message du Christ. Il pressentait que nous n’étions pas fortunés.<br />

Nous traînions un seul balluchon qui contenait trois ou quatre draps<br />

de bain et la trousse de toilette indispensable à l’hygiène des cinq membres<br />

de la famille. Nous ne pouvions déménager à la hâte sans éclaircir de vive<br />

voix cette situation préoccupante. Phaï broyait du noir. Maman avait<br />

l’estomac noué. De mon côté, je me rongeais les ongles pendant que Marc,<br />

le visage crispé par l’angoisse abordait cette histoire à première vue<br />

abracadabrante, qui s’avérait être une affaire épineuse.<br />

Après avoir consulté notre site web sur l’ordinateur, la mine de<br />

l’hôtelier pâlissait à vue d’œil. Ses bonnes joues légèrement gratinées par la<br />

couperose viraient au blanc cassé. Traumatisé, l’estomac ballonné du<br />

bistrotier semblait se dégonfler à l’instar d’une baudruche crevé par<br />

l’aiguillon de la peur. Ses bras tombaient le long de ses poignets d’amour,<br />

l’homme était terrifié. Affalé sur son fauteuil, le visage de Terry se<br />

métamorphosait au fur et à mesure qu’il comprenait l’ampleur de notre<br />

désastre.<br />

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