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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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depuis la cabine à l’extérieur du manoir située sur la promenade du Lower<br />

Marine Parade. Mes doigts gourds par l’humidité et la fraîcheur émanant du<br />

bord de mer, je tremblotais et parvenais difficilement à glisser les pièces<br />

dans la fente. J’avais encore l’espoir insensé que mon tissu relationnel puisse<br />

nous venir en aide ou envoyer par virement bancaire un peu d’argent pour<br />

nous permettre de régler la note d’hôtel et les frais de restauration. Mais<br />

lorsqu’une dame âgée, d’une voix atone a décroché l’appareil et m’a<br />

répondu d’un ton irrité que la cousine “Mercedes” était partie en voyage<br />

d’agrément et qu’elle ne pouvait rien faire pour nous, j’ai raccroché la g<strong>org</strong>e<br />

serrée. Démoralisée, j’adressai plusieurs courriels à Michaël et Lee en les<br />

priant de diffuser massivement ce message auprès de leurs connaissances<br />

dont l’objet intitulé « S.O.S. » mettait à lui seul en évidence notre situation<br />

alarmante. Le Sherlock Holmes de service nous recommanda vivement de<br />

faire publier l’affaire « Estelle Mouzin » auprès d’une certaine presse très<br />

friande de scandales, selon ses propres dires. Suivant ses conseils, nous nous<br />

rendions une énième fois à Londres pour tenter de convaincre un journaliste<br />

du bien-fondé de notre péril. Notre visite du célèbre quartier londonien de<br />

Notting Hill ne rimait absolument pas avec un coup de foudre. Plantés dans<br />

ce poumon de musique jamaïcaine, les loyaux citoyens français attendaient<br />

près d’un square, le feu vert du kiosquier qui tâchait de nous mettre en<br />

rapport avec le Sun magazine. Assis sur un banc public, une canette de soda<br />

à la main, nous avions en point de mire une colonne de presse croulant sous<br />

une pile impressionnante de journaux populaires. Le sensationnalisme de ces<br />

journaux, porte-parole des couches populaires travaillistes, semblaient de<br />

loin détrôner les fleurons de la diffusion culturelle que sont les quotidiens<br />

britanniques, The Independent et The Times.<br />

Nous essuierons un revers auprès du journal The Sun et le message<br />

d’alerte s’autodétruirait dans les minutes qui suivront. Ce journal à scandale<br />

préférera faire ses choux gras des frasques et des amours de princesse<br />

scandant des slogans frisant l’irrévérence plutôt que d’accorder de l’intérêt à<br />

une affaire sérieuse de disparition inquiétante de mineur. Le reporter arguait<br />

que ses lecteurs s’intéressaient uniquement aux disparitions d’enfants<br />

d’origine britannique. Ce type d’<strong>org</strong>ane de presse, agrémenté d’illustrations<br />

graveleuses lance les grosses manchettes sur les caprices de stars et s’adjuge<br />

les meilleurs scores de vente de la presse britannique. Nous écourterons très<br />

vite l’entretien avec le journaliste du magazine qui brossera un tableau peu<br />

flatteur de l’éducation journalistique.<br />

Déconcertés, nous laissions malgré tout au passage, un CD-rom aux<br />

journaux de qualité et rebroussions chemin en direction de notre port<br />

d’attache.<br />

A tous les degrés, nous nous heurtions invariablement à la désillusion. Je<br />

m’attendais au minimum à un élan de générosité de la part de nos amis.<br />

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