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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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Quant à Phaï, en mal d’activité, il se chargeait de rafistoler la<br />

télévision tombée en panne. Le Mac Giver de service avait déniché dans le<br />

cellier une scie, un marteau et quelques clous qui suffisaient à<br />

métamorphoser une vulgaire planche en bois presque mitée en un vaisselier<br />

de fortune. Derrière les fourneaux, maman et moi mijotions à tour de rôle de<br />

bons petits plats avec les moyens du bord pendant que Simone s’adonnait<br />

passionnément à la lecture, s’isolant en silence dans la chambre d’ami.<br />

Proche de toute commodité, la rue passante débouche sur le centreville<br />

près de la place Saint-Etienne où se dresse une cathédrale gothique.<br />

Dans le prolongement de la rue, le quartier bourgeois de la place<br />

Saint-Ge<strong>org</strong>es reg<strong>org</strong>e de boutiques de luxe, de cafés Philo, et de restaurants<br />

chics. A la tombée de la nuit, Phaï et moi quittions le campement et<br />

descendions discrètement à pas de loup au rez-de-jardin de la résidence<br />

endormie. Histoire de nous aérer quelque peu l’esprit surchauffé dans un<br />

coquet patio à ciel ouvert, orné d’une charmante fontaine lumineuse. A<br />

défaut de pouvoir circuler librement dans la journée, nous nous contentions<br />

de la fraîcheur du soir, nous abandonnant à la détente sous la voûte céleste,<br />

quêtant le moment magique de prononcer un vœu de longévité au passage<br />

furtif d’une étoile filante, tant ce contexte désolant et cette ambiance<br />

soporifique nous déroutaient. Pour entretenir une forme olympique bridée<br />

ces derniers jours, nous nous dégourdissions les jambes en faisant quelques<br />

pas sur le petit chemin de ronde de la cour intérieur de l’immeuble.<br />

Par chance, la voiture de location ne bougerait pas pendant toute la<br />

durée du séjour, parquée dans le garage en sous-sol. Confrontés à l’insécurité<br />

grandissante, nous ne pouvions désormais nous exposer au grand jour et<br />

vivions tapis pendant près de dix jours. Toujours par précaution, nos menus<br />

achats étaient réglés en liquidité. L’utilisation du chéquier ou de la carte de<br />

crédit interviendrait seulement au moment d’un départ à l’étranger. Cette<br />

cohabitation clandestine occasionnée par les circonstances, posait nombre de<br />

gênes et contraintes en terme d’<strong>org</strong>anisation, de qualité de vie réduite à sa<br />

plus simple expression. Toute transaction financière était susceptible d’être<br />

contrôlée, et les visites médicales n’échapperaient vraisemblablement pas à<br />

cette règle rigoureusement abjecte et inique. Ma mère nécessitait urgemment<br />

la prescription de son traitement thyroïdien qui venait à manquer et<br />

malheureusement devait abandonner l’idée de consulter un médecin. Dans<br />

ces conditions désastreuses, privée de soins médicaux, maman était la<br />

première victime. Dans notre malheur, le hasard ou la providence nous avait<br />

gratifié du secours précieux de Rosie, laquelle avait toutes les facilités pour<br />

se procurer ce traitement au sein de la clinique où elle exerçait.<br />

Rosie était bien évidemment placée dans la confidence et nous<br />

pouvions compter sur sa discrétion et disponibilité. Elle aurait pu avoir sa<br />

place dans une mission chrétienne. A vrai dire, Rosie n’avait rien d’une<br />

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