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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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un beau rêve. Cela faisait presque trois semaines que nous vivions un<br />

cauchemar. Comment imaginer croiser dans notre destinée un philanthrope !<br />

Rosie nous faisait don de sa présence, de sa générosité, agissant avec<br />

un entier dévouement et un total désintéressement.<br />

Elle veillait sur nous un peu comme une seconde mère. La vie est<br />

étrange, d’un côté les barbares mettaient un contrat sur notre tête et de<br />

l’autre deux honorables serviteurs de Dieu court-circuitaient les filières de la<br />

corruption. Sur ce chemin parsemé d’embûches, germaient de bonnes<br />

graines fauchant par leurs bonnes actions les mauvaises herbes qui<br />

cherchaient à nous nuire. Rosie dégageait un air bohème, la quarantaine<br />

passée, la chevelure rousse ébouriffée, tonique et pleine de sagacité, elle<br />

recueillait fréquemment dans sa coquette niche tous les chiens perdus sans<br />

colliers.<br />

Bien qu’adepte de randonnées pédestres, écologiste à ses heures<br />

perdues, elle craquait volontiers pour une virée nocturne, grisée par l’ivresse<br />

des musiques reggae arrosant ses veillées jusqu’à l’oubli voire l’amnésie<br />

d’une tranche de sa vie brisée par un divorce. Les yeux dilatés par les excès<br />

de festivités, le débit de parole débordant comme une rivière en crue, elle<br />

cultivait l’épicurisme jusqu’à satiété. Femme libérée, indépendante, elle<br />

vivait seule, tiraillée entre son désir d’accomplissement professionnel et<br />

d’épanouissement affectif. Ballottée entre un va-et-vient incessant chez son<br />

compagnon, elle ménageait tant bien que mal sa relation amoureuse qui<br />

battait sérieusement de l’aile.<br />

Fraîchement débarqués, le cœur soulagé et l’esprit rasséréné par<br />

l’hospitalité de notre hôte, nous apprécions cette visite guidée dans ce<br />

charmant trois pièces lumineux juché au dernier étage d’une résidence calme<br />

et verdoyante. Un séduisant double séjour agrémenté d’une verrière s’ouvrait<br />

sur une terrasse exposée plein sud, offrant une vue imprenable sur les toits<br />

pittoresques de la ville rose. Ce lieu de retraite était fortement propice à<br />

l’oisiveté, mais loin d’être passifs, nous occupions nos journées par des<br />

activités de bricolage et d’entretien ménager pour faire honneur à notre hôte.<br />

Chevaleresque et serviable, Marc s’était empressé de repeindre les volets<br />

écaillés de la salle à manger.<br />

Désireux de se rendre utile, il s’évertuait à rapiécer les housses en<br />

gris de lin des fauteuils du salon en lambeaux où un vieux matou atteint de la<br />

cataracte faisait régulièrement ses griffes. Ce fidèle compagnon à quatre<br />

pattes prenait toutes ses aises en l’absence de sa maîtresse. La main verte,<br />

mon frère arrachait méticuleusement les feuilles mortes du lierre grimpant<br />

puis rempotait un bonsaï et finissait sa besogne en repiquant des boutures de<br />

plante verte. Outre son affectation temporaire au poste de jardinier, Marc<br />

veillait tout particulièrement à satisfaire nos besoins primordiaux et se<br />

dévouait systématiquement pour la corvée des provisions de guerre chez<br />

l’épicier du coin.<br />

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