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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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un grave danger et que j’en saisissais le véritable sens. La connotation du<br />

terme « risque » prenait toute sa dimension dans ce contexte effroyable et<br />

inextricable. Jusque là, la vie n’avait pas toujours été un long fleuve<br />

tranquille. Dernièrement, secouée par les remous affectifs puis flottant sur la<br />

houle de l’inactivité causée par la perte d’emploi, je reprenais malgré tout<br />

courage pour voguer vers un avenir lumineux.<br />

Ce jour là, me trouvant à mi-chemin entre la vie et la mort, je posais<br />

un regard neuf sur l’existence, je n’étais plus l’actrice sereine de ma vie.<br />

J’incarnais un personnage dont les traits tirés, le teint blême, les<br />

yeux cernés par la fatigue et le sourire effacé renvoyaient dans le rétroviseur<br />

le reflet de la peur, de la souffrance et du début de la fin de l’insouciance. Je<br />

m’étais aventurée sur une piste scabreuse, un peu comme un randonneur<br />

imprudent attiré par les curiosités d’un paysage se dévoilant en éventail sous<br />

ses yeux éblouis. A l’instar de cette allégorie, je m’étais promenée sur un<br />

chemin pierreux et cahoteux, jusqu’à ce que je découvre la magie d’une forêt<br />

insolite juchée à flanc d’une falaise.<br />

Par curiosité, je m’étais penchée un peu trop en avant sur la bouteille<br />

à l’encre, pour voir ce que me cachait la forêt. Par mégarde, je trébuchais sur<br />

le seul caillou, placé secrètement au bord d’un précipice, me jetant dans<br />

l’océan de la calamité où je pouvais me noyer faute d’assistance. Profitant de<br />

cet arrêt, plongée dans mes pensées, je m’accordais une pause pour tenter<br />

d’échapper à cette triste réalité.<br />

J’intercalais dans mon esprit troublé par ces évènements un feuillet<br />

souvenir édulcoré pour cacher la page de ce roman noir classé à la Défense<br />

Nationale.<br />

Phaï était pensif, il passait en revue toutes ses connaissances,<br />

consultait son carnet d’adresse tout en sachant pertinemment que son tissu<br />

familial et relationnel serait épluché par les enquêteurs. Par prudence, il<br />

contacta par téléphone une amie de longue date perdue de vue.<br />

Après T. ancien légionnaire, Rosie, infirmière exerçant en clinique<br />

sera le second maillon de la chaîne de solidarité, ce jour mémorable du 21<br />

août 2003. Elle campera volontiers le rôle de la bonne samaritaine nous<br />

offrant le gîte et le couvert et en sus prendra soin de notre santé. Pendant dix<br />

jours, la jeune-femme nous prendra sous ses ailes, nous logeant<br />

gracieusement dans son appartement feutré et spacieux. En somme, une<br />

pause détente, un havre de paix semblaient nous attendre. Ce n’était pas un<br />

mirage, une oasis miraculeuse étanchait notre soif de quiétude et se proposait<br />

d’apaiser sans calcul nos souffrances. Rosie aurait pu faire pâlir les pleutres<br />

policiers du service sollicité. Elle incarnait un bel exemple de solidarité et du<br />

courage au féminin, dans ce monde de brutes, fier de ses avancées, qui<br />

pourtant s’enlise et régresse dans le désert de l’indifférence. Je croyais faire<br />

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