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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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famille les congés d’été, nous baladant le cœur léger dans la pinède landaise,<br />

les pieds nus sur le sable safrané des plages sauvages de Moliets sur la grève<br />

de l’océan tonifiant. Le cœur meurtri, je tentais d’enfermer le chagrin dans la<br />

cage de mon âme invisible, mais une pluie de larmes incoercibles se<br />

libéraient sans gémissement de l’enveloppe cristalline et ruisselaient sur mes<br />

pommettes crispées.<br />

Grâce à mon tempérament combatif, je ne versais pas aisément dans<br />

la sinistrose. La devise claironnant « No future » m’était jusqu’ici étrangère,<br />

je tentais toujours de relever les défis de la vie. Jusqu’à l’arrivée de cette<br />

bourrasque arrachant les fondements de notre existence jusqu’au pilier de la<br />

tranquillité, tout me paraissait surmontable. A ce moment là, je ressentais un<br />

bouillonnement de colère envahir tous mes sens. J’étais au bord de<br />

l’implosion, je ressassais les raisons intolérables de notre débâcle.<br />

Le vague à l’âme, je me transportais par le vestibule de la pensée,<br />

dans l’éblouissement de ma dernière escapade au Mexique. Mes rêveries<br />

s’écoulaient à l’allure d’un sablier, j’écoutais la voix cristalline de maman<br />

qui me chuchotait à l’oreille que tout finirait bien par s’arranger. Ses yeux<br />

noisette pétillaient d’ardeur, son regard miroitait une paix intérieure qui<br />

m’insufflait une lueur d’espérance. Mais dans mon fort intérieur, à n’en pas<br />

douter, le retour au « home, sweet home » s’annonçait plus qu’improbable, la<br />

saison estivale définitivement compromise et les jours à venir teintés de<br />

blues et de grisaille.<br />

Au bout de près de huit heures de trajet, harassés, nous atteignons le<br />

péage puis empruntions la première bretelle de sortie en direction de<br />

Toulouse-centre, à la recherche d’un point de chute. Nous étions de nouveau<br />

pris entre le marteau et l’enclume, la perspective de retourner à nos<br />

domiciles était balayée d’avance. Soucieux de préserver leur sécurité, nos<br />

proches parents et notre cercle amical ne seraient pas mis dans la confidence<br />

de notre venue. D’autre part, il aurait été suicidaire de réintégrer nos<br />

domiciles respectifs sans retomber dans un cercle vicieux. Ce come-back<br />

imprévisible au cœur de la ville rose où nous avions déjà été assiégés,<br />

prenait l’allure du « retour du Jedi » fort risqué, dont les aboutissants<br />

s’avéraient très aléatoires. Désormais, nous ne pouvions compter que sur<br />

notre bon sens et la bienveillante providence pour nous guider à bon port.<br />

<strong>LA</strong> P<strong>LA</strong>NQUE<br />

Marc coupait le moteur qui tournait depuis une bonne dizaine de<br />

minutes, et garait la voiture près d’une cabine téléphonique située dans le<br />

vieux faubourg Bonnefoy. Après la concertation, l’heure était à la prise de<br />

décision. C’était la toute première fois dans ma vie que j’étais confrontée à<br />

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