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LES PILIERS DE LA TRAITRISE - Scandale-France.org

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N. est au volant.<br />

T. en couverture, tapi dans l’ombre, se rapproche à son tour et nous<br />

adresse un signe de la main et en deux enjambées, nous plongeons<br />

littéralement dans la pénombre. Habillés tous les cinq de pied en cap de<br />

couleur sombre, nous ressemblons certes à des corbeaux mais nous nous<br />

fondons parfaitement dans l’obscurité de la nuit.<br />

Les portières sont déjà entrouvertes et nous n’avons plus qu’à nous<br />

entasser sur les sièges de l’automobile, qui s’éloigne sans précipitation. Au<br />

bout de dix mètres, N. allume les veilleuses.<br />

Démunis de tout ou presque, nous avons quitté le bunker de<br />

Courbevoie le cœur serré, en laissant derrière nos pas toutes nos affaires, y<br />

compris les téléphones portables pour empêcher toute traçabilité.<br />

Les yeux rivés aux rétroviseurs, N. ne remarque rien de suspect et<br />

nous demande d’une voix qui se veut rassurante à quel endroit, nous<br />

souhaitons être conduits.<br />

T. dans un élan de générosité nous propose même l’hospitalité chez<br />

lui, malgré le nombre.<br />

La question comme la suggestion de nos deux sauveteurs restent en<br />

suspens quelques secondes. Tout ce scénario s’est enchaîné si vite, sans<br />

même nous laisser le loisir de réfléchir posément à une destination précise.<br />

Marc rompt le silence et propose l’aéroport international « Charles<br />

de Gaulle ».<br />

L’exil, loin des frontières de notre propre pays, s’imposait à nous<br />

comme une évidence et la seule planche de salut, en l’état actuel des choses.<br />

Nous avions curieusement le sentiment désagréable de nous glisser<br />

dans la peau de fugitifs et à chaque croisement d’une estafette de police ou<br />

de gendarmerie sur notre route, nous nous tassions instinctivement encore<br />

davantage sur la banquette.<br />

L’insuffisance de place pour sept personnes dans cette petite berline,<br />

était criante.<br />

« Les vitres fumées et la climatisation sont en option », et N. s’en<br />

excuse presque.<br />

Cette réflexion amusante a le mérite de détendre l’atmosphère.<br />

La tour de contrôle et la piste éclairée nous apparaissent au loin.<br />

Avant le dernier embranchement qui mène à l’aéroport, N. se gare<br />

sur le bas-côté de la route et déclenche les feux de détresse. Aucun véhicule<br />

ne nous a suivi, mais l’on ne badine pas avec la sécurité et N. poussera le<br />

vice jusqu’à descendre et faire un simulacre de rangement dans le coffre.<br />

Sa conviction est faite. Rien ne cloche, nous sommes hors de danger.<br />

La plate-forme de la zone <strong>DE</strong>PART ne nous réserve pas non plus de<br />

mauvaise surprise.<br />

Tout le monde descend le cœur léger avec des bagages réduits à leur<br />

plus simple expression et pour cause …<br />

Il est un peu plus de deux heures et le panneau affiche les premiers<br />

vols à partir de sept heures.<br />

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