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Acte 5 le journal du public - Théâtre Le Public

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Saison 2011-2012,<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Automne 2011<br />

N° 5<br />

Quel<strong>le</strong> bel<strong>le</strong> saison, point d’exclamation !


édito<br />

Michel Kacene<strong>le</strong>nbogen & Patricia Ide<br />

Photo © Bertrand Sottiaux<br />

Mesdames et Messieurs,<br />

Chèrs Spectatrices et Spectateurs,<br />

Prenons <strong>le</strong> parti d’un monde qui bouge et qui se<br />

transforme !<br />

Un monde qui croit à l’impossib<strong>le</strong> et qui fait confiance<br />

en ses forces de création, parce que ses forces<br />

sont libératrices.<br />

On ne peut se satisfaire d’une vie sans désirs et sans<br />

enthousiasme : alors, au <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong>, on a pris<br />

<strong>le</strong> parti d’avoir « La vie devant soi »!<br />

Et avoir la vie devant soi, c’est désirer ardemment et<br />

vivre infiniment <strong>le</strong> temps présent.<br />

C’est avoir la curiosité <strong>du</strong> monde et la partager. C’est<br />

inviter <strong>le</strong> monde à prendre place dans <strong>le</strong> théâtre.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Public</strong> veut défendre cette version de l’existence<br />

avec et par <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s hommes qui <strong>le</strong> traversent et qui<br />

l’habitent.<br />

Portés par des équipes, défen<strong>du</strong>s par <strong>le</strong>s artistes, <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s<br />

provoquent, stimu<strong>le</strong>nt la pensée et donnent vie.<br />

Cette année, faudra pousser <strong>le</strong>s murs!! <strong>Le</strong>s idées prennent <strong>le</strong><br />

large, <strong>le</strong>s plateaux grouil<strong>le</strong>nt et <strong>le</strong>s distributions s’agrandissent.<br />

Profitant de l¹expérience des uns, de la hardiesse des autres,<br />

de la folie et de l’imagination de tous, nous mêlons cette année<br />

jeunes acteurs et grands noms <strong>du</strong> théâtre.<br />

Pour porter plus loin encore <strong>le</strong>s idées, toucher et être touchés,<br />

offrir <strong>du</strong> sens, rester éveillés, insuff<strong>le</strong>r plus de vie encore<br />

dans ce que nous aimons.<br />

Voilà pourquoi nous créons une troupe!<br />

Dans l¹existence, on ne sait pas toujours où on va... Mais<br />

mus par l’énergie et la détermination de tous, portés par<br />

l’enthousiasme, si on sent qu’on est dans la bonne direction,<br />

alors ... faut y al<strong>le</strong>r !, parce que demain dépendra de notre<br />

détermination et des inventions d’aujourd’hui. C’est toute<br />

l’histoire <strong>du</strong> <strong>Public</strong>...<br />

C’est ce qui fait <strong>le</strong> sel de la vie.<br />

C’est ce qui fait la force de notre théâtre et de ceux qui <strong>le</strong><br />

font.<br />

Et avec vous, spectatrices et spectateurs, quand soir après<br />

soir vous venez au théâtre, alors ensemb<strong>le</strong> et chacun, nous<br />

savons qu’on a...<br />

La vie devant soi!<br />

Patricia Ide<br />

co-directrice<br />

Michel Kacene<strong>le</strong>nbogen<br />

co-directeur<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

3


Sommaire<br />

horIzonS p 5 9<br />

<strong>Le</strong>s troupes. Petite histoire d’une grande épopée<br />

ChronIqueS p 10 17<br />

Des artic<strong>le</strong>s, interviews, portraits et bil<strong>le</strong>ts sur l’actualité et la<br />

vie au quotidien <strong>du</strong> théâtre vu de l’intérieur<br />

éVéneMenTS p 18<br />

Tout ce que <strong>le</strong> <strong>Théâtre</strong> vous propose en plus : <strong>Le</strong>s Invités, <strong>le</strong>s<br />

Débats et <strong>le</strong>s <strong>Le</strong>ctures <strong>du</strong> <strong>Public</strong>. Mais aussi d’autres événements<br />

qui se dérou<strong>le</strong>nt dans notre <strong>Théâtre</strong><br />

ProChaIneMenT p 20 21<br />

Ca<strong>le</strong>ndrIer de la SaISon p 22<br />

<strong>le</strong> <strong>Public</strong> au Palais des beaux-arts p 24 25<br />

InfoS PraTIqueS p 26<br />

Bruit de coulisses<br />

des échos, des infos, des brèves sur la vie <strong>du</strong> théâtre.<br />

Cris et chuchotements dans <strong>le</strong>s coulisses <strong>du</strong> <strong>Public</strong>.<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Automne 2011-N°5<br />

Rédacteurs en chef : Patricia Ide et Michel Kacene<strong>le</strong>nbogen<br />

Rédaction : Maryse Dhaene, Patricia Ide, Anne Mazzacavallo<br />

et Michel Vanderlinden<br />

Conception graphique et réalisation : Olivier Binamé<br />

Contacts : Maryse Dhaene et Michel Vanderlinden<br />

Impression : jcbgam<br />

Photos couverture : <strong>Le</strong>s artistes de la saison 2011/2012 ©J.Pombo<br />

ACTE, <strong>le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong>, est édité sur papier recyclé et distribué<br />

gratuitement au <strong>Théâtre</strong>.


<strong>Le</strong>s<br />

Pablo Picasso - Famil<strong>le</strong> de Saltimbanques<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Horizons<br />

troupes<br />

Petite histoire<br />

d’une grande<br />

épopée<br />

5


Horizons<br />

6<br />

L<br />

’existence <strong>du</strong> théâtre, art <strong>public</strong> et lieu privilégié de l’expression<br />

col<strong>le</strong>ctive, dépend d’un certain nombre de choix sociaux, et son<br />

histoire nous interroge sur nos choix actuels et sur nos va<strong>le</strong>urs.<br />

• <strong>le</strong>s artistes sur <strong>le</strong>s routes…<br />

Si rien ne témoigne réel<strong>le</strong>ment de l’existence de véritab<strong>le</strong>s<br />

troupes ou compagnies d’acteurs dans l’Antiquité gréco-romaine,<br />

il y eut au Moyen-âge et dans presque toute l’Europe, de<br />

nombreuses troupes itinérantes d’artistes en tous genres : <strong>le</strong>s<br />

jong<strong>le</strong>urs chantaient des « gestes* », et <strong>le</strong>s acrobates, mimes,<br />

baladins, faiseurs de tours et de farces s’exhibaient sur <strong>le</strong>s places<br />

publiques. Lors de ces grands rassemb<strong>le</strong>ments populaires,<br />

des groupements de bourgeois, des confréries d’artisans, des<br />

collèges de prêtres ou des coteries d’étudiants commencèrent<br />

à s’organiser pour représenter des « mystères* » et créèrent de<br />

la sorte d’authentiques sociétés vouées à ces représentations,<br />

sacrées d’abord puis de plus en plus profanes: ce furent <strong>le</strong>s premières<br />

troupes dans nos contrées… qui attendront <strong>le</strong> XVIème<br />

sièc<strong>le</strong> avant de devenir permanentes.<br />

• la plus célèbre troupe de la renaissance<br />

C’est au cours de la Renaissance que fut créée en Italie la célèbre<br />

troupe Commedia dell’arte : vivant de la protection des<br />

princes, el<strong>le</strong> se perfectionnait avec <strong>le</strong> succès des pitres, survivants<br />

des mimes latins, et jouait en troupes ambulantes d’une<br />

vil<strong>le</strong> à l’autre. Avec ses nouvel<strong>le</strong>s possibilités de jeu scénique<br />

(acrobatie, chant, danse,…), et <strong>le</strong>s formes inédites de comédies<br />

qu’el<strong>le</strong> proposait, la Commedia dell’arte provoqua une<br />

nouvel<strong>le</strong> impulsion et redonna toute sa va<strong>le</strong>ur au spectac<strong>le</strong>. La<br />

troupe arriva en France vers 1568 et son succès se poursuivit<br />

au XVIIème sièc<strong>le</strong> où se développa une collaboration certaine<br />

entre <strong>le</strong>s acteurs italiens et <strong>le</strong>s bate<strong>le</strong>urs français*. L’influence<br />

technique de <strong>le</strong>ur jeu s’est par ail<strong>le</strong>urs pérennisée jusqu’au<br />

XIXème sièc<strong>le</strong> – malgré la présence au XVIIIème sièc<strong>le</strong> de la<br />

Nouvel<strong>le</strong> Troupe Italienne à Paris – et el<strong>le</strong> apparait encore dans<br />

<strong>le</strong> théâtre contemporain.<br />

• en ang<strong>le</strong>terre, <strong>le</strong>s troupes ont créé <strong>le</strong>s<br />

théâtres<br />

Du côté anglais à la même l’époque, <strong>le</strong>s troupes rayonnaient<br />

en vil<strong>le</strong>s comme en provinces et c’est <strong>le</strong> succès de l’une d’entre<br />

el<strong>le</strong>s (cel<strong>le</strong> de <strong>Le</strong>icester, que rejoindra Shakespeare dix ans plus<br />

tard) qui fut à l’origine <strong>du</strong> premier théâtre anglais construit en<br />

1576. L’élan donné, s’é<strong>le</strong>vèrent, peu à peu, <strong>le</strong>s théâtres <strong>du</strong> Rideau,<br />

la Fortune, la Rose et <strong>le</strong> Globe, pour ne citer qu’eux. En<br />

1583, la Reine Élisabeth el<strong>le</strong>-même constitue sa propre troupe :<br />

« <strong>Le</strong>s Comédiens de la Reine ».<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

• À Paris au XVIIème sièc<strong>le</strong><br />

<strong>Le</strong>s troupes londoniennes ont ainsi fait de Londres une vil<strong>le</strong> de<br />

théâtres : au XVIIème sièc<strong>le</strong>, la capita<strong>le</strong> anglaise compte dixsept<br />

théâtres quand Paris ne possède que l’Hôtel de Bourgogne,<br />

où se sont installés « <strong>Le</strong>s comédiens <strong>du</strong> Roi ». Ils y jouent<br />

en exclusivité par rapport aux autres compagnies ou comédiens,<br />

comme Molière et sa troupe « L’Illustre <strong>Théâtre</strong> » qui<br />

ont connu <strong>du</strong>rant treize ans la vie errante et précaire de ce<br />

qu’on appelait « <strong>le</strong>s troupes de campagne ». Lorsque Molière<br />

rentre à Paris, il y existe trois théâtres : l’Hôtel de Bourgogne,<br />

<strong>le</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>du</strong> Marais et <strong>le</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>du</strong> Petit-Bourbon dans <strong>le</strong>quel<br />

il s‘instal<strong>le</strong> et joue en alternance avec la troupe italienne.<br />

À la mort de Molière, <strong>le</strong> roi décidera d’autorité la fusion de<br />

sa troupe et de cel<strong>le</strong> de l’Hôtel de Bourgogne, donnant ainsi<br />

naissance en 1680 à la Comédie-Française qui perpétuera <strong>le</strong><br />

modè<strong>le</strong> des troupes théâtra<strong>le</strong>s avec ses pensionnaires et sociétaires<br />

détenteurs de parts dans <strong>le</strong> théâtre.<br />

Anonyme - 1670 - Farceurs français et italiens<br />

• Vint la révolution française… et la liberté<br />

des spectac<strong>le</strong>s<br />

Au XVIIIème sièc<strong>le</strong>, à côté <strong>du</strong> théâtre officiel et des théâtres<br />

privés ou de salon, c’est <strong>le</strong> théâtre populaire qui étend de plus<br />

en plus son influence et crée de surprenants et authentiques<br />

acteurs. <strong>Le</strong> <strong>Théâtre</strong> de la Foire* unit ses efforts à ceux des Italiens<br />

pour mieux abattre <strong>le</strong>s privilèges des scènes protégées.<br />

En 1791, l’Assemblée Constituante proclame la liberté des<br />

spectac<strong>le</strong>s : la même année, près de 80 déclarations d’ouverture<br />

de sal<strong>le</strong>s, associées à autant de troupes, s’ajoutent aux<br />

nombreuses nouvel<strong>le</strong>s sal<strong>le</strong>s <strong>du</strong> sièc<strong>le</strong>.


• <strong>du</strong> théâtre pour la Belgique naissante<br />

C’est dans cette même perspective que s’inscrit la jeune Belgique<br />

lorsque <strong>le</strong> Gouvernement provisoire déclare en 1830 la<br />

liberté <strong>du</strong> spectac<strong>le</strong>. Mais l’offre qui s’ensuit à Bruxel<strong>le</strong>s est largement<br />

supérieure à la demande <strong>du</strong> <strong>public</strong> : <strong>le</strong>s directions de<br />

théâtre recourent alors au vedettariat, c’est-à-dire à l’invitation<br />

des vedettes, dont <strong>le</strong> nom seul attire <strong>le</strong>s fou<strong>le</strong>s. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s<br />

acteurs belges sont nettement moins attachés à un lieu : ils se<br />

déplacent au hasard des tournées ou des directions, sachant<br />

que l’expérience et la notoriété qu’ils acquièrent à l’étranger<br />

sont des atouts essentiels pour <strong>le</strong>ur carrière.<br />

• une troupe d’artistes belges : Ju<strong>le</strong>s delacre<br />

donne l’exemp<strong>le</strong>…<br />

Dans <strong>le</strong>s années 1920, la multiplication des troupes d’amateurs<br />

et l’intérêt pour <strong>le</strong> théâtre manifesté par certains mécènes<br />

instaurent un réel renouveau dans <strong>le</strong> paysage théâtral belge.<br />

C’est l’exemp<strong>le</strong>, pour n’en citer qu’un, <strong>du</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>du</strong> Marais à<br />

Bruxel<strong>le</strong>s, fondé en 1922 par Ju<strong>le</strong>s Delacre qui avait exercé tous<br />

<strong>le</strong>s métiers <strong>du</strong> théâtre dans un groupe amateur avant de faire<br />

ses premières armes comme acteur professionnel. Pour servir<br />

son idéal de théâtre ascétique au service <strong>du</strong> texte, et sans plus<br />

tenir compte <strong>du</strong> vedettariat, Delacre rassemb<strong>le</strong> autour de lui<br />

une troupe homogène composée principa<strong>le</strong>ment de jeunes comédiens<br />

belges et de quelques Français. Sa troupe offre une<br />

alternative au divertissement bourgeois de l’époque et propose<br />

de nouvel<strong>le</strong>s exigences de qualité. <strong>Le</strong> Marais et son recrutement<br />

d’acteurs deviendront un modè<strong>le</strong> pour la plupart des<br />

formations des grandes troupes ultérieures. Nous retrouverons<br />

d’ail<strong>le</strong>urs Delacre dans <strong>le</strong>s premières années d’activité de la<br />

troupe <strong>du</strong> <strong>Théâtre</strong> National. En Flandre, <strong>le</strong> metteur en scène<br />

Oscar De Gruyter crée en 1919 <strong>le</strong> Vlaamse Volkstoneel (VVT),<br />

une troupe professionnel<strong>le</strong> extrêmement exigeante qui renoue<br />

avec la tradition <strong>du</strong> théâtre itinérant pour al<strong>le</strong>r à la rencontre<br />

des soldats il<strong>le</strong>ttrés. La troupe intégrera peu à peu de nouvel<strong>le</strong>s<br />

exigences pour la création de spectac<strong>le</strong>s exceptionnels : dramaturgie,<br />

travail <strong>du</strong> corps de l’acteur dans une réalisation col<strong>le</strong>ctive<br />

rythmée, travail <strong>du</strong> masque et de l’audace,…<br />

• quand <strong>le</strong>s troupes créent un nouveau<br />

théâtre…<br />

En 1930, <strong>Le</strong>page, poète, <strong>journal</strong>iste, acteur et metteur en scène<br />

inaugure son théâtre <strong>du</strong> Rataillon: comme cel<strong>le</strong> de Delacre, sa<br />

troupe a pour origine une volonté de renouveau dans <strong>le</strong>s programmations<br />

bruxelloises. <strong>Le</strong>s critiques salueront <strong>le</strong> choix de<br />

<strong>Le</strong>page de recruter de jeunes acteurs qui ont su servir un théâtre<br />

ambitieux. D’autres troupes partagent <strong>le</strong>s mêmes ambitions,<br />

comme « La Grimace » à Liège, « La Caravel<strong>le</strong> » qui se réclame de<br />

Copeau, « Plateau 33 » qui monte Ghelderode,… El<strong>le</strong>s permettent<br />

l’émergence d’un théâtre nouveau en Belgique, davantage<br />

ouvert aux expériences, aux acteurs et aux auteurs locaux.<br />

• …et servent des causes politiques<br />

<strong>Le</strong>s troupes sont éga<strong>le</strong>ment sollicitées dans <strong>le</strong>s mouvements<br />

d’ « agit-prop » (agitation-propagande), une pratique théâtra<strong>le</strong><br />

recommandée par l’Internationa<strong>le</strong>, qui recourt notamment<br />

aux saynètes dans <strong>le</strong>s rues : <strong>le</strong> grand chœur parlé* devient <strong>le</strong><br />

moyen d’animation préféré des troupes. Ce sont d’ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s<br />

troupes politiques d’amateurs ou <strong>le</strong>s comédiens itinérants qui<br />

lient <strong>le</strong>s besoins de la scène et des auteurs locaux avec la problématique<br />

d’un nouveau <strong>public</strong> : personne ne semb<strong>le</strong> y songer<br />

parmi <strong>le</strong>s professionnels <strong>du</strong> théâtre. Ces troupes forment par<br />

ail<strong>le</strong>urs des acteurs de qualité, reconnus même par <strong>le</strong>urs opposants<br />

idéologiques. <strong>Le</strong>ur esprit inaugure <strong>le</strong> théâtre itinérant de<br />

large diffusion socia<strong>le</strong>.<br />

• <strong>le</strong>s comédiens routiers de France… puis de<br />

Belgique<br />

Dans toute l’Europe à la même époque, on assiste à la multiplication<br />

des théâtres ambulants, parmi <strong>le</strong>squels se distinguent<br />

<strong>le</strong>s Comédiens Routiers de Léon Chancerel, en France. En<br />

1933, quatre jeunes belges, dont <strong>le</strong>s frères Huisman, veu<strong>le</strong>nt<br />

reformer <strong>le</strong>s fêtes traditionnel<strong>le</strong>s <strong>du</strong> scoutisme. Ils découvrent<br />

la Compagnie des Routiers de Chancerel et développent <strong>le</strong>ur<br />

propre troupe sur <strong>le</strong>s routes, se confrontant au théâtre pour<br />

enfants pour améliorer <strong>le</strong>urs techniques, ce qui <strong>le</strong>ur évite <strong>du</strong><br />

même coup de concurrencer <strong>le</strong>s autres troupes en place. C’est<br />

à cette troupe des Comédiens Routiers de Belgique que sera<br />

confié <strong>le</strong> <strong>Théâtre</strong> National, créé après la guerre.<br />

• <strong>le</strong> paysage théâtral belge de l’aprèsguerre<br />

: <strong>le</strong> rideau de bruxel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong> théâtre<br />

National de belgique<br />

<strong>Le</strong> théâtre d’après-guerre est surtout marqué par la création<br />

<strong>du</strong> Rideau de Bruxel<strong>le</strong>s et <strong>du</strong> <strong>Théâtre</strong> National. En 1943, Claude<br />

Etienne fonde sa compagnie, dirigée selon deux grands axes :<br />

commande de textes aux auteurs belges et tra<strong>du</strong>ction d’œuvres<br />

étrangères. Deux années plus tard est créé en deux sections<br />

<strong>le</strong> <strong>Théâtre</strong> National, subventionné par l’État ; une section<br />

flamande à Anvers, et une section française à Bruxel<strong>le</strong>s.<br />

Ce nouveau théâtre, confié aux Comédiens Routiers belges et<br />

dirigé par Jacques Huisman, devra répondre à trois objectifs :<br />

donner des spectac<strong>le</strong>s de qualité à large diffusion, re<strong>le</strong>ver la<br />

condition socia<strong>le</strong> et professionnel<strong>le</strong> des comédiens belges, et<br />

stimu<strong>le</strong>r <strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt des auteurs dramatiques <strong>du</strong> pays. En 1952, un<br />

arrêté royal tente de rég<strong>le</strong>r de manière plus globa<strong>le</strong> l’octroi des<br />

subventions. Il y est entre autres mentionnée comme condition<br />

de reconnaissance, la formation d’une troupe composée de comédiens<br />

de nationalité belge. La plupart des grands théâtres<br />

conservent d’ail<strong>le</strong>urs des troupes permanentes, parfois nombreuses,<br />

qui permettent des carrières moins hasardeuses…<br />

Parce que <strong>le</strong> statut des comédiens reste encore très précaire et<br />

mal défini. <strong>Le</strong>s acteurs passent d’une scène à l’autre, au gré des<br />

contrats annuels ou des cachets et nombre d’entre eux termi-<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Horizons<br />

7


Horizons<br />

8<br />

nent <strong>le</strong>ur carrière dans <strong>le</strong> dénuement. La création de sal<strong>le</strong>s et<br />

de troupes ira croissant entre 1950 et 1960, coexistant diffici<strong>le</strong>ment<br />

avec <strong>le</strong>s théâtres en place puisque tous ont recours aux<br />

maigres fonds <strong>public</strong>s.<br />

« La Belgique et Bruxel<strong>le</strong>s en particulier offre un choix impressionnant<br />

de ces groupes. <strong>Le</strong>ur émergence, permise mais non<br />

voulue par <strong>le</strong>s instances politiques, tra<strong>du</strong>it une crise autant<br />

qu’el<strong>le</strong> témoigne d’une vitalité. <strong>Le</strong>s jeunes acteurs trouvent de<br />

plus en plus diffici<strong>le</strong>ment <strong>du</strong> travail norma<strong>le</strong>ment rétribué. Il<br />

<strong>le</strong>ur faut par conséquent entretenir <strong>le</strong>ur ta<strong>le</strong>nt et, si possib<strong>le</strong>, <strong>le</strong><br />

faire connaitre. (…) » (Aron, pp. 329-330)<br />

• entre <strong>le</strong>s années 80 et la période actuel<strong>le</strong><br />

Entre <strong>le</strong>s années 80 et la période actuel<strong>le</strong> qui ne permet pas encore<br />

de formu<strong>le</strong>r des tendances généra<strong>le</strong>s, deux figures importantes,<br />

parmi tant d’autres, peuvent être re<strong>le</strong>vées: l’Ymagiez Singulier et <strong>le</strong><br />

Groupov. <strong>Le</strong>ur travail est spécifique, col<strong>le</strong>ctif et exigeant, fondé sur<br />

une direction d’acteur origina<strong>le</strong>.<br />

Créé en 1979 en dehors de tout cadre institutionnel par Thierry Salmon<br />

et quelques autres, la troupe de l’Ymagiez Singulier visait une<br />

aventure théâtra<strong>le</strong> globa<strong>le</strong> à l’image <strong>du</strong> théâtre <strong>du</strong> So<strong>le</strong>il d’Ariane<br />

Mnouchkine. Au départ, c’était un col<strong>le</strong>ctif de travail de création et<br />

de pro<strong>du</strong>ction, rassemblant un groupe d’acteurs désireux de participer<br />

à toutes <strong>le</strong>s étapes de la construction des spectac<strong>le</strong>s, requérant<br />

donc la participation tota<strong>le</strong> de tous <strong>le</strong>s acteurs <strong>du</strong> projet. C’était<br />

<strong>le</strong> rêve d’un groupe épris d’indépendance, qui mêlait intimement<br />

la vie et <strong>le</strong> théâtre, qui s’interrogeait sur <strong>le</strong> rapport au texte, à la<br />

paro<strong>le</strong>... en apprenant tous <strong>le</strong>s métiers de la scène, en investissant<br />

des lieux atypiques, la dynamique de la troupe re<strong>le</strong>vait donc d’un<br />

théâtre populaire qui renouait avec un rituel col<strong>le</strong>ctif ouvert à tous.<br />

Si l’Ymagiez Singulier était principa<strong>le</strong>ment lié la personnalité d’un<br />

homme, l’esprit qui l’animait, nourrit par ce qui émanait de l’énergie<br />

mise en œuvre, cet esprit a continué longtemps d’habiter <strong>le</strong>s<br />

membres de la troupe tout au long de <strong>le</strong>ur vie, de <strong>le</strong>ur parcours<br />

professionnel et a été la source d’un grand nombre d’autres aventures<br />

et projets d’envergure.<br />

« Je me suis trouvé sur de bons chemins, au bon moment, j’ai fait<br />

de bel<strong>le</strong>s rencontres... La troupe est une aventure qui a pour caractéristique<br />

première d’être ça, justement, l’aspiration de plusieurs<br />

personnes à la vivre... <strong>le</strong> résultat de l’addition des potentialités créatrices<br />

de toutes <strong>le</strong>s personnes qui en font partie... »<br />

Thierry Salmon.<br />

• et aujourd’hui… ?<br />

Aujourd’hui, en fédération Wallonie-Bruxel<strong>le</strong>s, presque plus<br />

aucun théâtre n’entretient à l’heure actuel<strong>le</strong> de troupe permanente.<br />

La plupart des engagements s’intègrent dans des projets<br />

ponctuels. Re<strong>le</strong>vons ici la compagnie <strong>Théâtre</strong> en Liberté, au<br />

<strong>Théâtre</strong> des Martyrs, qui fête cette année ses 20 ans et qui est<br />

l’une des dernières troupes permanentes d’un théâtre.<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

• et si <strong>le</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>le</strong> <strong>Public</strong> créait une troupe<br />

pour la saison ? et si une troupe créait la saison<br />

de notre <strong>Public</strong> ?<br />

En survolant l’histoire, il apparait que la création d’une troupe<br />

est très souvent liée à l’adhésion commune à un projet artistique,<br />

une vision politique, un besoin économique <strong>du</strong> théâtre.<br />

C’est à la croisée de ces ambitions, et en renouant avec <strong>le</strong>ur<br />

expérience au sein de l’Ymagiez Singulier, que Patricia Ide et<br />

Michel Kacene<strong>le</strong>nbogen ont décidé de créer une troupe,<br />

<strong>Le</strong> <strong>Public</strong> s’inscrit donc dans cette démarche de dynamisme et<br />

de vitalité <strong>du</strong> théâtre dont témoignent <strong>le</strong>s troupes. En effet, de<br />

même qu’au fil de l’Histoire <strong>le</strong>s troupes ont permis à nombre de<br />

comédiens de se frotter aux métiers <strong>du</strong> théâtre, de croiser <strong>le</strong>s<br />

générations, et de monter <strong>le</strong>s pièces <strong>du</strong> répertoire, cette nouvel<strong>le</strong><br />

troupe travail<strong>le</strong>ra en collaboration avec <strong>le</strong>s autres équipes<br />

artistiques, rencontrera <strong>le</strong>s différents metteurs en scène et<br />

s’appropriera un début d’expérience <strong>du</strong> métier… en participant<br />

pendant 12 à 18 mois à six spectac<strong>le</strong>s ; des créations, des textes<br />

contemporains des textes classiques...<br />

C’est grâce à la création de cette troupe que nous sommes en<br />

mesure de vous proposer cette saison autant de spectac<strong>le</strong>s interprétés<br />

par un grand nombre d’artistes.<br />

Alors… à suivre… !<br />

* Une chanson de geste est un récit versifié relatant des épopées légendaires<br />

héroïques mettant en scène <strong>le</strong>s exploits guerriers de rois ou de chevaliers,<br />

remontant aux sièc<strong>le</strong>s antérieurs. La geste, <strong>du</strong> latin gesta, est ici à<br />

comprendre comme « action d’éclat accomplie » de caractère guerrier ou<br />

fantastique.<br />

*<strong>Le</strong> mystère, initia<strong>le</strong>ment orthographié « mistère » <strong>du</strong> latin médiéval misterium<br />

» (cérémonie), est un genre théâtral apparu au XVe sièc<strong>le</strong>. Il se<br />

composait d’une succession de tab<strong>le</strong>aux animés et dialogués écrits pour<br />

un <strong>public</strong> très large, mettant en œuvre des histoires et des légendes dont<br />

l’imagination et la croyance populaires s’étaient nourries. <strong>Le</strong> surnaturel et<br />

<strong>le</strong> réalisme s’y côtoyaient. La Passion <strong>du</strong> Christ était un de ses sujets traditionnels.<br />

*<strong>Le</strong> <strong>Théâtre</strong> de la foire désigne l’ensemb<strong>le</strong> des spectac<strong>le</strong>s donnés à Paris,<br />

à l’occasion des foires annuel<strong>le</strong>s de Saint-Germain et de Saint-Laurent et,<br />

plus tard, de Saint-Ovide.<br />

*Un bate<strong>le</strong>ur est un artiste qui divertit sur la place publique par ses tours<br />

d’adresse, ses bouffonneries ou acrobaties.<br />

*Un chœur parlé est un texte dit à plusieurs voix suivant une répartition<br />

préalab<strong>le</strong>ment conçue en fonction <strong>du</strong> contenu. Il est, dans la conception<br />

des mouvements d’agit-prop, l’expression d’un idéal col<strong>le</strong>ctif.<br />

Sources : ARON, Paul, La mémoire en jeu. Une histoire <strong>du</strong> théâtre de langue<br />

française en Belgique, <strong>Théâtre</strong> National de la Communauté française<br />

de Belgique-La <strong>le</strong>ttre volée, Bruxel<strong>le</strong>s, 1995. / LECLERC, Guy, <strong>Le</strong> T.N.P. de<br />

Jean Vilar, 10/18, Paris, 1971. / MONGREDIEN, Georges, La vie quotidienne<br />

des comédiens au temps de Molière, Hachette, Paris, 1966. / PIGNARRE,<br />

Robert, Histoire <strong>du</strong> théâtre, Presses Universitaires Françaises, Paris, 1991. /<br />

Artic<strong>le</strong> Wikipédia sur Jacques Copeau/ Artic<strong>le</strong> sur l’histoire <strong>du</strong> théâtre : sur<br />

etudes-litteraires.com


de haut en bas et de gauche à droite : Chloé Struvay, Virgi<strong>le</strong> Magniette, Benjamin Boutboul, Baptiste Blampain,<br />

Mirabel<strong>le</strong> Santkin , Xavier Delaco<strong>le</strong>tte, Caroline Kempeneers, Sophie Jonniaux & Emilienne Tempels<br />

Photo © I. De Beir<br />

désordre <strong>public</strong> : un joyeux b….. organisé!<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Horizons<br />

Ça déménage en sal<strong>le</strong> des Voûtes où Olivier coyette, entouré d’une partie de la troupe <strong>du</strong> <strong>Public</strong>, a mis<br />

en scène « désordre <strong>public</strong> » d’evelyne de la chenelière. attention ! c’est parti ! Ça joue, ça danse, ça<br />

chante… ça part dans tous <strong>le</strong>s sens et dans tous <strong>le</strong>s lieux ! ce « désordre <strong>public</strong> » porte bien son titre… !<br />

entre rire et réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong> sens des choses et de la vie, au bord de la folie, « désordre <strong>public</strong> » sème sa<br />

joyeuse pagail<strong>le</strong> organisée jusqu’au 5 novembre.<br />

9


10<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong>


Janine<br />

Godinas<br />

Janine Godinas est une comédienne essentiel<strong>le</strong> <strong>du</strong><br />

théâtre belge. dans son travail, la rigueur et la recherche<br />

continuel<strong>le</strong> de la justesse sont omniprésentes. el<strong>le</strong><br />

est indissociab<strong>le</strong> de Gil lagay dont el<strong>le</strong> partagea la vie<br />

et la passion <strong>du</strong> théâtre. une passion qu’el<strong>le</strong> communiqua<br />

à ses élèves de l’Iad où el<strong>le</strong> enseigna <strong>du</strong>rant<br />

20 ans. el<strong>le</strong> est aussi metteure en scène ( Notamment<br />

« S.T.I.B. » au <strong>Public</strong>, mais aussi « Marrakech » de Paul<br />

Pourveur, « cosmétique de l’ennemi » d’amélie Nothomb,<br />

« tatouage » de dea loher, « <strong>le</strong>s yeux inuti<strong>le</strong>s »<br />

de Jean-Marie Piemme,… ) la voici dans « la vie devant<br />

soi » où el<strong>le</strong> offre sa force et son incroyab<strong>le</strong> générosité<br />

à Madame rosa.<br />

Photo © J. Pombo<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Chroniques<br />

11


Chroniques<br />

12<br />

<strong>le</strong> <strong>Public</strong> : En parcourant la liste de toutes <strong>le</strong>s pièces que vous<br />

avez jouées, il apparaît qu’el<strong>le</strong>s sont souvent ancrées dans la<br />

vie. <strong>Le</strong> théâtre que vous défendez a des va<strong>le</strong>urs, des convictions,<br />

non ?<br />

Janine Godinas : Oui. Je voudrais raconter <strong>le</strong> début, ma première<br />

révolte, mon premier détonateur. Je n’ai pas choisi un<br />

métier, j’ai toujours voulu faire <strong>du</strong> théâtre depuis toute petite,<br />

depuis que je par<strong>le</strong>. Ma maman était une personne modeste<br />

qui faisait des ménages et repassait <strong>le</strong> linge pour des gens<br />

« bien ». Un jour, une bel<strong>le</strong> dame est venue rechercher son<br />

linge chez nous et en voyant la maison simp<strong>le</strong> mais que maman<br />

arrangeait avec goût, la bel<strong>le</strong> dame a dit : « Oh ! Mais il n’y a<br />

plus de pauvres ! ». Ma maman a p<strong>le</strong>uré et <strong>du</strong> haut de mes cinq<br />

ou six ans, ça m’a fait mal. Et j’ai décidé de la venger. D’ail<strong>le</strong>urs,<br />

encore aujourd’hui quand j’entre en scène, je dis : « On y va<br />

Lucienne ! » comme si tous <strong>le</strong>s soirs je jouais avec el<strong>le</strong> et pour<br />

el<strong>le</strong>. Donc, au départ, il y a une vengeance socia<strong>le</strong>. J’ai toujours<br />

voulu venger Lucienne, dans tout. Même au théâtre dans <strong>le</strong>s<br />

choses drô<strong>le</strong>s ou légères que j’ai jouées.<br />

Très vite j’ai considéré que faire <strong>du</strong> théâtre, et être sur un plateau,<br />

c’est être un lien entre <strong>le</strong> réel et <strong>le</strong> rêve, l’utopie, la création<br />

et <strong>le</strong> monde en mouvement. Déjà très jeune, je ne pouvais<br />

pas monter sur scène sans savoir ce qui se passait dans <strong>le</strong><br />

monde. On ne peut pas monter sur un plateau et défendre des<br />

textes si on n’est pas chargé de ce qui se passe autour de nous.<br />

On en revient à la signification <strong>du</strong> théâtre grec. À une époque<br />

où il n’y avait pas de livres, il fallait donc que la cité entende la<br />

pensée par des mots. C’est la philosophie jouée et qui par<strong>le</strong>. Et<br />

de quoi parlait-on, à travers <strong>le</strong>s mythes ? Du citoyen avec un<br />

grand C et de la politique avec un grand P. Même si aujourd’hui<br />

cela semb<strong>le</strong> très loin, je crois que <strong>le</strong> théâtre n’a pas changé de<br />

place quoiqu’on joue. Ce n’est pas pour rien que <strong>le</strong>s gens viennent<br />

nous écouter. Même s’ils viennent pour s’amuser, pour se<br />

divertir, ils viennent aussi pour se questionner. Il n’y a qu’à voir<br />

Feydeau : on rit, mais il y a une critique socia<strong>le</strong> d’une va<strong>le</strong>ur<br />

énorme.<br />

<strong>le</strong> <strong>Public</strong> : Vous considérez donc que l’acte théâtral a un rô<strong>le</strong><br />

social important ?<br />

Janine Godinas: L’acte théâtral pro<strong>du</strong>it a un lien immédiat dans<br />

la vie <strong>du</strong> citoyen, quel<strong>le</strong> que soit la pièce. Il y a des gens qui<br />

viennent écouter des histoires, des bouts de vie, rire et p<strong>le</strong>urer<br />

en nous écoutant. Pour moi c’est primordial. J’ai un immense<br />

respect pour <strong>le</strong> <strong>public</strong>, quel qu’il soit.<br />

<strong>le</strong> <strong>Public</strong>: Et dans ce processus, quel est <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> <strong>du</strong> comédien ?<br />

Janine Godinas: C’est l’instrument. J’ai fait un peu de mise en<br />

scène, même si je ne me considère pas comme metteure en<br />

scène, mais parce que j’aime travail<strong>le</strong>r avec <strong>le</strong>s acteurs. On est<br />

frustré quand on met en scène, parce que ce n’est pas toi qui<br />

donne <strong>le</strong> souff<strong>le</strong>, c’est <strong>le</strong> comédien. Il a donc un rô<strong>le</strong> social par<br />

excel<strong>le</strong>nce puisque c’est lui <strong>le</strong> lien, <strong>le</strong> fil é<strong>le</strong>ctrique, <strong>le</strong> transmetteur.<br />

C’est lui qui pro<strong>du</strong>it l’osmose entre celui qui regarde et<br />

celui qui se montre et dit.<br />

<strong>le</strong> <strong>Public</strong>: Puisqu’on par<strong>le</strong> de transmetteur, de transmission,<br />

parlons d’enseignement. Vous avez donné cours <strong>du</strong>rant de<br />

nombreuses années. Est-ce <strong>le</strong> même moteur de transmission<br />

qui vous anime comme actrice et comme professeur ?<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Photo de répétition© <strong>Le</strong> <strong>Public</strong><br />

Janine Godinas dans Soudain l’été dernier<br />

Photo © I. De Beir


Janine Godinas: Oui, sinon je ne l’aurais pas fait. C’est Armand<br />

Delcampe qui m’avait fait cette proposition d’enseigner à l’IAD.<br />

Et je lui avais dit non… peut-être… que je ne savais pas ce<br />

qu’était l’enseignement. Je voulais bien essayer et on verrait.<br />

Et ça m’a plu ! Parce que je n’ai rien à apprendre aux jeunes.<br />

Je pars <strong>du</strong> principe que la personnalité ça ne s’apprend pas :<br />

quand quelqu’un rentre sur un plateau, on <strong>le</strong> regarde ou on ne<br />

<strong>le</strong> regarde pas. C’est comme ça. à partir de là alors on travail<strong>le</strong>.<br />

Travail<strong>le</strong>r c’est échanger avec eux <strong>le</strong> plaisir de ce choix fabu<strong>le</strong>ux<br />

<strong>du</strong> théâtre, d’être <strong>le</strong> lien avec <strong>le</strong>s autres. J’ai eu une très grande<br />

joie à enseigner parce que j’ai pu mener à bien ce que je voulais.<br />

Il y a une filiation très importante entre moi et <strong>le</strong>s élèves et<br />

ça me rend très heureuse. Je ne <strong>le</strong>ur ai pas appris grand-chose,<br />

parce que fina<strong>le</strong>ment ce n’est que <strong>du</strong> théâtre… mais c’est surtout<br />

<strong>du</strong> théâtre ! Il ne faut pas <strong>le</strong> prendre trop au sérieux, mais<br />

il faut <strong>le</strong> faire sérieusement. Parce que quand on a choisi ce métier-là,<br />

on doit <strong>le</strong> faire comme une trapéziste : sans fi<strong>le</strong>t. Si on<br />

ne fait pas ce métier avec cette urgence de vivre, on s’écrase.<br />

<strong>le</strong> <strong>Public</strong>: Dans l’enseignement, c’est cette urgence de vivre,<br />

cette nécessité que vous vouliez transmettre ?<br />

Janine Godinas: Oui. On peut bien sûr aider à révé<strong>le</strong>r de jeunes<br />

personnalités et <strong>le</strong>s aider à al<strong>le</strong>r vers ce qu’el<strong>le</strong>s sont vraiment.<br />

Mais aussi apprendre à travail<strong>le</strong>r sur une dramaturgie, travail<strong>le</strong>r<br />

sur <strong>le</strong> sens. J’ai beaucoup travaillé avec mes élèves sur des analyses<br />

de textes. Qu’est-ce que la critique pour eux, comment<br />

critiquent-ils et qu’est-ce qu’ils veu<strong>le</strong>nt dire ? Ce n’était pas révé<strong>le</strong>r<br />

des comédiens, c’était révé<strong>le</strong>r des êtres.<br />

<strong>le</strong> <strong>Public</strong>: Ce n’est pas rien !?<br />

Janine Godinas: J’ai essayé, je n ‘ai pas réussi avec tous. Mais<br />

<strong>le</strong> lien que j’ai gardé avec beaucoup de jeunes vient de là. C’est<br />

un lien d’amitié plus que de professeur à élève. J’ai vu des gens<br />

formidab<strong>le</strong>s se révé<strong>le</strong>r et d’autres dire qu’ils n’y arrivaient pas,<br />

que c’était trop <strong>du</strong>r. Parce qu’il faut de la santé, il faut être bien<br />

dans sa tête ou assumer sa folie, savoir où on met <strong>le</strong>s pieds.<br />

Faire l’histrion, c’est assez simp<strong>le</strong>, mais jouer vraiment, c’est <strong>du</strong><br />

travail. C’est ça <strong>le</strong> théâtre théâtral pour moi : un théâtre ouvert<br />

et social. C’est essentiel.<br />

<strong>le</strong> <strong>Public</strong>: Ce crédo pourrait être celui de Madame Rosa : comme<br />

el<strong>le</strong>, vous êtes attentive au monde et aux êtres, vous êtes<br />

nourrie <strong>du</strong> passé mais tournée résolument vers l’avenir et vous<br />

faites une confiance tota<strong>le</strong> à la jeunesse et à la vie. Vous êtes<br />

curieuse et travail<strong>le</strong>use aussi. Lucienne est vengée, non ?<br />

Janine Godinas: Je ne sais pas si Lucienne est vengée ! L’humiliation<br />

peut el<strong>le</strong> être vengée ? L’humiliation se cicatrise diffici<strong>le</strong>ment.<br />

Il faut la transformer en énergie créatrice. Voilà ce qu’el<strong>le</strong><br />

m’a transmis, un art de vie qui correspond à l’art que j’ai choisi :<br />

travail, amour, partage, humour sur soi, rêve, folie. En cela Lucienne<br />

est dans la droite ligne de Madame Rosa. La rencontre<br />

que je tisse avec Madame Rosa est comme une rencontre avec<br />

ma propre mère. Il est évident que je cherche beaucoup d’éléments<br />

dans la vie de Lucienne, de ce chemin beaucoup trop<br />

court que nous avons partagé toutes <strong>le</strong>s deux. <strong>Le</strong> rendez-vous<br />

sur <strong>le</strong> théâtre avec Rosa est un peu un rendez-vous que je vais<br />

avoir tous <strong>le</strong>s jours avec « ma Lucienne ». Je remercie Michel<br />

Kacene<strong>le</strong>nbogen qui a fait appel à moi pour ce rendez-vous exceptionnel.<br />

Janine Godinas dans la vie devant soi<br />

Photo © I. De Beir<br />

Retrouvez l’intégralité de l’interview<br />

sur www.theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Chroniques<br />

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Chroniques<br />

14<br />

<strong>Le</strong><br />

théâtre<br />

travesti<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

dans « la fausse suivante » de Marivaux, une femme se déguise<br />

en homme et se fait passer pour un chevalier auprès de<br />

l’homme qu’el<strong>le</strong> doit épouser pour mieux déce<strong>le</strong>r l’honnêteté<br />

de ses intentions et connaître ses vrais sentiments.<br />

Jeanne Kacene<strong>le</strong>nbogen & Caroline Kempeneers dans la fausse suivante<br />

Photo © I. De Beir


L’histoire <strong>du</strong> théâtre et de l’opéra regorge de ces rô<strong>le</strong>s travestis. <strong>le</strong>s<br />

grandes œuvres de la musique baroque distribuaient aux sopranos,<br />

autant qu’aux castrats, <strong>le</strong>s personnages de héros masculins. Pensez<br />

à Chérubin chez Mozart, au néron de Monteverdi ou <strong>le</strong> roméo de Bellini,<br />

à oscar <strong>du</strong> « Bal masqué » de Verdi. Ce sont alors des raisons musica<strong>le</strong>s<br />

qui justifient que <strong>le</strong>s jeunes héros empruntent <strong>le</strong>s voix cristallines des divas<br />

de l’époque. on cherche avant tout à faire passer au travers des voix<br />

angéliques <strong>le</strong> caractère divin, la pureté quasi cé<strong>le</strong>ste des personnages ou<br />

la juvénilité de ceux-ci.<br />

• <strong>le</strong> travestissement théâtral :<br />

ressort ou nécessité<br />

Au théâtre, il faut distinguer <strong>le</strong>s raisons<br />

artistiques des raisons socia<strong>le</strong>s ou culturel<strong>le</strong>s<br />

qui ont amené aux travestissements<br />

des personnages. À diverses époques, <strong>le</strong><br />

théâtre fut interdit aux femmes. L’antiquité<br />

grecque n’autorisait <strong>le</strong>s femmes à monter<br />

sur scène que pour jouer <strong>le</strong>s mimes.<br />

C’était donc des hommes qui jouaient <strong>le</strong>s<br />

rô<strong>le</strong>s féminins de la tragédie ou de la comédie,<br />

et on se servait de masques pour<br />

personnaliser <strong>le</strong>s matrones, mais aussi par-dessus <strong>le</strong> « collant<br />

» figurant <strong>le</strong> corps nu, de faux seins, de fesses et de toisons<br />

pubiennes postiches dans <strong>le</strong>s comédies <strong>le</strong>s plus vulgaires.<br />

Au même titre que <strong>le</strong> phallos porté par <strong>le</strong>s hommes, il s’agit<br />

d’amplifier <strong>le</strong>s caractères sexuels des personnages, de magnifier<br />

<strong>le</strong>ur virilité ou <strong>le</strong>ur fécondité. <strong>Le</strong>s masques, <strong>le</strong>s coiffures,<br />

<strong>le</strong>s costumes, <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs de ceux-ci permettaient aux spectateurs<br />

de reconnaître immédiatement <strong>le</strong> type de personnage :<br />

la courtisane, <strong>le</strong> jeune homme, l’esclave. Sur la trentaine de<br />

masques <strong>du</strong> théâtre grec retrouvés et répertoriés, onze sont<br />

des masques de différents types de femmes. Cette tradition de<br />

faire interpréter <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s de femmes par des hommes va se<br />

perpétuer jusqu’au Moyen-âge, autant dans <strong>le</strong>s mystères religieux<br />

que dans <strong>le</strong>s sotties et <strong>le</strong>s farces. Ce n’est qu’au XIVème<br />

sièc<strong>le</strong>, lorsque <strong>le</strong> costume féminin, long, décol<strong>le</strong>té et plus près<br />

<strong>du</strong> corps, se différenciera nettement de l’habit court masculin,<br />

qu’il deviendra compliqué de faire passer un acteur pour<br />

une femme. Cependant, <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s travestis parsèmeront encore<br />

l’histoire <strong>du</strong> théâtre. Chez Shakespeare notamment. Non seu<strong>le</strong>ment<br />

parce que <strong>le</strong>s femmes ne pouvaient monter sur scène à<br />

l’époque élisabéthaine – héritage <strong>du</strong> théâtre religieux médiéval<br />

-, mais aussi pour des raisons d’intrigue, comme dans « La nuit<br />

des rois » où une jeune femme rescapée d’un naufrage se déguise<br />

en garçon pour cacher son état.<br />

On frise alors la schizophrénie,<br />

puisqu’un acteur joue<br />

une femme qui se travestit<br />

el<strong>le</strong>-même en homme ! Molière aussi utilisera <strong>le</strong> travestissement:<br />

la Toinette <strong>du</strong> « Malade imaginaire » se transforme en<br />

docteur pour mieux se jouer de son maître. Du temps de Molière<br />

d’ail<strong>le</strong>urs, il n’était pas rare que des hommes interprètent des<br />

rô<strong>le</strong>s de femmes « mûres », comme ceux de Mme Jourdain <strong>du</strong><br />

« Bourgeois » ou Mme de Sottenvil<strong>le</strong> dans « Georges Dandin ».<br />

Beaumarchais, quant à lui, préconisera que <strong>le</strong> Chérubin de son<br />

« Mariage de Figaro » soit joué par une femme, justifiant ainsi<br />

son souhait : « Ce rô<strong>le</strong> ne peut être joué, comme il l’a été, que<br />

par une jeune et très jolie femme, nous n’avons point à nos<br />

théâtres de très jeune homme assez formé pour en bien sentir<br />

<strong>le</strong>s finesses ».<br />

• travestir pour sublimer<br />

ou pour embrouil<strong>le</strong>r<br />

<strong>Le</strong> travestissement ne sert pas uniquement à l’intrigue. Il joue<br />

de l’ambiguïté, <strong>du</strong> troub<strong>le</strong>. En ôtant à un personnage un caractère<br />

sexuel<strong>le</strong>ment très défini, il lui donne une dimension<br />

différente. <strong>Le</strong> travestissement efface l’identité réel<strong>le</strong> <strong>du</strong> corps<br />

pour que l’esprit seul puisse s’exprimer p<strong>le</strong>inement. Ce changement<br />

de rô<strong>le</strong>, de sexe est une transgression des limites humaines<br />

qui confère au personnage une dimension quasi divine.<br />

Ainsi, il permet au spectateur de dépasser l’aspect premier des<br />

apparences et d’entrer dans une dimension où <strong>le</strong> discours <strong>du</strong><br />

personnage est en quelque sorte sublimé, en lui donnant un<br />

aspect détaché <strong>du</strong> réel. L’illusion qu’engendre <strong>le</strong> déguisement<br />

amène à la réf<strong>le</strong>xion sur l’identité même de l’homme et son rap-<br />

port au monde. <strong>Le</strong> travestissement prend alors un caractère<br />

psychanalytique ou même philosophique. <strong>Le</strong> déguisement est<br />

donc loin d’être une simp<strong>le</strong> caricature et, comme dans « La<br />

fausse suivante », <strong>le</strong>s personnages se déguisent très souvent<br />

pour mieux connaître <strong>le</strong>s sentiments qu’ils inspirent. On peut<br />

se déguiser pour mystifier et tromper son monde ou pour prendre<br />

la place d’un autre et se faire passer pour lui. Et pour cela,<br />

<strong>le</strong>s personnages ne changent pas seu<strong>le</strong>ment de sexe mais ils cachent<br />

parfois <strong>le</strong>ur classe socia<strong>le</strong>, <strong>le</strong>ur origine ou <strong>le</strong>ur identité.<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Chroniques<br />

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Chroniques<br />

16<br />

C’est <strong>le</strong> cas dans une<br />

autre pièce de Marivaux<br />

« <strong>Le</strong> Prince travesti »<br />

dans laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> souverain<br />

de Léon se fait<br />

passer pour un aventurier<br />

afin de découvrir <strong>le</strong><br />

monde, la nature humaine<br />

et une épouse<br />

digne de lui. Dans <strong>le</strong> cas<br />

<strong>du</strong> travestissement de<br />

genre, il ne s’agit cependant<br />

pas de se moquer<br />

A. Mucha, Lorenzaccio - Sarah Bernhardt de l’autre sexe, mais plutôt<br />

d’endosser son aspect<br />

pour mieux arriver<br />

à <strong>le</strong> comprendre, à cerner ses sentiments ou à dénoncer ses<br />

travers. Mais très souvent aussi, <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> travesti se plaît volontiers<br />

à brouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s pistes, et <strong>le</strong> spectateur devient alors son<br />

complice, qui seul sait que sous la robe de femme se cache<br />

un homme et que la moustache de la demoisel<strong>le</strong> est postiche.<br />

<strong>Le</strong> travestissement sert l’intrigue, il est un ressort, souvent<br />

comique, de la pièce. De la Béatrice d’ « Ar<strong>le</strong>quin serviteur<br />

de deux maîtres » à la Zaza Napoli de « La cage aux fol<strong>le</strong>s »<br />

on suit avec plaisir <strong>le</strong>s méprises, <strong>le</strong>s quiproquos que provoque<br />

<strong>le</strong> déguisement, jusqu’à ce que <strong>le</strong>s masques tombent à la révélation<br />

fina<strong>le</strong>. <strong>Le</strong> théâtre contemporain propose aussi ces rô<strong>le</strong>s<br />

ambigus et fascinants. Il n’est que de penser « Aux bonnes »<br />

de Genet, aux mises en scène d’Olivier Py ou <strong>le</strong> théâtre de Copi<br />

qui font la part bel<strong>le</strong> aux rô<strong>le</strong>s travestis.<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

«Certains l’aiment chaud»<br />

Tony Curtis et Jack <strong>Le</strong>mmon<br />

• <strong>le</strong>s grands noms travestis<br />

Certains artistes se spécialisèrent dans <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s de travestis.<br />

Dans la troupe même de Molière, <strong>le</strong> comédien Louis Béjart interprétait<br />

régulièrement <strong>le</strong>s <strong>du</strong>ègnes. Au XIXème, Ml<strong>le</strong> Dejazet<br />

était réputée pour ses incarnations masculines, el<strong>le</strong> qui tint<br />

<strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s de Richelieu, Bonaparte ou Voltaire. Et la grande Sarah<br />

Bernhardt connut son premier succès dans un rô<strong>le</strong> masculin<br />

dans « <strong>Le</strong>s enfants d’Edouard » de Casimir Delavigne.<br />

El<strong>le</strong> fut un Ham<strong>le</strong>t apprécié et déclara à cette occasion :<br />

« On m’a souvent demandé pourquoi j’aime tant à représenter<br />

des rô<strong>le</strong>s d’hommes et en particulier pourquoi j’ai préféré<br />

celui d’Ham<strong>le</strong>t à celui d’Ophélia. En réalité, je ne préfère pas<br />

<strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s d’hommes, mais <strong>le</strong>s cerveaux d’hommes, et parmi<br />

tous <strong>le</strong>s caractères celui d’Ham<strong>le</strong>t m’a tenté entre tous parce<br />

qu’il est <strong>le</strong> plus original, <strong>le</strong> plus subtil, <strong>le</strong> plus torturé et cependant<br />

<strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> pour l’unité de son rêve. » El<strong>le</strong> créa aussi <strong>le</strong><br />

rô<strong>le</strong> <strong>du</strong> Duc de Reichstadt dans « L’Aiglon » de Rostand et celui<br />

de « Lorenzaccio » de Musset. Ce dernier personnage sera<br />

d’ail<strong>le</strong>urs régulièrement joué par des femmes jusqu’à l’interprétation<br />

magistra<strong>le</strong> de Gérard Philippe en Avignon en 1952.<br />

On ne peut pas oublier l’incroyab<strong>le</strong> Michel Serrault de « La<br />

cage aux fol<strong>le</strong>s ». Et plus près de nous encore, l’acteur Jean-<br />

Claude Dreyfus triomphait en Marie-Pierre bou<strong>le</strong>versante<br />

dans « <strong>Le</strong> mardi à Monoprix » d’Emmanuel Dar<strong>le</strong>y. <strong>Le</strong> cinéma<br />

aussi fait la part bel<strong>le</strong> au travestissement et <strong>le</strong>s plus grandes<br />

stars s’y sont adonnées. Il suffit d’évoquer « Certains l’aiment<br />

chaud» avec Tony Curtis et Jack <strong>Le</strong>mmon en perruques et talons<br />

hauts, ou Dustin Hoffman en « Tootsie ».


<strong>le</strong>s travestis ici et ail<strong>le</strong>urs<br />

Si <strong>le</strong>s femmes furent à certaines époques<br />

bannies des scènes d’Occident, a contrario,<br />

à l’autre bout de la terre, dans <strong>le</strong> Japon <strong>du</strong><br />

XVIIème sièc<strong>le</strong>, c’est une femme, Okuni, qui<br />

va inventer <strong>le</strong> Kabuki dont <strong>le</strong>s premières interprètes<br />

seront des prostituées qui caricatureront<br />

des hommes dans des farces licencieuses.<br />

Jusqu’à ce que ceux-ci interdisent<br />

ces représentations qu’ils jugent dégradantes.<br />

C’est alors des garçons qui joueront <strong>le</strong>s<br />

rô<strong>le</strong>s féminins dans cette forme classique<br />

<strong>du</strong> théâtre japonais, certains des jeunes<br />

acteurs spécialisés dans <strong>le</strong>s personnages de<br />

femmes devenant de vraies « stars » dont<br />

<strong>le</strong>s seigneurs et <strong>le</strong>s guerriers se disputaient<br />

<strong>le</strong>s faveurs. à <strong>le</strong>ur tour, <strong>le</strong>s garçons furent<br />

bannis de la scène et ce sont des hommes<br />

plus mûrs qui reprendront <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s d’Onnagata,<br />

dont l’art consommé de jouer <strong>le</strong>s femmes<br />

en fait, aujourd’hui encore, des vedettes<br />

nationa<strong>le</strong>s. Dans la Chine voisine, l’opéra<br />

traditionnel, jusqu’il y au début <strong>du</strong> XXème sièc<strong>le</strong> voyait <strong>le</strong>s acteurs<br />

endosser <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s de concubines ou d’impératrices.<br />

Mais en fin de compte, que ce soit ici ou ail<strong>le</strong>urs, au théâtre,<br />

à l’opéra ou au cinéma, <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s travestis fascineront toujours<br />

<strong>le</strong>s spectateurs. Parce qu’ils sont <strong>le</strong> cœur et la raison d’une<br />

intrigue ou l’expression asexuée, réincarnée d’une pensée ou<br />

d’une image par-là même sublimée. Parce qu’ils permettent<br />

aussi aux actrices et aux acteurs d’al<strong>le</strong>r très loin dans l’art <strong>du</strong><br />

travestissement et <strong>du</strong> changement d’identité. Se mettre dans<br />

la peau de l’autre sexe et y faire croire, quel<strong>le</strong> plongée vertigineuse,<br />

quel tour de force et de ta<strong>le</strong>nt. Voici ce qu’en dit<br />

d’ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong> comédien Pierre-Antoine Dubey: « Il y a quelque<br />

chose de fascinant dans <strong>le</strong> lien qui peut exister entre un interprète<br />

et son rô<strong>le</strong>. Un lien qui tra<strong>du</strong>it, dégage ses désirs, ses folies<br />

<strong>le</strong>s plus secrètes. Trouver l’endroit, ce point de rencontre,<br />

de frottement entre <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> sur papier et la paro<strong>le</strong> qui traverse,<br />

creuse, marque <strong>le</strong> corps. Il s’y dégage comme un acte à caractère<br />

sexuel, un écho indescriptib<strong>le</strong> au tréfonds de nous. C’est<br />

peut-être ça qui m’attire. Dégager <strong>le</strong> corps de son habitude,<br />

surmonter <strong>le</strong>s interdits et modifier délibérément l’identité.<br />

Jouer une femme, une princesse amoureuse, une sorcière qui<br />

tue ses enfants. Cela révè<strong>le</strong> nos troub<strong>le</strong>s, nos manques, mais<br />

nous emmène dans des endroits retranchés de nous-mêmes<br />

et engendre de l’inconnu, de l’imprévisibilité. »<br />

*Sources : « <strong>Le</strong> rô<strong>le</strong> travesti » Du masculin au féminin de Pierre-Antoine<br />

Dubay, travail d’étude pour La Manufacture (Haute Eco<strong>le</strong> de <strong>Théâtre</strong> de<br />

Suisse romande) - Artic<strong>le</strong> « <strong>Le</strong>s mercredis <strong>du</strong> théâtre » de France Culture<br />

03/02/2010 – « <strong>Le</strong> théâtre des origines à nos jours » de Léon Moussinac<br />

(Flammarion) – « Dictionnaire encyclopédique <strong>du</strong> théâtre » de Michel<br />

Corvin (Bordas) – Portrait(s) de Sarah Bernardt (Bibliothèque nationa<strong>le</strong><br />

de France) – « Histoire <strong>du</strong> théâtre » de Vito Pandolfi (Marabout) - Artic<strong>le</strong><br />

Web<strong>le</strong>ttres de Christophe Merlant 17/07/2008 – Artic<strong>le</strong> Web<strong>le</strong>ttres de<br />

Françoise Chatelain <strong>du</strong> 06/11/2003 – Artic<strong>le</strong> Wikipedia « Emploi – théâtre<br />

» en français<br />

onnagata : personnage <strong>du</strong> théâtre japonais<br />

entre deux trains…<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Chroniques<br />

Bernard Yerlès est un acteur belge qui « fait carrière »<br />

en france, comme on dit. Cinéma, télévision, théâtre,<br />

il est partout avec <strong>le</strong> même bonheur.<br />

Il revient au pays pour signer la mise en scène de<br />

« confidences trop intimes ».<br />

on retrouvera alain <strong>le</strong>empoel, Catherine Conet,<br />

Hélène couvert et Michel israël dans l’adaptation<br />

théâtra<strong>le</strong> de ce film à succès de Patrice <strong>le</strong>conte.<br />

Voilà qui fait <strong>le</strong> lien entre <strong>le</strong>s deux maisons de<br />

Bernard, l’écran et la scène, et entre Paris et<br />

Bruxel<strong>le</strong>s. nous l’avons croisé entre deux trains<br />

pour un petit brin de discussion sur ce spectac<strong>le</strong>.<br />

retrouvez l’intégralité de cet entretien dans <strong>le</strong> programme<br />

de « confidences trop intimes ».<br />

17


18<br />

événements<br />

L’<br />

<strong>du</strong><br />

Invité<br />

Publi<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Quand <strong>le</strong>s acteurs se racontent…<br />

<strong>Le</strong>s événements « L’Invité <strong>du</strong> <strong>Public</strong> » entament <strong>le</strong>ur 3ème saison<br />

avec Éric Russon, l’animateur de l’émission culturel<strong>le</strong> « 50°Nord ».<br />

Moments privilégiés de rencontre avec un artiste, ces soirées combinent<br />

<strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt et la bonne humeur <strong>du</strong> présentateur pour nous faire<br />

découvrir la carrière, la vie et la personnalité de l’Invité. La dernière<br />

partie de la soirée est réservée aux questions en direct des spectateurs…<br />

Olivier Massart, Magali Pinglaut, Pierre Laroche, Guy Pion,<br />

Jacqueline Bir, Alain <strong>Le</strong>empoel, Bernard Cogniaux , Serge Demoulin et<br />

Janine Godinas se sont d’ores et déjà prêtés au jeu pour notre plus<br />

grand plaisir. Très prochainement vous pourrez revivre <strong>le</strong>ur entretien avec <strong>le</strong> DVD de<br />

l’événement, qui sera en vente aux Planches !<br />

Ne manquez pas <strong>le</strong> prochain rendez-vous !<br />

Patricia Ide : Samedi 19 novembre 2011<br />

Patricia Ide est co-fondatrice <strong>du</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>Le</strong> <strong>Public</strong>. C’est dire si el<strong>le</strong> sait tout de cette maison, sa maison.<br />

Actrice, directrice, <strong>le</strong>ctrice acharnée, à l’affût de la moindre nouveauté, el<strong>le</strong> traverse la vie comme<br />

el<strong>le</strong> traverse son théâtre, avec majesté et simplicité. Aucun combat ne la laisse indifférente, aucune<br />

cause n’est jamais per<strong>du</strong>e. Ses révoltes et sa flamme, el<strong>le</strong> <strong>le</strong>s transmet aux personnages qu’el<strong>le</strong> joue :<br />

Bérénice, La comtesse de Figaro, Mel<strong>le</strong> Frankenstein. El<strong>le</strong> vient de signer sa première mise en scène avec « La<br />

fausse suivante ». El<strong>le</strong> est enfin l’invitée de son propre théâtre.<br />

© <strong>Le</strong> <strong>Public</strong><br />

<strong>Le</strong>s<br />

<strong>du</strong> Débats<br />

Publi<br />

De 18h à 19h30 - Entrée libre<br />

<strong>le</strong>s « Mardis <strong>du</strong> <strong>Public</strong> » changent de nom mais pas d’esprit. Ils deviennent <strong>le</strong>s « débats<br />

<strong>du</strong> <strong>Public</strong> » et poursuivent l’objectif d’al<strong>le</strong>r plus loin dans la découverte d’un spectac<strong>le</strong>.<br />

Ouverts à tous <strong>le</strong>s curieux, ils s’articu<strong>le</strong>nt autour d’une problématique centra<strong>le</strong><br />

dans <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> concerné. en présence des artistes et de personnalités invitées, ces<br />

soirées riches en apprentissage et en émotions, bou<strong>le</strong>versent <strong>le</strong>s a priori et tentent<br />

de toucher au cœur de la thématique d’un spectac<strong>le</strong> à travers la démarche artistique<br />

des créateurs.<br />

Mardi 18 octobre 2011 Gary/ajar : une vie et des histoires<br />

Romain Gary a écrit « La vie devant soi » sous <strong>le</strong> pseudonyme d’Emi<strong>le</strong> Ajar. Durant toute sa vie, il a brouillé <strong>le</strong>s pistes, changé de<br />

pays et de nom, mêlé réalité et illusion. Ses vies sont un roman et ses romans, sa vie…<br />

Avec : Vincent EnGEL (Écrivain, professeur de littérature à l’Université catholique de Louvain), David MARTEnS (Professeur de<br />

littérature française moderne et contemporaine à l’UCL, spécialiste de la pseudonymie), Myriam WATTHEE-DELMOTTE ( Directrice<br />

de recherches au FNRS et Professeur de littérature française (XIXe s. à nos jours) à l’UCL ) et <strong>le</strong>s artistes <strong>du</strong> spectac<strong>le</strong>.<br />

Modérateur : Michel VAnDERLInDEn<br />

Infos et réservations 0800/944.44 ou en contactant anne.mazzacavallo@theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be


Que surgissent <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs de la neuve saison !<br />

Parmi <strong>le</strong>s cris de joie et dans l’exaltation.<br />

Nous voulons vous offrir cette saison nouvel<strong>le</strong><br />

Remplie de panache, de lune, de dentel<strong>le</strong>.<br />

On par<strong>le</strong>ra d’amour, de drames et de tout.<br />

Il y aura des plumes, des étoi<strong>le</strong>s partout,<br />

De grandes robes b<strong>le</strong>ues et puis de fines lames,<br />

De grands élans de cœur dans des vibrations d’âmes.<br />

Pour plaire et vous sé<strong>du</strong>ire, on fera <strong>le</strong> grand jeu<br />

Celui de l’aventure et des esprits en feu,<br />

Celui des grands espoirs et détours de la vie.<br />

<strong>Le</strong> grand jeu <strong>du</strong> théâtre enfin, de la folie !<br />

Des classiques aux modernes et aux contemporains,<br />

On visitera tout et par tous <strong>le</strong>s chemins.<br />

Nous allons inventer des scènes éclatantes<br />

De rires et de p<strong>le</strong>urs, et de choses charmantes.<br />

Et pour y parvenir nous avons réuni<br />

Vos acteurs préférés, des amis, mais aussi<br />

Une troupe nouvel<strong>le</strong>, fougueuse et un peu fol<strong>le</strong>.<br />

Des jeunes et beaux acteurs, frais sortis de l’éco<strong>le</strong>.<br />

Ainsi nouveaux visages et visages connus<br />

Se mê<strong>le</strong>ront sur scène en élans éper<strong>du</strong>s,<br />

Mettant de la passion au cœur de vos soirées,<br />

Suscitant <strong>le</strong>s questions, bousculant <strong>le</strong>s idées.<br />

Enfin, au bout compte, nous aurons réussi<br />

Si vous avez vibré, si vous avez souri,<br />

Si vous vous écriez : Quel<strong>le</strong> bel<strong>le</strong> saison<br />

En ajoutant au bout, un point d’exclamation !<br />

LA VIE DEVAnT SOI<br />

de Romain Gary (Émi<strong>le</strong> Ajar)<br />

LA fAuSSE SuIVAnTE<br />

de Marivaux<br />

DÉSORDRE PuBLIC<br />

d’Évelyne De La Chenelière<br />

COnfIDEnCES TROP InTIMES<br />

de Jérôme Tonnerre<br />

d’après <strong>le</strong> film de Patrice <strong>Le</strong>conte<br />

GEORGES DAnDIn In AfRIKA<br />

d’après Molière<br />

QuAnD J’AVAIS CInQ AnS<br />

JE M’AI TuÉ<br />

d’Howard Buten<br />

MY nAME IS BILLIE HOLIDAY<br />

Spectac<strong>le</strong> musical de Viktor Lazlo<br />

RED<br />

de John Logan<br />

<strong>Le</strong>S 39 MARCHeS<br />

de John Buchan et Alfred Hitchcock<br />

DRACuLA<br />

d’après Bram Stoker<br />

LA fORêT<br />

d’A<strong>le</strong>xandre Ostrovski<br />

Du COQ à LASnE<br />

de Laurence Viel<strong>le</strong><br />

PAIX nATIOnALE<br />

de Geneviève Damas<br />

SHERPA<br />

de Philippe Vauchel<br />

CYRAnO DE BERGERAC<br />

d’Edmond Rostand 19<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong>


20<br />

Confidences<br />

trop<br />

de JÉRôME TOnnERRE<br />

D’après <strong>le</strong> film de PATRICE LECOnTE<br />

27/10>03/12/11<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

intimes<br />

Conciliabu<strong>le</strong> - Grande Sal<strong>le</strong> - Accueil<br />

Mise en scène Bernard Yerlès<br />

Avec Alain <strong>Le</strong>empoel, Catherine Conet,<br />

Hélène Couvert et Michel Israël<br />

Création musiques David Callas<br />

Costumes Jackye Fauconnier<br />

Scénographie nathalie Borlée<br />

Lumière Marcel Derwael<br />

Parce qu’el<strong>le</strong> s’est trompée de porte, Anna s’est retrouvée à<br />

confier ses déboires conjugaux à un conseil<strong>le</strong>r fiscal, William<br />

Faber. Touché par sa détresse, troublé aussi, l’homme n’a pas<br />

eu <strong>le</strong> courage de lui dire qu’il n’était pas psy. De rendez-vous en<br />

rendez-vous, de confessions en confessions, un étrange rituel<br />

s’instaure entre eux. William est à chaque fois ému par la jeune<br />

femme, et fasciné d’entendre ce qu’aucune femme ne livre jamais.<br />

Qui est donc Anna? Est-el<strong>le</strong> <strong>du</strong>pe <strong>du</strong> jeu qui se joue ?<br />

Chaque jour plus impliqués dans cette étrange relation, Anna<br />

et William commencent à remettre en cause <strong>le</strong>ur mode de vie,<br />

<strong>le</strong>urs relations... Grâce ou à cause de cet autre qui s’est glissé<br />

par hasard dans <strong>le</strong>ur existence, ils vont poser un regard différent<br />

sur <strong>le</strong> monde et <strong>le</strong>s gens qui <strong>le</strong>ur sont proches, sans savoir<br />

où cela <strong>le</strong>s mène, vers quel destin ils se laissent emporter.<br />

Retrouvez cette intrigante histoire au théâtre : des artistes aux<br />

spectateurs, ce sont <strong>le</strong>s confidences de l’intime qui vont se partager…<br />

Troub<strong>le</strong> garanti !<br />

UNE COPRODUCTION PANACHE DIFFUSION<br />

ET THÉâTRE DE NAMUR.<br />

Georges<br />

Dandin<br />

d’après MOLIèRE<br />

24/11>14/01/12<br />

in Afrika<br />

Texte additionnel Guy Theunissen<br />

Comédie métisse - Sal<strong>le</strong> des Voûtes - Création<br />

Mise en scène Guy Theunissen<br />

et Brigitte Baillieux / Maison Éphèmère<br />

Assistanat à la mise en scène Aurélie Trivillin<br />

Avec Patricia Ide, François eboue<strong>le</strong>,<br />

Guy Theunissen, Sophie Jonniaux,<br />

Virgi<strong>le</strong> Magniette, etienne Minoungou<br />

et Babetida Sadjo<br />

Scénographie et costumes Céline Rappez<br />

Lumière Laurent Kaye<br />

Assistanat à la lumière Rémy Brans<br />

Son Julien Truddaïu<br />

Une équipe d’acteurs belges part, p<strong>le</strong>ine de rêves dans la tête,<br />

dans un pays d’Afrique noire pour monter <strong>le</strong> chef d’œuvre de<br />

Molière avec des comédiens de là-bas.<br />

Georges Dandin, riche bourgeois, est marié à Angélique, fil<strong>le</strong> de<br />

nob<strong>le</strong>s appauvris. Grâce à l’entremise de sa suivante Claudine,<br />

Angélique entretient en secret une relation amoureuse avec<br />

Clitandre. Mais <strong>le</strong> serviteur Lubin va révé<strong>le</strong>r <strong>le</strong> pot aux roses à<br />

Georges Dandin qui n’aura de cesse de confondre sa femme devant<br />

ses parents... Quiproquos, mensonges, tromperies… Puis<br />

la réalité et la fiction se mélangent et <strong>le</strong> metteur en scène s’arrache<br />

<strong>le</strong>s cheveux : arriverons-nous à jouer la pièce un jour ??<br />

Alternant <strong>le</strong>s dialogues de Molière et <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions des acteurs<br />

sur <strong>le</strong> plateau, <strong>le</strong>s artistes d’ici et de là-bas nous entrainent<br />

dans <strong>le</strong>ur projet de création d’un « Georges Dandin » en noir<br />

et blanc. Confrontations, débats enflammés, ils nous invitent à<br />

rire avec eux de la farce qui se joue. Avec Monsieur Molière qui,<br />

décidément, n’a pas fini d’interroger <strong>le</strong> monde !<br />

UNE CRÉATION ET PRODUCTION DE LA CIE THÉâTRALE LA<br />

MAISON ÉPHÉMÈRE ET DU THÉâTRE LE PUBLIC.


Quand<br />

j’avais<br />

je<br />

m’ai<br />

cinq ans<br />

tué<br />

Red<br />

d’HOWARD BuTEn de JOHn LOGAn<br />

09/12>28/01/12<br />

Adaptation Jean-Pierre Carasso Tra<strong>du</strong>ction A<strong>le</strong>xia Perimony<br />

avec la collaboration de Christopher Hampton<br />

Comédrame romanesque - Petite Sal<strong>le</strong> - Création<br />

Mise en scène Magali Pinglaut<br />

Assistanat à la mise en scène Caroline Kempeneers<br />

Avec Baptiste Blampain, Benjamin Boutboul,<br />

Xavier Delaco<strong>le</strong>tte, Caroline Kempeneers,<br />

Mirabel<strong>le</strong> Santkin, Chloé Struvay<br />

et Emilienne Tempels<br />

Scénographie et costumes Jean Gilbert<br />

Lumière Maximilien Westerlinck<br />

Gil est un garçon qui mène joyeusement sa vie d’enfant :<br />

avec espièg<strong>le</strong>rie et malice, la p’tite canail<strong>le</strong> nous entraine<br />

dans ses aventures, ses rêves, ses bêtises et ses colères.<br />

Débordant d’imagination, il nous dresse <strong>le</strong> portrait de<br />

ses parents, de son frère Jeffrey, de sa maîtresse Ml<strong>le</strong> Iris,<br />

de ses amis et de ses ennemis, de ses héros… et de Jessica,<br />

son amoureuse. Mais « à cause de ce qu’il a fait à Jessica »<br />

qu’il voulait aider à grandir, il est enfermé dans une résidence<br />

pour enfants: l’amour qu’il porte à la petite fil<strong>le</strong><br />

de son âge est comme un attentat pour <strong>le</strong> monde a<strong>du</strong>lte.<br />

Adaptation <strong>du</strong> roman au succès phénoménal, <strong>le</strong> monde fragi<strong>le</strong><br />

et précieux de Gil nous est ren<strong>du</strong> dans une histoire drô<strong>le</strong> et en<br />

même temps tragique qui par<strong>le</strong> à l’enfant qui est en nous. À<br />

travers une langue merveil<strong>le</strong>usement préservée, on se souvient,<br />

nous aussi, <strong>du</strong> mystère de l’enfance, de ce qui nous traverse,<br />

entre ce qui est dit et ce qui ne l’est pas…<br />

UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU THÉâTRE LE PUBLIC.<br />

20/01>03/03/12<br />

Joute pictura<strong>le</strong> - Grande Sal<strong>le</strong> - Création en langue française<br />

Mise en scène Michel Kacene<strong>le</strong>nbogen<br />

Assistanat à la mise en scène Julie Istasse<br />

Avec Patrick Descamps et Itsik Elbaz<br />

Création musica<strong>le</strong> Pascal Charpentier<br />

Scénographie et costumes Dimitri Shumelinsky<br />

Lumière Laurent Kaye<br />

Une plongée dans l’atelier et dans <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions d’un créateur<br />

génial et angoissé !<br />

Question : « En tant qu’artiste, peut-on accepter une commande<br />

très, très lucrative de toi<strong>le</strong>s pour une clientè<strong>le</strong> new-yorkaise<br />

très chic et très snob, sachant que ces gens sont tout à fait<br />

insensib<strong>le</strong>s à l’art ? » <strong>Le</strong> célébrissime peintre expressionniste<br />

abstrait Mark Rothko et son jeune assistant confrontent <strong>le</strong>urs<br />

sentiments et <strong>le</strong>urs va<strong>le</strong>urs : écorchés par la vie, ils s’affrontent,<br />

se rencontrent et rebondissent à l’infini sur <strong>le</strong> sens de l’art et de<br />

<strong>le</strong>ur existence. Une déferlante de cou<strong>le</strong>urs et d’idées dans laquel<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s personnages sont ballotés et se démènent pour continuer<br />

à croire en l’Art et en la vie, encore et encore.<br />

Lauréate <strong>du</strong> Tony Award 2010 pour la meil<strong>le</strong>ure pièce américaine,<br />

cette œuvre met en scène des dialogues puissants dans<br />

une langue magnifique pour un propos percutant !<br />

UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU THÉâTRE LE PUBLIC.<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

21


Ca<strong>le</strong>ndrier<br />

saison<br />

2011/2012<br />

GS : GRANDE SALLE<br />

SV : SALLE DES VOÛTES<br />

PS : PETITE SALLE<br />

BA : PALAIS DES BEAUX-ARTS<br />

SEPTEMBRE 2011<br />

LA VIE DEVANT SOI<br />

LA FAUSSE SUIVANTE<br />

DÉSORDRE PUBLIC<br />

OCTOBRE 2011<br />

LA VIE DEVANT SOI<br />

CONFIDENCES TROP INTIMES<br />

DÉSORDRE PUBLIC<br />

LA FAUSSE SUIVANTE<br />

NOVEMBRE 2011<br />

CONFIDENCES TROP INTIMES<br />

DÉSORDRE PUBLIC<br />

GEORGES DANDIN IN AFRIKA<br />

LA FAUSSE SUIVANTE<br />

DÉCEMBRE 2011<br />

CONFIDENCES TROP INTIMES<br />

MY NAME IS BILLIE HOLIDAY<br />

GEORGES DANDIN IN AFRIKA<br />

QUAND J'AVAIS 5 ANS JE M'AI TUÉ<br />

L'ÉTHIQUE DU LOMBRIC<br />

Soirée spécia<strong>le</strong> réveillon<br />

JANVIER 2012<br />

MY NAME IS BILLIE HOLIDAY<br />

RED<br />

LES NEVROSES SEXUELLES DE NOS PARENTS<br />

GEORGES DANDIN IN AFRIKA<br />

LES 39 MARCHES<br />

QUAND J'AVAIS 5 ANS JE M'AI TUÉ<br />

FÉVRIER 2012<br />

RED<br />

LES NEVROSES SEXUELLES DE NOS PARENTS<br />

LES 39 MARCHES<br />

DRACULA<br />

MARS 2012<br />

RED<br />

LA FORÊT<br />

LES 39 MARCHES<br />

DRACULA<br />

AVRIL 2012<br />

LA FORÊT<br />

PAIX NATIONALE<br />

DU COQ À LASNE<br />

SCÈNES DE LA VIE CONJUGALE<br />

MAI 2012<br />

CYRANO DE BERGERAC<br />

PAIX NATIONALE<br />

DU COQ À LASNE<br />

JUIN 2012<br />

CYRANO DE BERGERAC<br />

PAIX NATIONALE<br />

SHERPA<br />

GS<br />

PS<br />

SV<br />

GS<br />

GS<br />

SV<br />

PS<br />

GS<br />

SV<br />

SV<br />

PS<br />

GS<br />

GS<br />

SV<br />

PS<br />

BA<br />

GS<br />

GS<br />

BA<br />

SV<br />

SV<br />

PS<br />

GS<br />

BA<br />

SV<br />

PS<br />

GS<br />

GS<br />

SV<br />

PS<br />

GS<br />

SV<br />

PS<br />

BA<br />

GS<br />

SV<br />

PS<br />

GS<br />

SV<br />

PS<br />

J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30<br />

S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31<br />

M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30<br />

J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31<br />

D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31<br />

M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29<br />

J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31<br />

D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30<br />

M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31<br />

V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S D L M M J V S<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30


24<br />

<strong>Le</strong> <strong>Public</strong><br />

au Palais des Beaux-Arts<br />

Parce qu’il lui est parfois diffici<strong>le</strong> d’accueillir tous <strong>le</strong>s coups de cœur, <strong>le</strong>s coups de chapeau et <strong>le</strong>s coups d’audace<br />

dans une de nos trois sal<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> <strong>Public</strong> présentera donc certaines de ses pro<strong>du</strong>ctions au Palais des beaux-arts :<br />

l’éthique <strong>du</strong> lombric avec Marie-Pau<strong>le</strong> Kumps et Bernard Cogniaux, <strong>le</strong>s névroses sexuel<strong>le</strong>s de nos parents, un<br />

projet <strong>du</strong> théâtre de l’Éveil, et enfin, scènes de la vie conjuga<strong>le</strong> avec Muriel Jacobs et alain <strong>le</strong>empoel. l’occasion<br />

de prolonger la vie de ces spectac<strong>le</strong>s, et de permettre à un plus large <strong>public</strong> de <strong>le</strong>s (re)découvrir…<br />

L’<br />

<strong>du</strong><br />

DE<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

éthique<br />

STEfAnO BEnnI<br />

27/12>31/12/11<br />

lombric<br />

Tra<strong>du</strong>ction Marguerite Pozzoli<br />

Sal<strong>le</strong> M à 20h30<br />

Avec Bernard Cogniaux et Marie-Pau<strong>le</strong> Kumps<br />

Mise en scène Sylvie De Braeke<strong>le</strong>er<br />

Marie-Pau<strong>le</strong> Kumps et Bernard Cogniaux vous racontent des<br />

histoires, p<strong>le</strong>in d’histoires ! ....<br />

Des histoires signées Stefano Benni, l’un des auteurs contemporains<br />

italiens parmi <strong>le</strong>s plus étonnants, <strong>le</strong>s plus intéressants; un<br />

auteur en colère, inventif et drô<strong>le</strong> !<br />

Entrez dans un monde fantastique et loufoque, vivez des situations<br />

désopilantes et abracadabrantes !<br />

L’auteur jong<strong>le</strong> et invente des univers à la fois invraisemblab<strong>le</strong>s<br />

et étrangement familiers. Il raconte un monde où la naïveté,<br />

la fantaisie, la poésie, ont cédé <strong>le</strong> pas au cynisme, au réalisme<br />

plat, à la rentabilité. Entre Boris Vian et Woody Al<strong>le</strong>n, il choisit<br />

<strong>le</strong> rire comme riposte au cynisme <strong>du</strong> monde contemporain!<br />

Une langue inventive et moqueuse : c’est délirant, jouissif,<br />

génial et personne n’est épargné. Ses personnages déconcertants,<br />

comiques ou pathétiques bou<strong>le</strong>versent parfois, émeuvent<br />

toujours.<br />

après « Tout au bord », <strong>le</strong> nouveau succès <strong>public</strong> <strong>du</strong> tandem<br />

Kumps-cogniaux dans l’univers drô<strong>le</strong>, poétique et décapant<br />

de stefano benni, un auteur italien qui égratigne avec humour<br />

et tendresse <strong>le</strong>s relations humaines.<br />

UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU THÉâTRE LE PUBLIC<br />

<strong>Le</strong>s<br />

INFOS/RESERVATIONS 0800 944 44<br />

www.theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be<br />

ou au Palais des Beaux-Arts au 02 507 82 00<br />

Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxel<strong>le</strong>s<br />

Tarif préférentiel pour <strong>le</strong>s abonnés <strong>du</strong> <strong>Public</strong>,<br />

mais non repris dans <strong>le</strong>s formu<strong>le</strong>s d’abonnement.<br />

nos<br />

Névroses<br />

Sexuel<strong>le</strong>s<br />

24/01>04/02/12<br />

de<br />

parents<br />

DE<br />

LuKAS BÄRfuSS<br />

(Publié chez L’ARCHE – éditeurs)<br />

Sal<strong>le</strong> M à 20h30<br />

Avec Sarah Brahy, Jean Claude Derudder,<br />

Béatrix Ferauge, nicolas Ossowski,<br />

Thierry Janssen, Chantal <strong>Le</strong>mpereur<br />

et Guy Pion.<br />

Mise en scène Guy Pion<br />

Ce n’est pas un conte de fée(s), c’est un conte d’humain(s),<br />

d’hommes et de femmes, comme vous et moi, qui pour des raisons<br />

humaines, d’hommes et de femmes, comme vous et moi,<br />

se sentent mal dans <strong>le</strong>ur peau et voudraient en sortir. Lukas<br />

Bärfuss n’aime pas <strong>le</strong>s fées, <strong>le</strong>s ogres et <strong>le</strong>s sorcières, il préfère<br />

ses contemporains, il est plus faci<strong>le</strong> d’en faire des personnages<br />

de théâtre et en plus, c’est bien plus drô<strong>le</strong>.<br />

Plongée dans l’âme troub<strong>le</strong> des humains à travers <strong>le</strong>ur rapport<br />

au sexe et ga<strong>le</strong>rie grinçante d’hommes et de femmes<br />

pas bien dans <strong>le</strong>ur peau. loin des f<strong>le</strong>urs b<strong>le</strong>ues et des petites<br />

abeil<strong>le</strong>s… recommandation particulière aux curieux avertis !<br />

UNE CORÉALISATION DU THÉâTRE DE L’ÉVEIL ET DU THÉâTRE<br />

LE PUBLIC, EN COLLABORATION AVEC LE SERVICE PROVINCIAL<br />

DES ARTS DE LA SCÈNE ( PROVINCE DU HAINAUT )


Scènes<br />

D’<br />

de la<br />

vie<br />

conjuga<strong>le</strong><br />

InGMAR BERGMAn<br />

24/04>28/04/12<br />

Tra<strong>du</strong>ction Jacques Fieschi<br />

Sal<strong>le</strong> M à 20h30<br />

Avec Muriel Jacobs et Alain <strong>Le</strong>empoel<br />

Mise en scène Michel Kacene<strong>le</strong>nbogen<br />

Marianne et Johan sont mariés depuis dix ans et vivent heureux<br />

avec <strong>le</strong>urs deux fil<strong>le</strong>s. Il est maître de conférences, el<strong>le</strong><br />

est conseillère juridique spécialisée dans <strong>le</strong>s problèmes de divorce.<br />

Bergman, en spectateur amusé, distil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s étapes-clés de la vie<br />

de coup<strong>le</strong>. Il observe en amateur éclairé <strong>le</strong>s travers de la vie<br />

à deux et nous raconte en jubilant quelques scènes de la vie<br />

conjuga<strong>le</strong>. <strong>Le</strong>s amis à dîner, la grossesse de Marianne, l’a<strong>du</strong>ltère<br />

de Johan. Amour, colère, tendresse, incompréhension... ça<br />

rappel<strong>le</strong> quelque chose à quelqu’un ?! Voici la pa<strong>le</strong>tte des sentiments<br />

colorant <strong>le</strong>s moments cruciaux de la vie d’un coup<strong>le</strong>, disséqués<br />

avec une précision quasi entomologique qui contraste<br />

ironiquement avec l’errance affective des personnages.<br />

Du grand art.<br />

une grande aventure théâtra<strong>le</strong> saluée en Belgique, en france<br />

et en Suisse, « Scènes de la vie conjuga<strong>le</strong> » revient à Bruxel<strong>le</strong>s<br />

pour terminer son voyage en beauté. Muriel Jacobs et<br />

alain <strong>le</strong>empoel maîtrisent toutes <strong>le</strong>s nuances de la partition<br />

d’Ingmar Bergman.<br />

UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU THÉâTRE LE PUBLIC ET DU<br />

THÉâTRE DE NAMUR.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Public</strong><br />

à l’Espace Marignan<br />

de Char<strong>le</strong>roi<br />

Saison 2011-2012<br />

La vie devant soi<br />

de Romain GARY (Émi<strong>le</strong> AJAR)<br />

Amour et grivoiseries<br />

de Geneviève VOISIn<br />

L’éthique <strong>du</strong> lombric<br />

de Stefano BEnnI<br />

Soudain l’été dernier<br />

de Tennessee WILLIAMS<br />

Entre quatre mains<br />

de et avec Jack COOPER<br />

Paix nationa<strong>le</strong><br />

de Geneviève DAMAS<br />

Shir<strong>le</strong>y Va<strong>le</strong>ntine<br />

de Willy RuSSEL<br />

Infos/réservations 0800 944 44<br />

www.theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be<br />

Espace Marignan<br />

Bou<strong>le</strong>vard Tirou 53<br />

6000 Char<strong>le</strong>roi<br />

<strong>du</strong> mardi au samedi à 20h15<br />

ouverture des sal<strong>le</strong>s 20h


Infos pratiques<br />

26<br />

Parking et Navette<br />

Garez votre voiture au Parking Scailquin, rue Scailquin 61<br />

(station Shell)<br />

ALLER : une navette <strong>Le</strong> <strong>Public</strong> vous embarquera à l’ang<strong>le</strong> des rues<br />

Scailquin et Saxe - Cobourg jusqu’au théâtre.<br />

Premier départ 18h30 et dernier départ 20h15.<br />

Au PuBLIC : paiement <strong>du</strong> parking : 6 €/voiture tout compris.<br />

RETOuR : en navette à l’issue de votre soirée spectac<strong>le</strong> ou restaurant.<br />

Taxi<br />

En collaboration avec <strong>le</strong>s Taxis Verts : 8 € par trajet<br />

( al<strong>le</strong>r ou retour ) dans <strong>le</strong>s 19 communes de Bruxel<strong>le</strong>s.<br />

Uniquement sur réservation au 0800/944 44 avant 17h.<br />

Paiement <strong>du</strong> taxi à la bil<strong>le</strong>tterie <strong>du</strong> <strong>Public</strong>.<br />

à tab<strong>le</strong><br />

nos restaurants sont ouverts <strong>le</strong>s jours de représentations<br />

à partir de 18h30 et vous accueil<strong>le</strong>nt<br />

pour l’apéritif.<br />

la cuisine <strong>du</strong> resto et cel<strong>le</strong> de l’aparté ouvrent à<br />

19h00.<br />

Pour dîner avant <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong>, au Resto, vous devez passer votre<br />

commande avant 19h30. à l’Aparté, vous pouvez <strong>le</strong> faire jusqu’à<br />

19h50. Réservation souhaitée au 0800 944 44<br />

Vous préférez dîner après votre spectac<strong>le</strong> ?<br />

N’oubliez pas de passer la commande de votre repas à l’accueil restaurant<br />

entre 20h00 et 20h30, pour que nous puissions vous assurer<br />

un service rapide dès la sortie de votre spectac<strong>le</strong>.<br />

Nous vous invitons à découvrir <strong>le</strong> menu <strong>du</strong> mois et<br />

la carte <strong>du</strong> Resto ainsi que <strong>le</strong>s tapas proposés par<br />

l’Aparté, sur notre site www.theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be<br />

Dans un espace tota<strong>le</strong>ment réinventé, venez découvrir <strong>le</strong> nouveau<br />

concept <strong>du</strong> <strong>Public</strong>. à savourer : <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs livres, <strong>le</strong>s thés <strong>le</strong>s plus<br />

rares, <strong>le</strong>s cafés <strong>le</strong>s plus subtils, <strong>le</strong> chocolat <strong>le</strong> plus fin.<br />

<strong>Le</strong>s Planches, un espace pour <strong>le</strong> plaisir !<br />

<strong>Le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

Accès<br />

RUe BRAeMT 64-70, 1210 BRUXeL<strong>Le</strong>S<br />

Fléché à partir de la Place Saint-Josse et de la Chaussée de Louvain<br />

MÉTRO : Madou ( ligne 2 et 6 )<br />

AuTOBuS : lignes 29 (Hof ten Berg), 63 (Maes), 65 (Bordet)<br />

Suite aux importants travaux dans <strong>le</strong> quartier,<br />

veuil<strong>le</strong>z noter que <strong>le</strong> parking Scailquin<br />

reste accessib<strong>le</strong> mais consultez notre site<br />

www.theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be pour rester informé<br />

des trajets futés pour y accéder ainsi que<br />

pour arriver au <strong>Théâtre</strong>.


S’abonner<br />

c’est malin !<br />

Nos formu<strong>le</strong>s d’abonnement* pour la saison 2011-2012<br />

L’abonnement<br />

3 spectac<strong>le</strong>s : 65€ (va<strong>le</strong>ur 75€)<br />

4 spectac<strong>le</strong>s : 80€ (va<strong>le</strong>ur 100€)<br />

7 spectac<strong>le</strong>s : 125 € (va<strong>le</strong>ur 175€)<br />

10 spectac<strong>le</strong>s : 155€ (va<strong>le</strong>ur 250€)<br />

13 spectac<strong>le</strong>s : 175€ (va<strong>le</strong>ur 325€)<br />

L’abonnement « Découverte »<br />

3 spectac<strong>le</strong>s dont une formu<strong>le</strong> Dîner + spectac<strong>le</strong> : 80 € (va<strong>le</strong>ur 100€)<br />

Dîner (menu: entrée - plat - dessert -hors boissons) au Resto <strong>du</strong> <strong>Public</strong><br />

avant ou après un des 3 spectac<strong>le</strong>s de votre choix<br />

L’abonnement pour <strong>le</strong>s moins de 30 ans<br />

(sur présentation de la carte d’identité)<br />

7 spectac<strong>le</strong>s - <strong>le</strong>s mardis, mercredis et jeudis : 95 € (va<strong>le</strong>ur 175€)<br />

<strong>Le</strong>s abonnements étudiant<br />

(moins de 26 ans et sur présentation de la carte d'étudiant à chaque spectac<strong>le</strong>)<br />

13 spectac<strong>le</strong>s : 65€<br />

10 spectac<strong>le</strong>s : 60 €<br />

7 spectac<strong>le</strong>s : 49 €<br />

4 spectac<strong>le</strong>s : 30 €<br />

**- pour <strong>le</strong> spectac<strong>le</strong> Cyrano de Bergerac, compte tenu de la large distribution (30 acteurs), supplément de 5€,<br />

quel que soit l'abonnement choisi.<br />

- <strong>le</strong>s 3 spectac<strong>le</strong>s <strong>du</strong> <strong>Public</strong> au Palais des Beaux-Arts ne sont pas repris dans nos formu<strong>le</strong>s d'abonnement,<br />

mais tout abonné <strong>du</strong> <strong>Public</strong> bénéficie pour ces spectac<strong>le</strong>s d'un tarif préférentiel de 12€/place (au lieu de 25€)<br />

Tarifs Artic<strong>le</strong> 27, demandeurs d’emploi et autres tarifs spécifiques avantageux sur www.theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be<br />

Infos/Réservations : 0800/944 44 - www.theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be


Rue Braemt 64-70, 1210 Bruxel<strong>le</strong>s<br />

Infos/Réservations : 0800/944 44<br />

www.theatre<strong>le</strong><strong>public</strong>.be<br />

Réalisé avec l’aide de Ministère de la Communauté française – Service <strong>du</strong> <strong>Théâtre</strong><br />

ACTE <strong>le</strong> Journal <strong>du</strong> <strong>Public</strong> est édité sur papier recyclé.<br />

Éditeur responsab<strong>le</strong> : Patricia Ide

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