Traité des monnaies - Institut Coppet
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ÉCRITS MONÉTAIRES DU XIV· SIÈCLE<br />
raison <strong>des</strong> désaccords de la multitude, est-ce qu'elle n'a pu con<strong>des</strong>cendre,<br />
sur ce point, à ce que l'entière disposition de la monnaie<br />
soit dorénavant à la volonté du prince? Si, bien sûr, et aussi<br />
à ce qu'il tire, par cette raison, un revenu de la mutation ou de<br />
la réglementation de la monnaie. Par ailleurs, comme on le disait<br />
au chapitre VII, il faut fixer une certaine indemnité pour la fabrication<br />
de la monnaie, et le prince peut et doit prélever une partie<br />
de cette indemnité. Il peut donc, pour la même raison, avoir<br />
ou recevoir là-<strong>des</strong>sus de plus en plus de gain, autant par conséquent<br />
que ce que lui rapporterait une mutation de la monnaie.<br />
Il peut donc aussi, en ayant recours à de telles mutations, alléger<br />
ce prélèvement.<br />
En outre, il faut que le prince perçoive sur la communauté <strong>des</strong><br />
revenus assurés et élevés qui lui permettent de tenir un rang<br />
noble et honoré, comme il convient à la magnificence princière<br />
ou à la majesté royale. Il faut aussi que ces revenus proviennent<br />
du domaine du prince ou d'un droit propre à la couronne<br />
royale. Il se peut donc qu'une part importante de ces revenus<br />
ait été autrefois assignée sur le monnayage, de sorte qu'il soit<br />
permis au prince de recevoir du gain en muant les <strong>monnaies</strong>.<br />
Il se peut également que, si celui lui était retiré, le reste de ses<br />
revenus ne suffise plus à lui assurer un train de vie convenable.<br />
Vouloir lui ôter le pouvoir de muer les <strong>monnaies</strong>, c'est donc attenter<br />
à l'honneur de la royauté, spolier le prince, l'appauvrir même,<br />
et le priver de la magnificence indispensable à son rang, de façon<br />
non moins indue que condamnable pour toute la communauté<br />
qui ne doit avoir de prince que fort de la condition la plus élevée.<br />
CHAPITRE XXIV<br />
Réponse à ce qui précède<br />
et conclusion principale<br />
Bien que de nombreuses difficultés, que je négligerai toutefois<br />
ici par souci de brièveté, puissent peut-être faire obstacle à la réfu-<br />
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