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Traité des monnaies - Institut Coppet

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ÉCRITS MONÉTAIRES DU XIV' SIÈCLE<br />

empreinte doit être fine et difficile à reproduire ou contrefaire.<br />

II doit aussi être défendu pénalement que quelqu'un, qu'il s'agisse<br />

d'un prince étranger ou d'une autre personne, fabrique une monnaie<br />

semblable en type et de moindre valeur, de sorte que le<br />

commun <strong>des</strong> hommes ne saurait pas distinguer l'une de l'autre.<br />

Ce serait là un méfait, et personne ne peut en avoir le privilège,<br />

parce qu'il s'agit d'une falsification. Dans ce cas, il est juste de<br />

faire la guerre contre un tel étranger.<br />

CHAPITRE VI<br />

A qui cette monnaie appartient-elle ?<br />

Quoique, pour l'utilité commune, il revienne au prince de mettre<br />

sa marque sur la pièce de monnaie, il n'est pas cependant<br />

le maître ou propriétaire de la monnaie qui a cours dans son<br />

Etat. Comme il ressort du premier chapitre, la monnaie est l'étalon<br />

de la permutation <strong>des</strong> richesses naturelles 17 ; elle est donc la<br />

possession de ceux auxquels appartiennent ces richesses. En effet,<br />

si quelqu'un donne son pain ou le labeur de son propre corps<br />

pour de l'argent, un fois qu'il l'a reçu, il est à lui comme l'était<br />

le pain ou le labeur de son corps, dont il était libre de disposer,<br />

à supposer qu'il ne soit pas esclave. Car ce n'est pas seulement<br />

aux princes que Dieu a donné au commencement la liberté et<br />

le pouvoir de disposer <strong>des</strong> choses, mais à nos premiers parents<br />

et à toute leur postérité, comme il est écrit dans la Genèse 18 • La<br />

monnaie n'appartient donc pas au seul prince.<br />

On pourrait opposer à cela que Notre Sauveur, lorsqu'on lui eut<br />

montré un denier, demanda: « De qui sont-elles, cette effigie et<br />

cette légende? » et que, comme on lui répondit: « De César »,<br />

il décréta: « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu<br />

ce qui est à Dieu », comme pour dire: « La pièce est à César parce<br />

que l'effigie de César y est imprimée19• » Mais, à celui qui exa-<br />

17. " ... instrumentum equivalens permutandi divitias naturales ... »<br />

18. Genèse, l, 28.<br />

19. Evangile selon saint Matthieu, XXII, 20-22.<br />

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