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Traité des monnaies - Institut Coppet

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ÉCRITS MONÉTAIRES DU XIVe SIÈCLE<br />

sans dire que « cette révolution » philosophique et sociale ne fut<br />

pas neutre dans l'affirmation par les nominalistes d'une thèse<br />

monétaire nouvelle dont les textes présentés ci-après sont une<br />

illustration. Ainsi, la scolastique n'était pas une doctrine en soi,<br />

mais était porteuse d'un double mouvement opposé qui la détruisit<br />

elle-même bien avant que les modernes ne lui portent, moribonde<br />

déjà depuis deux siècles, l'estocade finale.<br />

L'Aristote latin<br />

ou la construction d'un savoir nouveau<br />

Quel rôle a joué Aristote dans l'émergence de la science scolastique<br />

et plus particulièrement dans ce débat doctrinal entre les<br />

tenants d'un savoir théologique et les tenants d'un savoir scientifique<br />

? Aristote était connu indirectement <strong>des</strong> intellectuels occidentaux<br />

dès la fin du XIIe siècle, par l'entremise <strong>des</strong> commentateurs<br />

arabes. Averroès (1126-1198) a permis à Albert le Grand<br />

de connaître et faire connaître la philosophie de l'auteur grec.<br />

Mais la vague déferlante de l'aristotélisme ne commença réellement<br />

que vers 1220 et alla en grossissant jusqu'en 1275 où, à<br />

partir de cette date, on peut dire que l'ensemble du corps aristotélicien<br />

fut révélé au monde médiévaP3. II est difficile d'imaginer<br />

la frénésie avec laquelle ces intellectuels s'emparèrent de<br />

la philosophie antique, faisant d'Aristote le Philosophe. L'un après<br />

l'autre, ses manuscrits furent traduits parfois de l'arabe, principalement<br />

du grec, dans la langue véhiculaire de l'époque, le latin.<br />

Des clercs se spécialisèrent dans ce travail de traduction. Un certain<br />

Guillaume de Moerbeke (1215-1286), missionnaire dominicain<br />

envoyé à Corinthe, traduisit en l'espace d'une dizaine<br />

d'années plus de quinze ouvrages du Philosophe. Nous lui devons<br />

notamment les premières traductions, qui resteront les seules<br />

versions jusqu'au XVIe siècle, de l'Ethique à Nicomaque et la<br />

Politique. Ces premières traductions étaient souvent imparfaites<br />

33. Sur la découverte <strong>des</strong> textes d'Aristote et la chronologie de leur traduction, voir<br />

Palemon Glorieux, La Faculté <strong>des</strong> Arts et ses maîtres au X/f/e siècle, Paris, 1971.<br />

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