Traité des monnaies - Institut Coppet
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ÉCRITS MONÉTAIRES DU XIV' SIÈCLE<br />
désirant judicieusement révoquer ce que tu avais fait inconsidérément,<br />
et satisfaire aux besoins du peuple, tu nous as humblement<br />
requis de te dispenser de l'observation de ce serment<br />
qui, tu le crains, fait courir à toi et à ton royaume un grave danger.<br />
Un examen diligent de cette question aurait pu facilement révéler,<br />
la vérité une fois établie, que ce n'était pas tant une dispense<br />
qui était nécessaire, qu'une interprétation qu'il fallait rechercher<br />
pour savoir si, lorsque tu fis ce serment, tu croyais la monnaie<br />
fausse ou si tu la croyais légitime.<br />
Si tu la croyais fausse, ce que nous ne pouvons croire de la<br />
majesté royale, le serment aurait été illicite et nullement à observer.<br />
Pour cela, il faudrait t'imposer une pénitence parce que le<br />
serment n'a pas été institué pour être un lieu d'iniquité.<br />
Si cependant tu la croyais légitime, le serment aurait été licite<br />
et doit être tenu en toute occasion. Pour qu'il soit observé d'une<br />
manière irrépréhensible, nous décidons et ordonnons qu'après<br />
avoir décrié la monnaie qui avait été privée de son poids légitime,<br />
tu fasses frapper une autre monnaie, au nom de ton père,<br />
en la ramenant au poids légitime, selon l'état meilleur qu'elle<br />
a eu du temps de ton père, de façon à ce que la monnaie ancienne<br />
qui n'avait pas quitté par falsification cet état soit à parité avec<br />
elle, ce qui permettra à la fois d'éviter les dommages et de ternir<br />
ton serment.<br />
Cependant, si d'aventure, au moment où tu prêtais serment, tu<br />
savais que cette monnaie était privée de son poids légitime et<br />
que ta conscience te tourmente là-<strong>des</strong>sus, confesse humblement<br />
ton péché à notre vénérable frère, l'évêque de Saragosse, à qui<br />
nous écrivons à ce sujet, et reçois avec dévotion la pénitence<br />
qu'il t'imposera pour serment illicite, et accomplis-la avec<br />
application.<br />
Donné au Latran, aux nones d'avril, l'an deux de notre pontificat.