Traité des monnaies - Institut Coppet
Traité des monnaies - Institut Coppet
Traité des monnaies - Institut Coppet
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
QUESTION<br />
RÉPONSE<br />
ÉCRITS MONÉTAIRES DU XIV' SIÈCLE<br />
draps et de soie l'appellation de sou et de livre se<br />
réfère aux petits florins anciens, et qu'en ce qui concerne<br />
les autres choses elle s'entende par rapport<br />
aux nouveaux florins. J'ai dit aussi: la vraisemblance<br />
; en effet, si nous comprenions que l'appellation<br />
de sou et de livre se réfère à la monnaie nouvelle,<br />
il se produirait qu'une chose d'un grand prix<br />
serait donnée pour une toute petite somme; si, à<br />
l'inverse, nous comprenions qu'il s'agit de<br />
l'ancienne monnaie, il se produirait qu'une chose<br />
de vil prix serait donnée pour une forte somme.<br />
C'est pourquoi nous devons toujours prendre en<br />
compte cette vraisemblance qui découle de la qualité<br />
de la chose3•<br />
Deuxièmement, vu que c'est la monnaie reconnue<br />
qui est promise, est-ce que le débiteur peut acquitter<br />
une monnaie pour l'autre?<br />
Ici, semble-t-il, notre jurisconsulte4 répond non, si<br />
le créancier doit éprouver de ce fait un quelconque<br />
désagrément. Donc, à l'inverse, si le créancier<br />
n'éprouve aucun désagrément, il semble admettre<br />
que le débiteur puisse acquitter une monnaie pour<br />
une autre. Mais cela va à l'encontre du fait qu'on<br />
ne peut acquitter une chose pour une autre sans<br />
l'accord du créanciers. C'est pourquoi certains ont<br />
dit, comme dit la Glose6 , que, dans tous les cas,<br />
lorsque le créancier n'est pas consentant, on considère<br />
qu'il éprouve un désagrément parce que cela<br />
se fait contre sa volonté et que l'on ne pourra donc<br />
3. « ... d'après la loi Semper in stipulationibus et la note qui s'y rapporte du titre De<br />
regulis juris [D, L, XVII, 34], et cela en accord avec la loi fmperatores du titre De<br />
contrahenda emptione du Digeste [D, XVIII, l, 71]. »<br />
4. Paul, jurisconsulte romain, rédacteur de cette loi.<br />
5. « .•• d'après le paragraphe 1 de la loi 2 du titre Si certum petetur du Digeste [D,<br />
XII, l, 2, 1] et la loi Eum a quo du même titre».<br />
6. Glose rédigée par Accurse au XIIIe siècle.<br />
174