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Traité des monnaies - Institut Coppet

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ÉCRITS MONÉTAIRES DU XIV' SIÈCLE<br />

par celui qui a le pouvoir d'ordonner la monnaie.<br />

C'est évident, parce que la monnaie reçoit<br />

sa signification 12 du seigneur.<br />

9- NOTE Neuvièmement, il faut noter que tout, dans la<br />

cité, doit être fait pour l'honneur et le bien du<br />

gouvernement de toute la communauté. Il<br />

s'ensuit corollairement que quiconque s'occupe<br />

d'un bien privé au détriment du bien commun<br />

commet un péché mortel. Or, il faut savoir que<br />

le bien 13 a un double aspect, à savoir le bien<br />

premier, qui est le bien de l'âme, et le second,<br />

qui est le bien du corps. Donc, en comparant<br />

le bien privé premier avec le bien second commun,<br />

le bien privé doit être préféré. Mais, en<br />

comparant le bien second privé avec le bien<br />

second commun, le bien commun doit être<br />

préféré.<br />

l" CONCLUSION A partir de ces préliminaires, la première conclusion<br />

est que c'est au seul prince qu'appartient<br />

la mutation <strong>des</strong> <strong>monnaies</strong>; c'est évident<br />

parce que c'est au prince seul qu'il appartient<br />

d'ordonner la monnaie, donc etc. Le conséquent<br />

est évident parce que celui qui est maître de la<br />

constituer est maître de la muer. L'antécédent<br />

est connu et là, le prince doit être compris non<br />

en tant qu'un homme tout seul, mais comme<br />

tous ceux qui doivent gouverner.<br />

2- CONCLUSION La deuxième conclusion est qu'en aucun cas la<br />

mutation de monnaie n'est licite pour le bien<br />

privé, que ce soit de la part du prince ou de la<br />

part de quelqu'un d'autre, et cela surtout dans<br />

12.« ... interpretationem ... ». Le prince, en effet,« criait» le cours de la monnaie, c'està-dire<br />

fixait le prix de la pièce de métal en unité de compte.<br />

13. Jean Buridan se réfère ici à l'analyse que mène Aristote sur la notion de bien<br />

dans la Rhétorique.<br />

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