Traité des monnaies - Institut Coppet
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GLOSE<br />
TEXTE<br />
GLOSE<br />
TEXTE<br />
NICOLAS ORESME - LA POLITIQUE<br />
Et ainsi, tout ce qu'il mettait à sa bouche devenait de<br />
l'or. 1/ était roi de Lydie, et Ovide 12 met cette fable<br />
dans son XIe livre.<br />
Ensuite, Aristote définit la vérité.<br />
C'est pour cela que ceux qui, sur ce sujet, pensent juste<br />
tiennent et disent que les richesses sont autre chose<br />
que la pécuniative et que la pécuniative est autre chose<br />
que les richesses naturelles. L'acquisition de ces richesses<br />
naturelles relève de l'économique. Mais la pécuniative,<br />
qui est le change, multiplie les deniers, non<br />
pas de quelconque manière mais seulement par la<br />
mutation <strong>des</strong> deniers. Et la pécuniative est du domaine<br />
de la monnaie car la monnaie est le commencement<br />
et la fin de cette mutation.<br />
Car elle tend à faire croÎtre la monnaie par la monnaie.<br />
LIVRE 1 - CHAPITRE Xl<br />
Dans le XIe chapitre, Aristote montre que la pécuniative<br />
est sans terme ni limite.<br />
Les richesses que l'on voudrait acquérir par cette pécuniative<br />
sont sans terme ni limite. La raison en est que,<br />
tout comme en médecine le désir de guérir les mala<strong>des</strong><br />
est sans terme ni limite, de même, en tout art, le<br />
désir et souci d'atteindre le but que se fixe cet art est<br />
sans limite, car l'on veut et désire atteindre cette fin<br />
le mieux que l'on peut. Mais le désir <strong>des</strong> choses ou<br />
<strong>des</strong> moyens qui sont mis en œuvre pour atteindre cette<br />
fin n'est pas sans limite car le terme et la modération<br />
sont mis en toutes ces choses comme il convient pour<br />
la fin que l'on se propose. De cette façon, la pécuniative<br />
dont on vient de parler est sans limite ni terme.<br />
12. Ovide, Métamorphoses, Xl, 121. Fameuse légende du roi Midas, rapportée par<br />
Aristote dans la Politique, l, 9 (1275b 15). Jean Buridan cite cette même fable, sous<br />
le nom du roi Calibe, dans la question XXI du livre III de la Politique.<br />
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