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je fais de la piscine, je sais pas nager, alors madame m’apprend… avec Mme X. j’ai nagé et
après j’ai failli me noyer mais elle m’a rattrapé… Après y a une balle des fois on va dans le
petit bassin pour lancer la balle au fond et il faut la rattraper au fond, moi je sais la rattraper
au fond et madame est contente de moi ». La reconnaissance des dessins par la maîtresse
leur donne une grande valeur : « on donne à la maîtresse et la maîtresse le met sur le
mur, je suis contente quand elle met mon dessin sur le mur ». La maîtresse est aussi celle
qui peut comprendre les problèmes de l’enfant. Ainsi Justine qui a peur du noir, sans dire
exactement pourquoi dans l’entretien, parle de sa première maîtresse : « Une fois avec la
maîtresse que j’aime bien, elle disait que c’était normal que tout le monde avait peur du noir
alors je suis rassurée ». Justine garde le silence après cette remarque, contrairement à son
habitude.
En résumé l’enseignant est donc celui qui a la maîtrise des bonnes relations avec l’élève
ou pas. Il est aimé en fonction de cela. Il est aussi celui qui aide ou pas. C’est dire que
beaucoup de remarques vont s’inscrire dans ce registre du pouvoir. Le maître a du pouvoir
sur l’élève… Il a le pouvoir de demander à l’élève quelque chose que celui-ci n’aime pas et
même de l’exiger en sachant que cet élève n’aime pas. Il a aussi le pouvoir d’aider ou de
« protéger » cet élève à condition que celui-ci le mérite.
D’autres adultes apparaissent dans le cadre de l’école, assimilés plus ou moins par les
enfants au corps enseignant, ce sont les personnels de cantine. Ainsi Lucie (CM ) : « où je
me sens pas bien c’est à la cantine… je me sens pas bien parce que euh, des fois elle nous
force à manger, là, celle, euh la dame qui surveille et pis ils nous obligent à goûter aussi
quand on n’aime pas du tout et moi j’aime pas le fromage et pis euh une fois elle m’avait fait
goûter et pis euh j’ai recraché dans mon assiette » Sont aussi évoquées de manière indirecte
les personnes qui sont responsables de la propreté des locaux. Les enfants paraissent très
sensibles à cet aspect comme relevant d’une marque d’intérêt pour eux : « à SC c’était tout
le temps nettoyé, y’avait beaucoup de femmes de ménages, nos tables c’était bien nettoyé,
c’était nickel les carreaux aussi et puis ben, à terre c’est tout cracra, y a plein de tâches »
(Flora).
Qu’en est-il de ces relations de l’élève au maître, à l’école F ? Comment les élèves parlent-ils
de leur maître ? La première réponse qui s’impose est que ce maître tient peu de place dans
l’entretien, et ce, quelles que soient les trois positions d’élèves par rapport aux contraintes
extérieures.
Certains élèves vont décrire « les activités » du maître : « notre maître il a un projecteur…
puis avec son ordinateur il montre… on a regardé le diaporama des correspondants » ou
encore « le lundi il y a Mr, mon maître qui fait un truc pour faire les devoirs du soir ». Il peut
aussi être question de la répartition des élèves dans les différentes activités, répartition
soumise aux décisions collectives : « en fait on avait décidé de faire… Ils font quelque
chose en terre et nous en arts plastiques, ça fait qu’il y aurait le maître en terre ou en arts
plastiques et Maxime… ».
Mais la relation est très particulière : le maître qui peut être « on » propose quelque chose à
« on » ou à « nous », comme le raconte Odile : « ici on nous le donne (devoirs à la maison),
on nous demande si on a tout compris, est-ce qu’on a besoin d’aide en quelque chose et
puis le lundi soir… on a une feuille d’entraînement toutes les semaines et pour commencer
la feuille et que le maître il nous mette un peu sur des pistes ensuite on finit chez nous ».
Dans ce contexte l’évaluation s’adresse à tous : « on est en CM1, l’année prochaine on sera
en CM2 et puis après on va au collège, donc le maître il nous a dit “il faut un petit peu monter
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