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jamais crier », qui en expose les conséquences : « et moi j’aime pas quand ça crie, y a une
meilleure ambiance dans la classe. Si ça crie, t’as pas envie de travailler. Moi je suis à côté
de Julie en classe… en tout cas toutes les deux on se dit que c’est nul quand ça crie car
après ça nous énerve aussi ».
Mais il est aussi question de ces nombreuses relations enseignant/élève qui organisent le
temps et l’espace. Là encore les remarques à ce propos vont donner lieu à des jugements : le
maître est aimé ou pas en fonction de ses manières de distribuer le temps. Flora n’apprécie
pas qu’il y ait eu un changement d’horaire, qui désorganise la régularité : « à SC c’était
8h30-11h30 et l’après-midi 13h30-16h30 ». Pour Lucie cela semble étrange : « une autre
fois avec la maîtresse on avait cherché des informations sur Versailles comme on avait
été le visiter, le château. Et pis la maîtresse elle demande… si on peut rechercher des
informations sur Versailles. Moi j’en ai eu et puis euh je voulais lui, je voulais lui donner et
puis elle m’a dit d’aller m’asseoir alors, euh, j’ai pas eu le temps d’aller lui donner ! »
Le maître est celui qui peut choisir sa place dans l’espace et qui gère l’espace de l’élève. Pour
Flora (CM ), cela semble avoir beaucoup de conséquences : « y a tout plein de chaises, y
a des rangées de chaises. Devant y a un bureau où c’est la prof d’art plastique qui s’y met.
Et y a des rangées de chaises… moi j’suis tout le temps au deuxième rang et c’est chiant
parce que… j’aime pas parce qu’elle est petite déjà… elle est petite et y’a… le tableau y
fait la porte et… quand la maîtresse elle écrit, on voit pas trop bien ce qu’elle écrit et c’est
beaucoup serré ».
Le maître ou la maîtresse est aussi celui qui peut initier des activités particulières. Flora
exprime encore ses regrets : « on faisait des trucs pour la fête des mamans… on faisait plus
de trucs, on faisait des trucs… des machins… des… pots de sable colorés, on faisait plein
de trucs. On apprenait plus que Q. Là Q elle est partie la dame et on n’apprenait presque
rien, on n’a rien fait ».
En définitive l’enseignant est celui qui exige. Il peut même exiger quelque chose qui n’est
pas dans la continuité de la matière en cours, que l’élève n’aime pas faire ou ne sait pas
faire. Ainsi en est-il pour Lucie :
« c’était une maîtresse qui nous faisait biologie mais c’est parce qu’elle a eu un enfant donc
maintenant c’est un maître, pis il est un peu plus sévère que la maîtresse… la dernière
fois il, j’avais fini d’écrire euh le truc fin, le, la, la feuille euh, fin ce qu’on devait écrire et
euh comme j’avais fini, que je lui avais montré il m’a demandé si je savais pas quoi faire
et pis il m’a donné des, des, hum divisions à faire alors que je savais pas les faire quoi ».
L’élève peut avoir une idée sur ce qui pousse l’enseignant à agir ainsi. Justine est envoyée
au tableau : « Elle interroge toujours Julie ou moi parce qu’on est les meilleures pour aller
au tableau mais elle sait que j’aime pas ». On a vu Elsa dire à propos des licornes que la
maîtresse interdisait de dessiner et pourrait arracher les dessins. Mais l’exemple le plus fort
est donné par Corentin, pour qui le non-savoir devient objet public d’humiliations : « il disait
à toute la classe que j’avais fait euh, que j’avais fait cette erreur là. Et ça fait que j’arrivais
plus à travailler et… et il continuait. En fait il criait à toute la classe que euh… j’ai fait cette
erreur là… Il y avait un aussi, un autre euh… quiiii était comme ça, qui avait les mêmes
difficultés que… ben il faisait aussi, il faisait le même coup euh… à lui aussi… ben en fait à
tous ceux qui avaient des problèmes et ben euh… il faisait ça… ça fait que toute la classe
rigolait. »
Corentin explique ici non seulement que le maître « disait à toute la classe » mais qu’il ne
l’aidait pas, contrairement à ce qu’il va trouver dans la nouvelle école. Ce qu’il préfère dans
IUFM Nord-Pas de Calais