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à la seule individualité physique et varie avec les cultures » (Michaud, 00 , ), on peut
alors faire l’hypothèse que les contours de la personne sont mieux préservés lorsqu’il y a
un positionnement d’équipe. C’est là un élément important à transférer pour la prévention
de la victimation des enseignants. Mais ce positionnement d’équipe pose la question de
l’équipe et de sa constitution dont nous traiterons plus tard. Son efficience, par ailleurs,
tient à une lecture des incidents qui apparaît fonction des formes de gestion des problèmes
adoptés par les professionnels. Limitée à une sorte de navigation à vue, elle ne permet pas
de déconstruire le sentiment de violence attachée à leur survenue. Pensée et construite
collectivement, elle favorise une reprise du contrôle de la situation, une réintroduction de
la prévisibilité dans l’imprévisibilité, de la rationalité dans l’irrationalité, des règles dans la
rupture de règles. Ces éléments nous amènent à étudier de manière plus fine les modalités
de gestion des incidents et ce, d’autant plus que si les maîtres Freinet parlent peu de
violences, les moyens de régulation sont longuement développés.
2. Les processus de régulation de la vie scolaire
L’analyse des entretiens avec les maîtres Freinet fait apparaître quatre niveaux de
régulation :
0
– la gestion des conflits : intervention immédiate dès le déclenchement du conflit en
séparant les protagonistes et un règlement différé de l’affaire ;
– les dispositifs de régulation de la vie scolaire : les « conseils d’enfants » en particulier,
l’importance du cadre et de la loi en général ;
– les définitions des rapports aux parents et l’organisation des relations entre eux et
l’institution : pour une compréhension mutuelle et un soutien des parents dans le travail
de leur(s) enfant(s) ;
–
les rituels, les activités scolaires et le travail des élèves : le travail et le groupe
contribuent à la régulation des problèmes.
2.1. La gestion des conflits
La logique dominante de gestion des conflits se caractérise d’abord par une intervention
immédiate « en cas de violence avérée » pour séparer les protagonistes, que ce soit
d’ailleurs des élèves ou des parents. S’il s’agit d’élèves (cf. extraits d’entretien précédents),
ils sont sanctionnés immédiatement d’une perte d’autonomie et doivent rester en présence
d’un adulte qui décide de ce qu’ils peuvent ou pas faire. Le règlement du conflit est différé
et s’effectue soit au sein du conseil d’enfants de classe ou d’école pour les élèves, soit en
présence d’autres enseignants dans la salle des maîtres s’il s’agit de parents. La réponse
apportée est alors une réponse collective, du groupe classe ou de l’équipe pédagogique,
en rapport avec le cadre institutionnel et la loi. Elle consiste à la fois à énoncer ce qui va
à l’encontre des règles et à prévenir d’autres incidents en établissant une sorte de contrat
tacite.
« le plus vite possible c’est le lendemain hein, c’est-à-dire que c’est pas tout de suite »
« Ben un gamin, un gamin par exemple qui a, qui a frappé une gamine à l’extérieur de l’école à
quatre heures trente cinq hein, devant la mère de la gamine hein, qui s’est fait frapper parce que,
avant de venir à l’école le matin, il s’était disputé, enfin, il y avait eu des trucs euh, il a gardé ça
toute la journée, et puis en sortant il est allé à quatre heures et demie juste après la grille, il est
allé frapper violemment, et donc là il y a eu des altercations entre les parents et donc là, je sépare
physiquement les parents quand c’est possible et puis très vite je prends d’abord les parents un
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