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Télécharger le tome 1 - IUFM

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maîtres titulaires. Ils par<strong>le</strong>nt de « classe diffici<strong>le</strong>s » qu’il faut « maîtriser », « d’élèves durs »<br />

qu’il faut « canaliser ». L’instauration d’un ordre scolaire apparaît ainsi passer par un travail<br />

continu, de longue ha<strong>le</strong>ine, et une vigilance de tous <strong>le</strong>s instants.<br />

1.2.2. Des incidents aux formes similaires mais une <strong>le</strong>cture différente de la<br />

réalité<br />

À l’instar de <strong>le</strong>urs collègues du département du Nord, <strong>le</strong>s incidents qui apparaissent <strong>le</strong>s plus<br />

marquants, impliquent <strong>le</strong>s parents et ce, d’autant plus lorsque ces derniers font intrusion<br />

dans l’espace-temps classe. Là aussi, ils résultent souvent d’une sanction prise à l’encontre<br />

de <strong>le</strong>ur enfant que <strong>le</strong>s parents estiment non justifiée ou injuste.<br />

« Le papa est venu fâché <strong>le</strong> soir, pour récupérer <strong>le</strong> ballon »<br />

« j’aimerais que tu choisisses un incident qui t’as particulièrement touché depuis <strong>le</strong> début de<br />

l’aventure…<br />

– Qui m’aurait moi mis mal à l’aise ?<br />

– Même plus, meurtrie, ou heurtée ou…<br />

– Meurtrie moi. (si<strong>le</strong>nce) Un extrêmement grave mais un où j’ai eu un ressenti moi. C’est un<br />

enfant qui n’est plus là qui s’appel<strong>le</strong> N. Je sais pas si tu te rappel<strong>le</strong>s de lui, enfin bon, il était ici, il<br />

venait d’ail<strong>le</strong>urs et puis au bout de deux ou trois [semaines ou mois ?], il est reparti et où c’était<br />

aussi un enfant (rire) qui pouvait être très pénib<strong>le</strong> par certains moments et qui ne respectait<br />

aucune règ<strong>le</strong> qui est toujours à la limite de la règ<strong>le</strong>, qui essaye de la franchir et c’était juste pour<br />

une histoire de ballon, à qui j’avais pris son ballon. Le papa est venu fâché <strong>le</strong> soir, pour récupérer<br />

<strong>le</strong> ballon et en fait, on n’a pas… »<br />

« Et on n’a pas convoqué <strong>le</strong> parent dans la sal<strong>le</strong> des maîtres […] pour lui rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s<br />

règ<strong>le</strong>s de fonctionnement »<br />

« À mon avis, là on n’a pas été bien jusqu’au bout, c’est-à-dire qu’on aurait dû faire comme on<br />

a fait après pour d’autres parents, parce qu’il est arrivé furieux, c’était pas méchant ce qu’il m’a<br />

dit mais il voulait récupérer absolument… son fils avait absolument raison quoi. Puisque Mme<br />

N. lui a pris, el<strong>le</strong> était méchante, discours classique dans ces cas là. Et on n’a pas convoqué <strong>le</strong><br />

parent dans la sal<strong>le</strong> des maîtres avec un ou deux enseignants pour lui rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de<br />

fonctionnement comme, on ne vient pas comme ça sans demander à être reçu, qu’on ne venait<br />

pas interrompre quelqu’un en train de travail<strong>le</strong>r ».<br />

« Tu vois, ça c’est peut-être la chose… »<br />

« Parce qu’il est venu à un moment où je… je sais plus ce qui se passait, c’était un jour où en<br />

plus mes élèves faisaient un spectac<strong>le</strong> dans la sal<strong>le</strong> de sport. C’était la dernière semaine des<br />

vacances de Noël. On faisait un petit truc et il est venu m’interrompre à un moment où on était<br />

en train de représenter, enfin <strong>le</strong>s gamins n’étaient pas encore ressortis du vestiaire, je sais plus.<br />

J’étais encore avec des élèves pour me raconter sur cette histoire du gamin qui ne me préoccupait<br />

vraiment pas et en… j’ai… où j’ai pas réagi à reporter et à <strong>le</strong> convoquer pour en par<strong>le</strong>r donc là,<br />

non… j’ai pas de souvenir. J’ai pas eu de conflit fort en face. Tu vois, ça c’est <strong>le</strong> plus grave de ce<br />

que j’ai pu avoir » (CE , année ). L’incident que relate l’enseignante s’est déroulé année .<br />

Ce qui fait vio<strong>le</strong>nce à l’enseignante, à l’instar de ses collègues, c’est l’intrusion dans son<br />

espace-temps de travail : « Tu vois c’est peut-être la chose »… la plus grave. Mais ce qui la<br />

différencie, c’est son analyse du traitement de l’incident : « on n’a pas convoqué <strong>le</strong> parent<br />

dans la sal<strong>le</strong> des maîtres […] pour lui rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s de fonctionnement ». L’incident est<br />

en effet relaté par la majorité des enseignants qui se déclarent victimes de vio<strong>le</strong>nce comme<br />

s’ils ne pouvaient peser sur l’interaction et ses suites, comme si l’incident se construisait en<br />

dehors d’eux. La situation n’est pas interrogée, ni recontextualisée, tant el<strong>le</strong> désempare,<br />

déstabilise. El<strong>le</strong> échappe d’autant plus à une possib<strong>le</strong> gestion en dehors de la réaction à<br />

<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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