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en ce qui concerne <strong>le</strong>s principes, lorsqu’ils ne sont pas étayés par des dispositifs aussi<br />
construits, ils relèvent très fréquemment plus du discours d’intention que d’une quelconque<br />
réalité observab<strong>le</strong>. Tout ceci incite donc à la prudence.<br />
Enfin, nous nous arrêterons sur une dernière question. Jusqu’où tout cela est réalisab<strong>le</strong><br />
dans une éco<strong>le</strong> « ordinaire », c’est-à-dire sans volonté d’expérimentation et de promotion<br />
(institutionnel<strong>le</strong>, socia<strong>le</strong>…), sans contacts particuliers avec l’IEN, des chercheurs, des<br />
mouvements pédagogiques, des médias etc., sans <strong>le</strong>s discussions, <strong>le</strong>s renvois et <strong>le</strong>s<br />
gratifications (symboliques) associés à ces échanges ? D’une certaine manière cela n’est<br />
pas sans sou<strong>le</strong>ver un paradoxe : plus une éco<strong>le</strong> fonctionne de manière expérimenta<strong>le</strong>, plus<br />
el<strong>le</strong> met en péril la transférabilité qu’el<strong>le</strong> cherche à promouvoir…<br />
3.2.2. Les limites du souhaitab<strong>le</strong><br />
Sans ignorer que <strong>le</strong> souhaitab<strong>le</strong> appartient plus à la nation, aux politiques et aux décideurs<br />
institutionnels, nous aimerions cependant effectuer deux remarques à ce propos.<br />
La première relève à la fois du politique (jusqu’où est-il souhaitab<strong>le</strong> de tenter d’unifier des<br />
fonctionnements scolaires ?) et de la recherche dans la mesure où l’état des lieux sur <strong>le</strong>quel<br />
se fonderait de tel<strong>le</strong>s décisions demeure encore, à notre sens, bien trop lacunaire :<br />
– il convient en effet d’approfondir <strong>le</strong> fonctionnement et <strong>le</strong>s effets de ce mode de travail<br />
pédagogique en étudiant notamment <strong>le</strong>urs différences selon <strong>le</strong>s niveaux scolaires et <strong>le</strong>s<br />
catégories d’élèves (CSP, genres…) ;<br />
– il est tout aussi nécessaire d’approfondir ces questions en prenant en compte d’autres<br />
modes de travail pédagogique (par exemp<strong>le</strong> en projet) ;<br />
– il est encore indispensab<strong>le</strong> de préciser ces questions en ce qui concerne ce que l’on<br />
regroupe dans la catégorie de mode de travail « classique » ou « traditionnel », avec<br />
des enseignants compétents et respectueux des élèves, afin de ne pas enterrer trop<br />
vite des fonctionnements parfois hâtivement agglomérés et critiqués en s’appuyant sur<br />
certaines dérives…<br />
La seconde remarque concerne <strong>le</strong>s limites du mode de travail que nous avons étudié,<br />
notamment en ce qu’il peut exclure a priori certains possib<strong>le</strong>s, intéressants au travers de la<br />
littérature théorique existant par ail<strong>le</strong>urs (travail en petits groupes, individualisation autour<br />
des problèmes orthographiques, consignes d’écriture col<strong>le</strong>ctive, écriture longue…), ou en ce<br />
que certaines accentuations (<strong>le</strong>s recherches et créations en mathématiques par exemp<strong>le</strong>)<br />
se paient de certains déséquilibres (absence de dispositifs similaires en grammaire ou en<br />
sciences, par exemp<strong>le</strong>). Cela soulève de nouveaux problèmes que nous comptons d’ail<strong>le</strong>urs<br />
explorer dans <strong>le</strong>s années à venir :<br />
– jusqu’où et comment ces possib<strong>le</strong>s (ici exclus) seraient intéressants ?<br />
– jusqu’où et comment serait-ce intégrab<strong>le</strong> sans modifier <strong>le</strong> mode de travail pédagogique<br />
lui-même ?<br />
–<br />
jusqu’à quel point peut-on penser ou espérer transformer / améliorer des pratiques<br />
qui tiennent déjà compte d’autant de dimensions…<br />
Comme on peut s’en apercevoir de multip<strong>le</strong>s questions demeurent en suspens. Nous<br />
tenterons d’y apporter des éléments de réponse complémentaires au travers des recherches<br />
en cours. Néanmoins nous ne saurions conclure ce rapport sans souligner deux constats. Le<br />
premier consiste en un rappel : au regard de l’état antérieur de l’éco<strong>le</strong>, des élèves concernés<br />
et du milieu environnant, cette expérience est indéniab<strong>le</strong>ment une réussite, quels que soient<br />
<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais