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Télécharger le tome 1 - IUFM

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Le premier événement se situe dans l’épisode concernant la sanction injuste de N (CM ,<br />

e épisode). Il permet <strong>le</strong> passage de la vérité de l’accusation à la nécessité d’accepter la<br />

décision du responsab<strong>le</strong>. En effet, <strong>le</strong> débat part au début de l’échange sur la « véracité »<br />

des « faits » concernant l’accusation : N refuse d’avoir parlé à haute voix deux fois. Des<br />

témoignages viennent soutenir ou défendre son accusation mais dont la « preuve »<br />

restant diffici<strong>le</strong> à effectuer : quel<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s limites entre la « petite » voix et la « haute »<br />

voix ? Comment peut-on déterminer ces critères de jugement ? C’est à ce moment-là<br />

qu’apparaissent d’autres interventions qui situent <strong>le</strong> débat à un autre niveau. La question<br />

n’est pas comment établir <strong>le</strong>s « faits » parce que de toute façon la décision est <strong>le</strong> produit<br />

d’un jugement personnel. Le problème renvoie plutôt d’une part à la confiance faite aux<br />

responsab<strong>le</strong>s des métiers et, d’autre part, à la responsabilité de l’accusé qui consiste à<br />

accepter la décision de ceux qui font <strong>le</strong>ur métier :<br />

Az : Xxx aussi je regardais <strong>le</strong>s hamsters et el<strong>le</strong> a mis une croix /mais j’ai dit c’est pas grave /parce<br />

que je parlais à la grosse voix /V ?<br />

V : C’est comme moi /j’avais retiré une croix à xx parce qu’el<strong>le</strong> par<strong>le</strong> à la grosse voix à O donc<br />

j’ai retiré une croix aussi à O /parce qu’el<strong>le</strong>s parlaient ensemb<strong>le</strong> à la grosse voix /et après el<strong>le</strong>s<br />

disaient qu’el<strong>le</strong>s ne parlaient pas à la grosse voix<br />

Az: J ?<br />

J. : Moi je trouve que ceux qui mettent <strong>le</strong>s croix ils font <strong>le</strong>ur métier /et il faut faire comme Az il faut<br />

pas dire non je n’ai pas parlé à la grosse voix<br />

Ainsi, <strong>le</strong> problème est abordé en termes de principes d’action de chacun plutôt qu’en termes<br />

de restitution des faits, en transformant celui-ci d’un problème pragmatique voir juridique<br />

(qu’est-ce qui s’est passé ?) en un problème éthique mettant en jeu la responsabilité aussi<br />

bien de l’acteur que de l’évaluateur (quel<strong>le</strong> est mon attitude face à ce jugement ?).<br />

Le deuxième événement se situe dans <strong>le</strong> troisième épisode du conseil de CM consacré<br />

aux précautions à prendre en compte lors de l’institution de la responsabilité d’un métier. Les<br />

élèves signa<strong>le</strong>nt un dysfonctionnement concernant la tâche du responsab<strong>le</strong> du matériel : il<br />

n’y a plus de matériel dans <strong>le</strong> bac prévu à cet effet, donc il faut transformer la définition de<br />

cette tâche : quel est <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> du responsab<strong>le</strong> du matériel, autrement dit, comment va-t-on<br />

faire pour emprunter du matériel ? Il y a surtout deux arguments qui apparaissent au cours<br />

de ce débat :<br />

– Argument de travail : la tâche du responsab<strong>le</strong> du matériel ne doit pas gêner son<br />

travail.<br />

–<br />

Argument de contrô<strong>le</strong> et/ou de protection : il faut prévoir une règ<strong>le</strong> qui empêche <strong>le</strong>s<br />

élèves de la classe de tricher (si c’est eux qui doivent mettre un rond quant ils empruntent<br />

un objet, comment peut-on garantir qu’ils ne vont pas tricher ?)<br />

Ces deux arguments transforment <strong>le</strong> dysfonctionnement signalé, d’un problème de contrô<strong>le</strong><br />

à un problème éthique qui met en jeu la responsabilité de l’élève : il n’est pas possib<strong>le</strong> de<br />

contrô<strong>le</strong>r complètement l’activité de quelqu’un. L’observation des règ<strong>le</strong>s s’appuie avant tout<br />

sur la responsabilité de chacun. Cel<strong>le</strong>s-ci ont une fonction de contrô<strong>le</strong> mais aussi, et surtout,<br />

de protection du travail de l’élève.<br />

Dans <strong>le</strong>s conseils genevois observés, des séquences d’échanges-débats ont lieu lorsqu’il<br />

s’agit par exemp<strong>le</strong> d’établir <strong>le</strong>s faits (s’est-el<strong>le</strong> moquée du nom de famil<strong>le</strong> ?) d’interpréter<br />

des faits, des paro<strong>le</strong>s (y a-t-il eu intention d’injurier ?), d’évaluer <strong>le</strong>s comportements (estce<br />

que se moquer du nom de famil<strong>le</strong>, c’est bien ?), de juger de l’efficacité et de la justice<br />

« Par<strong>le</strong>r à petite voix » est une règ<strong>le</strong> de la classe dont la transgression « coûte » une croix à l’élève<br />

concerné.<br />

<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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