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Télécharger le tome 1 - IUFM

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commenter pourrait peut-être aider <strong>le</strong>s élèves à distinguer des niveaux de questionnement<br />

et éventuel<strong>le</strong>ment des procédures, mais l’ouverture des sujets à approfondir deviendrait vite<br />

ingérab<strong>le</strong> en raison du nombre de thèmes abordés simultanément, et l’enseignant choisit <strong>le</strong><br />

plus souvent de ne pas alourdir l’exercice en ouvrant trop de pistes, au détriment peut-être<br />

de la systématisation des procédures.<br />

Quelques indices de la capacité à reformu<strong>le</strong>r et expliciter <strong>le</strong> foyer de la question apparaissent,<br />

surtout la deuxième année, en relation avec une meil<strong>le</strong>ure mémoire de l’interaction et<br />

peut-être une conscience plus claire, chez certains, des champs disciplinaires en relation<br />

avec l’événement relaté. Ainsi si la question précédente sur la guérison de l’amputation ne<br />

parvient pas à ouvrir un développement thématique (sur un contenu peut-être diffici<strong>le</strong>ment<br />

abordab<strong>le</strong> en CM ), cel<strong>le</strong> d’une autre élève lors du même exposé reprend et déplace plus<br />

explicitement une question déjà posée (moi j’avais presque la même question je voulais<br />

savoir si <strong>le</strong>s os des chats sont <strong>le</strong>s mêmes que <strong>le</strong>s nôtres, reprenant comment c’est sa jambe<br />

ton chat est-ce qu’il a des os et ils ont coupé son os), et pointe une question épistémique<br />

identifiab<strong>le</strong> par <strong>le</strong>s élèves, liée à une démarche connue (comparaison) qui rencontre des<br />

objectifs disciplinaires. Cette intervention apparaît dans un contexte où <strong>le</strong> questionnement a<br />

été plus fortement institutionnalisé et fait l’objet d’une réf<strong>le</strong>xion plus explicite en commun. La<br />

référence au discours d’autrui pour situer <strong>le</strong> sien peut être considérée comme un indicateur<br />

fiab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> plan de l’attention à l’interaction, et de la conscience de registres différents de<br />

traitement. Mais là encore <strong>le</strong>s élèves semb<strong>le</strong>nt avoir besoin de l’étayage de l’enseignant<br />

pour repérer et valoriser de tel<strong>le</strong>s ouvertures thématiques.<br />

Il reste que ces moments de problématisation ou de discussion restent variab<strong>le</strong>s en fonction<br />

des sujets abordés, dont <strong>le</strong>s caractéristiques déterminent en partie <strong>le</strong>s genres mis en œuvre<br />

et <strong>le</strong>s modes d’intervention. Certains sujets, soit trop familiers et chargés affectivement,<br />

soit trop lointains, semb<strong>le</strong>nt se prêter à des juxtapositions de témoignages ou d’apports<br />

ponctuels (<strong>le</strong>s animaux familiers, par exemp<strong>le</strong>), ou des inventaires de données empruntées,<br />

d’autres semb<strong>le</strong>nt plus propices à des enchaînements entre élèves et à des interrogations.<br />

On pourrait faire la même remarque pour <strong>le</strong>s livres présentés. De façon généra<strong>le</strong>, la plus<br />

grande fermeture de l’exercice et des contenus abordés, la coupure avec <strong>le</strong> vécu immédiat<br />

de chacun semb<strong>le</strong>nt favoriser, dans certains cas, des enchaînements relativement longs, de<br />

type argumentatif, autour de problèmes abordés par l’album. On a pu observer, notamment<br />

en CM , des échanges riches où plusieurs élèves enchaînaient sur <strong>le</strong>s propos des uns<br />

des autres sur un mode problématique ou sur la confrontation d’interprétations relatives<br />

au comportement d’un personnage (l’ambiva<strong>le</strong>nce des sentiments d’un personnage vis-àvis<br />

de son petit frère, par exemp<strong>le</strong>) ou au sens d’une histoire un peu opaque (<strong>le</strong>s relations<br />

ambiguës du rêve et de la réalité dans un des livres présentés). Mais de tels échanges,<br />

remarquab<strong>le</strong>s à ce niveau, sont menés par certains enfants qui sont réel<strong>le</strong>ment entrés dans<br />

la démarche d’interprétation (Lucien, A<strong>le</strong>x, David, sans être forcement de très bons élèves<br />

sur <strong>le</strong> plan scolaire), et ont lieu à propos de certains livres. Là aussi la généralisation de<br />

l’évaluation est diffici<strong>le</strong>.<br />

Même si on peut décrire en termes linguistiques ces déplacements de référent, de<br />

niveau de généralité, de registre, de genre discursif (plus explicatif et moins proche de la<br />

liste, par exemp<strong>le</strong>), ces progrès de la pertinence ne coïncident pas forcément avec des<br />

caractéristiques linguistiques simp<strong>le</strong>s à inventorier. Le paradoxe est que ce qu’on a <strong>le</strong> plus<br />

de mal à décrire, surtout sous la forme d’une liste de critères décontextualisés, est ce qui<br />

joue <strong>le</strong> plus dans <strong>le</strong>s jugements évaluatifs en situation. Surtout quand l’oral engage des<br />

contenus notionnels en relation avec des connaissances scolaires, il est peu pertinent<br />

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<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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