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1.1.1. Engagement dans l’activité, attitudes de travail
Pour ceux qui présentent, on peut faire intervenir en premier lieu des indicateurs relatifs à
l’engagement dans l’activité.
Concernant le nombre de prises de parole publiques volontaires pour chaque enfant, il est
très variable puisqu’elles reposent sur le principe du volontariat. De ce fait, certains élèves
ont beaucoup plus que d’autres profité des occasions de présenter un travail, du fait de
leur aisance initiale, de leur motivation ou de leur rapidité dans la préparation. Ce critère
est donc à pondérer : le nombre de prises de parole volontaires peut être un indicateur
d’engagement, mais il est à mettre en relation avec des façons d’être qui ne relèvent qu’en
partie d’apprentissages scolaires, et avec les coûts différents occasionnés à chacun en
fonction de son habitus. Cependant, même les élèves qui se sont moins ou plus tardivement
engagés ont présenté à plusieurs reprises un travail, ou ont animé une séance ; à long
terme, aucun n’est resté en dehors du processus et certaines évolutions dans l’engagement
ont été significatives, notamment pour des élèves qui en début de CE marquaient des
réticences à parler devant les autres. Tous ont pris la parole publiquement plusieurs fois au
cours d’une année, dans les comptes rendus de lecture ou dans les exposés, seuls ou à
deux devant le groupe, et ont eu à s’essayer sur plusieurs sujets : même pour ceux qui ont
comparativement aux autres moins utilisé le dispositif, il y a eu davantage d’occasions de
parole publique organisée que dans la plupart des classes de cycle III.
L’engagement dans l’activité se marque aussi par le degré de préparation et le sérieux
du travail qui sous-tend l’exposé. Ces éléments sont importants dans la mesure où
ils marquent des évolutions dans le rapport à l’oral mais sont corollaires aussi d’autres
évolutions, plus générales, dans le rapport aux tâches scolaires et au groupe. Les progrès
sont spectaculaires pour l’ensemble des élèves pour la présentation de livres, si on prend
comme indicateurs l’attention dans la lecture, la mémorisation des épisodes, la préparation
du résumé et le soin apporté à l’écrit support. La régularité de l’exercice permet aux élèves
de se faire une idée relativement claire de certains aspects du travail qu’il exige, du moins
les plus visibles, relatifs à la mémoire de l’histoire : un indicateur significatif est le désir de
certains élèves de recommencer si la présentation n’est pas réussie, ainsi que la prise
en compte des conseils lors d’une précédente prestation. Pour les exposés, l’engagement
apparaît notamment dans le soin apporté à l’affiche support (iconographie, décoration),
soin qui devient progressivement une valeur partagée, plus nettement que la qualité de
la recherche, critère qui reste moins évident à cerner pour une grande partie des élèves.
Sur le plan linguistique, la longueur de la présentation peut être considérée comme critère
d’un investissement : elle augmente de façon significative pour la présentation de livres,
corollairement à la précision dans le rappel des épisodes, mais moins nettement pour les
exposés. On observe aussi chez tous la disparition tendancielle de « blancs », encore
fréquents en début de CE . Cependant ces critères sont à pondérer en fonction du sujet
choisi, de l’histoire de chaque exposant et de son aisance initiale : pour certains « tenir »
cinq minutes représente un investissement considérable, pour d’autres, il faudra plutôt
apprendre à être moins disert et plus synthétique. L’aisance accrue de la plupart des élèves
peut entrer ici en concurrence avec des critères liés au second domaine d’indicateurs,
relatifs aux qualités de hiérarchisation et de synthèse. Mais à ce niveau, il est remarquable
que pratiquement aucun ne soit demeuré bloqué face à un groupe, quel que soit le niveau
initial, et que parfois au prix de gros efforts, même la deuxième année, tous soient devenus
capables de prendre en charge un discours monologique relativement long.
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