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des activités de la classe.<br />
Les autres classes de maternel<strong>le</strong> observées dans <strong>le</strong>s deux autres éco<strong>le</strong>s pratiquent<br />
différemment. Nous n’avons pas à proprement par<strong>le</strong>r observé dans la classe C un entretien<br />
du matin, ni un rituel, mais une séance de langage, que nous pensons avoir été plus ou moins<br />
organisée pour satisfaire à notre demande (observer un moment de langage). Dans <strong>le</strong>s deux<br />
cas, <strong>le</strong>s élèves, installés en rond autour d’objets emmaillotés, ont été placés face à une<br />
tâche d’anticipation (de devinette) guidée par <strong>le</strong>s questions de la maîtresse, afin de parvenir<br />
à identifier l’objet dissimulé par observation-description et par formulation d’hypothèses. Les<br />
élèves ne sont chargés d’aucun rô<strong>le</strong> particulier, à part celui, traditionnel de répondeur (aux<br />
questions de la maîtresse) et d’un rô<strong>le</strong> de débal<strong>le</strong>ur lié à la tâche spécifique de ces séances<br />
(Delcambre, 00 c).<br />
Dans la classe F, nous avons observé un rituel proche de ce qu’on l’on trouve souvent<br />
dans <strong>le</strong>s études consacrées ces dernières années à cette activité (Leclaire-Halté, 00 ;<br />
Garcion-Vauthor, 00 ; Amigues et Zerbato-Poudou, 000 ou dans <strong>le</strong>s Documents<br />
d’accompagnement des Programmes publiés en avril 00 ), avec <strong>le</strong>s variantes norma<strong>le</strong>s<br />
pour une activité qui n’est pas figée dans une série de prescriptions obligatoires. Les élèves,<br />
arrivant successivement en classe, placent <strong>le</strong>ur étiquette-prénom sur un tab<strong>le</strong>au magnétique<br />
situé derrière <strong>le</strong>s bancs disposés devant <strong>le</strong> tab<strong>le</strong>au noir. Le rituel commence donc par une<br />
activité de numération menée col<strong>le</strong>ctivement (combien d’élèves sont absents aujourd’hui),<br />
puis par l’établissement de la date du jour, à l’aide d’étiquettes à placer/déplacer sur une<br />
frise placée au bas du tab<strong>le</strong>au (nom et date du jour, nom du mois, travail énonciatif sur<br />
<strong>le</strong> repérage dans <strong>le</strong> temps -hier, aujourd’hui, demain, etc.). Cette activité est menée par<br />
un élève différent chaque jour, dont <strong>le</strong> nom est inscrit sur un tab<strong>le</strong>au, et qui peut, de ce<br />
fait, s’y préparer. Le rituel se termine sur la présentation des ateliers qui vont suivre. Nous<br />
avons observé ces trois temps dans <strong>le</strong>s quatre séances enregistrées, nous pouvons dire<br />
qu’el<strong>le</strong>s sont réel<strong>le</strong>ment rituel<strong>le</strong>s. Cela dit, la maîtresse organise des activités langagières<br />
qui diffèrent d’un jour à l’autre : un élève annonce son anniversaire : il s’assoit devant <strong>le</strong><br />
groupe et expose comment cet événement va être fêté dans la classe et dans sa famil<strong>le</strong><br />
(corpus ) ; la maîtresse organise un travail col<strong>le</strong>ctif (à l’aide de documents issus d’un<br />
fichier conçu à cet effet) visant <strong>le</strong> repérage de différences entre deux dessins (corpus ),<br />
un élève raconte une histoire à partir de dessins collés dans son cahier (corpus ). Parfois,<br />
des micro-récits à l’initiative des élèves accompagnent tel ou tel moment (corpus : récit<br />
de la fête des rois dans <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s, du cadeau reçu à Noël ; corpus 0 : <strong>le</strong> récit de Marina<br />
qui prend la paro<strong>le</strong> pour la première fois dans cette situation col<strong>le</strong>ctive et fait un long récit<br />
d’une scène familia<strong>le</strong> « se préparer pour al<strong>le</strong>r faire des courses »). La maîtresse dira dans<br />
l’entretien mené avec el<strong>le</strong> quelques jours plus tard qu’il arrive que <strong>le</strong>s élèves arrivent de la<br />
maison avec un livre, un jouet, « quelque chose à montrer ou à raconter », mais que cela<br />
dépend des années. L’ouverture que cela traduit signifie éga<strong>le</strong>ment une absence ou un<br />
refus d’institutionnaliser une tel<strong>le</strong> pratique.<br />
Cette deuxième classe de Maternel<strong>le</strong> présente une spécificité intéressante à signa<strong>le</strong>r : une<br />
forme de prise de paro<strong>le</strong> est instituée, notamment pour <strong>le</strong>s moments de micro-récits, mais<br />
el<strong>le</strong> est la plupart du temps implicite. Les prises de paro<strong>le</strong> des élèves semb<strong>le</strong>nt spontanées à<br />
l’observateur extérieur : la maîtresse sollicite tel ou tel, au vu de ses demandes non-verba<strong>le</strong>s,<br />
il lui suffit souvent de nommer l’élève pour qu’il commence à par<strong>le</strong>r, et <strong>le</strong>s élèves enchaînent<br />
dans une succession de prises de paro<strong>le</strong>s rapides, avec une apparente reconnaissance<br />
de ce qui se joue dans ces moments, sans qu’aucune règ<strong>le</strong> soit énoncée. Les récits sont<br />
la plupart du temps adressés à la maîtresse et aucun élève n’est sollicité pour réagir à ce<br />
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