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(plus qu’il ne signifie un passage). C’est un « acte de communication » qui « signifie » à<br />

quelqu’un son identité, au sens où il la verbalise et où il la lui impose, au vu de tous, avec<br />

autorité. Dans <strong>le</strong> rituel, l’individu apprend « ce qu’il est et ce qu’il a à être ». Les quelques<br />

moments où, dans <strong>le</strong>s entretiens, <strong>le</strong>s maîtresses par<strong>le</strong>nt de manière explicite des séances<br />

enregistrées, permettent de dire que ces deux fonctions (apprendre et instituer une<br />

identité) sont diversement représentées selon <strong>le</strong>s classes : la maîtresse de la classe F (non<br />

Freinet) est plus sensib<strong>le</strong> aux pré-apprentissages que <strong>le</strong>s regroupements col<strong>le</strong>ctifs peuvent<br />

permettre ; <strong>le</strong>s maîtresses Freinet sont plus centrées sur la construction d’une identité<br />

d’élève communiquant (<strong>le</strong> rituel de la présentation et du questionnement), inscrit dans un<br />

ordre col<strong>le</strong>ctif explicite et col<strong>le</strong>ctivement géré (<strong>le</strong> rituel de l’aimant ou celui de l’inscription<br />

préalab<strong>le</strong> des élèves qui veu<strong>le</strong>nt présenter quelque chose), et susceptib<strong>le</strong> de plaisir… Quant<br />

à la maîtresse de la classe C, <strong>le</strong>s séances qu’el<strong>le</strong> a données à voir étant de statut différent<br />

des entretiens ou rituels, <strong>le</strong>s observations menées chez el<strong>le</strong> ne peuvent guère être utilisées<br />

à ce moment de l’analyse.<br />

Ces différences entre <strong>le</strong>s rituels observés renvoient aussi à une différence de conscientisation<br />

chez <strong>le</strong>s maîtresses des fonctions et des fonctionnements des activités scolaires : <strong>le</strong>s<br />

maîtresses Freinet ont construit un discours sur <strong>le</strong>urs pratiques bien plus explicite que la<br />

maîtresse de la classe F qui dit, en tout début d’interview, avoir du mal à préciser quels sont<br />

<strong>le</strong>s objectifs qu’el<strong>le</strong> poursuit avec <strong>le</strong>s rituels (alors qu’ils sont bien évidemment identifiab<strong>le</strong>s<br />

dans sa mise en œuvre des séances). L’explicitation par <strong>le</strong>s enseignantes de <strong>le</strong>urs pratiques<br />

d’enseignement renvoie à ce qui avait été nommé « conscience didactique » dans Delcambre,<br />

Daunay ( 00 ) et qui désignait alors l’identification de contenus quasi-disciplinaire dans <strong>le</strong><br />

discours des enseignantes sur <strong>le</strong>ur pratiques. Ce qui est visé ne touche pas précisément à<br />

des contenus d’activités qui spécifieraient <strong>le</strong>s entretiens du matin, mais plus largement à la<br />

prise de conscience de la situation en tant que tel<strong>le</strong>, de ses fonctions et fonctionnements,<br />

mais <strong>le</strong> degré d’explicitation dans <strong>le</strong> discours de maîtresses Freinet est de même nature.<br />

Si l’entretien du matin (à Freinet) peut être considéré comme un genre scolaire, c’est<br />

vraisemblab<strong>le</strong>ment qu’il associe de manière explicite une organisation discursive spécifique<br />

(l’alternance de présentations et de questionnements) et une fonction culturel<strong>le</strong> : instituer un<br />

sujet élève dans une communauté scolaire articulée au monde familial, comme <strong>le</strong> montre<br />

l’importance accordée à la présentation d’objets apportés de la maison, et/ou centrée autour<br />

d’apprentissages marqués par la réf<strong>le</strong>xivité, comme <strong>le</strong> montrent <strong>le</strong>s présentations de travaux<br />

associées à l’explication des procédures suivies.<br />

2. Structures de la communication scolaire<br />

Pour caractériser la communication et <strong>le</strong>s formes qu’el<strong>le</strong> prend dans <strong>le</strong>s moments de langage<br />

recueillis, seront observés successivement la durée des entretiens et <strong>le</strong> rythme des échanges<br />

(en comparant <strong>le</strong>s vingt séances), cette mesure n’ayant pas été effectuée lors du précédent<br />

rapport. Puis nous décrirons de manière synthétique <strong>le</strong>s phénomènes de ritualisation de<br />

la paro<strong>le</strong> selon <strong>le</strong>s différentes classes Freinet et non Freinet. Enfin, nous analyserons <strong>le</strong>s<br />

quatre derniers corpus recueillis selon l’axe de l’autonomie de la paro<strong>le</strong> de l’élève, mesure<br />

déjà effectuée pour <strong>le</strong> précédent rapport et qui donne un aperçu des formes de contrô<strong>le</strong><br />

de l’enseignant sur <strong>le</strong> dialogue col<strong>le</strong>ctif et de ce qu’on pourrait appe<strong>le</strong>r la productivité des<br />

interventions des élèves. Les résultats obtenus permettront une comparaison avec <strong>le</strong>s<br />

résultats de l’enquête précédente.<br />

<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais

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