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La production textuelle : cinq ans d’analyse
IUFM Nord-Pas de Calais
Yves REUTER
Professeur des universités
Université de Lille III
Équipe THEODILE
Ce chapitre, bien que consacré à l’enseignement et aux apprentissages de l’écrit dans le
domaine du français, ne prétend pas épuiser cette matière . Dans la lignée de mes études
précédentes (Reuter, 00 b et 00 ), il est centré sur la production textuelle, appréhendée
au travers de récits sollicités en CM et de descriptions suscitées du CP au CM . Ce choix
se justifie – outre mes intérêts de recherche – par l’importance conférée à la production
textuelle en fin d’école primaire, importance partagée, même selon des modalités différentes,
par l’institution scolaire (voir les Instructions Officielles) et par les maîtres « Freinet ».
Néanmoins, à la différence de mes contributions précédentes mais en congruence avec
la perspective de synthèse de ce rapport, j’accorderai une place substantielle à la prise
en compte de données issues de recherches de notre équipe portant sur les évaluations
nationales (Hassan, 00 et 00 ), les compétences en orthographe et en grammaire
(Daunay, 00 ) et les relations entre lecture et écriture (Giguère, 00 a).
Dans cette optique, après un premier cadrage quant aux décisions méthodologiques retenues,
j’exposerai successivement les résultats obtenus quant aux récits sollicitant l’imaginaire,
aux récits sollicitant le vécu et aux descriptions, avant d’apporter quelques précisions sur
la dimension temporelle de ces résultats. J’étudierai ensuite la position réflexive des élèves
de cette école, au travers des entretiens recueillis. J’essaierai enfin de mettre en relation
ces analyses avec l’univers de l’écrit tel qu’il a été mis en place avant de revenir sur les
questions liées à l’enseignement de la langue.
Il me reste à signaler que la dimension quelque peu panoramique adoptée ici m’a contraint à
alléger nombre de données, notamment quantitatives, que je précise dans d’autres articles
publiés ou à venir.
1. Les principes méthodologiques adoptés 2
1.1. Les catégories d’écrits
Trois catégories d’écrits ont été demandés aux élèves : des récits sollicitant l’imaginaire
(R.S.I.), des récits sollicitant le vécu (R.S.V.) et des descriptions. Ces trois axes ont été
retenus afin de permettre une approche de la production textuelle qui ne soit pas restreinte,
comme c’est trop souvent le cas, à un type de texte, lui-même réduit à une thématique,
même si cela demeure encore limité par rapport à la diversité des catégories possibles de
discours écrits qui devraient être pris en compte pour esquisser l’image d’une compétence
Il reprend, pour l’essentiel, ma contribution « Enseignement et apprentissages de l’écrit », dans
l’ouvrage : Une école Freinet. Fonctionnements et effets d’une pédagogie alternative en milieu populaire, à
paraître en 00 aux éditions de l’Harmattan.
Ces principes sont détaillés et discutés dans Reuter, 00 b et 00 et Reuter et Carra 00 . Il en est
de même pour les critères que j’expose dans la suite de ce chapitre.