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En petite et en moyenne sections, <strong>le</strong> nombre de réponses constitue la différence la plus<br />
tangib<strong>le</strong>. Les enfants de l’éco<strong>le</strong> Anne Frank répondent tous aux questions, ce qui n’est pas<br />
<strong>le</strong> cas pour <strong>le</strong>s élèves du corpus malgré <strong>le</strong> « signa<strong>le</strong>ment » des enfants <strong>le</strong>s moins prolixes<br />
par <strong>le</strong>s enseignantes. Les enfants scolarisés à l’éco<strong>le</strong> Freinet répondent donc plus faci<strong>le</strong>ment<br />
et <strong>le</strong>urs réponses sont souvent plus consistantes et argumentées que <strong>le</strong>s enfants du corpus<br />
. Pour la petite section, on trouve dans <strong>le</strong> corpus un grand nombre de réponses par oui<br />
ou non ainsi que des réponses inadéquates ou des réponses manquantes (par exemp<strong>le</strong> :<br />
réponses non analysab<strong>le</strong>s sur à la question « Qu’est-ce que l’écriture ?» dans <strong>le</strong> corpus<br />
; sur dans <strong>le</strong> deuxième corpus). Dans <strong>le</strong> corpus , <strong>le</strong>s réponses sont plus longues<br />
et souvent argumentées. Sur l’ensemb<strong>le</strong> des questions, plus de la moitié des élèves du<br />
premier corpus ne répond pas.<br />
En moyenne section, tous <strong>le</strong>s élèves du corpus répondent, alors que deux tiers seu<strong>le</strong>ment<br />
des enfants du corpus donnent des réponses à l’ensemb<strong>le</strong> des questions. Il semb<strong>le</strong> que<br />
<strong>le</strong> langage témoigne de la clarté cognitive et que cel<strong>le</strong>-ci se renforce par l’exposition au<br />
langage.<br />
5.4.2. Le sens de l’écriture<br />
En petite et moyenne sections pour <strong>le</strong>s élèves Freinet, écrire permet de faire : « des travails<br />
à la bibliothèque », d’« écrire des <strong>le</strong>ttres », d’« apprendre un nom et apprendre l’alphabet ».<br />
D’autres raisons sont aussi avancées tenant au fait de pouvoir écrire seul et de faire tout ce<br />
qu’on veut. Pour <strong>le</strong>s élèves du corpus , <strong>le</strong> sens de l’écriture se tient essentiel<strong>le</strong>ment dans<br />
l’écriture du prénom.<br />
Le sens de l’écrit semb<strong>le</strong> s’étendre pour <strong>le</strong>s élèves Freinet dès la petite section à de nombreux<br />
objets et circonstances.<br />
5.4.3. Écrire s’apprend<br />
En moyenne section, <strong>le</strong>s élèves du corpus n’ont pas conscience que l’écriture s’apprend<br />
et qu’ils sont en apprentissage : Quentin déclare :<br />
« Et comment on fait pour apprendre à écrire ?<br />
– Ben, on prend un feutre et on enlève <strong>le</strong> bouchon et on écrit. »<br />
Les élèves Freinet savent ou ne savent pas écrire, mais ils peuvent justifier de cet état. Ils <strong>le</strong><br />
font en donnant des exemp<strong>le</strong>s précis dans <strong>le</strong> premier cas ou par comparaison avec d’autres<br />
activités dans <strong>le</strong> second (voir <strong>le</strong> - .). Lorsqu’ils « n’y arrivent pas », ils explicitent la facilité<br />
(voir <strong>le</strong> - .) ; ce qui, peut-être, permet <strong>le</strong> déc<strong>le</strong>nchement du processus d’apprentissage en<br />
dépassant <strong>le</strong>s difficultés et en précisant « l’objectif didactique » à atteindre ; ce qui, en tout<br />
cas, « positive » l’apprentissage.<br />
Les élèves du corpus conservent une approche globa<strong>le</strong> (« c’est diffici<strong>le</strong> parce que j’arrive<br />
pas ») ne permettant pas de distinguer ce qui fait entrave et <strong>le</strong>ur laissant de l’écriture la<br />
représentation d’une entité aux difficultés intégra<strong>le</strong>ment irréductib<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> plus souvent liées<br />
intrinsèquement à grandir (« c’est diffici<strong>le</strong> parce que je suis grande »). Il semb<strong>le</strong>rait encore<br />
que, pour <strong>le</strong> corpus , <strong>le</strong>s références fortes à la matérialité de l’écriture scolaire soient des<br />
obstac<strong>le</strong>s à l’appréhension de l’objectif didactique et que <strong>le</strong>s activités annexes (ranger <strong>le</strong>s<br />
étiquettes, col<strong>le</strong>r, découper) masquent la conscience de l’acte d’écriture.<br />
<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais