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5.2.5. Écrire et grandir<br />
L’association entre écrire et grandir effectuée par de nombreux enfants du corpus<br />
n’apparaît dans <strong>le</strong> corpus qu’en moyenne section et pour un seul élève. El<strong>le</strong> est mise<br />
en avant par Wassim qui aime écrire parce qu’il est grand. Dans <strong>le</strong>s discours du corpus ,<br />
cette association est en place dès la petite section et el<strong>le</strong> concerne davantage d’élèves :<br />
el<strong>le</strong> est surtout avancée lorsqu’il s’agit d’expliquer la facilité à écrire. Cette mise en relation<br />
entre écrire et grandir explique pour ces élèves l’acquisition de l’écriture de façon quasi<br />
magique.<br />
Le rapport à l’écriture scolaire des enfants du corpus Freinet est établi dès la petite section<br />
et ce rapport est plutôt positif tandis que pour <strong>le</strong>s enfants du premier corpus, il s’esquisse<br />
en moyenne section et est plutôt empreint d’éléments négatifs comme on <strong>le</strong> verra dans <strong>le</strong><br />
paragraphe suivant intitulé la sérénité. Ni positif, ni négatif, à peine esquissé, <strong>le</strong> rapport<br />
à l’écriture scolaire en moyenne section des enfants du corpus est peu affirmé et peu<br />
développé. Pour ces enfants, <strong>le</strong> rapport à l’écriture scolaire apparaît d’autant plus incertain<br />
et parcellaire que <strong>le</strong> rapport à l’écriture domestique semb<strong>le</strong> nourri et consistant, mais<br />
surtout déconnecté d’un point de vue principa<strong>le</strong>ment affectif, de toutes <strong>le</strong>s autres pratiques<br />
scriptura<strong>le</strong>s.<br />
5.3. La sérénité<br />
En petite et moyenne sections, il n’est pas diffici<strong>le</strong> d’écrire pour <strong>le</strong>s enfants des deux corpus,<br />
mais <strong>le</strong>s enfants du second corpus explicitent davantage <strong>le</strong>s raisons de cette facilité. Ces<br />
raisons restituent parfois des étapes de l’apprentissage. Ainsi, Sarah dit :<br />
« Pas dur, je fais comme ça, je sais écrire tous <strong>le</strong>s chiffres, je sais écrire <strong>le</strong>s dessins mais pas <strong>le</strong>s<br />
mots. »<br />
Les raisons avancées sont aussi matériel<strong>le</strong>s :<br />
« On prend une feuil<strong>le</strong> et un crayon et on fait ça ». (Sophia)<br />
El<strong>le</strong>s tiennent encore au fait « qu’ils savent », et peuvent expliciter « ce savoir » :<br />
« Parce que si on fait un petit peu ça, on a fini » (Amar)<br />
Quatre enfants seu<strong>le</strong>ment trouvent que c’est diffici<strong>le</strong>, mais c’est la facilité qui est expliquée.<br />
Du coup, <strong>le</strong>s difficultés perdent de <strong>le</strong>ur charge négative, ce qui n’est pas <strong>le</strong> cas dans <strong>le</strong> corpus<br />
où <strong>le</strong> manque d’explicitation provoque ou amplifie des tensions et une certaine inquiétude.<br />
Les enfants du premier corpus ont donc en petite et moyenne sections des difficultés à<br />
écrire. Deux enfants en petite section, puis huit en moyenne expriment un investissement<br />
négatif : ils n’aiment pas, ne savent pas, n’y arrivent pas. Il n’y a, dans <strong>le</strong>s dires des élèves<br />
de l’éco<strong>le</strong> Freinet, aucune mention d’impuissance à écrire due aux difficultés scriptura<strong>le</strong>s.<br />
Cette sérénité des enfants de l’éco<strong>le</strong> Freinet se manifeste, après <strong>le</strong> rapport à l’écriture<br />
domestique, dans <strong>le</strong> rapport à l’écriture scolaire développé dès la petite section et globa<strong>le</strong>ment<br />
positif dès sa naissance : ils aiment écrire à l’éco<strong>le</strong>, (sauf un parce qu’il « dépasse »).<br />
5.4. La clarté cognitive<br />
5.4.1. Le nombre de réponses<br />
<strong>IUFM</strong> Nord-Pas de Calais