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5.1.1. Les objets d’écriture
En petite section, les objets déclarés écrits à la maison sont à part égale, des objets langagiers
(prénoms, lettres) et des dessins pour les enfants du corpus Freinet, alors que les enfants
du corpus évoquent essentiellement des objets du monde et des dessins.
En moyenne section, à la maison, lorsque les enfants écrivent, ils écrivent surtout dans le
premier corpus des objets d’écriture, alors que dans le second, l’équilibre perdure entre
objets du monde (dessins, poisson, ours, bonhommes, dinosaures, peinture) et objets
d’écriture (prénoms, lettres, messages, alphabet, mots).
Il semble y avoir un équilibre entre objets iconographiques et scripturaux chez les enfants
scolarisés à l’école Freinet, alors que pour les enfants du corpus , les objets écrits à la
maison deviennent, en moyenne section, majoritairement des objets d’écriture. J’analyse
cette focalisation sur les objets d’écriture comme une contamination de l’école sur la maison,
balayant les pratiques iconographiques antérieures car celles-ci ne permettent pas de faire
face aux enjeux scolaires : l’apprentissage de l’écriture et son corollaire, le passage au cours
préparatoire. Le rapport à l’écriture domestique devient alors négatif pour trois garçons du
corpus alors que chez les élèves Freinet, il n’y a pas trace de rapport négatif à l’écriture
domestique. Investi positivement par les élèves du groupe Freinet, le rapport à l’écriture
domestique laisse entrevoir chez les enfants de l’autre corpus des éléments négatifs, en
particulier affectifs, liés à des « difficultés d’écriture ».
Il y a chez les enfants du premier corpus un basculement vers les pratiques scolaires à la
maison avec abandon des pratiques antérieures qui s’amorce dès la moyenne section alors
que chez les enfants du corpus Freinet, l’équilibre présent dès la petite section se maintient
en moyenne section.
5.1.2. La position de scripteur
En petite section, certains enfants du corpus Freinet ont conscience qu’ils ne sont pas
encore scripteurs ; à la question : « Qui écrit chez toi ?», Mohamed répond :
« Tata parce que moi je peux pas ».
D’autres affirment « je ne sais pas écrire », alors que les élèves du premier corpus surtout
les garçons déclarent fermement « qu’ils savent écrire »; les rares élèves qui disent ne pas
écrire le font parce qu’ils « attendent d’être au CP. ». Cette impossibilité ne crée pas, pour
les élèves Freinet, de situation conflictuelle.
En petite et moyenne sections, la fratrie est davantage citée par les enfants du premier corpus
que par ceux du second. Elle joue un rôle particulier : les enfants se positionnent en tant que
scripteurs d’abord par rapport à leurs aînés ou à leurs benjamins. Pour les enfants de l’école
Freinet, ce sont d’abord les parents ou les adultes qui écrivent et ils ne se comparent pas à
eux ni ne se positionnent par rapport à eux. Les adultes sont une référence et un modèle, et
s’il s’agit de les imiter, il n’y a dans cet acte aucune tension perceptible. Les enfants Freinet
n’établissent pas de rapport concurrentiel avec la fratrie et ne se positionnent pas en tant
que scripteurs par rapport à leur entourage. Ils n’évoquent pas non plus les gribouillages
des plus petits de façon péjorative.
En moyenne section, il est étonnant de constater entre les deux corpus une différence
étonnante : alors que les enfants du premier corpus répondent d’abord « moi » à la question
« qui écrit chez toi ?»; les enfants de l’école Freinet ne se mentionnent pas a priori dans
IUFM Nord-Pas de Calais
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