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Écrire en petite et moyenne sections
Martine FIALIP BARATTE
Maître de conférences
IUFM Nord-Pas de Calais
Équipe THÉODILE
Comment les enfants de différentes écoles de la banlieue lilloise et ceux de l’école Freinet,
tous scolarisés en petite et moyenne section, appréhendent-ils l’écrit et comment vivent-ils
leur entrée en écriture ? Quelles pratiques scripturales mettent-ils en place en classe et à la
maison ? Quel rapport à l’écrit construisent-ils ?
Les élèves de petite et moyenne sections scolarisés à l’école Freinet ont été interrogés du
septembre au octobre 00 . Ces élèves sont répartis dans trois classes de l’école
maternelle Anne Frank. Ils sont nés entre le mois de janvier 00 et le mois de mars 00
pour les petits, entre le mois de décembre 000 et le mois de décembre 00 pour les
moyens. Leurs déclarations sont comparées avec celles d’élèves de petite et moyenne
sections de milieu social équivalent interrogés pour les besoins de ma thèse (Fialip Baratte,
00 ). Les entretiens portent sur quelques dimensions de l’écriture.
Le corpus 1 est celui constitué par les élèves interrogés pour ma thèse, le corpus 2 est celui
de l’école Anne Frank, école maternelle du groupe Freinet.
1. L’écrit à l’école Freinet : état des lieux
Des entretiens avec les élèves de grande section et de cours préparatoire de l’école Freinet
ont été réalisés l’année dernière et les résultats publiés dans le rapport de recherche
(Reuter, dir. 00 ). La comparaison s’est effectuée selon un protocole identique à celui de
cette année. Les analyses des deux corpus, semblables quant aux pratiques scripturales
domestiques, différaient quant à la qualité du rapport à l’écrit que les propos des élèves
permettaient de reconstruire. Plus précisément, le moment de l’entrée dans l’écrit, la manière
dont ils vivaient ce moment, le sens donné à l’écriture et la clarté cognitive étaient les quatre
points de dissemblance. Pour les enfants du groupe Freinet, le moment d’entrée en écriture
était plus précoce, la clarté cognitive plus perceptible et de façon générale, leur vécu et leur
rapport à l’écrit plus sereins que les enfants du corpus .
Le rapport à l’écrit se constituait autour de ces noyaux « forts ». L’entrée dans l’écrit n’était
pas systématiquement associée à l’entrée en cours préparatoire et des indices forts que cette
entrée était déjà effective en grande section pour de nombreux enfants étaient présents.
La sérénité dont les élèves du groupe Freinet faisaient preuve lors de cette entrée en écriture
tenait à quelques éléments :
– « la banalisation » de la classe du cours préparatoire (banalisation rendue possible parce
qu’ils se pensaient déjà apprentis scripteurs en grande section) ;
– la construction d’une communauté éducative englobant les activités scolaires et
l’apprentissage, mais aussi la vie à l’école, voire à la maison ; communauté procurant aide
et soutien ;
Cf. le questionnaire en annexe.
IUFM Nord-Pas de Calais
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